L’origine et l’Åvolution des crises financiÇres

L’origine et l’évolution des crises financières

Le concept de la crise : Selon le dictionnaire d’économie et des sciences sociales, la crise financiére est Ñ L’altération de tout ou partie du systéme financier Ö. Elle peut aussi átre définie comme une variation importante touchant totalement ou partiellement les variables financiéres d’une économie, que sont le volume et le cours des valeurs mobiliéres, l’encours des crédits et de dépâts bancaires, et la valeur de la monnaie. Généralement, en temps de crise, les marchés financiers s’effondrent, les titres se déprécient, et les faillites se multiplient. A noter que l’ampleur de ces effets dépend du type de marché, de la période et du pays concernés (Bordo et al., 2001). La crise peut átre définie comme un retournement de la conjoncture entrainant une rupture dans la capacité É satisfaire les besoins en ressources diverses (financiéres, humaines, matérielles et informationnelles) des agents économiques. Elle peut átre financiére quand son L’origine et l’évolution des crises financières Chapitre01 : L’instabilité du système financier internationale & les crises financières 24 origine est le disfonctionnement de l’ensemble des structures et institutions financiéres mondiales. Elle peut aussi avoir pour origine un manquement de l’Etat É ses engagements envers son peuple. Elle peut également se localiser É un seul secteur d’activité ou une filiére, telle que l’industrie, l’informatique, la banque, etc. Enfin la crise peut se faire ressentir au centre des transactions et des échanges entre secteurs d’activité ou sur le plan mondial. Le terme de la crise financiére est appliqué É une large variété de situations dans lesquelles certaines institutions financiéres ou de biens perdent soudainement une grande partie de leur valeur. Au 19éme et au début du 20éme siécle, de nombreuses crises financiéres ont été associés É la panique bancaire, et de nombreuses récessions ont coèncidé avec ces paniques. D’autres situations qui sont souvent appelés crises financiéres sont des crashs boursiers et l’éclatement d’autres bulles financiéres, crises monétaires, et par défaut souverain. Depuis l’effondrement du systéme de Bretton Woods, Le nombre, la fréquence et la taille des crises bancaires et financiéres qui ont secoué un nombre important de pays développés, en développement et en transition n’ont cessé d’augmenter19 (voir la figure 1). Cette prolifération des crises bancaires et financiéres É une grande échelle [notamment la propagation des crises au Mexique (1994), au Japon (1990), en Russie (1998), dans le sud-est asiatique (1997), en Argentine (2000 et 2001), au Brésil (1999), et surtout aux USA (2007)] vient pour remettre en cause les bienfaits de la finance contemporaine Par périodes de survenance, l’analyse économique fait référence É trois étapes fondamentales : les crises survenues durant la période de l’entre deux guerres, crises déclenchées durant les trente glorieuses56 et enfin, les crises déclenchées dans la période post-Bretton Woods.

Typologies des crises financières

Les crises financiéres sont trés diverses selon qu’elle touche les marchés financiers ou les institutions financiéres. Cette derniére section de présentation empirique ne traite pas de toutes les crises financiéres. Elle fournit une analyse typologique succincte des crises financiéres, en l’occurrence: les crises de change, les crises bancaires et les crises jumelles.

Définition des crises bancaires 

Une crise bancaire est définie comme une situation dans laquelle: Ñ La totalité ou la majorité du capital bancaire est érodée Ö. C’est É dire que les banques font fasse É différentes pertes, accumulation de crédits non performants et de créances douteuses, ainsi que des pertes en capital qui réduisent leurs différents ratios prudentiels, et révélent un phénoméne ne d’illusion financiére. Les banques rencontrent des problémes bancaires graves, qui entraànent un large mouvement de nationalisation des banques, une vague de faillites et de paniques bancaires ou de me sures d’urgence, telles que les retraits brusques de capitaux, les fermetures prolongées des banques, les fusions, la prise en charge étatique É grande échelle ou les garantis publiques généralisés sur les dépâts. Deux sortes de crises ont été distinguées par G.Caprio et D.Klingebiel (1996), les crises systémiques et les crises non systémiques. Pour les crises systémiques, ces problémes marquent le début d’une cascade d’événements similaires pour le reste des institutions financiéres, ce qui implique que la vague de crises affecte une grande partie du secteur bancaire ou certaines banques qui détiennent la majeure part des actifs du systéme bancaire. Pour les crises non systémiques, ces problémes ne concernent que quelques banques de taille petite ou moyenne. les études de G.Caprio et D.Klingebiel (1996, 1999 et 2003) rassemblent des évaluations d’un grand nombre de professionnels en finance, des interviews et des sources publiées par des experts en banque sur leur perception de la crise, un certain degré de jugement personnel ayant été intégré afin de combler le manque d’information et d’analyser le plus grand nombre possible de pays. Les données collectées par G. Caprio et D.Klingebiel (2003) spécifient les dates de début et de fin des crises et leur fréquence annuelle et les crises qui ont émergé récemment. Elles distinguent le type de crises selon leur degré de sévérité : les crises bancaires non systémiques et systémiques. Par comparaison aux données d’autres études (C.J.Lindgren, G. Garcia et M.I.Saal, 1996, G.Kaminsky et C.Reinhart, 1996, A.Demirguê Kunt et E.Detragiache, 1998), cette méthodologie a l’avantage de couvrir la période la plus vaste de crises. Contrairement aux travaux qui s’intéressent aux déterminants ou aux conséquences des crises, l’objectif de leur recherche aura été de fournir une liste exhaustive des crises dans une visée compréhensive, c’est-É-d ire tentant de comprendre comment les acteurs ont perêu la crise.

Les crises boursières

 Les termes de crise boursiére ou de krach renvoient É deux acceptions différentes mais non-exclusives l’une de l’autre. La premiére correspond É l’éclatement d’une bulle spéculative, elle-máme définie comme un écart important et persistant du prix d’un titre ou d’un indice par rapport É sa valeur fondamentale. La crise se caractérise par une phase d’ajustement et de retour au prix d’équilibre fondamental. La seconde acception fait référence É la dynamique des prix suivie par des cours boursiers. La crise se définit comme une évolution rapide et/ou de grande ampleur des cours É la baisse. Une crise boursiére s’appréhende selon quatre dimensions : son étendue (titre, indices sectoriels, indices généraux) ; son amplitude (la variation maximale de l’indice) ; sa durée (la Chapitre01 : L’instabilité du système financier internationale & les crises financières 28 durée de la chute des cours) et sa durée de recouvrement (le temps que prend l’indice pour retrouver le niveau maximal atteint avant le krach). Si la premiére acception renvoie É un concept précis et non-équivoque, elle rencontre néanmoins des difficultés opérationnelles. D’une part, la détermination pratique de la valeur fondamentale reste problématique. Les bulles spéculatives observées peuvent átre confondues avec des mouvements non-observables des fondamentaux (Hamilton et Whiteman, 1985). Ainsi, sans une compléte information concernant les fondamentaux, l’existence d’une bulle ne peut pas átre vérifiée. D’autre part, les tests économétriques de bulle spéculative ne permettent pas d’identifier précisément une crise boursiére temporellement. Les tests ne permettent de conclure qu’É la présence de bulles particuliéres (bulles rationnelles explosives, bulles intrinséques, bulles É éclatements périodiques) sur une période donnée (Blanchard et Watson, 1982 ; Froot et Obstfeld, 1991 ; Evans, 1991 ; Bohl et Siklos, 2004).

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