Revêtements céramiques élaborés par projection plasma-couches de diffusion obtenues par traitement thermochimique

Revêtements céramiques élaborés par projection plasma-couches de diffusion obtenues par traitement thermochimique

Techniques d’élaboration des revêtements

Revêtement par cémentation en caisse

En 1914, Allison et Hawkins sont les premiers à réaliser des revêtements d’aluminium sur le fer et l’acier par le procédé de cémentation en caisse [52]. La cémentation en caisse est une technique dérivée de la méthode de dépôt chimique par voie gazeuse CVD. Son avantage réside dans sa capacité à revêtir d’une façon homogène et facile les substrats de forme complexe. La cémentation en caisse consiste à introduire le substrat à revêtir dans une caisse contenant un mélange de poudres appelé « cément ». L’ensemble est placé sous atmosphère à gaz inerte, réducteur ou sous vide, puis la caisse est chauffée à une température comprise entre 600 à 1300°C pendant quelques heures. Le cément génère alors un mélange gazeux qui réagit avec le substrat en y dissolvant l’élément chimique souhaité. Le mélange de poudre se compose de :  une poudre métallique (Cr, Al, Si, Fe, Mo, ou combinaison de ces éléments) dont la composition conditionne la nature chimique des couches déposées sur le substrat.  un halogénure (NaF, NH4Cl, NaCl) agissant comme activateur. Les halogénures favorisent le transport des espèces métalliques en phase gazeuse du mélange pulvérulent vers le substrat.  une poudre inerte qui permet d’éviter le frittage de la poudre (par exemple Al2O3) [53].

Aspects cinétiques du procédé de pack-cémentation

La figure I.9 récapitule les différentes étapes intervenant dans le processus de formation du revêtement par cémentation en caisse : 1. Les molécules d’halogénure d’aluminium (par exemple) diffusent en phase gazeuse vers la surface du revêtement à travers la zone appauvrie en Al. 2. Adsorption de l’élément de l’alliage donneur du gaz halogénure à l’interface gaz/revêtement. 3. Diffusion à l’état solide de l’aluminium par le revêtement vers l’interface revêtement/substrat 4. Croissance de la phase de revêtement à l’interface revêtement / substrat 5. La désorption de produits volatiles formés lors de la réaction chimique de l’interface de gaz/revêtement. 6. Diffusion en phase gazeuse de l’halogène à travers la couche limite vers la phase gazeuse [52, 54-55].On peut dire que ces étapes sont dépendantes car la diffusion des produits volatils formés est influencée par la diffusion en phase gazeuse des réactifs. 

Formation du revêtement et sa structure

Le revêtement obtenu par le procédé de cémentation en caisse résulte de l’inter diffusion entre les éléments constituants le substrat et les éléments composant le mélange de poudre. L’élaboration des revêtements est régie par plusieurs paramètres qui contrôlent la formation du revêtement dont la composition de la poudre, la  température et la durée du processus. Ces paramètres commandent particulièrement les flux de diffusion, qui déterminent la structure finale du revêtement. La figure I.10 explicite les réactions chimiques principales se déroulant dans une caisse de cémentation. Pour une meilleure compréhension de ces réactions, nous proposons l’exemple de l’aluminisation d’un substrat par NH4Cl. Au cours de l’augmentation de la température, l’activateur sublime puis se dissocie. L’ensemble du processus repose sur la formation d’halogénures gazeux selon la réaction suivante: x All(s)+ y NH4Cl yNH3 +AlxCly (g) +(y/2)H2(g) (1) Les activateurs d’halogénure réagissent avec les éléments métalliques dans le mélange de poudre et forment une série d’halogénures métalliques volatils tels que AlCl, AlCl2, AlCl3 et Al2Cl6 avec une répartition de la pression partielle caractéristique qui est déterminée par leur stabilité thermodynamique. es paramètres gouvernant l’élaboration des revêtements tels que la composition de mélange de poudre, le type d’activateur, la température, la pression, et le type d’environnement inerte ou réducteur influencent la stabilité thermodynamique des halogénures gazeux par leurs pressions partielles formées [09]. Le mécanisme d’apport de l’aluminium à la surface du substrat ainsi que l’adsorption et la décomposition des halogénures peuvent être décrits par les réactions suivantes : (x+1) AlClx(g) x AlClx+1(g) +Al (s) (2) M+ AlClx(g) MClx +Al(s) (3) Dans le cas de la déposition d’aluminium, l’halogénure principal formé à faible température est AlCl3 (g), alors qu’à haute température, l’activité d’ AlCl (g) devient plus élevée. Une fois, les molécules d’halogénure sont formées, diffusent à travers la phase gazeuse jusqu’à la surface du substrat (par exemple du fer), où ils s’adsorbent et se décomposent. Dès que l’aluminium est libre, il peut diffuser à la surface du substrat suite aux réactions précédentes. La prédominance de ces réactions dépend d’abord de la stabilité des halogénures gazeux impliqués. Le dépôt se forme en particulier suite aux réactions de dismutation (2)

