Propriétés thérapeutiques de la patate

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Propriétés thérapeutiques de la patate

La patate est particulièrement riche en vitamines B6 et C, en cuivre, en manganèse et un apport important en sels minéraux, mais elle est pauvre en calories. Elle contient une grande quantité de bêta-carotène qui est un précurseur de la vitamine A (Fondation Louis Bonduelle.2019). La carence en vitamine A (CVA) concerne plus de 250 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans dans le monde. Cette carence et ses conséquences sanitaires sont surtout ressenties dans les pays en voie de développement. Trois approches complémentaires sont préconisées pour remédier aux conséquences de la carence en vitamine A : la supplémentation prophylactique en vitamine A, l’enrichissement des aliments en vitamine A et la diversification alimentaire par la consommation d’aliments riches en caroténoïdes pro-vitaminiques A. Dans le cadre d’une étude de vulgarisation d’aliments riches en caroténoïdes, une méthode de chromatographie liquide haute performance est validée et utilisée pour la détermination de la composition qualitative et quantitative en provitamine A de diverses espèces de patates douces, cultivées en vue de leur consommation dans le cadre de la lutte contre l’avitaminose A.

A l’issue de cette étude, il a été démontré que pour certaine variété de patate, leur production donnerait des aliments riches, indiqués pour la promotion comme source de provitamine A dans l’alimentation des populations. Certaines variétés sont plutôt des sources de glucides et n’offrent pas d’alternative dans ce domaine. (ISSA TS et al.2004) Les variétés de patate douce à chair orange sont d’excellentes sources de vitamine A, car elles ont un taux naturellement élevé en bêta-carotène. Le corps humain peut facilement transformer le bêtacarotène, un précurseur naturel de la vitamine A, en vitamine A selon ses besoins. Une racine tubéreuse de petite ou de taille moyenne bouillie équivalant à (~ 125 g ou ~ ½ -1 tasse) de la plupart des variétés de patate douce à chair orange peut fournir la quantité journalière de vitamine A recommandée pour les jeunes enfants et les femmes qui n’allaitent pas. Ceci est particulièrement important en Afrique sub-saharienne et en Asie où l’avitaminose A est parmi les principales causes de cécité, de maladies et de décès prématurés chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. La consommation de la patate douce à chair orange durant les saisons où elle est disponible, amène l’organisme à accumuler en son sein de la vitamine A. Si le taux de vitamine A consommé est supérieur à la demande immédiate, le surplus dégagé est stocké dans le foie pendant plusieurs mois. Cela permet au corps de se constituer une réserve pour éviter la carence en vitamine A pendant les périodes où l’accès à des aliments riches en vitamine A est limité.

Les variétés de patate douce ont des concentrations différentes en bêta-carotène. Les racines tubéreuses de patate douce à chair orange ont un avantage nutritionnel plus significatif comparativement aux racines tubéreuses de patate douce blanche ou à chair crémée parce que leur contenu en bêta-carotène, et donc en vitamine A est plus élevé. Ceci est démontré par la couleur orange vive de la chair de la patate douce, qui est liée au contenu élevé en bêta-carotène et donc en vitamine A. Le taux élevé en bêta-carotène et donc en vitamine A se trouve dans la couleur vive des variétés de patate douce à chair orange (STATHERS T et al. (2013).

Usages

L’utilisation des tubercules, en mets salés, est identique à celle de la pomme de terre cuits à l’eau ou au four, ou bien frits ou sautés mais étant plus sucrés ; on peut aussi en faire des desserts : compotes, gâteaux, glaces et autres. En Afrique et dans les Caraïbes, le tubercule est moulu pour fournir une farine appréciée d’un niveau nutritionnel plus élevé que le blé. Elle sert à confectionner des pains, des gâteaux et autres produits.

Au Sénégal, les activités de recherche qui ont été menées dans le cadre du projet de « valorisation de la patate douce par la diffusion des acquis » ont permis de proposer de nouveaux modes d’utilisation de la patate douce pour une meilleure valorisation de cette spéculation. Une de ces propositions concerne la transformation en purée et son utilisation dans la fabrication de produits de panification, de pâtisserie et de biscuiterie. La transformation de la patate en purée et son incorporation à la farine de blé (entre 30 et 50 %) pour la fabrication de produits de panification, de pâtisserie et de biscuiterie permet de valoriser la production locale, de réduire les besoins en farine de blé et d’améliorer la sécurité alimentaire. Elle peut permettre de développer des activités génératrices de revenus notamment au bénéfice des femmes (NIANG Y et al. 2009). Les tubercules contiennent de l’amidon et du saccharose (de l’ordre de 6 %) pouvant servir à la production d’alcool par fermentation (bière) et distillation, ainsi qu’à la production de fécule qui mélangée à du sucre donne un sirop utilisé aussi en brasserie. Plus la couleur de la peau et de la chair est foncée, plus elle contient d’anthocyanines et d’éléments nutritifs. Ainsi les variétés à chair orange ou pourpre sont plus riches en éléments nutritifs que les jaunes et encore plus que les blanches. Les feuilles de la patate douce se consomment à la manière des épinards, contrairement à celles de la pomme de terre qui sont toxiques. Elles sont légèrement mucilagineuses et très fondantes tout en ayant quand même un léger croquant (NOMESI E.2018). La patate douce peut constituer l’un des premiers aliments de sevrage des bébés dès l’âge de 6 mois. Malheureusement, dans la plupart des pays d’Afrique Sub-saharienne, il est donné aux jeunes enfants des bouillies peu épaisses ou liquides constituées uniquement de farine de maïs ou de manioc. Les bébés ont de petits estomacs et ont besoin de les remplir fréquemment avec des aliments et non pas de l’eau. Nous devons encourager ceux qui s’occupent du bien être des bébés à préparer des bouillies enrichies. Une bouillie enrichie est épaisse – elle ne tombe pas facilement de la cuillère.

