Rôle du pharmacien dans la prise en charge du CG

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Chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à administrer des médicaments qui détruisent les cellules au moment de leur division. Elle tue préférentiellement les cellules cancéreuses car ces dernières se multiplient plus fréquemment que les autres cellules de l’organisme. Cependant, il n’est pas possible d’empêcher son action sur les cellules normales qui se divisent aussi : c’est ce qui explique les effets indésirables du traitement. La chimiothérapie est administrée selon un protocole comportant un ou plusieurs médicaments. En règle générale, sa durée est de plusieurs semaines : chaque médicament est utilisé selon des règles précises de doses et de durée qui varient parfois dans le temps. Souvent, plusieurs cycles de traitement espacés de quelques semaines sont nécessaires. L’administration de la chimiothérapie se fait principalement par voie injectable mais parfois par voie orale (comprimés). Dans les cancers de l’estomac opérables, une chimiothérapie peut être réalisée avant et après la chirurgie. Avant la chirurgie, elle permet de réduire la taille de la tumeur et de faciliter sa résection. Après la chirurgie, elle permet d’optimiser l’efficacité de celle-ci en réduisant le risque de récidive. Dans le cadre de la prise en charge des tumeurs non opérables, ou des cancers gastriques au stade métastatique, la chimiothérapie est utilisée pour réduire la taille de la tumeur et des symptômes qu’elle entraîne, et améliorer ainsi le pronostic (Julien T. et al., 2014).

Radiothérapie

La radiothérapie consiste à administrer des rayons de haute énergie au niveau du site de la tumeur afin de tuer les cellules cancéreuses. Dans le cadre du cancer de l’estomac, elle est essentiellement utilisée lorsqu’un traitement complémentaire à la chirurgie est nécessaire : cette radiothérapie postopératoire (ou adjuvante) est le plus souvent utilisée en association à la chimiothérapie. Elle peut aussi être employée pour réduire les symptômes de la maladie dans les tumeurs très avancées ayant bénéficié ou non d’une chirurgie. Dans ce cas, elle est utilisée seule ou en association à la chimiothérapie (Julien T. et al., 2014).

Traitement palliatif

La survie de patients présentant une récidive tumorale ou une atteinte extensive est très mauvaise. Ces patients devraient si possible être inclus dans des protocoles cliniques (Vanhoefer U. et al., 2000). La mise en place d’une endoprothèse ou la destruction de la tumeur par électrocoagulation ou au laser peut être bénéfique en cas d’obstruction de la lumière gastrique par la tumeur. Un traitement palliatif par radiothérapie peut également aider à contrôler un saignement, des douleurs ou une obstruction digestive. Un traitement chirurgical palliatif devrait être réservé aux patients présentant un saignement continu ou une obstruction digestive non abordable par voie endoscopique (Ross P. et al., 2002).

Thérapies ciblées

Ces traitements forment une nouvelle classe de médicaments anticancéreux à l’inverse de la chimiothérapie, ils agissent spécifiquement sur les cellules cancéreuses en ciblant une caractéristique propre à celles-ci, ou tout du moins beaucoup plus fréquente chez elles que dans les cellules saines. Ce type de traitement a théoriquement une meilleure efficacité antitumorale et moins d’effets secondaires. Près de 20 % des adénocarcinomes métastatiques de l’estomac sur-expriment à la surface de leurs cellules une protéine spécifique appelée HER2 (récepteur pour les facteurs de croissance épidermiques humains). Les patients au stade métastatique bénéficient d’un test biochimique permettant de rechercher cette caractéristique à partir des biopsies prélevées au niveau de la tumeur. Si la présence d’HER2 est confirmée, le patient peut être traité par trastuzumab (Herceptin®), un anticorps monoclonal qui cible la protéine HER2. Le traitement est administré par perfusion d’environ 30 minutes, toutes les trois semaines, en association avec une chimiothérapie (Julien T. et al., 2014). Certains de ces nouveaux médicaments pourront peut-être faire partie de l’arsenal thérapeutique des cancers de l’estomac. Ils sont pour l’instant au stade d’essai clinique. Beaucoup de recherches sont effectuées en ce moment pour découvrir d’autres cibles sur lesquelles des thérapies ciblées pourraient agir :
 Le bevacizumab est un anticorps dirigé contre le VEGF (Le facteur de croissance de l’endothélium vasculaire) et diminuant la formation des néo-vaisseaux (angiogenèse). Il a démontré son activité en combinaison avec la chimiothérapie dans les cancers du côlon, les cancers du sein et les cancers du poumon. Il fait l’objet d’études cliniques en cours dans les cancers de l’estomac, mais de manière non expliquée pour l’instant, il semble que son efficacité soit différente selon les régions du monde (Asie, Europe, Amérique).
 Récemment un produit à action anti-angiogènique dirigée vers le récepteur 2, le Ramucirumab, a montré son efficacité dans le traitement en seconde ligne des cancers gastriques métastatiques. Il peut être prescrit sous certaines conditions. Les progrès de la biologie moléculaire et l’étude des mécanismes de résistance aux traitements permettent de découvrir d’autres cibles que l’on peut atteindre avec des thérapeutiques ciblées. Pour le cancer de l’estomac, les études sur l’inhibition de la voie de prolifération appelée c-met avec des médicaments « anti c-met », (soit des anticorps monoclonaux, soit des petites molécules) se sont avérées négatives et décevantes même si une certaine efficacité avait été observée lors d’une hyper-expression de c-met par les cellules tumorales (ce qui est le cas dans près de la moitié des cancers de l’estomac). La vaccination ou la thérapie génique n’ont pas montré actuellement les mêmes espoirs que ces traitements ciblés. Le risque actuellement n’est donc pas de manquer de nouveaux médicaments mais de ne pas avoir assez de patients, de temps et d’argent pour les développer et les utiliser. Il n’y a pas de médecine alternative ou parallèle ayant pu faire disparaître un cancer, quoi qu’en disent les publicités. En revanche, des thérapies comportementales et, pour certaines personnes, l’homéopathie ou l’acupuncture, peuvent aider à mieux supporter les traitements (Rougier Ph. Et al., 1993).

