SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA TOXOPLASMOSE ET LA NEOSPOROSE

TOXOPLASMOSE ET DE LA NEOSPOROSE CHEZ LA FEMME EN CONSULTATION PRENATALE ET CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES

Préparation des sérums 

Le laboratoire de protozoonoses de l’EISMV nous permettait de traiter les prélèvements le même jour et de disposer des sérums. Les prélèvements sont centrifugés à 3500 tours/min pendant 25 minutes. Les sérums obtenus sont recueillis à l’aide de pipettes dans des cônes numérotés et conservés au congélateur à -20°C en attendant la fin des prélèvements pour les analyses de laboratoire. 

Analyse des sérums recueillis après prélèvement

 Pour la toxoplasmose 

Les sérums des carnivores ont été analysés à l’aide du kit Toxo-screen DA [Réf. 75481 Sensibilité (Se) = 96,22% et Spécificité (Sp) = 98,80%] par la méthode d’agglutination directe (MAT) (antigène sensibilisé). Pour les femmes un test en série a été effectué avec le kit A Toxo-latex spinReact [Réf.1201002 (SeA) = 96,1% et (SpA) = 89,6%] et le kit B Toxo hai fumouze [Réf. 5250 SeB = 99,2% et SpB = 97,7%]. Ce dernier a permis de savoir si les vrais positifs ou négatifs le sont vraiment. Les analyses ont été faites conformément aux prescriptions des laboratoires BioMerieux, Fumouze et SpinReact.

Pour la néosporose 

Tous les sérums ont été testés par la technique indirecte d’ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay) pour le titrage des IgG pour toutes les espèces. Le kit LSIVET N. caninum Blocking Elisa [Réf. : 5-Vetneo-001 Se=89% et Sp=99%] et le lecteur Elisa type Thermo Scientific Multiskan© ont servi au traitement et à l’analyse des échantillons prélevés conformément aux prescriptions des laboratoires LSIVET. 1.6. Gestion et Analyse statistique des données L’analyse des différentes variables a été possible grâce à la statistique descriptive. Pour faciliter leur interprétation certaines variables qualitatives à catégories multiples ont été reclassées en variables dichotomiques à posteriori. Des analyses bivariées et multivariées (régression logistique) ont été effectuées pour les variables d’intérêts et présentés sous forme de tableaux de fréquence. Les prévalences apparentes (Pa= estimation directe), réelles (Pr=estimation corrigée qui prend en compte la sensibilité et la spécificité de la méthode de diagnostique.) et l’intervalle de confiance (IC) ont été calculés selon les formules suivantes: [76]: (Pa) = n/N*100 avec n= nombre de prélèvements positifs et N= nombre total des prélèvements examinés. avec p = prévalence observée dans l’échantillon. Pr = [(P + (Sp-1)] / [Sp + (Se-1)] avec Sp la Spécificité et Se la Sensibilité du test. Chez les femmes étant donné que nous avons deux tests en série, la Pr ne pourra être calculée qu’après obtention de nouvelle sensibilité et spécificité par application de la formule de Thursfield [75]: [Se(serie)=SeS ]= SeA * SeB et [Sp (serie)=SpS] = 1-[(1- SpA) * (1- SpB)] ~ 15 ~ Les données ont été saisies avec le logiciel Epidata© 3.1 puis exportées vers le logiciel Excel © 2007 pour les tableaux croisés dynamiques. Les logiciels d’analyses statistiques utilisés ont été Rcommander © [version 10] et Winepiscope [version 0]. La force d’association entre les variables et la séropositivité a été appréciée par le calcul de khi carré (χ²) au seuil de 5%, le test de fischer et de l’odds ratio (OR). La variable est considérée comme facteur de risque lorsque OR et la valeur de p sont significatifs (OR > 1 et valeur de p < 0,05).

