Pratique de l’éducation des adultes en milieu rural : le cas du Fokontany de Benasandratra 

Alphabétisation : Fokontany Anatihazo 

Le Centre d’Alphabétisation du Fokontany d’Anatihazo Isotry accueille des apprenants pour des séances d’apprentissage en matière d’Alphabétisation. Diverses modalités et procédures sont appliquées avant, pendant et après une séance proprement dite.

Modes de sélection 

Le Centre d’Alphabétisation d’Anatihazo a normalement une capacité d’accueil limitée et a parmi ses objectifs de promouvoir des activités d’alphabétisation de qualité.
Il procède donc à un de test systématique et rigoureux de sélection (degré de motivation- niveau de connaissance en matière de lire, écrire…) vis-à-visde ses apprenants et veille à l’efficacité de ses alphabétiseurs.

Apprenants

Les personnes analphabètes qui veulent s’inscrire à une campagne d’alphabétisation passent relativement par une phase de sélection/information/sensibilisation en forme d’entretien privé pour pouvoir les situer dans le milieu socio-économico-culturel et surtout afin de permettre de juger de leur degré de motivation.
Pratiquement, les personnes qui sollicitent les cours d’alphabétisation au Centre sont toutes reçues. Des classes de différents niveaux sont ainsi mises en place pour accueillir les apprenants selon leur ordre d’arrivée et selon leur niveau de connaissance : niveau T2, T3 ou niveau 0.
L’âge des apprenants est de 15 ans et plus. Il n’y a pas d’âge plafond défini. Une dame de 74 ans est actuellement apprenant.
Les campagnes ne font pas de distinction de sexe : les hommes comme les femmes sont accueillis tous favorablement.
Le statut matrimonial n’est pas non plus un critèrede discrimination.

Alphabétiseurs

Les alphabétiseurs sont des personnes sélectionnées et triées sur le volet. Ils ont suivi des stages et sont recrutés après avoir prouvé leur compétence. Ils sont suivis périodiquement et obtiennent des appui et renforcement de capacité suivant les besoins et les lacunes constatés.

Processus de démarrage d’action d’alphabétisation 

L’objectif étant de développer l’alphabétisation des adultes au niveau du diocèse d’Antananarivo dont fait partie la localité d’Anatihazo, il fallait pour cela bien préparer le démarrage des activités y afférentes.
Pour cette phase, la mobilisation de tous les intervenants soit au niveau de l’église, soit au niveau de l’Etat, aussi bien qu’au niveau de la communauté locale est importante.

Au niveau de l’église 

Le Prêtre Coordinateur du Programme d’Alphabétisation du Diocèse de Tana s’est appliqué à effectuer des séances d’information / sensibilisation pour la dynamisation et l’adhésion des autres prêtres à ce programme lors des réunions entre ces derniers.
Faisant tâche d’huile, ces derniers ont ensuite sensibilisés et fait appel aux paroissiens afin de leur démontrer l’importance du savoir lettré et ensuite les encourager ainsi que leurs proches ou leurs voisins analphabètes, qui ne savent ni lire ni écrire ou éprouvent des difficultés sur ce plan, à venir s’inscrire aux campagnes d’alphabétisation initiées par l’EKAR d’Anatihazo Isotry dans leur localité.

Au niveau de l’Etat 

Le Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo I et les Chefs des Fokontany administrés par l’EKAR d’Anatihazo, à savoir les 7 Fokontany : Andavamamba Afovoany, Anatihazo Avaratra, Andavamamba Atsinanana, Anatihazo Atsinanana, Andavamamba Andrefana, Anatihazo Atsimo, Antetezana Afovoany sy ny manodidina, ont été approchés par les représentants des responsables d’alphabétisation.
Leur autorisation pour l’implantation de site d’alphabétisation dans leur circonscription administrative respective a été sollicitée.
L’adhésion de ces autorités locales au programme d’alphabétisation a été aussi requise.
Elles ont parmi leur responsabilité la tâche d’aviser leur collaborateur et de procéder ensemble au recensement de leurs administrés analphabètes et à la sensibilisation pour les encourager ensuite à intégrer le programme d’alphabétisation.

