Transition douce entre un parc historique et un espace agricole en cœur de village

Transition douce entre un parc historique
et un espace agricole en cœur de village

Lavérune, le parc de son château et le projet d’Agriparc : la frontière entre deux espaces antonymiques

Le château des Évêques

Depuis le Xe siècle, le site du château de Lavérune et son parc ont appartenu à une succession de propriétaires laïques, protestants, catholiques et, de nouveau, laïques. La période des propriétaires catholiques qui s’étale le long du XVIIIe siècle, a donné son nom au lieu baptisé le « Château des Evêques ». Bien que la période soit relativement courte, les évêques de la région ont façonnés le lieux, particulièrement le parc, selon les valeurs de l’époque. Le parc : comment il est utilisé, par qui, pourquoi ? Depuis 1973, le parc et son château appartiennent au domaine privé de la mairie de Lavérune. Celle-ci l’ouvre gratuitement au public pour offrir aux habitants de la commune un espace vert aménagé et agréable. Le parc ne doit toutefois pas être banalisé ; c’est un lieu chargé d’histoire et il serait dommage de ne le considérer que comme un espace vert du village. Le château des évêques est un des espaces de vie les plus important du village. Dans les bâtiments on retrouve de nombreux services utiles à la population. Bien que je ne m’intéresse pas dans mon projet à l’aménagement du bâti, il est important de le noter pour comprendre la dynamique du lieu. Carte 4 : Le parc du château des Évêques: utilisation de l’espace 8 La carte 4 ci-dessus présente la répartitions des lieux remarquables du château et de son parc : Le château a longtemps abrité entre autres la cantine scolaire ce qui l’a inscrit dans la mémoire de toute une génération de villageois. Aujourd’hui, il conserve la médiathèque municipale, le musée Hoffer Bury, géré par une association « loi 1901 », l’école de musique intercommunale, le « salon de musique » utilisé en salle de concert et des salles louées lors d’évènements. Le parc en lui-même est utilisé comme nous l’avons vu en introduction, comme lieu de promenade et de loisir. On y retrouve entre autre des jeux d’enfants, des espaces aménagés pour les boulistes et un parcours sportif. C’est le seul espace vert aménagé du village à l’heure actuelle. (4) Analyse des aménagements en cours. La mairie ne souhaite toutefois pas « vulgariser » ce lieu emblématique. L’histoire du parc commence à l’ère romaine mais les aménagements les plus importants ont été effectués entre le 17e et le 19e siècle par des personnalités laïques ou par des évêques (5). La mairie souhaite réhabiliter le parc et restaurer son aspect historique du 18e siècle. Sur la photo 1 (ci-contre), on observe l’aménagement du parc du 18e siècle. Au sud-est, les évêques avaient disposé des potagers et des plants d’herbes médicinales. Directement au sud du château, on peut voir le découpage des 4 jardins à la française et le vivier en contrebas. La partie ouest était occupée par les allées de promenade. Aujourd’hui, le parc ne suit plus exactement le plan d’époque. Les chemins de promenade ont disparus à presque 80% (6), et la partie dédiée au potager, la plus à l’est, est devenue une zone d’ habitation privée tout comme une portion de la plaine agricole nord. Aménagé au début du 18e siècle par l’évêque de Colbert(4) , le vivier (photo 2) et le jardin à la française (photo 3) sont les deux éléments sur lesquels ont porté les premières restaurations effectuées par la mairie au sud du parc, respectivement en 2007 et 2010 (5). Photo 1 : Plan du Château des évêques et du parc au XVIIIème siècle (Source : archives municipales) 9 Photo 3 : Le jardin à la française Source :Photographie personnelle D’autres projets sont déjà prévus comme un potager à l’est du vivier ou la mise en place de mobilier urbain dans l’esprit du XVIIIème siècle. La mairie souhaite aussi aménager l’orangerie, actuellement en ruines (photo 4), le bassin en étoile et planter de nouveaux parterres à la françaises sur les anciens emplacements. Il faut toutefois noter que ces emplacements comprennent une zone particulièrement riche en biodiversité. En effet, Mr Brunet, propriétaire du parc au XIX siècle et passionné d’agronomie, y avait planté de nombreuses espèces exotiques. On trouve également dans cette zone le socle de la fontaine qui était à l’origine au sud des potagers du XVIIIème. Il est prévu que ce socle soit déplacé au cœur du nouveau potager.