RESULTATS ET DISCUSSION 

Résultats 

Chez les femmes 

Résultats globaux obtenus chez les femmes en consultation prénatale 

Concernant les 100 femmes enquêtées au poste de santé ANN de Thiaroye et celui de Malika, 51% ont un âge compris entre 25 et 39 ans. Elles sont à 98% musulmanes, 42% sans emploi et 45% analphabètes. La plupart ont accouché au moins une fois (88%) dont 43% ont eu au moins un avortement pour la majorité au premier trimestre de la grossesse. Parmi ces femmes qui ont avorté 53,5% (23/43) ont été positives à T.gondii et 14% (6/43) à N.caninum (Tableau III et IV). Les prévalences apparente et réelle de la toxoplasmose sont respectivement de 50±9,8% et 52,3±9,7%. L’analyse bivariée des facteurs de risque montre que le statut professionnel et la consommation de lait prédisposent les femmes à être contaminées (p < 0,05 ; OR > 1) tandis qu’avec l’analyse multivariée, seul la consommation de lait prédisposent les femmes à être contaminées. La prévalence est plus élevée (56,8%) chez les personnes consommant la viande peu cuite que chez les autres personnes (tableau V). Quant à la néosporose, les prévalences apparente et réelle sont respectivement de 17±7,3% et 18,1±7,5%. Comme pour la toxoplasmose, cette prévalence varie également avec l’âge, la profession, la consommation de viande, de lait frais et/ou de dibiterie. L’analyse bivariée des facteurs de risque montre que la consommation de dibiterie prédispose les femmes à être contaminées. Par ailleurs, les consommateurs de lait frais ont 3 fois plus de chance d’être contaminés (OR=3,38) (Tableau IV/ VI). Tableau III: Séroprévalence de la toxoplasmose et les taux d’avortements chez les femmes en consultation prénatale pour chaque classe d’âge au niveau des deux postes de santé. Classe d’âge (ans) Effectifs Avortements Séropositives à T. gondii Toutes femmes Femmes ayant avorté p Tableau IV : Séroprévalence de la néosporose et les taux d’avortements chez les femmes en consultation prénatale en fonction des classes d’âge des deux postes de santé. Pour une SeS = 89% et SpS = 99 Pr =18,1±7,5%

 1. Facteurs de risque de la toxoplasmose et de la néosporose Consommation de dibiterie Oui Non 75 25 9 8 12,0 32,0 0,021* 3,45* 1,15-10,28 ** = eau SDE + eau minérale et/ou eau de puits * = Significatif Réf = facteur de référence 

Chez les carnivores (chats et chiens)

  Facteurs de variation de la prévalence de la toxoplasmose Les prévalences apparente et réelle de la toxoplasmose chez le chat sont respectivement de 55,3± 9 % et 57± 8,8% l’analyse multivariée montre que le sexe et l’âge sont des indicateurs de risque. Chez le chien la prévalence apparente est de 43,9±8% et de 45±8,2% pour la réelle. L’analyse des facteurs associés montre que seul l’âge est un facteur de risque (p<0,05 et OR>1) (tableau VII).

  Facteurs de variation de la prévalence de la néosporose Chez le chien la prévalence apparente de la néosporose est de 42,5±8% tandis que la réelle est de 47,21± 8,21%. L’analyse multivariée des facteurs associés montre qu’aucun d’entre eux n’est à risque (p>0,05 et OR<1). Quant aux chats, les prévalences apparente et réelle de la néosporose sont respectivement de 60,1± 9% et de 67,25± 8,6 %. Le sexe, le déparasitage et la vaccination sont considérés comme facteurs de risques associés après les différentes analyses (tableau VIII). 

DISCUSSION

  Difficultés de l’étude Plusieurs facteurs ont entrainé le prolongement de la phase pratique de l’étude à savoir : le manque de matériel adéquat de capture ; le refus de coopération des cliniques privées sollicitées et des habitants dans les quartiers due aux mœurs. Malgré les difficultés, la récolte des échantillons s’est alors faite de manière aléatoire selon leur possibilité d’obtention dans la zone d’étude. Toutefois il est possible de faire une inférence statistique à la population des espèces concernées. D’où la validité des résultats de cette étude. Par ailleurs, une des spécificités de cette première étude à Dakar a été la recherche à la fois de la toxoplasmose et de la néosporose chez les femmes en CPN et les carnivores domestiques. Ainsi donc la discussion sera menée en fonction de la prévalence et des facteurs de risque associés des infestations pour chaque maladie et espèce concernées. 

