Prévalence de bilharziose urinaire chez les enfants

Prévalence de bilharziose urinaire chez les enfants

Le parasite Schistosoma haematobium 

Position systématique

S. haematobium appartient au règne Animal, au sous règne des Métazoaires triploblastiques, au phylum des Plathelminthes, à la classe des Trématodes, à la sous-classe des Digènes, à l’ordre des Strigeatoidea, au sous-ordre des Strigeata, à la famille des Schistosomatidae, à la sous-famille des Schistosomatinae, au genre Schistosoma. 25 II. 2. Morphologie des adultes et des œufs Les adultes mâles (figure 1) mesurent environ 12 mm de long sur 0,8 à 1 mm de large. Leur corps est recouvert de petits tubercules tégumentaires, probablement à f onction sensorielle. Ils sont cylindriques au niveau de leurs tiers antérieurs. Le reste de leurs corps est aplati et les bords latéraux se replient ventralement pour délimiter le canal gynécophore où se loge la femelle. Les femelles (Figure 1), de diamètre inférieur à 250 µm, mesurent environ 2 cm de long et possèdent une forme cylindrique et filiforme. Elles présentent aussi de petits tubercules à l’extrémité postérieure de leurs corps, et apparaissent brunes lorsqu’elles sont gorgées de sang (Boudin, 1979). La femelle reste toujours placée dans le canal gynécophore du mâle et ne le quitte qu’au moment de la ponte Il existe dans les deux sexes une ventouse orale située à l’extrémité antérieure du corps et une ventouse ventrale épineuse qui leur permet de s’adhérer aux parois des vaisseaux. La ventouse orale s’ouvre dans l’œsophage et joue le rôle de suceur. Figure 1 : les adultes, mâle (♂) et femelle (♀) (OMS, 1989) 26 Les organes génitaux mâles et femelles sont situés face à face et permettent ainsi une copulation quasi permanente. (Gentilini et al., 1993). Les œufs de S. haematobium (Figure 2) sont ovalaires et mesurent 115 à 170 µm de long sur 40 à 70 µm de large. La coque de l’œuf est lisse, épaisse, transparente et percée de nombreux pores. Elle entoure un embryon cilié et mobile : le miracidium. Les œufs portent à l’un des pôles, un éperon caractéristique. Ils sont pondus par paquets dans la sous-muqueuse vésicale et sont éliminés avec les urines. La ponte journalière de chaque femelle est d’environ 300 œufs (Gentilini et al., 1993).