Au niveau du Centre d’Anatihazo 

Lorsque les personnes analphabètes ou déscolariséessont inscrites au programme d’alphabétisation et sélectionnées suivant les critères établis, elles sont invitées à venir au Centre d’Anatihazo.
Elles s’entretiennent ensuite avec les responsables d’alphabétisation pour déterminer l’emploi du temps commun qui convient aux deux parties.
L’éthique veut que, étant une formation destinée aux adultes, on se doit de prendre en considération les avis et propositions des parties prenantes avant les prises de décision.
Le Centre s’étant préparé un peu à l’avance à recevoir les apprenants : local déterminé au bureau du BDA, alphabétiseurs prêts pour les séances d’alphabétisation, matériels et outils d’apprentissage en réserve, programme d’apprentissage défini, les cours d’alphabétisation peuvent commencer.

Réalisation des activités d’alphabétisation 

L’apprentissage proprement dit dure entre 4 et 5 mois et suit une programmation des activités bien déterminée sur les plans technique et organisationnel.

Approche

La méthodologie pratiquée par le Centre d’Anatihazo Isotry est l’AFI-D (Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement).
Elle permet aux bénéficiaires :
– d’acquérir les connaissances de base en lecture, écriture, calcul dans une période d’apprentissage assez courte et ensuite,
– de prendre part activement aux activités de développement au sein de la communauté.
L’apprentissage est divisé en 2 étapes : l’AI ou Alphabétisation Initiale et le FCB ou Formation Complémentaire de Base. L’AFI-D est adaptée aux adultes de 15 ans et plus.

Programme pédagogique

La langue d’enseignement utilisée est le « malagasyofisialy » ou malgache officiel.
Les matières de base enseignées sont celles indiquées dans la méthodologie AFI-D à savoir : la causerie conscientisation – la lecture – l’écriture– le calcul et la comptabilité simplifiée.
Etant une structure confessionnelle, le Centre inclue dans son programme le catéchisme et y consacre périodiquement un moment.
Une des caractéristiques du BDA a été d’apporter des innovations dans le contenu pédagogique du programme d’apprentissage que les Centres d’alphabétisation dans le Diocèse de Tana dispensent aux apprenants.
Dans ce sens, on peut citer pour la matière « écriture » par exemple, l’apprentissage non pas en caractère d’imprimerie comme indiqué pour l’apprentissage de base mais en caractère de lettre manuscrite.
Concernant la matière « calcul », leur programme inclue la manière de gérer et analyser la gestion de leur dépense domestique afin de savoir en conséquence économiser l’argent du ménage.
Un des caractéristiques de leur programme consiste à insister un peu plus sur la réflexion, la planification ou prévision en introduisant des leçons qui permettent aux apprenants d’acquérir la capacité d’analyse dans leur manière d’aborder toutproblème, à commencer par ceux mentionnés dans les cours et ensuite il fallait essayer de faire une projection en faisant exemple sur le vécu réel au quotidien des apprenants.

Points forts 

Il ne s’agit pas uniquement de points négatifs, mais il y a aussi des points positifs encourageants qui sont ressortis des évaluations sur les actions d’alphabétisation entreprises tels que :
. Campagne d’alphabétisation ouverte toute l’année,
. Suivi régulier ou périodique,
. N’impose pas de limite à l’âge maximum,
. Matériels et outils pédagogiques innovés,
. Ne fait pas de discrimination entre les apprenants : selon la religion (catholique, protestant et autres confondus, selon l’état physique (apprenant handicapé physiquement, accidenté, enceinte),
. Organisation et expérience en classe multigrade défendables,
. Le personnel est de même religion, cela facilite l’encadrement et l’instauration de discipline commune,
. Le Centre d’alphabétisation d’Anatihazo est connu, apprécié et attire des apprenants venant de Communes Urbaines et Rurales éloignées,
. Le Centre bénéficie de l’appui de personnes de bonne volonté (particuliers, personnalités locales, associations locales et étrangères…).
Le Centre du Fokontany d’Anatihazo Isotry fait partie des sites mis en place en milieu urbain par le BDA du Diocèse d’Antananarivo. L’analyse a permis de connaître sa pratique d’alphabétisation des adultes. Pour pouvoir faire la comparaison, un autre Centre d’alphabétisation implanté par le BDA en milieu rural a été visité. La partie suivante est consacrée à la pratique d’alphabétisation du Centre de Benasandratra.

Pratique de l’éducation des adultes en milieurural : le cas du Fokontany de Benasandratra 

Etats des lieux −Localisation 

Le Centre d’Alphabétisation se trouve à la « Villa Aina », fief de la Congrégation des Sœurs Filles de la Sagesse dans le Fokontany de Benasandratra qui fait partie de la Commune Rurale de Fenoarivo dans le District d’Antananarivo Atsimondrano.