Chez les femmes 

Résultats globaux obtenus chez les femmes en consultation prénatale et facteurs de risque  .La prévalence dans les postes de santé de Thiaroye et Malika (50±9,8%), est analogue à celle trouvée (50,6%) par Morvan et al. [56] en République Centrafricaine. Comparée à celle des études antérieures au Sénégal (40,2% [36], 38,86% [71]; 44% [59] 24,2% [2]; 32,5% [8]), elle est plus élevée. La différence de taille des échantillons, des tests utilisés, des lieux de prélèvement et leurs conditions géoclimatiques (humidité et chaleur favorisant la survie des ookystes dans l’environnement) pourrait expliquer cette variation. De plus, dans ces quartiers, les conditions de vie et d’environnement sont précaires et ; les populations ont un contact étroit et fréquent avec les animaux particulièrement le chat et le mouton dit de case. Il a été aussi constaté que les multipares de l’étude ont une prévalence plus élevée (57,78%) comparées aux primipares et paucipares. Ce même constat a été fait auprès des femmes de la commune de Yopougon en Côte d’Ivoire [3]. Cela pourrait être dû à l’âge puisque celui-ci augmente avec les maternités. Parmi les femmes qui ont eu un avortement, 53,5% s’avèrent être positives à la toxoplasmose comparé à celles de la Côte d’Ivoire où ce taux est de 61,8% [3]. Cette différence peut être due aux habitudes alimentaires des femmes dans les deux pays. La transmission se ferait plus par la consommation de produits (viande mal cuite, crudités mal lavé, lait frais) contaminés par les ookystes et du fait de la propension des abidjanaises à manger plus souvent en dehors de leur foyer que les sénégalaises. En outre, au Sénégal, la prise en charge de la santé de la mère reste encore insuffisante et les sérologies toxoplasmique ne sont pas encore systématiques pour les femmes en consultation maternelle. Le coût élevé du test le rend inaccessible aux femmes [7]. Aussi, la plupart d’entre elles sont illettrées, sans diplôme et/ou sans ~ 21 ~ emploi donc souvent sans revenus. Tout ceci mérite d’être pris en considération dans les politiques de santé d’autant plus que 14% des femmes ayant eu à avorter sont également positives à la néosporose contre 13,2% à Kaolack.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA TOXOPLASMOSE ET LA NEOSPOROSE
CHAPITRE I : TOXOPLASMOSE
I. DEFINITION ET HISTORIQUE
II. IMPORTANCE
II.1. Importance Médicale
II. Importance en Santé Publique
II.3. Importance Economique
III. TAXONOMIE ET MORPHOLOGIE
IV. BIOLOGIE .
IV.1. Cycle évolutif
IV. Résistance des différents stades du parasite et hôtes
IV.3. Diversités génétiques et pathogénicité
V. EPIDEMIOLOGIE
V.1. Source du parasite
V. Modalité d’infestation et facteurs de risque
V.3. Prévalences
V.3.1. Dans la population animale
V.3. Dans la population humaine
VI. ETUDE CLINIQUE
VI.1. Symptômes
VI. Lésions
VII. DIAGNOSTIC
VII.1. Diagnostic direct de laboratoire
VII. Diagnostic indirect de laboratoire
VIII. METHODE DE LUTTE
VIII.1. Traitement
VIII. Prophylaxie
VIII. Sanitaire
VIII. Médicale
CHAPITRE 2 : LA NEOSPOROSE
I. DEFINITION HISTORIQUE ET IMPORTANCE
II. TAXONOMIE ET MORPHOLOGIE
III. BIOLOGIE
III.1. Cycle évolutif
III. Résistance des différents stades du parasite et hôtes
III.3. Pathogénie
IV. EPIDEMIOLOGIE
IV.1. Source du parasite
IV. Modalités de transmission.
IV.3. Prévalences
V. RISQUE SANITAIRE DE LA NEOSPOROSE .
VI. ETUDE CLINIQUE
VI.1. Symptômes
VI. Lésions.
VII. DIAGNOSTIC
VII.1. Diagnostic direct
VII. Diagnostic indirect
VIII. LUTTE.
VIII.1. Traitement
VIII. Prévention de la transmission
VIII. Prévention horizontale
VIII. Prévention verticale
DEUXIEME PARTIE : SEROPREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE DE LA TOXOPLASMOSE ET DE LA NEOSPOROSE CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES
ET LES FEMMES EN CONSULTATION PRENATALE DANS LA REGION DE DAKAR
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Cadre et période d’étude
I. Enquêtes
I. Population cible et échantillonnage
I. Collecte de données
I.3. Prélèvements
I.3.1.Chez les femmes
I.3.Chez les carnivores
1.4. Préparation des sérums
1.5. Analyse des sérums recueillis après prélèvement
1.5.1. Pour la toxoplasmose
1.5. Pour la néosporose
1.6. Gestion et Analyse statistique des données
II. RESULTATS ET DISCUSSION
1 Résultats
1. Chez les femmes
1.1 Résultats globaux obtenus chez les femmes en CPN
1. Facteurs de risque de la toxoplasmose et de la néosporose
Chez les carnivores (chats et chiens).
Facteurs de variation de la prévalence de la toxoplasmose
Facteurs de variation de la prévalence de la néosporose
2 DISCUSSION
Résultats globaux obtenus chez les femmes en consultation prénatale et facteurs de risque
3. Chez les carnivores
3.1. Résultats globaux et facteurs de risques de la toxoplasmose chez les chats et chiens.
3. Résultats globaux et facteurs de risques de la néosporose chez les carnivores domestiques
CONCLUSION
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIES

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