Notions et concepts d’investissement direct étranger et de commerce extérieur

Après une alternance de phases de libre-échange et de protectionnisme, les échanges internationaux ont connu un essor important dans la deuxième moitié du XXe siècle. En passant de 2000 à 18000 milliards USD entre 1980 et 2013, la valeur des exportations mondiales a connu une croissance de 6,8% par an . L’amélioration du cadre règlementaire, suite à la signature des accords régissant le commerce extérieur en a été le stimulant. En effet, les Accords de Bretton Woods ont été conclus en 1944 sous la pression des Etats-Unis qui cherchaient à développer leurs industries par les exportations. Ces accords ont été amplifiés en 1947 par ceux du « General Agreement on Tariffs and Trade » (GATT) pour créer un cadre institutionnel favorable au commerce mondial . Plus tard, la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1995 n’a fait que renforcer ces acquis puisqu’elle a travaillé à la baisse des barrières douanières. Les droits de douane moyens des pays développés sont passés de 6,5 à 2,1% du prix d’importation de 1993 à 2011 . On assiste à partir de là à une tendance d’ouverture croissante des économies nationales, conjuguée avec une interdépendance accrue entre les acteurs économiques à l’échelle planétaire. La mondialisation est devenue le maître mot de l’économie de presque tous les pays.

NOTIONS ET CONCEPTS D’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER ET DE COMMERCE EXTERIEUR

La compréhension des notions d’Investissement Direct Etranger et de commerce international est le préalable à l’analyse de la corrélation qui pourrait exister entre eux. Il se révèle donc important de les définir, de les classifier ainsi que d’étudier les motivations et les enjeux liés à leur exercice.

FONDEMENTS THEORIQUES DE L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER

Plusieurs disciplines économiques ont traité la notion d’IDE. Outre les définitions proposées par chaque théoricien, les institutions internationales ont également participé à sa conceptualisation. Présentons toutefois d’abord la notion d’investissement tout court avant de passer en revue ces différentes conceptions et de dégager les enjeux de ce genre d’investissement pour les pays hôtes.

Définitions et typologie de l’investissement

L’investissement est une dépense qui engage l’avenir. Plusieurs disciplines traitent cette notion mais confinons-nous de l’approche économique avant de présenter ses typologies.

Définitions de l’investissement
L’investissement est défini comme étant un sacrifice des ressources réalisé aujourd’hui dans le but d’obtenir dans le futur des résultats échelonnés d’un montant total supérieur à la dépense initiale. C’est une dépense qui sert à ajouter du capital au stock déjà existant. Mais c’est aussi le résultat de cet acte puisqu’ une machine nouvelle est appelée un investissement .

Pour l’économiste, la définition est plus restreinte. Il s’agit de l’ « achat de biens de production durables ». La notion d’investissement est limitée aux dépenses qui visent à acquérir des biens servant directement et pendant plus d’un an à la production. Les investissements permettent aux unités de production de maintenir, d’augmenter et de moderniser leur capital technique.

L’investissement est donc un enjeu économique essentiel. Il façonne le capital technique et in fine les capacités de production ultérieures. Il conditionne en partie le dynamisme d’une économie ainsi que sa capacité à croître et à se moderniser. L’investissement concerne le capital fixe , c’est-à-dire l’ensemble des moyens de production qui participent à plusieurs cycles de production. La comptabilité nationale parle de Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) qui comprend l’investissement de l’ensemble des agents économiques résidents : les entreprises, les ménages, l’État et les collectivités locales.

Typologies de l’investissement

Plusieurs critères permettent de catégoriser les investissements.

Les types d’investissement selon leur nature
On distingue d’un côté les investissements matériels qui concernent les acquisitions physiques comme les achats de terrains, bâtiments, machines, véhicules, etc. et de l’autre côté, les investissements immatériels (ou incorporels). Ces derniers correspondent aux achats de logiciels, de brevets, de marques déposées, aux dépenses de recherche et développement, de formation du personnel, de publicité, marketing et aux autres dépenses commerciales.

Les types d’investissement selon leur objectif économique
Les investissements matériels comprennent :
❖ les investissements de remplacement qui visent à remplacer les équipements usés et maintiennent en l’état le stock de capital fixe ;
❖ les investissements de capacité (ou d’extension) consistant à acheter des biens de production supplémentaires à technologie identique et qui augmentent la capacité de production ;
❖ les investissements de productivité (ou de rationalisation ou encore de modernisation) qui permettent d’intégrer les progrès techniques et de rendre la combinaison de production plus efficace.

Par ailleurs, l’investissement est classifié selon la nature et la nationalité de l’agent qui le réalise. On distingue ainsi l’investissement public qui est celui opéré par les pouvoirs publics comme pour les infrastructures et l’investissement privé qui est mené par les promoteurs.

Cette dernière se divise encore en investissement privé domestique et investissement étranger.

Concernant les investissements étrangers, on distingue :
➥ les Investissements Directs Etrangers (IDE) : ils concernent la participation au capital des succursales matérialisée par des actions, les bénéfices qui ne sont pas distribués sous forme de dividendes par les filiales mais réinvestis et les transactions liées aux dettes interentreprises couvrant les emprunts et les prêts de ressources financières, y compris les titres d’emprunt, et les crédits-fournisseurs, entre des investisseurs directs et les filiales, succursales et entreprises apparentées.
➥ les Investissements de Portefeuille (IPF) : ils comprennent, outre les titres de participation et les titres d’emprunt sous forme d’obligations et autres titres d’emprunt, les instruments du marché monétaire, ainsi que les produits financiers dérivés tels que les options. les valeurs mobilières à l’instar des actions, obligations et autres instruments financiers.
➥ les Autres investissements : il s’agit des prêts et emprunts entre entreprises résidentes et non résidentes, des placements auprès des établissements financiers non résidents et tous les éléments autres que les prêts, les crédits commerciaux et les placements.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Cadre conceptuel des liens entre commerce extérieur et Investissement Direct Etranger
Chapitre I : Notions et concepts d’investissement direct étranger et de commerce extérieur
Section 1 : Fondements théoriques de l’Investissement Direct Etranger
Section 2 : Soubassements théoriques du commerce extérieur
Chapitre II : Les interactions entre les Investissements Directs Etrangers et le commerce extérieur
Section 1 : L’arbitrage Investissement Direct Etranger/ export
Section 2 : Les impacts des investissements directs étrangers sur le commerce international
Partie II: Cas de Madagascar sur la relation commerce extérieur-Investissement Direct Etranger
Chapitre III : Diagnostic des Investissements Directs Etrangers et du commerce extérieur à Madagascar
Section 1 : Dynamique des Investissements Directs Etrangers à Madagascar
Section 2 : Etat des lieux du commerce extérieur
Chapitre IV : Approche empirique de la relation Investissement Direct Etranger -commerce extérieur
Section 1 : Etude analytique de la relation Investissement Direct Etranger-commerce extérieur
Section 2 : Suggestions d’orientation de la politique d’Investissement Direct Etranger
CONCLUSION GENERALE

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