Hôtes intermédiaires

Les mollusques hôtes intermédiaires de S. haematobium sont des gastéropodes d’eau douce, du genre Bulinus, de la famille des Bulinidae. Ce sont des mollusques à coquille globuleuse et à ouverture senestre sans opercule. 27 Les espèces de bulins qui interviennent dans la transmission du parasite varient selon les régions. Au Sénégal, cinq espèces de bulins sont rencontrées dans les différentes régions au niveau des points d’eau permanents et temporaires (mares, marigots…). Trois d’entre elles sont responsables de la transmission de la bilharziose urinaire : il s ’agit de Bulinus senegalensis, Bulinus globosus, Bulinus umbilicatus (Diaw et al., 1988). B. senegalensis est très fréquent et abondant dans les régions de Saint-Louis (Vallée du fleuve Sénégal), Tambacounda et de Kaolack. On le rencontre surtout dans les biotopes latéritiques (mares et marigots temporaires). II existe en petit nombre dans les autres régions et n’intervient que dans la transmission de S. haematobium. B. globosus est plus fréquent et plus abondant dans les régions de Kolda, Tambacounda au niveau des mares et marigots et résiste bien à l’assèchement de ces points d’eau. II existe aussi dans les autres régions, mais il est très rare. Dans la nature, B. globosus intervient dans la transmission de S. haematobium, Schistosoma curassoni et Schistosoma bovis. C’est un mollusque dont le rôle épidémiologique est très important dans la transmission des trois principaux schistosomes de l’homme et du bétail. B. umbilicatus est très fréquent dans les régions de Saint-Louis et Tambacounda et intervient dans la transmission de S. haematobium et de S. curassoni. On le rencontre surtout dans les mares temporaires à fond latéritique ou argilo-latéritique. Quelques spécimens sont rencontrés à Kolda. Au laboratoire, B. umbilicatus est un bon hôte expérimental pour S. bovis (Diaw et al., 1986). II.4. Cycle de développement (Figure 3) Le cycle de S. haematobium peut se réaliser en deux phases : la première phase se déroule dans l’eau et chez le mollusque hôte intermédiaire, et la seconde dans l’organisme humain. Une à trois semaines après la ponte, une quantité variable d’œufs parvient dans la lumière de la vessie, puis dans le milieu extérieur avec les urines. Si ces œufs arrivent dans de l’eau douce et qu’ils y trouvent les conditions adéquates (température comprise entre 25°C et 28 30°C, ensoleillement, pH neutre etc.), ils éclosent et libèrent une petite larve ciliée nageuse : le miracidium. Le miracidium présente des glandes apicales de pénétration, un système nerveux (ganglions cérébroides), des protonéphridies, des cellules germinales et quelque fois des taches oculaires (Marchand, 1994). Dans l’eau, le miracidium se déplace rapidement au hasard. Cependant, la rencontre avec le mollusque hôte intermédiaire spécifique est facilitée par un mécanisme de chimiotactisme grâce au mucus secrété par le mollusque. Il dispose de 48 heures au maximum pour se fixer sur un gastéropode spécifique et y pénétrer par mécanisme actif et enzymatique (Gentilini et al., 1993). S’il le trouve, il pénètre à t ravers les téguments et abandonne son revêtement cilié. Dans le mollusque hôte intermédiaire spécifique, il se multiplie par polyembryonie. Cette multiplication polyembryonique permet de compenser les énormes pertes subies à tous les stades du cycle. Il s’organise en sporocyste qui donnera naissance à des centaines de sporocystes fils qui v ont coloniser l’hépatopancréas du mollusque. Ces sporocystes fils donneront naissance à des centaines de cercaires. Ainsi un seul miracidium peut donner naissance à des milliers de cercaires qui émergeront du mollusque pendant toute sa vie. La cercaire mesure environ 500µm de long. La partie antérieure ou tête est ovale et allongée avec deux ventouses et une ébauche de tube digestif bifurqué. De petites épines antérieures jouent probablement un rôle dans la perforation des téguments de l’hôte définitif (Homme), aidant ainsi l’action des sécrétions lytiques des énormes glandes céphaliques (5 ou 6 paires). La partie postérieure du c orps de la cercaire se prolonge en une queue grêle terminée par deux palettes natatoires étroites et pointues (Golvan, 1983). Les cercaires quittent ensuite le mollusque par effraction et se retrouvent libres dans l’eau. Leur émission peut être quotidienne, avec une intensité qui dépend de la luminosité et de la température de l’eau. Ils sortent pendant les heures les plus chaudes de la journée. Une fois dans l’eau, ils nagent à l a recherche de l’hôte définitif qu’ils doivent rencontrer rapidement car leur survie à l’état libre est limitée. Ils disposent de 24 heures pour se fixer et pénétrer dans leur hôte définitif (Gentilini et al., 1993). Le passage transcutané des cercaires se fait en quelques secondes dans la peau humide et semble plus rapide lors d’une exposition au soleil. Seule la tête s’enfonce tandis que la queue reste à l a surface du tégument. La pénétration est assurée par l’action combinée des mouvements de la cercaire et des secrétions des glandes céphaliques. Une fois parvenue au 29 niveau du tissu conjonctif sous- cutané, la larve qui ne peut franchir cet obstacle va le longer jusqu’à ce qu’elle rencontre un vaisseau sanguin ou lymphatique, dans lequel elle pénètre. La partie antérieure de la cercaire est devenue ensuite un schistosomule qui va être transporté jusqu’au poumon par le voie circulatoire. Elle y séjourne pendant huit jours avant d’être transportée au cœur gauche qui l’enverra par la grande circulation vers le foie (Golvan, 1983). Les schistosomules qui atteindront le plexus veineux péri-vésicale, poursuivront leur développement, deviennent adultes trois semaines environs, cherchent un partenaire et s’accouplent. Après fécondation le couple se déplace à contre courant pour gagner le lieu de ponte. La femelle quitte ensuite le mâle et s’engage dans les fines ramifications veineuses des parois vésicales pour y déposer ces œufs dans une veinule distendue. Les œufs sont déposés en paquets dans la veinule et y restent emprisonnés tandis que la femelle se retire pour regagner le canal gynécophore. Les œufs lysent ensuite la paroi veineuse à l’aide d’enzymes lytiques, puis passent activement dans les tissus de la paroi uretèro-vésicale et tombent dans la cavité vésicale. De là, ils seront éliminés avec les urines environs deux mois après l’infestation pour redémarrer un autre cycle de développement (Bourée, 2005).

 

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES SCHISTOSOMES HUMAINS
I. Historique de la découverte des schistosomes humains
II. Le parasite Schistosoma haematobium
II.1. Position systématique
II.2. Morphologie des adultes et des œufs
II.3. Hôtes intermédiaires
II.4. Cycle de développement
II.5. Répartition géographique
III. Maladie due à S. haematobium (Bilharziose urinaire)
III.1. Physiopathologie
III.2. Symptômes et complications
III.3. Diagnostic
III.4. Immunité
III.5. Traitement
III.6. Prophylaxie
CHAPITRE II : ETUDE DE LA PREVALENCE DE LA B ILHARZIOSE URINAIRE A NIAKHAR
Introduction
II.1. MATERIELS ET METHODES
II.1.1. MATERIELS
II. 1.1.1. La zone d’étude
II.1.1.2. Milieu et population d’étude
II.1.1.3. Matériel de collecte des donnés
II.1.1.4. Matériel utilisé au laboratoire
II.1.2. METHODES
II.1.2.1. Type et période d’étude
II.1.2.2. Echantillonnage
II.1.2.3. Méthode de collecte des données auprès des élèves
II.1.2.4. Examens parasitologiques
II.2. RESULTATS
II.2.1. Caractéristiques de l’échantillon
II.2.2. Prévalence et charges ovulaires
II.2.3. Caractéristiques des sujets infectés par S. haematobium
II.2.4. Caractéristiques du milieu
II.3. DISCUSSION
III.3.1. Prévalence de l’infection à S. haematobium et charges ovulaires
II.3.2. Caractéristiques des sujets infectés par S. haematobium
II.3.2.1. Le sexe
II.3.2.2. L’âge
II.3.2.3. Les symptômes déclarés
II.3.2.4. L’aspect macroscopique des urines
II.3.3. Caractéristiques du milieu
CONCLUSION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

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