Le projet de l’agri parc Présentation du projet de la mairie

Depuis 2011, un « grand » projet d’Agriparc englobe à la fois le réaménagement de la plaine agricole du château et celui des berges du cours d’eau local : la Mosson. Il a pour but de restaurer la trame verte et bleue entre la commune de Lavérune et sa voisine Saint-Jean de Védas. L’Agglomération de Montpellier définissait un Agriparc comme : « […] un espace par essence multifonctionnel qui doit concilier fonctions urbaines et fonctions agricoles dans une stratégie gagnantgagnant » (8). Le projet d’aménagement de l’Agriparc est englobe donc la pleine agricole du château, actuellement en friche. Le projet, souhaité par la mairie, a d’abord été soutenu par l’agglomération de Montpellier qui l’a incorporé à son plan d’action de l’agenda 21 (8). Ce soutien est aujourd’hui confié à la Métropole qui a décidé de le maintenir. Il est devenu un des principaux projets de la Mairie de Lavérune, choisi comme action n°1 dans l’agenda 21 de la commune (3). L’Agglomération de Montpellier précisait aussi le concept d’Agriparc en mentionnant quatre grandes fonctions (8) : – La fonction de production L’Agriparc doit présenter une activité économique tout en préservant un savoir-faire menacé par la spéculation des terres agricoles. Les espaces agricoles doivent être repensés pour s’adapter au milieu urbain ou périurbain dans lequel ils sont implantés. – La fonction de consommation Carte 5 : Localisation du projet d’Agriparc de Lavérune Source : « Le guide des Agriparcs », Montpellier Agglomération. 12 L’Agriparc doit fournir une alimentation locale et de qualité aux habitants des alentours. Elle peut se présenter sous forme de paniers, de vente sur les marchés, de jardins familiaux ou d’utilisation dans les restaurants collectifs, le but principal étant la valorisation du circuit court. – La fonction environnementale Un Agriparc doit préserver ou aménager les espaces agricoles pour leurs valeurs patrimoniale et paysagère. Ces espaces contribuent aux maintiens de la biodiversité et des trames vertes et bleues dans les villes en créant des continuités écologiques. – La fonction ludo-éducative Un Agriparc doit enfin contenir des lieux récréatifs et pédagogiques. Des lieux de découverte et de promenade participent à la sensibilisation du public sur l’importance de lieux naturels et agricoles. Cette dernière fonction a doit viser un large public. L’Agriparc de Lavérune pourrait ainsi faire intervenir de nombreuses associations ou infrastructures spécialisés dans l’animation autour du thème de la nature : l’Ecolothèque (9) de la commune voisine, une ferme pédagogique ou encore des animations « jardin école » par une association comme le font déjà d’autres parcs comme La Gloriette à Tours(10). Les acteurs Un projet de l’envergure d’un Agriparc demande l’intervention de nombreux acteurs. Ce sont presque exactement les mêmes qui interviennent lors de la mise en place du projet (Schéma 2) et lors de son fonctionnement quotidien (Schéma 3). Les relations entre ces acteurs sont toutefois différentes. Schéma 2: Acteurs de la mise en place du projet d’Agriparc à Lavérune 13 Le projet d’Agriparc a été lancé par l’agglomération de Montpellier en 2011 pour répondre à un objectif du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), visant à préserver les espaces agricoles et naturels. Lavérune fait partit des deux sites-test avec la commune de Clapier. La mairie est le chef de projet. Elle est chargée de le mettre en place sur son territoire. Pour cela elle reçoit des financements qui peuvent venir de l’ancienne agglomération devenue Métropole Montpellier Méditerranée, du département, de la région ou de la Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) qui peut acquérir une partie des terres agricoles pour les céder ensuite aux agriculteurs ou à la mairie par exemple. Le chef de projet est chargé de construire le projet. La mairie demande donc l’expertise d’un bureau d’étude pour l’aménagement du terrain. Pour mettre en place un projet durable, il est bon toutefois de consulter les futurs utilisateurs, exploitants et associations qui vont investir le lieu. Lorsque le projet final est décidé, on choisit un gestionnaire pour la gestion future et à long terme de l’Agriparc.

Table des matières

Introduction : Présentation de Lavérune
Partie 1 : Lavérune, le parc de son château et le projet d’Agriparc : la frontière entre deux espaces
antonymiques
Le château des Evêques
Le parc : comment il est utilisé, par qui, pourquoi ?
Analyse des aménagements en cours
Les acteurs
Le projet de l’Agriparc
Présentation du projet de la mairie
Les acteurs
Opportunités et inconvénients liés au projet d’Agriparc
Partie 2 : Une transition douce, entre un lieu contemplatif et une zone productive
Topologie du lieu
Contradictions d’aménagement dans le parc
Utilité d’une zone de transition
Une fusion douce grâce aux cheminements
Partie 3 : Réalisation : la zone de transition, un nouvel espace
Aspect paysager
Les fontaines
Le jardin à l’anglaise
Le labyrinthe
Solution des problèmes ponctuels
Le parcours de santé
Le terrain de pétanque
L’aire de jeux
La zone de transition : des nouveaux espaces pour les usagers
L’orangerie : un espace de partage
La pédagogie au cœur de la nature
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Fiche de lecture 1 : CAIZERGUES, Roger. Lavérune : un village en terre d’Oc. Manchecourt : Maury
imprimeur SA, 2000. 159 p.

projet fin d'etude

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