Besoins 

Des séances de plaidoyer et de sensibilisation, d’entrevues ont été entreprises par les responsables de la Congrégation des Sœurs de Benasandratra aidé par ceux des églises catholiques de leurparoisse, auprès des autorités des Communes (Fenoarivo, Fiadanana Avaratra, Ambatomirahavavy…) et des Fokontany (Benasandratra, Ambohijafy, Antsahabe, Merikanjaka, Manarintsoa…) faisant parties des localités environnantes, et ce afin de les convaincre sur l’importance de l’alphabétisme en tant que facteur de développement et les amener ensuite à adhérer aux programmes d’alphabétisation. L’objectif est d’éradiquer l’analphabétisme ou au moins de diminuer le taux d’analphabétisme dans les Communes et Fokontany sensibilisés. Globalement, ce taux d’analphabétisme est assez fort dans les zones rurales, il est estimé à environ 80 %. Certains Fokontany (Merikanjaka, Manarintsoa…) ont réagi et ont fait des recensements des personnes analphabètes dans leur Fokontany. Par la même occasion, ils ont envoyé à la Congrégation la liste des personnes analphabètes de leur localité, lesquelles après de nouvelles séances de sensibilisation et entretiens sont prêtes à suivre les séances d’alphabétisation dans le Centre régi par les Sœurs du Fokontany de Benasandratra.
L’effectif du second groupe d’apprenants en A.I estde 15, réparti en 8 garçons et 7 filles.
La capacité d’accueil du Centre étant limitée, le ratio apprenant/alphabétiseur est de 15 apprenants pour un alphabétiseur.

Acteurs 

Comme acteur principal il y a la Congrégation des Sœurs citée précédemment, qui s’occupent d’oeuvres sociales destinées aux habitants de leur localité, de la communauté du Fokontany de Benasandratra et dans les Communes Rurales environnantes telles que Fenoarivo.
La Sœur Supérieure (ou la Sœur Directrice) de la Congrégation gère le domaine et en même temps, elle est responsable du Centre d’alphabétisation.
Elle est aidée par deux collaborateurs (un homme etune femme) qui sont des habitants de la localité et ce, pendant toute la durée de la campagne d’alphabétisation. Ils ont suivi une formation d’alphabétiseur au BDA d’Anatihazo et pratiquent l’alphabétisation AFI-D depuis environ deux ans.
− Ressources :
Les ressources indispensables qui servent pour effectuer les actions d’alphabétisation ont été recensées et sont adéquates. Il s’agit :
-des locaux utilisés (salle de classe, dortoir…),
-du personnel d’encadrement (alphabétiseur, responsable de formation…),
-des matériels d’apprentissage.
Le Centre d’alphabétisation de Benasandratra est localisé dans une maisonen dur faisant partie du domaine des Sœurs. C’est un assez grand domaine, étalé sur un terrain étagé en trois parties. La vue est magnifique, l’endroit calme, les maisons et les dépendances sont d’aspect moderne, bien propres, bien rangés, et bordés d’arbres. Il y a dela verdure : jardin, plantes, gazon, terrain de jeux, le tout entretenu par des travailleurs saisonniers et des jardiniers permanents.
Une des maisons a une salle qui sert pour les séances d’alphabétisation. C’est une salle de classe bien propre, aérée, pourvue de tables bancs et autres mobiliers (armoire de rangement…) et outils d’apprentissage (tableau noir, tableau d’affichage…) nécessaires aux apprenants et aux alphabétiseurs durant les campagnes d’alphabétisation. Un préau prolonge la salle de classe, lequel sert à regrouper les apprenants pour les apprentissages au dehors.
Les sanitaires se trouvent dans la cour derrière lasalle de classe et les apprenants y ont accès à tout moment en fonction de leur besoin.
Des aires de jeu et de repos, de l’espace et de la verdure sont disponibles dans la cour et permettent aux apprenants de prendre l’air et de se détendre pendant les moments de pause entre les séances d’alphabétisation. Les matériels d’apprentissage sont distribués aux apprenants tels que les livresde lecture, de calcul, les ardoises, les cahiers, les stylos.
Les alphabétiseursdu Centre, en la personne de la Sœur Supérieure et de deux collaborateurs se relaient et dispensent les cours d’alphabétisation,encadrent et font le suivi de chaque apprenant.
Un responsable du programmed’alphabétisation venant du siège central du diocèse d’Antananarivo fait le suivi régulier des sites d’alphabétisation durant les campagnes, et règle les problèmes de tout ordre (technique – financier – relationnel – organisationnel – administratif – pédagogique …) se rapportant aux activités d’alphabétisation, spécialement ceux qui sont assez ardus ou qui vont au delà des attributions des responsables locaux.

