Restitution des états passés

Restitution des états passés

Si l’état actuel d’un édifice offre une riche collecte de données spatiales qui permet de produire des maquettes virtuelles « éloquentes » et riches en détails, les états passés sont caractérisés par des propriétés spatiales et temporelles incertaines parce qu’ils sont connus grâce à des sources iconographiques et documentaires très variées, parfois imprécises et de fiabilité incertaine. Dans ce sens, la restitution géométrique peut résulter complexe, car quelquefois il est difficile d’établir la morphologie précise de l’artefact ou sa position originaire dans l’espace à partir des sources, d’autres fois il est impossible de déterminer sa datation précise. Conscient qu’il y a un véritable manque dans la communauté scientifique, on essaye de s’intéresser au problème d’une restitution cohérente des états historiques. Ce chapitre est structuré de la façon suivante : d’abord nous expliquons la problématique des informations véhiculées par les sources ; ensuite nous faisons un état de l’art des approches actuelles de représentation des états historiques. Les expériences illustrées dans cet état de l’art conduisent à la fois à une analyse critique des facteurs conditionnant la description des époques passées et à la définition des véritables paramètres qui doivent être pris en compte. Plus on remonte dans le passé, moins les sources suffisent à fournir des informations exhaustives sur la morphologie et le cycle de vie du bâtiment. Les sources iconographiques étant très hétérogènes, des problématiques d’interprétation s’ouvrent au niveau spatial (sur la forme et la position) et au niveau temporel (quelle période de construction et démolition, et quel cycle de vie caractérise un édifice). Dans ce paragraphe, nous allons d’une part détailler les typologies des sources et d’autre part caractériser leur niveau fiabilité. Enfin, nous abordons la problématique de la formulation d’hypothèses de restitutions.

La collecte iconographique

A différence d’autres domaines où une collecte systématique d’informations permet d’effectuer des bilans statistiques, de créer des catégorisations ou de prendre des décisions, en patrimoine historique les informations sur les artefacts sont transmises de façon fortuite, grâce aux sources possédées ou découvertes. Les sources historiques et documentaires d’un site, par leur nature, peuvent être très hétérogènes par typologie et qualité de l’information communiquée. Leur typologies sont détaillés comme suive. Dessins. Ils incluent diverses représentations. Les croquis sont des dessins faits très rapidement, sans recherche de détails. Leur objectif est celui de donner un aperçu d’un élément afin de noter des aspects, ou d’être un support explicatif à la communication. Les esquisses sont des dessins rapides qui anticipent une œuvre plus sophistiquée, complexe et enrichie en détails, comme par exemple des peintures. Les gravures et les estampes, obtenues respectivement en incisant un matériau ou en faisant une impression ou un dessin sur un support, communiquent une richesse de détail plus élevée.

Photographies. Cette catégorie inclue les photos historiques et actuelles, les photos stéréoscopiques, les mosaïques de photos et les orthophotos. Généralement les photos historiques peuvent être abimées au cours du temps ou manquent parfois de netteté ; toutefois, elles peuvent témoigner les états passés disparus d’un artefact. Les photos peuvent être exploitées en diverses façons : la combinaison de blocs de photos parallèles permet la génération de photos orthogonales à résolution élevée (orthophotos terrestres et aériennes) ; les blocs de photos convergentes et de photos stéréoscopiques (vues légèrement décalées d’une scène) permettent l’extraction des coordonnées spatiales pour reconstruire un modèle tridimensionnel par calibration des points correspondants. Relevé. Ce processus, dont l’objectif est de mesurer les objets, utilise des techniques très variées : le relevé traditionnel (à la main), basé sur la détection de points fondamentaux appartenant à des triangles, le relevé par télémètre, basé sur l’utilisation d’un appareil optique pour mesurer la distance d’un objet visé ; le relevé issue du balayage laser, qui relève des milliers de coordonnées spatiales.

 

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