Méthodes de recueil des données et résultats de l’investigation

L’art-thérapie et ses concepts Historique de l’art-thérapie13

L’inventeur du terme art-thérapie est le peintre anglais Adrian Hill (1895-1977). Il inventa ce terme lors de son séjour dans un sanatorium en 1938. Alité suite à son opération, il dessina ce qu’il voyait depuis son lit. Son tableau La salle de bain du sanatorium sera exposé dans les locaux de la Société royale des artistes britanniques. Il va alors attirer l’attention de la presse. Suite aux encouragements des diverses instances, il va créer en 1941 la thérapie par l’art. Andrian Hill va accompagner ses patients dans une démarche artistique et dans une découverte progressive de l’art moderne. Des artistes vennaient travailler devant les patients pour compléter la recherche d’une technique personnelle. Andrian Hill proposait aux patients une diversion pour qu’ils se détachent de leurs dommages et se concentrent sur autre chose. Les prémisses de l’art-thérapie commencent au XIXème siècle lorsque les asiles perdent leur statut de prison pour devenir des lieux de soins.

Au début, les activités artistiques, la danse, la musique, le théâtre et la peinture étaient uniquement dispensés dans le but de distraire les malades. Au fil du temps, des artistes comme Paul Klee, Gauguin, s’intéressaient entre autres aux dessins réalisés dans les asiles. Avec le Dadaïsme, les oeuvres des malades étaient exposés conjointement aux oeuvres des artistes. A partir du XXème siècle de nombreux ouvrages, revues sur l’art-thérapie virent le jour. Dans les années 1980-1990, des ateliers d’expression créatrice dans les institutions, des formations, des publications, des revues, des congrès, des expositions, des musées furent créés. Au début du XXIème siècle, l’art-thérapie se développe de plus en plus en dehors des hôpitaux psychiatriques. Une croissance de la demande de la part des patients est également observée. La définition de l’art thérapie Voici la définition que donne la Hes.so dans sa brochure présentant le DAS (Diploma of Advanced Studies) en art-thérapie : « L’art thérapie, modalité relativement nouvelle parmi les prises en charge thérapeutiques et socio-éducatives, donne l’occasion d’explorer des situations personnelles et les potentialités de chacun à travers des expériences de créations artistiques. » 14. L’art-thérapie peut être une alternative à une psychothérapie pour une personne qui a des difficultés à s’exprimer verbalement. « En tant que thérapie à médiation artistique, l’art thérapie propose une expérience créatrice favorisant une rencontre avec soi-même et la mobilisation de sa propre capacité d’expression et de symbolisation. Grâce à la mise en images, à la mise en normes et grâce au contact avec la matière, la personne développe ses sensations et perceptions dans des créations qui seront comme le miroir ou la représentation d’elle-même et de sa situation, favorisant une prise de conscience. »15. Les créations de la personne traduisent ce que la personne a au plus profond d’elle-même.

« Ce travail d’expression se déroule dans des relations individuelles ou en groupes, dans un cadre professionnel défini au préalable; ce cadre est au service du processus évolutif de la personne en accueillant les effets de soin de l’image (ou de la représentation) médiatrice et de l’histoire de sa création. C’est dans l’espace et la relation thérapeutique que la création devient productrice de liens et de sens.»16. Cette dernière phrase explique la différence entre une personne qui peint dans un cours de peinture et une personne qui peint lors d’une séance d’art-thérapie. La différence entre les deux est le cadre thérapeutique et ses composants, dont l’art-thérapeute est le garant. En Suisse, l’art-thérapie fait partie des médecines empiriques, reconnues sous les labels RME (Registre de Médecine Empirique) ou ASCA (Fondation Suisse pour les Médecines Complémentaires). La conférence des Associations Suisses des Art-Thérapeutes est l’association faîtière suisse qui représente les thérapeutes qui travaillent en utilisant des moyens artistiques. Depuis 2004, la formation d’art-thérapeute est une profession avec un examen fédéral reconnu. Cette dernière est réglementée par l’Office Fédéral de la Formation Professionnelle et de la Technologie (OFFT). Les effets mesurables de l’art-thérapie L’art-thérapie agit sur les forces et les ressources de la personne.