Revêtement par projection plasma

Différentes techniques d’élaborations des revêtements sont utilisées pour déposer un matériau à la surface d’une pièce pour en changer les propriétés de surface. Parmi les techniques les plus utilisées : l’électro-dépôt, les dépôts chimiques, l’immersion dans un bain de métal en fusion, les dépôts physiques ou chimiques en phase vapeur (PVD et CVD) et la projection thermique. Ces diverses techniques trouvent un large domaine d’application tel que la résistance à la l’usure, à la corrosion, la décoration ou la réalisation de dépôts à propriétés physiques spécifiques (électrique, magnétique, thermique, etc.) [56]. La figure I.11 montre les différentes techniques utilisées avec des épaisseurs obtenues en fonction des plages des températures de substrat atteintes en cours de procédé.La projection thermique fait partie des techniques de traitement de surface par voie sèche les plus répandus. Elle recouvre des domaines d’application très larges, du simple zingage pour les infrastructures métalliques (ponts), aux applications de plus haute technologie comme dans les moteurs à réaction d’avion. Les techniques d’élaboration des revêtements par projection thermique ont été développées et optimisées depuis plusieurs années. Particulièrement la projection par plasma permet en raison des températures de projection élevées l’utilisation d’un très grand nombre de matériaux. La projection plasma est une technique souple, rentable et fiable pour beaucoup de problèmes industriels. Cette technique présente beaucoup d’avantages tels que la productivité élevée pour les revêtements épais plus de 100 μm et la bonne applicabilité pour un éventail de matériaux revêtus [17]. La projection par plasma permet la réalisation des revêtements avec des matériaux de différentes natures : métalliques, alliages métalliques, céramiques, cermets, ou encore des polymères. Ces matériaux sont véhiculés dans le jet de  plasma sous forme pulvérulente (particules de taille inférieure à 100 μm environ) grâce à un injecteur et à un gaz porteur [57]. Ces particules fondues ou semifondues sont accélérées dans le foyer plasmagène pour être déposé sur un substrat préalablement préparé. Les dépôts obtenus par projection thermique résultent des empilements successifs de gouttelettes de matériau fondu ou à l’état pâteux. La structure ainsi formée est du type lamellaire. Une torche plasma se caractérise par une importante vitesse de jet (vitesse ‹2 400 m.s-1), des températures de gaz pouvant atteindre 14000K, une conductivité thermique élevée (fonction des gaz plasmagènes) confère au jet plasma une bonne capacité à transférer la chaleur et une viscosité importante autour de 10 000 K .