Alphabétisation : Fokontany Benasandratra 

Modes de sélection 

Des critères de sélection des apprenants et des alphabétiseurs sont établis et appliqués avant de procéder aux activités d’alphabétisation proprementdites.

Apprenants

Un des critères de sélection des apprenants est leur âge : pour cette campagne, ils ont de 13 ou 14 à 25 ans. Il n’y a pas de limite pour l’âge maximum.
Ajoutons le fait que ces jeunes adultes sont pris en formation du fait de leur jeunesse plutôt dans le but que l’alphabétisation devrait leur apporter un bagage de connaissance et savoir / savoir faire /s avoir être qui leur seront utile dans leur apprentissage de la vie et en vue de faire face à leur avenir.
D’autre part, ils sont sélectionnés suivant leur niveau de vie puisque, sont jugés prioritaires ceux issus de familles vraiment dans le besoin et qui n’auront pas la possibilité d’être scolarisés dans les écoles formelles du fait de leur extrême dénuement.
Le statut de célibat est aussi exigé du candidat.
Cela facilite l’hébergement de l’apprenant en régime d’internat à l’intérieur du Centre.
Relativement, une contrepartie est demandée aux internes en tant que participation à leur prise en charge durant la durée de la campagne.
Il s’agit de contribution des apprenants en aliments crus (légumes- riz…) qui seront ajoutés à ceux offerts par le Centre et seront rationnés suivant la durée de leur internat.
Ils devront aussi participer aux tâches domestiquestelles que : faire leur vaisselle, la cuisson de leur repas, leur lessive, le nettoyage et balayage de leur quartier.
Il leur est demandé en complément une somme modiquede environ 1200 Ariary pour contribution à l’apprentissage, laquelle est en fait facultative, du fait de l’extrême pauvreté de certaines couches de la population des zones rurales. Mais, même si quelques éléments arrivent à s’en acquitter, la plupart ne le feront à aucun moment et ce jusqu’à la fin de la campagne d’alphabétisation.

Alphabétiseurs

Les alphabétiseurs du Centre sont des personnes testées et sélectionnées dans leur localité et qui ont suivi une formation d’alphabétiseur de 20 à 24 jours en stage bloqué au BDA d’Anatihazo avant de tenir les classes d’alphabétisation.
Ils perçoivent normalement une sorte de rémunération en tant qu’ alphabétiseur, et ce suivant la norme de paiement établie par le siège central, le diocèse d’Antananarivo en l’occurence.
−Processus de démarrage :
Les étapes suivantes ont été respectées afin de faciliter l’accomplissement et d’aboutir à la réussite des campagnes d’alphabétisation.
. Il y a d’abord la prise de contact et l’obtentionde l’adhésion des autorités locales.
Ensuite, les Fokontany intéressés par le programme d’alphabétisation établissent une demande écrite accompagnée de la liste des personnes analphabètes de leur localité à adresser aux responsables d’alphabétisation.
. Les personnes analphabètes sont ensuite informéeset sensibilisées sur les objectifs de la campagne afin qu’ils puissent s’engager en toute connaissance de cause.
. Finalement, une convention entre les responsables du Centre d’alphabétisation ou les alphabétiseurs et les apprenants est conclue. Elle constitue une sorte de protocole d’accord entre les deux parties qui se sont engagés à accomplir et suivre la campagne d’alphabétisation.
Pour les jeunes qui sont encore mineurs, une autorisation parentale est acquise avant le commencement des séances.
. Les personnes analphabètes passent ensuite une sorte de test de niveau, un genre d’entretien individuel, pour juger de leur niveau de connaissance en alphabétisme : leur capacité en lecture, écriture, calcul.
Il y a différents cas, certains sont des déscolarisés ayant suivi le cursus scolaire jusqu’à la classeT3, et soit ils ont totalement oublié ce qu’ils ont appris, soit il leur reste quelque chose de leur passage à l’école, tandis que d’autres n’y sont jamais allés, mais tous disent être motivés à être éduqués. . Les alphabétiseurs sont identifiés et formés, ilssont issus de la Communauté, ils ont déjà acquis del’expérience dans le domaine de l’alphabétisation et connaissent le programme de travail à faire.
. Les matériels pédagogiques sont fournis entre-temps par le diocèse.
. L’apprentissage proprement dit commence et dure entre 4 et 5 mois.
− Réalisation des activités d’alphabétisation :

