PROFIL DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE  

PROFIL DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE  

DÉFINITION DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE

La plus consensuelle des définitions semble avoir été formulée en 1987 lors du quatrième symposium international sur l’otite moyenne comme suit : L’otite moyenne chronique (OMC) est une inflammation de la muqueuse de l’oreille moyenne, c’est-à-dire de la caisse du tympan, des cavités annexes et de la trompe auditive, prolongée au-delà de 3 mois, et s’accompagnant soit d’effusion derrière une membrane tympanique intacte mais sans symptômes aigus, soit d’otorrhée s’écoulant à travers une perforation tympanique .

HISTORIQUE DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE

Au cours de la 1ère moitié du 20ème siècle, il est apparu un changement dans la reconnaissance et la prise en charge de l’otite moyenne séreuse. Ceci a été favorisé par les présentations et discussions de Mr William MILLIGAN en 1921 [68] et 1925 faites lors du congrès d’otologie de la société royale de médecine (Londres). Il a décrit un désordre progressif de l’otite chronique adhésive consistant à une tympanosclérose due à des atteintes répétées de la membrane tympanique; ellesmêmes en rapport avec les affections nosopharyngées ; des voies respiratoires supérieures; des végétations adénoïdes. L’étiologie de l’otite moyenne exsudative a été déterminée au cours de l’autopsie d’enfants qui a montré un liquide jaune glaireux contenu dans l’oreille moyenne. Au 21ème siècle; il y a eu une série d’études de l’effet de la fermeture de la trompe d’Eustache sur la production d’exsudat dans l’oreille moyenne [56].Mais les résultats furent non concluants. Une autre étude portant sur la corrélation entre une perte auditive modérée et l’aptitude à la lecture, s’est avérée plus concluante : meilleure écoute, meilleure performance .De 1931 – 1942, le nombre de cas d’OMS a flambé dangereusement; malgré un traitement médical à base de béta-lactamines. Armstrong et coll.[15] en 1954, rapporte les effets satisfaisants du tube de Vinyl par la myringotomie dans le traitement de l’OMS, méthode déjà décrite par Politzer. Proud [9]; en 1970, démontre que l’accumulation de liquide en dehors de toute infection est possible; et prévenue par la myringotomie. Bluestone et Coll publient la corrélation entre tympanométrie de l’oreille moyenne et acuité auditive, affinant ainsi le diagnostic des OMS [30]. Deux guidelines ont été publiés par les services de santé publique des ÉtatsUnis en 1994 et 2003 [60].Simultanément, des travaux de recherche ont été menés sur le diagnostic et la prise en charge du cholestéatome conduisant à des avancées technologiques considérables devenues incontournables tant pour l’aspect clinique, thérapeutique, que pour le suivi à long terme. 

ANATOMIE DE L’OREILLE (Figure 1)

L’oreille se divise en trois parties de l’extérieur à l’intérieur : l’oreille externe; l’oreille moyenne et l’oreille interne  L’oreille externe comporte l’auricule et le méat acoustique externe.  L’oreille moyenne comprend la caisse du tympan, les cavités mastoïdiennes et la trompe d’Eustache auditive.  L’oreille interne comprend une partie antérieure auditive (labyrinthe antérieur) et une partie postérieure appartenant au système vestibulaire. La presque totalité de l’oreille (sauf une partie de l’oreille externe et la trompe auditive) est située dans l’os temporal qui constitue la charpente de cet édifice. Nous insisterons dans le cadre de notre travail plus sur l’anatomie chirurgicale de l’oreille moyenne. En effet, l’oreille moyenne est une cavité aérienne tripartie comprise entre les trois constituants de l’os temporal. Elle est essentiellement constituée d’une cavité osseuse : la caisse du tympan contenant le système tympano-ossiculaire  qui véhicule l’onde sonore jusqu’à l’oreille interne, prolongée en arrière par l’antre mastoïdien et en avant par la trompe d’Eustache. Elle est séparée de l’oreille externe en dehors par la membrane tympanique; s’ouvre en dedans dans l’oreille interne par les fenêtres rondes et ovales. Elle contient à sa partie supérieure une chaîne d’osselets qui s’articulent entre eux, reliant le tympan à la fenêtre ovale (Figure 1). L’oreille partage des rapports très étroits avec les éléments nobles de son environnement immédiat (méninges; encéphale; structures vasculo-nerveuses). Ainsi, situation et anatomie complexe expliquent la gravité de la pathologie de l’oreille surtout lorsqu’elle s’étend. Figure 1 : La coupe schématique coronale de l’oreille

