Polysémie et complexité

Polysémie et complexité

Considérer la propreté urbaine comme le simple fait d’installer des poubelles et d’organiser le ramassage des ordures ménagères, serait réfuter la polysémie et la complexité de ce concept. Le degré de propreté de la rue ne résulte pas du rapport entre la production de déchets et leur enlèvement. La géographie se doit de s’interroger et de mettre en œuvre ou d’adapter de nouvelles méthodes pour traiter des problèmes soulevés par ce concept. Ceci  passe par la construction de modèles, de systèmes afin de mettre en lumière les itérations nombreuses que sont : – les acteurs, – les emboîtements d’espace, – les pratiques variables en fonction du lieu, du temps, des besoins, – les informations accessibles, – les interactions entre tous ces process. 

Polysémie

La propreté urbaine soulève de nombreuses interrogations et approches selon les disciplines qui participent à sa connaissance pour le bien de tous et son amélioration si nécessaire. On reconnaît à la propreté, une connotation sociale par sa dimension à la fois individuelle et sociétale. A la propreté subie, résultat d’une injonction légiférée (ne pas jeter de détritus sur la voie publique, trier ses déchets, sortir les poubelles à la bonne heure, etc.) se substitue une propreté agie qui module les formes de relation à autrui.

La propreté devient la manifestation d’une manière d’être ensemble. L’exemple suisse est frappant. La culture suisse, depuis la mise en place de la Réforme privilégie la dénonciation : on dénonce le voisin mal garé ou l’inconnu qui n’a pas réglé le stationnement au parcmètre ; de même on dénonce celui qui jette un détritus sur la voie publique. La sanction est moins financière que le risque d’être mis au ban de la société.

Les sociétés dites latines, bien moins policées dit-on, n’ont pas atteint une telle responsabilisation des citoyens face à la loi. Jeter un détritus ne relèverait pas de la sanction, cracher serait même un acte permis dans certains cas et même nécessaire en période de ramadan, dans le monde musulman. Elle détient une connotation technique, grâce au rôle des ingénieurs et des inventeurs permettant les progrès techniques : le siphon permettant de lutter contre les odeurs, plus récemment, les moto-crottes de la ville de Paris, les camionnettes adaptées à la taille des rues, les balayeuses automatiques, etc.

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La technique serait un luxe de civilisation riche, difficile à concevoir lorsque l’on a des difficultés à assurer sa subsistance : il n’empêche que les civilisations de l’Antiquité ont pris soin d’entretenir et d’assurer la salubrité des villes d’alors.

 Un premier modèle graphique : la propreté urbaine

Une représentation, sous forme de modèle graphique rend intelligibles toutes ces connotations et leurs implications et permet de mettre en évidence une première mise en ordre du concept spatial de propreté urbaine. La figure 7, présente un modèle prenant en compte tous les .liens ayant trait au maintien de la propreté urbaine, dans un contexte macro-spatial, de fait relativement général.

La demande de propreté de la part des populations de la ville est sans doute aussi vieille que l’existence de la ville elle-même car la densité de population entraîne une augmentation des résidus, en diversité et en volume, ainsi que la promiscuité contingente les rapports sociaux. Les habitants agissent pour le maintien de la propreté, mais les actions sont dépendantes de représentations, d’appropriation des espaces, de la bonne compréhension des normes et des besoins.

Les élus, représentants des populations, contribuent à répondre à cette demande en fixant, à différentes échelles administratives (micro et macro décision) des lois, des décrets, des réglementations ou des arrêtés municipaux. Ces textes fixent, pour le plus grand nombre, les normes de vie en collectivité auxquelles chacun doit se conformer. C’est par la connaissance de la diversité des soutènements des actions des usagers, et notamment la vision de la nature, qu’il est possible d’apporter une réponse à une question fondamentale qui est de comprendre pourquoi certains respectent et utilisent les infrastructures de propreté et d’autres non. Ainsi, la façon dont on conçoit l’état de propreté de la nature influencerait les pratiques de propreté en ville.

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