Approche

La méthodologie pratiquée par le Centre de Benasandratra est l’AFI-D (Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement). L’AFI-D est adaptée aux adultes de 15 ans et plus.
Le régime d’internat des apprenants est appliqué auCentre.

Programme pédagogique

La langue d’enseignement utilisée est le « malagasyofisialy ».
Les matières de base enseignées sont la causerie conscientisation – la lecture – l’écriture – le calcul et la comptabilité simplifiée.
Le Centre d’alphabétisation tenu par les Sœurs suit le programme de base de l’AFI-D mais en même temps, le Siège qui coordonne le programme d’alphabétisation dispensé à travers tout le diocèse a apporté une amélioration au niveau des leçons et matières dispensées à leurs apprenants.
Faisant partie de l’Eglise Catholique Apostolique Romaine, le diocèse a intégré la matière « catéchisme » dans son programme d’alphabétisation. Cela consiste pour le Centre à apprendre la prière aux apprenants, à organiser la tenue de messe collective chaque jeudi soir.
D’autre part, certaines leçons sont plus approfondies par rapport à celles données dans les livres d’apprentissage comme la « gestion de stock ».
On peut citer parmi les innovations apportées la manière d’écrire en lettre manuscrite mais pas en caractère d’imprimerie, l’apprentissage des unités de mesure, l’introduction de la matière SVT ou Science de la Vie et de la Terre …
La manière de dispenser les leçons diffère aussi parfois suivant l’âge du groupe d’apprenants ou selon l’inspiration de l’alphabétiseur (en poème – par la chanson – autour d’une discussion…). Pendant les heures de pause, les apprenants prennent des moments de loisirs en prenant l’air dans le jardin, en jouant au ballon, en s’adonnant aux jeuxde dominos ou jeux de carte.
Des activités ludiques et récréatives telles que ladanse, le théâtre ou les scénettes sont apprises et pratiquées par les apprenants chaque mercredi après-midi devant le préau.

Outils et matériels pédagogiques

Le Centre de Benasandratra est bien doté en fournitures et matériels techniques. Les outils et matériels ci-après sont destinés aux séances d’ alphabétisation à savoir :
– Pour chaque apprenant : livre de lecture- livre de calcul – craie- ardoise- stylo- règle- cahier,
– Pour l’alphabétiseur : livre de lecture- livre decalcul- craies- ardoise- éponge- stylos- cahiers- règle GM- markers- affiches- fiches,
− Pour la classe : tableau noir- affiches- lampe en cas de défaillance de l’électricité

Éléments marquants de l’éducation des adultes en milieu urbain 

L’alphabétisation est un moyen pour accéder à l’état de personne alphabétisée. C’est un des moyens d’éducation des adultes. L’alphabétisme qui s’ensuit apporte à la personne des savoir, savoir-être, savoir-faire qu’elle peut à loisir maintenir, entretenir et développer par la suite.
Les activités du BDA d’Anatihazo Isotry peuvent être prises comme référence à partir de leurs expériences et ramifications en matière d’activités d’alphabétisation des adultes. Elles illustrent cet état qui mentionne la spécification de l’éducationdes adultes en ville. A ce propos, trois points sont à considérer dont les finalités de l’éducation à atteindre, les questions sur la réalisation de l’apprentissage proprement dit, et la pérennité des acquis.

Finalités 

Les finalités à atteindre dépendent de beaucoup de la situation d’ensemble vécue par chaque apprenant et de leur aspiration. En effet, nous pouvons dire que, justement, le milieu urbain favorise mieux l’apprenant dans cette acquisition de savoir pérenne et de qualité découlant de l’ apprentissage même qu’il reçoit, et ceci contribuera aux conditions finales dans lesquelles il évoluera à partir de son état initial et jusqu’ au-delà de son apprentissage.