Os temporal

Pair et symétrique; l’os temporal forme les parties latérale et inférieure du crâne. Il est situé en arrière et en dehors de l’os sphénoïdal, en avant et en dehors de l’os occipital; et au-dessous de l’os pariétal. C’est un os complexe formé de trois pièces qui se sont soudées au cours du développement embryonnaire (Figure 2) : 9  La partie pétreuse ou rocher : c’est la portion la plus complexe. Elle a la forme d’une pyramide quadrangulaire dont le grand axe est oblique en avant et en dedans. Elle est située à la limite de l’étage postérieur et de l’étage moyen de la base du crâne, dont il forme l’un des principaux arcs-boutants. Sa base externe forme l’apophyse mastoïde.  La partie squameuse ou écaille : elle se présente sous la forme d’une lame osseuse aplatie grossièrement, semi-circulaire qui comprend un segment vertical et un segment horizontal qui se fusionne avec le rocher par la suture pétro-squameuse.  La partie tympanique de l’os temporal (ou tympanal) : Elle représente le plus petit élément de l’os temporal. Cette partie à la forme d’un demicornet ouvert vers le haut et dirigé selon le même axe que le méat auditif externe. Elle forme les parois antérieures, inférieure et une portion de la paroi postérieure du méat auditif externe. Son extrémité antérieure forme l’apophyse tubaire qui prend part à la constitution de la trompe d’Eustache et qui forme le condyle et la cavité glénoïde du temporal. 10 Ht Avt Bas Arr Figure 2 : La vue latérale de l’os temporal [33]. III.2. Caisse du tympan C’est une cavité cylindrique en forme de tambour aplati dans le sens transversal, d’un diamètre de 13 à 15 mm, d’une épaisseur moindre au centre (1 à 2 mm) qu’à la périphérie (3 à 4 mm). On lui décrit habituellement une paroi externe ou tympanique; une paroi interne ou labyrinthique, et une circonférence subdivisée artificiellement en quatre parois : antérieure, supérieure, postérieure et inférieure .

La paroi externe ou tympanique (Figure3)

Elle est formée essentiellement par la membrane tympanique autour de laquelle s’organisent des secteurs péri-tympaniques osseux comprenant :  La zone pré-tympanique en rapport avec le canal antérieur de la corde du tympan, le canal de l’artère tympanique antérieure et le ligament antérieur du marteau.  La zone sus-tympanique : appelée aussi mur de la logette; constitue la paroi externe de l’attique. Par trépanation de ce mur, on a accès par le  conduit auditif externe à l’étage supérieur de la caisse qui contient la chaîne des osselets. L’effraction du mur de la logette est le mode d’extension le plus fréquent d’un cholestéatome attical vers le conduit; ou mésotympanique vers l’attique.  La zone rétro-tympanique ou paroi externe du rétrotympanum : elle peut masquer l’étrier lors de la chirurgie stapédienne, ce qui conditionne sa résection. Son respect s’impose par contre au cours de la tympanotomie postérieure par voie trans-matoïdienne. Un défect osseux trop important à ce niveau peut être à l’origine d’une rétraction après une technique fermée.