Elle va permettre à la personne de vivifier ses ressources et de favoriser ses forces d’autorégulation. Ces forces d’autorégulation concernent les plans suivants : intellectuel, émotionnel, physique et social. Une meilleure gestion de ces plans permet à la personne une meilleure autonomie et une guérison plus rapide. L’artthérapie soutient également le développement personnel. La liaison entre la vie quotidienne du patient et l’expérimentation en atelier d’art-thérapie est l’un des objectifs centraux de cette discipline. La concentration que fournit le patient par rapport à son processus de création lui permet une réflexion approfondie sur lui et sur son environnement. L’art-thérapie invite les patients à transcrire à l’aide de couleurs et de formes ce qui ne peut pas être exprimé avec des mots. Les contre-indications Selon Jean-Luc Sudres17, les contre-indications sont rares et difficiles à cerner. Voici quelques contre-indications avancées : anorexie mentale, les délires, les virages maniaques, des productions stéréotypées, l’exaltation créatrice. Pour l’auteur, trois contre-indications méritent d’être prises au sérieux. La première contreindication touche les sujets souffrant de psychopathologie de l’art, le syndrome de Stendhal. Ce syndrome a été décrit pour la permière fois par la psychiatre Graziella Magherini, il se trouve dans le CIM10 (classification internationale des maladies), chapitre F-40, toubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes. Le syndrome touche particulièrment les Européens, lors d’un voyage. Divers symptômes comme des sensations de malaise, crise de larmes, crise de tachycardie frappent la personne, en réaction à un trop plein d’oeuvres d’art, de beauté. La deuxième contre-indication concerne les personnes qui peuvent porter atteinte à leur propre intégrité, à celle des autres ou porter atteinte à leur environnement. La troisième et dernière contre-indication concerne les patients qui deviennent « addicts » à l’art-thérapie. Cette addiction à l’art-thérapie peut se porter soit sur le thérapeute lui-même ou sur l’activité.

Axe III et IV : les conditions et l’intégration

Pour une art-thérapeute l’intégration est possible et pour trois autres art-thérapeutes, l’intégration de l’art-thérapie au sein d’un atelier tenu par une MSP n’est pas possible pour des raisons de cadre. Je partage l’avis des trois art-thérapeutes car le cadre thérapeutique, dont dépend le temenos, ne peut pas être respecté (Cf. 1.3.6 Le cadre thérapeutique p.7). Le thérapeute va créer personnes l’entendent. L’atelier d’art-thérapie doit être « une bulle » et non un espace ouvert aux yeux de tous. Ces trois personnes y sont également opposées car les travaux réalisés en art-thérapie ne sont pas faits pour être montrés. Ce point fait partie du code déontologique et éthique de l’artthérapeute. A ce titre je rappelle l’article 5.2 du Code de Déontologie de L’Association Profesionnelle Suisse des Art-Thérapeutes : « Les travaux effectués par le client dans le cadre de ses sessions d’artthérapie doivent être traités avec respect et dignité. Toute décision à l’égard de la propriété des travaux du client fait partie intégrante du traitement du client et doit être prise en consultation avec ce dernier et en accord avec la philosophie de l’hôpital ou de l’institution à laquelle l’art-thérapeute est affilié. »38. Une MSP pense que l’intégration est possible à condition qu’une place soit définie et que l’anonymat des personnes soit respecté. Je pense que ces conditions sont difficilement applicables car même si nous imaginons que l’espace est délimité par des parois amovibles ou des paravents, les discussions et les possibles pleurs ou cris peuvent être entendus dans l’atelier où travaillent les autres personnes. Les bruits qui viennent de l’atelier de production peuvent également déranger l’atelier d’art-thérapie. Avec ce genre de configuration c’est très difficile de garantir l’anonymat des personnes.