Fonctionnalité 

La question de fonctionnalité de l’éducation est préservée car elle est suivie d’application et d’utilisation dans la vie courante des personnes alphabétisées et ainsi leur permet d’accéder soit à des emplois, soit à des formations professionnelles. En effet, le Centre d’Anatihazo, dans son programme de F.C.B ou de FTAD (Formation Technique et Activités pour le Développement), suivant les désirs des apprenants, peut leur donner des formations en artisanat, en broderie, en pâtisserie…
Une autre spécificité du Centre est sa capacité et sa détermination à creuser dans les partenariats pour faire accéder aux néo-alphabétisés des possibilités dans le marché du travail comme dans leur accès aux petits métiers.
Leur partenariat avec une entreprise de formation de gens de maison, de petits ouvriers est très intéressant. Il y a le fait assez important que, à la fin de leur formation, ladite société assure aux apprenants des débouchées.
Un des effets positifs de l’acquisition de l’alphabétisme est la possibilité de faire un usage quotidien des connaissances acquises. Les néo-alphabétisés sont motivés à leur début d’apprentissage par le fait de pouvoir eux-même sans passer par des intermédiaires s’acquitter de la rédaction de leur correspondance : simple, personnelle ou administrative.
Ce qui réduisent ou annulent de grandes charges et contraintes dans leur vie de tous les jours, du fait de leur incapacités résultant de leur analphabétisme d’avant. C’est le cas d’une femme de 74 ans laquelle a suivi des séances d’alphabétisation en vue de pouvoir être capable de gérer ses comptes seule, pour ne pas être flouée, car elle avait des intérêts dans l’immobilier vue son statut de propriétaire d’un ensemble de modestes habitations. Il en est de même de la satisfaction des personnes alphabétisées à être capable ensuite et dorénavant à utiliser l’écriture et la lecture dans la compréhension des affiches publiques et autres supports écrits de communication publique. La motivation d’une personne âgée à apprendre à lire et à écrire pour pouvoir lire et apprendre la Bible a été parmi celles constatées.

Changement 

La qualité de l’apprentissage reçu est suivie d’un encadrement de proximité, et d’une éducation à partir de la religion. Cela a contribué à apporter une ouverture d’esprit entraînant un changement sur le plan culturel au niveau des personnes alphabétisées.
Il y a d’autre part, des changements de mentalité (plus d’ouverture d’esprit et de tolérance : capacité à gérer des conflits sociaux), sur le comportement social. Par exemple : ils aiment être propre, pensent à faire du rangement dans leur habitation, comprennent l’utilité des mesures d’hygiène.

Participation 

La participation des individus néo-alphabètes dans la vie active a plusieurs aspects. Le milieu urbain offre plusieurs possibilités en matière d’ activités lucratives. Il faudrait seulement trouver les bonnes idées, les bonnes adresses (les relations indispensables) et les moyens pour le faire.
En effet, l’ignorance ou l’incapacité en matière delire, écrire, compter n’a pas été pour la plupart des personnes analphabètes de la ville, un frein à leur recherche d’activité rémunératrice. Toute la débrouillardise des malgaches (assez connue) est prouvée dans cette affirmation.
Certains se sont lancés dans l’artisanat : fabricant de « fatapera » ou matériel de cuisson, d’autres sont des gens de maison, certains autres se sont lancés dans des activités de commerce en tant que raccommodeur de chaussures usagées, vendeur de pistaches , de galettes locales ou « mofo gasy » ou de brèdes, parce qu’il faut bien gagner de l’argent même peu, pour vivre.
Il y a notamment ceux qui sont nouveaux venus dans la recherche de travail ou nouvellement insérés à partir de leur statut de néo-alphabètes.
D’autres personnes affirment leur position ou montent en grade en obtenant un statut de personnes ressources locales du fait de leur statut d’individu nouvellement alphabétisé. Par exemple, en ayant un poste à responsabilité dans les affaires du Fokontany en tant que membre des bureaux de vote –responsable de la gérance et du bon fonctionnement des bornes fontaines – membre de comité local de développement.

Développement 

Chaque néo-alphabétisé en milieu urbain, a l’opportunité d’appliquer et renforcer en mieux cette capacité de débrouillardise légendaire (par l’obtention d’un travail, la création d’activité génératrice de revenu) que chaque personne devrait posséder en-dedans de soi-même.
Cela permet une amélioration au niveau des revenus par la qualité apportée au savoir-faire, laquelle influe au niveau de la production. Ce qui élargit les champs pour trouver les débouchées nécessaires.
Ce fait apporte une évolution, un changement et une amélioration du niveau de vie au sein du foyer. Un sentiment partagé de confiance, de courage et d’effort fera partie de la personne concernée et les membres de son entourage en bénéficiera.
Une des conséquences sera l’élimination progressive des blocages qui auparavant entravent le développement et le bien-être de chacun, et par là de la société. Être alphabétisé renforce le sentiment de responsabilité et permet de se développer.

