Programme National de Lutte contre la Maladie Diarrhéique

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Rappels sur la maladie diarrhéique

Définition

Selon l’OMS, elle est définie par des émissions quotidiennes trop fréquentes, trop abondantes de selles liquides ou très molles (poids supérieur à 300 g/j). En pratique, on parle de diarrhée lorsqu’il y a au moins trois selles très molles ou liquides par jour (10). Selon Duhamel, la diarrhée est l’évacuation trop rapide, trop liquide de selles, plus de trois fois par 24 heures, avec ou sans perte de sang (3).
Selon Desjeux, c’est l’apparition rapide de selles liquides en quantité importante associée à une perte de poids. Pourtant, la consistance liquide des selles ne suffit pas pour affirmer la diarrhée, il faut apprécier le bilan hydrique. Ce bilan est négatif au cours de la diarrhée, rendant compte de la gravitéparticulière de cette maladie chez l’enfant et de la nécessité de réhydrater les malades avant tout autre traitement (3).

Physiologie de l’intestin (5) (11)

En plus de la digestion des aliments et de l’absorption des nutriments, l’intestin joue un rôle majeur dans le maintien de l’équilibre hydro-électrolytique de l’organisme humain. Il contient de l’eau provenant des aliments et des sécrétions cellulaires de la muqueuse digestive c’est-à-dire de la salive, du su c gastrique, de la bile, du suc pancréatique et de l’intestin.
Neuf litres d’eau par jour circulent dans notre organisme, soit deux litres d’eau alimentaire et sept litres de sécrétions digestives.Quatre vingt quinze pour cent de ces liquides sont réabsorbés par l’intestin dont 50% auniveau du jéjunum, 30% au niveau de l’iléon et 15% au niveau du côlon. Cette réabsorption se fait passivement suivant le mouvement des électrolytes, en particulier le sodium. Pour les électrolytes tels le sodium, le chlore et le bicarbonate, ils se font activement sous l’action de l’ATP ase.
Ainsi, le volume total de l’eau réabsorbée représente 50% de l’eau extracellulaire chez l’adulte, et encore plus chez l’enfant. Physiologiq uement, les matières fécales ne contiennent que 100 à 200 ml d’eau par 24 heures. T oute perturbation du cycle entéro-systémique de l’eau va se traduire par une augmentation du volume des selles.I.1.3 Physiopathologie

 Mécanisme physiopathologique de la diarrhée(12)

Toute interruption du cycle entéro-systémique se traduit par la diarrhée. Il existe de nombreuses perturbations qui peuvent survenir au cours de cette chaîne complexe d’évènements et peuvent ainsi entraîner une diarrhée. Les principaux facteurs impliqués sont :
– une mauvaise absorption des nutriments par la muqueuse intestinale due à une insuffisance enzymatique ;
– une accélération de la vitesse du transit limitantla réabsorption d’eau ;
– une muqueuse intestinale agressée, par exemple par une infection, une tumeur ou une inflammation. Il y aura ainsi une hypersécrétion colique ;
– une sécrétion massive par l’intestin d’eau et d’électrolytes.

Conséquence physiopathologiques de la diarhée

La diarrhée est à l’origine d’une perte hydro-électrolytique massive chez l’enfant. La non-compensation de cette perte provoque la déshydratation, le désordre électrolytique, le désordre acido-basique, la dénutrition, et les ouffrances tissulaires et viscérales.
a. Déshydratation (13)
La gravité de la diarrhée dépend de sa forme clinique et du terrain. Le principal signe qui peut devenir meurtrier est la déshydratation. Cette déshydratation est due à une perte excessive d’eau et d’électrolytes. Elle peut être classée somme suit :
– déshydratation extracellulaire dite isotonique : la perte d’eau extracellulaire entraîne en même temps une perte de sel. Cliniquement, elle se traduit par un enfoncement des globes oculaires, une dépression dela fontanelle, des signes de plis au niveau de l’abdomen et de la face interne des cuisses ;
– déshydratation intracellulaire dite hypertonique : il y a perte d’eau provoquée par l’hypertonie extracellulaire. La perte d’eau es t plus importante que la perte de sodium. Cliniquement, elle se traduit par une soif intense, une dessiccation des muqueuses (sécheresse de la langue et de la bouche), des troubles neuropsychiques (fièvre, dyspnée, torpeur, convulsion, délire, coma) ;
– déshydratation globale : c’est la déshydratation à la fois extracellulaire et intracellulaire.
b. Désordre électrolytique (14)
Au cours de la diarrhée, il y a une perte importante de sodium, de potassium, et de chlore. Parfois, la diarrhée est accompagnée devomissements qui sont responsables d’une fuite très importante de ces électrolytes associée d’une déperdition de H.
c. Désordre acido-basique (15)
Au cours de la diarrhée, on observe une diminution du pH sanguin de 7,3 à 7,25 et un abaissement de la réserve alcaline jusqu’à 7 à 5 mOsmol/l avec un état d’acidose qui est dû à :
– une perte digestive de bicarbonate ;
– un défaut d’élimination des métabolites acides parle rein ;
– une accumulation d’acide lactique secondaire à l’an oxie tissulaire.
Généralement, l’acidose se traduit cliniquement par une respiration ample et une dyspnée de Küsmaull.
d. Dénutrition (16)
La malnutrition aggrave la maladie diarrhéique qui, elle-même, provoque l’état de dénutrition. Cette dénutrition est consécutive à :
– une perte des éléments nutritifs lors de la diarrhée ;
– une anorexie du patient ;
– une erreur de certaines mères qui ne donnent pas à manger à l’enfant diarrhéique ;
– une déviation du rôle des nutriments : ils serviront plus à réparer les tissus lésés qu’à assurer la croissance de l’enfant.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. GENERALITES
I.1 Rappels sur la maladie diarrhéique
I.1.1 Définition
I.1.2 Physiologie de l’intestin
I.1.3 Physiopathologie
I.1.4 Etiologies
I.1.5 La chaîne épidémiologique
I.1.6 Traitement
I.2 Quelques notions
I.2.1 Définitions
I.2.2 Programme National de Lutte contre la Maladie Diarrhéique
I.2.3 Plateforme Diorano WASH
I.2.3.1 Lavage des mains avec du savon
I.2.3.2 Utilisation de latrines et élimination des excrétas
I.2.3.3 Eau potable
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS
II. METHODOLOGIE
II.1 Cadre de l’étude
II.2 Type d’étude
II.3 Période étudiée
II.4 Durée de l’étude
II.5 Population d’étude
II.6 Mode d’échantillonnage
II.7 Taille de l’échantillon
II.8 Mode et outils de collecte des données
II.9 Mode d’analyse des données et tests statistiques
II.10 Variables d’étude
II.11 Limites de l’étude
II.12 Considérations éthiques
III. RESULTATS
III.1 Situation épidémiologique au cours de l’année 2010
III.2 Caractéristiques sociodémographiques, culturelles et économiques des mères des enfants diarrhéiques de 0 à 5 ans
III.3 Connaissances, Attitudes et Pratiques des mères sur la maladie diarrhéique, sur l’eau, sur les latrines et sur l’hygiène
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
IV. DISCUSSIONS
IV.1 Situation épidémiologique
IV.2 Caractéristiques sociodémographiques, culturelles et économiques des mères des enfants diarrhéiques de 0 à 5 ans
IV.3 Connaissances des mères des enfants diarrhéiques
IV.4 Attitudes des mères des enfants diarrhéiques
IV.5 Pratiques des mères des enfants diarrhéiques
V. SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

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