Table des matières

CHAPITRE I – SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Dépôts cermets
I.1.1 Les revêtements alumino formeurs
I.1.2 Les alliages intermétalliques
I.1.2.1 Les aluminures de titane
I.1.2.2 Les aluminures de nickel
I.1.3. Les renforts
I.1.3.1. Carbure de tungstène WC
I.1.3.2. Carbure de Titane TiC
I.1.3.3. Carbure de silicium (SiC)
I.1.3.4. Oxyde de magnésium MgO
I.2. Techniques d’élaboration des revêtements
I.2.1. Revêtement par cémentation en caisse
I.2.1.1. Aspects cinétiques du procédé de pack-cémentation
I.2.1.2. Formation du revêtement et de sa structure
I.2.2. Revêtement par projection plasma
I.2.2.1. Fonctionnement d’une torche plasma d’arc soufflé
I.2.2.2. Composition du jet de plasma
I.2.2.3 Différentes étapes de l’oxydation
a- Oxydation des substrats
b- Oxydation des particules en vol
I.2.2.4. CONSTRUCTION DES DEPOTS
a. Ecrasement des particules sur le substrat
b. Empilement des lamelles et construction des dépôts
I.3. Dégradation des revêtements
I.3.1. La fatigue thermique
I.3.1.1. Paramètres d’endommagement par fatigue thermique
I.3.1.2. Mode d’écaillage
I.3.2. Comportement en oxydation
I.3.2.1 Mécanisme d’oxydation
I.3.2.2 Stabilité thermodynamique des produits d’oxydation
I.3.2.3. Cinétique de croissance des couches d’oxyde
I.3.2.4. Morphologie et croissance de la couche d’oxyde
I.3.2.5. Energie élastique stockée dans la couche d’alumiun
1.3.2.6. Formation de cavités à l’interface métal / oxyde
I.3.3. Transformation de phase dans le revêtement
I.3.3.1. Transformation de phase : β- NiAl γ’-Ni3Al γ- Ni
I.3.3.2. Transformation de phase de TiAl
I.3.4. Généralités frottement, usure
I.3.4.1. Tribologie
I.3.4.2. Mécanismes de frottement
I.3.4.3. Concept de troisième corps
I.3.4.4. Différents type d’usure
I.3.4.5. Usure par érosion
I.3.4.6. Mécanisme d’usure par érosion
I.3.5. Comportement tribologique de NiAl et TiAl
CHAPITRE II- MATERIAUX ET TECHNIQUES EXPERIMENTALES
II.1. Matériaux
II.1.1. Présentation des substrats pour la projection plasma
II.1.2. Présentation des substrats pour la cémentation en caisse
II.1.3. Poudre de départ pour la projection plasma
II.1.4. Poudre de départ pour la cémentation en caisse
II.2. Procédés d’élaboration des revêtements
II.2.1. Projection plasma
II.2.2. Cémentation en caisse
II.3 Techniques expérimentales
II.3.1 Essai de fatigue thermique
II.3.2. Test d’oxydation
II.3.3. Essai d’érosion
II.3.4. Test d’usure
II.4. Caractérisation des revêtements
II.4.1. Diffraction des rayons X
II.4.2. Microscopie électronique à balayage
II.4.3 Dureté
II.4.4 Rugosimètre
CHAPITRE III- RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Etude du revêtement obtenu par projection plasma
III.1.1.Etude microstructurale des revêtements
III.1.1.1 Résultats d’analyse par diffraction des rayons X (DRX)
III.1.1.2. Microstructure des revêtements
III.1.1.3. Dureté du revêtement
III.1.2. Comportement tribologiques des revêtements
III.1.2.1. Coefficient de frottement
III.1.2.2. Analyse des traces d’usure par microscopie électronique à balayage
III.1.2.3. Résultats des tests d’érosion
III.1.2.4. Analyse de faciès d’usure par microscopie électronique à balayage
III.1.3. Comportement à la fatigue thermique
III.1.3.1. Analyse par DRX des revêtements après fatigue thermique
III.2. Etude du revêtement obtenu par cémentation en caisse
III.2.1.Etude microstructurale des revêtements 90
III.2.1.1 Microstructure des revêtements réalisés sur acier fortement allié Z60CDV7
III.2.1.2. Microstructure des revêtements réalisés sur acier
Inoxydable
III.2.1.3. Analyse par diffraction des rayons X des revêtements déposés sur acier inox
III.2.1.4. Analyse par diffraction des rayons X des revêtements déposés sur acier fortement allié Z 60CDV5
III.2.1.5.Microdureté
III.2.2. Oxydation isotherme
III.2.2.1 Analyse par DRX des couches oxydées
III.2.3. Comportement tribologique des couches cémentées
III.2.3 .1. Coefficient de frottement
III.2.3.2. Analyse des traces d’usure par microscopie électronique à balayage
III.2.3.3. Comportement à l’érosion des revêtements
III.2.3.4. Analyse de faciès d’usure par microscopie électronique à balayage

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