Table des matières

Avant-propos 
Remerciements 
Sommaire 
Liste des sigles et acronymes 
I – INTRODUCTION 
I.1 Contexte général
I.2 Le contexte de l’étude
I.3 Les objectifs de l’étude
I.4 La méthodologie adoptée par l’étude
I.5 Le plan du rapport
II – DEVELOPPEMENT 
II.1 Généralités sur l’éducation des adultes
II.1.1-Concepts et définitions
Education pour tous et éducation des adultes
Alphabétisation
II.I.2-Processus de réalisation
Identification des besoins
Planification des demandes
Définition du contexte de réalisation
Réalisation effective de l’action
Validation des actions
Actions de post-alphabétisation
II.2 Pratique de l’éducation des adultes en milieu urbain : le cas du Fokontany d’Anatihazo Isotry
II.2.1- Etats des lieux
• Localisation
• Besoins
• Acteurs
• Bénéficiaires
• Ressources
II.2.2- Alphabétisation : Fokontany Anatihazo
• Modes de sélection
• Processus de démarrage
• Réalisation des activités d’alphabétisation
• Résultats
• Suivi et évaluation
II.2.3- Points faibles
II.2.4- Points forts
II.3 Pratique de l’éducation des adultes en milieu rural : le cas du Fokontany de Benasandratra
II.3.1- Etats des lieux
• Localisation
• Besoins
• Acteurs
• Ressources
II.3.2- Alphabétisation : Fokontany Benasandratra
• Modes de sélection
• Processus de démarrage
• Réalisation des activités d’alphabétisation
• Résultats
• Suivi et évaluation
II.3.3- Points faibles
II.3.4- Points forts
II.4 Éléments marquants de l’éducation des adultes en milieu urbain
II.4.1-Finalités
Fonctionnalité
Changement
Participation
Développement
II.4.2-Réalisation des apprentissages
. Sur le plan technique
. Sur le plan organisationnel
II.4.3-Pérennité des acquis
Environnement alphabète
Accessibilité à des formations
III – RECOMMANDATIONS 
. Sur le plan organisationnel
-Horaires et heures des cours
. Sur le plan cadrage institutionnel
-Programme national d’alphabétisation
-Textes sur l’alphabétisation
-Normes sur l’alphabétisation
. Sur le plan technique et pédagogique
-Modules – Programme – Pédagogie
-Suivi et évaluation
. Sur le plan matériel
-Matériel et fourniture pédagogiques
. Sur le plan individuel
-Comportement individuel
-Changement de mentalité
. Sur le plan des ressources humaines
-Recyclage et renforcement de capacité
-Modules de formation et de recyclage
. Sur le plan économique
-Fonds pour l’alphabétisation
-Stratégies de réinsertion socio-économique
-Système d’indemnisation
. Sur le plan social
-Communautés et autorités locales
-Partenariats
. Sur le plan culturel
-Usage de terminologie
. Sur le plan politique
IV.Responsabilités locales  
IV.1 Synthèse
IV.2 Perspectives
Annexe 1- La décennie des Nations Unies pour l’Alphabétisatio n, 2003 – 2012
Annexe 2- Le Cadre d’action de Dakar et les Objectifs de déve loppement du millénaire
Annexe 3- MAP Engagement 3- Défi 6, Mettre fin à l’analphabé tisme
Annexe 4- Sarintany Fokontany Anatihazo Isotry
Annexe 5- Sarintany Faritra Iasan’ny Arsidiosezy Antananarivo
Annexe 6- Fanadihadiana ny mponina-Faritra iadidian’ny EKAR A natihazo
Annexe 6- Fanadihadiana ny mponina-Faritra iadidian’ny EKAR A natihazo
Annexe 7- Guide d’entretien lors des descentes sur le terrain
Annexe 8- Photos prises sur sites d’alphabétisation
Annexe 9- Photos prises sur sites d’alphabétisation
Annexe 10- Bibliographie

projet fin d'etude

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