Prévention

La prévention primaire du cancer de l’estomac s’est faite spontanément et progressivement. L’incidence de ce cancer a diminué de près de la moitie au cours des 25 dernières années. Le développement de l’agriculture et des moyens de distribution, et surtout la généralisation de la conservation par réfrigération, ont permis un approvisionnement en légumes et en fruits frais et la diminution de la consommation des aliments conservés par salage et fumage. Parallèlement, la quantité de sel dans l’alimentation a diminué et l’habitude de resaler systématiquement est devenue rare. Ces mesures devraient permettre de faire chuter l’incidence du cancer gastrique (Jean L., 2004).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : RAPPELS SUR LE CANCER GASTRIQUE
I.1. Rappels anatomo-histologiques de l’estomac
I.2. Aspects anatomopathologiques et classification des cancers gastriques
I.2.1. Aspects anatomo-pathologiques
I.2.2. Classification des CG
I.3. Aspects épidémiologiques du cancer gastrique (CG)
I.3.1. Fréquence
I.3.2. Sexe et âge
I.3.3. Facteurs de risque
I.4. Les aspects cliniques du CG
I.4.1. Circonstances de découverte
I.4.2. Signes fonctionnels
I.4.3. Signes généraux
I.4.4. Signes physiques
I.4.5. Formes cliniques
I.4.5.1. Les formes topographiques
I.4.5.2. Les formes particulières
I.4.5.2.1 La Linite gastrique
I.4.5.2.2 Le cancer superficiel de l’estomac
I.5. Diagnostic du CG
I.5.1. Interrogatoire
I.5.2. Examen Clinique
I.5.3. Diagnostic positif
I.5.4. Diagnostic différentiel
I.5.5. Autres diagnostics
CHAPITRE II : Prise en charge du cancer gastrique
II.1. Les aspects thérapeutiques du CG
II.1.1. Buts
II.1.2. Moyens
II.1.2.1. Ablation par fibroscopie
II.1.2.2. Chirurgie
II.1.2.3. Chimiothérapie
II.1.2.4. Radiothérapie
II.1.2.5. Traitement palliatif
II.1.2.6. Thérapies ciblées
II.2. Prévention
II.3. Pronostic et surveillance
II.3.1. Pronostic
II3.1.1. Facteurs relatifs au patient
II.3.1.2. Facteurs liés à la tumeur
II.3.2. La surveillance
CHAPITRE III: Rôle du pharmacien dans la prise en charge du CG
III.1. Les étapes du dialogue pour une meilleure prise en charge du patient
III.1.1. Prise contact
III.1.2. Engager le dialogue
III.1.3. Reconnaitre et nommer la souffrance psychique
III.1.4. Le pharmacien : un soignant accessible facilement
III.2. L’accompagnement du patient : l’aider à gérer son traitement
III.2.1 L’éducation thérapeutique du patient
III.2.1.1 La perception par le patient de son état de santé
III.2.1.2 Le vocabulaire utilisé par le pharmacien
III.2.1.3 L’empathie
III.2.1.4 L’objectif de l’éducation thérapeutique : l’acquisition d’un savoir
III.2.2. La prise en charge des effets indésirables des traitements
III.2.2.1. La prise en charge de la douleur induite par la maladie.
III.2.2.1.1. Les traitements de la douleur
III.2.2.2. La prise en charge de la fatigue
III.2.2.3. La prise en charge des lésions de la bouche
III.2.2.4. La prise en charge des troubles cutanés
III.2.2.5. La prise en charge de la chute des cheveux
III.2.2.6. La prise en charge d’un reflux biliaire
III.2.2.7. La prise en charge nausées et vomissements
III.2.2.8. La prise en charge de la diarrhée
III.3. Analyse de l’ordonnance et délivrance d’un traitement du cancer
III.3.1. Analyse de l’ordonnance du cancer
III.3.2. Délivrance d’un traitement du cancer
CONCLUSION
REFERENCES

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