Table des matières

INTRODUCTION
L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
I. DÉFINITION DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
II. HISTORIQUE DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
III. ANATOMIE DE L’OREILLE
III.1. Os temporal
III.2. Caisse du tympan
III.2.1. La paroi externe ou tympanique
III.2.2. Le tympan
III.2.3. La paroi interne ou labyrinthique
III.2.4. La paroi supérieure ou crânienne (ou tegmen tympani)
III.2.5. La paroi postérieure ou mastoïdienne
III.2.6. La paroi inférieure ou plancher de la caisse
III.2.7. La paroi antérieure ou tubo-carotidienne
III.2.8. La chaîne des osselets de l‘oreille moyenne
III.2.9. Le revêtement muqueux et topographie de la caisse
III.3. Cavités mastoïdiennes
III.3.1. L’antre mastoïdien
III.3.2. Les cellules mastoïdiennes
III.4. Trompe d’Eustache
IV. PHYSIOLOGIE DE L’OREILLE
V. PATHOGÉNIE DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
VI. DIAGNOSTIC DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
VI.1. Circonstances de découverte
VI.2. Formes cliniques
VI.2.1. L’otite séro-muqueuse
VI.2.2. L’otite muqueuse à tympan ouvert (OMO)
VI.2.3. La tympanosclérose
VI.2.4. L’otite adhésive
VI.2.5. L’otite atélectasique
VI.2.6. L’otite cholestéatomateuse
VI.3. Diagnostic positif
VI.4. Diagnostic différentiel
VI.5. Le bilan fonctionnel
VI.6. Le bilan etiopathogenique
VII. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
VII.1. Imagerie médicale
VII.2. Biologie
VII.3. Antibiogramme
VIII. EVOLUTION ET COMPLICATIONS DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
VIII.1. Les complications intracrâniennes
VIII.2. Les complications extracrâniennes
VIII.2.1. La mastoïdi
VIII.2.2. La paralysie faciale
VIII.2.3 La labyrinthite
IX. TRAITEMENTS DE L’OTITE MOYENNE CHRONIQUE
IX.1. Buts du traitement
IX.1.1. Les buts du traitement médical
IX.1.2. Les buts du traitement chirurgical
IX.2. Moyens de traitement
IX.2.1. Les moyens médicaux
IX.2.2. Les moyens chirurgicaux.
IX.3. Indications du traitement
IX.3.1 L’otite séro-muqueuse
IX.3.2. L’otite muqueuse à tympan ouvert (OMO)
IX.3.3. Les séquelles d’otites
IX.3.4. La tympanosclérose
IX.3.5. L’otite adhésive
IX.3.6. L’otite atélectasique
IX.3.7. L’otite cholestéatomateuse
IX.4. Résultats et surveillance du traitement
NOTRE TRAVAIL
I. CADRE DE L’ÉTUDE
I.1. Les locaux
I.2. Le personnel
I.3. Les activités du service d’ORL
I.3.1. Les activités hospitalières
I.3.2. Les activités universitaires
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
II.1. Type d’étude
II.2. Critères d’inclusion et d’exclusion
II.2.1. Critères d’inclusion
II.2.2. Malades non inclus
II.2.3. Matériels
II.2.4. Paramètres étudiés
II.2.5. Recueil et analyse des données
III. RÉSULTATS
III.1. Données épidémiologiques
III.1.1. Fréquence
III.1.2. Age
III.1.3. Sexe
III.1.4. Antécédents
III.2. Données cliniques
III.2.1. Circonstances de découverte
III.2.2. Délai de consultation
III.2.3. Données de l’examen otologique
III.3. Données paracliniques
III.4. Formes cliniques d’otite moyenne chronique
III.4.1. Otites séro-muqueuses
III.4.2. Otites séquellaires
III.4.3. Otites cholestéatomateuses
DISCUSSION
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
I.1. Age
I.2. Sexe
II. DONNÉES CLINIQUES
II.1. Circonstances de découverte
II.2. Délais de consultation
II.3. Antécédents
III. ÉTUDE ANALYTIQUE DES DIFFÉRENTES FORMES CLINIQUES
III.1. L’otite séro-muqueuse
III.1.1. Au plan épidémiologique
III.1.2. Au plan clinique et diagnostique
III.1.3. Au plan thérapeutique
III.2. Les otites séquellaires
III.2.1. Au plan épidémiologique
III.2.2. Au plan clinique
III.2.3. Profil audiométrique
III.2.4. Bactériologie
III.2.5. Au plan thérapeutique
III.3. Otite cholestéatomateuse
III.3.1. Au plan épidémiologique
III.3.2. Au plan clinique et diagnostique
III.3.3. Au plan thérapeutique
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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