Une bouillie enrichie contient chacun des types d’aliments suivants, écrasés avant de les mélanger à la bouillie

Une source d’énergie (glucides et lipides) : par exemple la patate douce, le maïs, le blé, le manioc, la pomme de terre et les matières grasses/huiles (arachides, huile végétale, noix de coco, avocat) –juste une petite quantité d’huile, très riche en énergie Un aliment de protection (vitamines et minéraux): par exemple la patate douce à chair orange (vitamines A, C), la mangue et d’autres fruits et légumes tels que le potiron et les feuilles vert-foncé, les œufs, le lait Un aliment reconstituant (protéines): par exemple : les haricots, les œufs, les viandes, le poulet, le poisson, le sésame, les arachides, certains insectes. En réalité, tous les membres de la famille devraient manger quelque chose de chacun de ces trois groupes lors de chaque repas. Les racines tubéreuses de patate douce à chair orange fournissent à la fois de l’énergie et des vitamines et ainsi, ils sont supérieurs aux racines tubéreuses de manioc qui sont juste une source d’énergie uniquement. Le sucre n’est pas un bon aliment pour les bébés et ne devrait pas être ajouté à leur bouillie et on devrait éviter de donner des boissons sucrées aux jeunes enfants. Utiliser des fruits et la patate douce à chair orange pour donner un goût sucré aux aliments pour enfants (STATHERS T. et al. (2013). En Afrique subsaharienne, la patate douce est presque entièrement utilisée pour l’alimentation des humains contrairement à d’autres régions du monde comme l’Asie où plus de la moitié de la production de la patate douce produite est utilisée comme alimentation pour bétail ou pour des procédés industriels.

Les racines tubéreuses et les tiges de patate sont des aliments riches pour les animaux. Les racines tubéreuses fournissent de l’énergie dérivée de l’amidon alors que les tiges fournissent des protéines et des fibres. Les racines tubéreuses sont généralement utilisées pour nourrir les porcs tandis que les tiges sont prisées par un grand nombre d’animaux, y compris les chèvres, les cochons, les vaches, les poulets et les lapins.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. PREMIERE PARTIE
1.1. Systématique
1.2. Descriptions botaniques
1.3. Origine
II. DIFFERENTES VARIETES DE PATATE DOUCE CULTIVEES AU SENEGAL
II.1. Description
II.2. Cycle de développement
II.3. Exigences écologiques
II.3.1. Zone de culture
II.3.2. Besoin en eau
II.3.3. Besoins en éléments minéraux
II.3.4. Plantation
II.3.5. Fertilisation
II.3.5.1. Fertilisation minérale
II.3.5.2. Apport de matière organique
II.3.6. Propriétés de la patate douce
II.3.7. Propriétés thérapeutiques de la patate
II.3.8. Usages
III. CONTRAINTES SUR LA PRODUCTION DE LA PATATE DOUCE.
III.1. Principales maladies et ravageurs de la patate douce
III.1.1. Maladies
III.1.1.1. Infection avant la récolte
III.1.1.2. Infection pendant la récolte
III.1.1.3. Infections post récolte
III.2. Ravageurs
III.2.1. Principaux insectes ravageurs
III.2.1.1. Charançon de la patate douce
III.2.1.2. Autres insectes ravageurs
III.2.2. Nématodes phytoparasites du genre Meloidogyne
IV. SYSTEMES DE PRODUCTION AU SENEGAL
IV.1. Périodes de production de la patate douce
IV.2. Stratégies nationales de développement de la filière patate douce
IV.2.1. Projet : « valorisation de la patate douce par la diffusion des acquis »
IV.2.2. Projet : « Amélioration de la productivité et des modes d’utilisations de la patate douce par la diffusion des acquis »
IV.2.3. Projet « Yaajeende »
V. STATISTIQUES DE LA PRODUCTION AU SENEGAL
VI. IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA PATATE DOUCE DANS LE MONDE
VII. PROCEDES DE TRANSFORMATION DE LA PATATE DOUCE
VII.1. Procédés traditionnels de préparation et de transformation
VII.2. Procédés artisanaux de transformation
VII.3. Procédés semi-industriels de transformation
VIII. LES PRINCIPAUX PLATS A BASE DE PATATE DOUCE ONSOMMES AU SENEGAL
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. OBJECTIF DE L’ETUDE
I.1. Objectif general
I.2. Objectifs spécifiques
II. TYPE D’ETUDE
III. CADRE ET DUREE D’ETUDE
IV. MATERIEL ET METHODE
IV.1. Matériel, Réactifs et solutions titrées
IV.1.1. Matériel du laboratoire
IV.1.2. Réactifs et solutions titrées
IV.1.3. Matériel végétal
IV.2. Méthodes
IV.2.1. Echantillonnage
IV.2.2. Décontamination de la verrerie
IV.2.3. Préparation de l’échantillon pour l’analyse
IV.2.4. Méthodes d’analyse
IV.2.4.1. Détermination de la matière grasse
IV.2.4.2. Dosage des fibres brutes
IV.2.4.3. Détermination des éléments minéraux
IV.2.4.4. Détermination du taux de cendres
IV.2.4.5. Déterminer le taux d’humidité
V. RESULTATS
V.1. Teneur en matière grasse
V.2. Teneur en eau ou humidité risiduelle
V.3. Teneur en éléments minéraux
V.4. Teneur en fibres brutes
V.5. Teneur en cendres
VI. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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