Place de la pêche dans l’économie nationale

Le nombre de création d’emplois a été donc environ 28 000 en dix ans (OCEANIC DEVELOPPEMENT, 2005). Il est par ailleurs possible que ce nombre soit sous-estimé. En effet, comme il n’existe pas de statut officiel de pêcheurs traditionnels ; une partie de ceux qui exercent cette activité de manière informelle et occasionnelle peuvent ne pas avoir été pris en compte lors des recensements .

La pêche traditionnelle occupe également la première place en terme de production. En 2001, elle fournit les trois quarts de la production totale de la pêche maritime malgache (RASOLONJATOVO H .et RABEARISOA A., 2005).

Contribution de la pêche dans la nutrition
L’essentiel de la production des pêches maritimes (76%) est destiné au marché local. L’accroissement de la consommation théorique de produits halieutiques par habitant et par an est parallèle à l’augmentation de leur production et celui de la disponibilité sur le marché local. La consommation théorique qui n’est que 4,9 kg/habitant/an en 1960, atteint 7,4 kg/habitant/an en 1990 (ANDRIANAIVOJAONA et KASPRZYK, 1992). Actuellement, une légère augmentation a été remarquée. Elle est estimée à 7,6 kg/habitant/an sur la période 1999-2001 (RASOLONJATOVO H .et RABEARISOA A., 2005). La contribution de la pêche maritime est d’environ 3,9 kg/habitant/an (environ 38%).

Il convient également de rappeler qu’une partie des captures de la pêche traditionnelle autoconsommée ne figure pas dans les statistiques. La part des poissons autoconsommés est relativement importante. Elle représente environ 20% des captures de la pêche traditionnelle (ANDRIANAIVOJAONA et KASPRZYK, 1992).

L’approvisionnement en protéines d’origines animales de la population repose auparavant sur le cheptel bovin. En 1983, la consommation annuelle par habitant se situe à l’ordre de 15kg. La consommation en poisson représente 5,2%, dont 1,3 d’origine maritime (RASOLONJATOVO H .et RABEARISOA A., 2005). En 1989, on compte environ 10 millions de têtes de bovins et une population de 10,9 millions d’habitants (ANDRIANAIVOJAONA et KASPRZYK, 1992). Récemment, pendant la période 1999-2002, le cheptel bovin ne compte plus que 7,5 millions de têtes, alors que la population accuse un taux de croissance annuelle proche de 3%. Elle dépasse à présent les 17 millions d’habitants. Dès lors, les quantités de viande bovine sont devenues insuffisantes pour l’alimentation et les exportations ont été interrompues (RASOLONJATOVO H .et RABEARISOA A., 2005).

Depuis le début des années 80, avec les débarquements des poissons de la pêche artisanale et des poissons d’accompagnement de la pêche crevettière, les malgaches se sont habitués à la consommation de ces produits. Actuellement, avec la raréfaction de la viande, la demande en poisson est en nette augmentation, notamment sur les hautes terres (Antananarivo et Fianarantsoa). Toutefois, les approvisionnements y sont insuffisants et ces régions souffrent d’un manque de protéines animales. Ainsi, la centaine de poissonneries de la capitale ont besoin d’environ 400 tonnes de poissons d’accompagnement par mois pour satisfaire leurs clientèles, alors qu’elles n’en reçoivent que la moitié (RASOLONJATOVO H .et RABEARISOA A., 2005).

Evolution de la production 

Ces dernières années, la production moyenne annuelle des produits halieutiques se situe près de 86 000 tonnes. Environ, 83% et 17% proviennent respectivement des pêches traditionnelle et industrielle et moins de 1% pour la pêche artisanale (OCEANIC DEVELOPPEMENT, 2005).

Au cours de la dernière décennie, la production de la pêche maritime malgache est restée relativement stable jusqu’en 1999. Une timide variation autour de 76 000 tonnes par an a été constatée. Par la suite, elle accuse une augmentation d’environ 14% allant de 84 000 tonnes à plus de 90 000 tonnes, après avoir atteint un maximum de plus de 94 000 tonnes en 2002. Cette augmentation de la production concerne tous les segments, et notamment la pêche industrielle, avec un taux de 20% et la pêche traditionnelle pour un taux de 12%. (RASOLONJATOVO et RABEARISOA, 2005).

Les pêches industrielle et artisanale ont pour cible essentiellement, la pêcherie crevettière au chalut de fond. De 2004 à 2006, la part du chiffre d’affaire de crevettes par rapport à la production totale des produits halieutiques tourne autour de 80%. Cependant, la production totale des captures de crevettes est en baisse. Elle a diminuée de 20% (figure n°3). Par contre, la production des aquacultures a augmentée de 15% (RASETARINERA ET RAKOTOSOA, 2008).

Politique de l’Etat en matière de pêche :

Dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), le Gouvernement malgache a affirmé sa volonté de lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes et ses dimensions, d’augmenter la production de richesses et d’en assurer un juste partage. Il vise une croissance économique rapide, forte et durable. Pour ce faire, sa stratégie privilégie le principe de « Partenariat-Public-Privé » (3P).

Le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) est le cadre d’orientation et de conception servant de référence à tous les programmes et projets de développement rural. Il englobe le secteur de la pêche et de l’aquaculture à Madagascar. Le Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR), financé par la Banque Mondiale, est, au stade actuel, le projet opérationnel, le plus important, de mise en œuvre du PADR.

Les objectifs de l’aménagement et du développement des pêches sont définis par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) dans les Plans Directeurs de la Pêche et de l’Aquaculture successifs établis pour les périodes de quatre ans. Le Plan Directeur actuel précise les objectifs économiques et sociaux de la période 2004-2007. Ce sont :
– l’augmentation des recettes en devises de l’Etat ;
– la participation à la satisfaction des besoins alimentaires de la population ;
– l’amélioration des conditions de vie et du revenu des pêcheurs traditionnels et ;
– la création d’emplois.

Dans Madagascar Action Plan (MAP), Engagement n°4, la diversification et l’amélioration de la production halieutique ont été les projets d’activités envisagées par l’Etat. L’indicateur vise 150 000 t de produits halieutiques en 2007.