Table des matières

1.INTRODUCTION
1.1 CADRE DE RECHERCHE
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 PROBLEMATIQUE
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 CADRE THEORIQUE
1.3.1 La collaboration et la complémentarité des rôles
1.3.2 Les techniques d’art-thérapie
1.3.3 L’art-thérapie et ses concepts
1.3.4 La psychologie de la créativité
1.3.6 Le cadre thérapeutique
1.3.7 L’organisation des ateliers d’art-thérapie
1.4 CADRE D’ANALYSE
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Méthodes de recueil des données et résultats de l’investigation
2. DEVELOPPEMENT
2.1 INTRODUCTION
2.2 PRESENTATION DES DONNEES
2.2.1 Analyse des observations
2.2.2 Analyse des entretiens
2.3 ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS OBTENUS
2.3.1 Axe I : précision sur le travail
2.3.2 Axe II : collaboration entre les deux professionnels
2.3.3 Axe III et IV : les conditions et l’intégration
3. CONCLUSION
3.1 RESUME ET SYNTHESE DE LA RECHERCHE
3.1.1 Les concepts et les méthodes d’analyse
3.1.2 Résumé des données traitées
3.1.3 Comparaison des résultats
3.2 LIMITES DU TRAVAIL
3.3 PERSPECTIVES ET PISTES D’ACTIONS PROFESSIONNELLES
3.4 REMARQUES FINALES
3.4.1 Vérification des objectifs de départ
3.4.2 Bilan de ma réflexion et conclusion
4. BIBLIOGRAPHIE
4.1 OUVRAGES
4.2 BROCHURES
4.3 SITOGRAPHIE
4.4 SUPPORTS DE COURS
ANNEXES
A-1. CANEVAS POUR LES ENTRETIENS
A-2. CANEVAS POUR LES OBSERVATIONS
B-1. EXTRAITS DES ENTRETIENS
B-2. EXTRAITS DES OBSERVATIONS
C. DESCRIPTIF DES INSTITUTIONS
D-1. L’HISTOIRE DE LA MUSICOTHERAPIE
D-2. LA METHODE LOM
D-3. LES DIFFERENTES ETAPES D’UNE SEANCE D’ART-THERAPIE
D-4. METHODES D’EVALUATION
D-5. METHODES D’OBSERVATION
D-6. CREATIVITE
1.1 CADRE DE RECHERCHE
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 PROBLEMATIQUE
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 CADRE THEORIQUE
1.3.1 La collaboration et la complémentarité des rôles
1.3.2 Les techniques d’art-thérapie
1.3.3 L’art-thérapie et ses concepts
1.3.4 La psychologie de la créativité
1.3.6 Le cadre thérapeutique
1.3.7 L’organisation des ateliers d’art-thérapie
1.4 CADRE D’ANALYSE
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Méthodes de recueil des données et résultats de l’investigation
2. DEVELOPPEMENT
2.1 INTRODUCTION
2.2 PRESENTATION DES DONNEES
2.2.1 Analyse des observations
2.2.2 Analyse des entretiens
2.3 ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS OBTENUS
2.3.1 Axe I : précision sur le travail
2.3.2 Axe II : collaboration entre les deux professionnels
2.3.3 Axe III et IV : les conditions et l’intégration
3. CONCLUSION
3.1 RESUME ET SYNTHESE DE LA RECHERCHE
3.1.1 Les concepts et les méthodes d’analyse
3.1.2 Résumé des données traitées
3.1.3 Comparaison des résultats
3.2 LIMITES DU TRAVAIL
3.3 PERSPECTIVES ET PISTES D’ACTIONS PROFESSIONNELLES
3.4 REMARQUES FINALES
3.4.1 Vérification des objectifs de départ
3.4.2 Bilan de ma réflexion et conclusion
4. BIBLIOGRAPHIE
4.1 OUVRAGES
4.2 BROCHURES
4.3 SITOGRAPHIE
4.4 SUPPORTS DE COURS
ANNEXES
A-1. CANEVAS POUR LES ENTRETIENS
A-2. CANEVAS POUR LES OBSERVATIONS
B-1. EXTRAITS DES ENTRETIENS
B-2. EXTRAITS DES OBSERVATIONS
C. DESCRIPTIF DES INSTITUTIONS
D-1. L’HISTOIRE DE LA MUSICOTHERAPIE
D-2. LA METHODE LOM
D-3. LES DIFFERENTES ETAPES D’UNE SEANCE D’ART-THERAPIE
D-4. METHODES D’EVALUATION
D-5. METHODES D’OBSERVATION
D-6. CREATIVITE

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