Trouble de l’humeur et de la vie instinctuelle

Les études familiales

Elles ont montre l’existence d’un risque de transmission familiale des troubles de l’humeur. Le risque d’etre atteint d’un trouble bipolaire chez les apparentes de premier degre (parents, freres, soeurs, enfants) d’un sujet bipolaire est environ 10% contre 1% dans la population generale [4]. Mais cela signifie egalement que la majorite des personnes ne souffriront pas de troubles bipolaires meme s’ils ont un apparente atteint. La psychose maniaco-depressive est la seule maladie psychiatrique pour laquelle tous les psychiatres admettent l’intervention d’un facteur hereditaire et les etudes sur des familles montrent que dans ces familles, la morbidite est plus elevee que dans le reste de la population [13]. Dans ce cas, pour les collateraux directs, il y a plus de 10 pour 100 de risque et de 1 a 4 % pour les collateraux plus eloignes. Les etudes des jumeaux ont confirme la composante genetique des troubles bipolaires. L’interet de comparer l’existence d’un trouble bipolaire chez deux sujets qu’ils sont monozygotes (vrais jumeaux) ou dizygotes (faux jumeaux) est que l’on peut faire la part entre influence genetique et role de l’environnement familial. Ainsi, quand un vrai jumeau souffre d’un trouble bipolaire, son jumeau en souffre egalement dans 40 a 70 % de cas, ceci signifie a la fois qu’il existe une influence genetique mais aussi que l’environnement interviennent de facon importante puisque, a capital genetique identique, le risque n’est pas de 100% [4]. Dans une autre etude moderne, la concordance chez les monozygotes est de 50 a 70% contre 5 a 25% chez les dizygotes (la meme que chez les autres freres et soeurs) et contre 1% dans la population generale [14]. Toutes etudes, sur les jumeaux montrent que la concordance pour la maladie maniaco-depressive est plus elevee chez les monozygotes que chez les dizygotes ; neanmoins, cette concordance reste inferieur a 100% : ce qui montre deja la participation des facteurs environnementaux.

Etude de biologie moléculaire :

Beaucoup d’etudes ont permis d’identifier plusieurs regions genetiques ou des genes pourraient etre impliques dans les troubles bipolaires. Des anomalies biochimiques ou de structure et / ou d’activite de certains circuits neuronaux du systeme central sont responsable des changements brutaux d’energie et de fonctionnement qui caracterisent les troubles bipolaires [15]. La recherche a beneficie des progres conjoints de la genetique moleculaire et de la genetique epidemiologique, mais se heurte a des obstacles comme l’heterogeneite (clinique, etiologique, et genetique) de la maladie et la meconnaissance du monde de transmission genetique (nombre de genes impliques par exemple). Les donnees actuelles convergent egalement pour indiquer que dans la plupart des familles, l’etiologie du trouble bipolaire est complexe et resulte de l’interaction de multiples genes. L’identification des ces genes et des proteines cerebrales pour lesquelles ils codent, devrait rendre possible l’amelioration des procedures diagnostiques, le developpement de nouveau traitement ainsi que le developpement de strategies preventives. A l’heure actuelle, les etudes de biologie moleculaire ont permis d’identifier des regions du genome susceptible de contenir ces genes de vulnerabilite. De plus, tous les genes impliques dans la neurotransmission des neurones sont des genes potentiels de vulnerabilite ou genes candidats. La recherche concerne des genes codant pour tyrosine hydrolase (enzyme limitant la synthese des catecholamines), la monoamine oxydase A (enzyme responsable de la degradation de la serotonine, la dopamine et la noradrenaline), ou encore des genes impliques dans la neurotransmission serotoninergique [16, 17,18].

Trouble de l’humeur et de la vie instinctuelle :

L’exaltation euphorique de l’humeur est l’element primordial de l’acces maniaque. Toutes les sensations sont eprouvees avec une activite et un plaisir inhabituel ; le malade a l’impression de vivre intensement, se sent leger, infatigable, au meilleur de sa forme. Il eprouve a l’egout des etres et des choses une impression permanente de familiarite : rien ne l’intimide. Le monde exterieur lui est source de plaisirs inepuisables ; les sons, les parfums sont percus avec ravissement. Il echafaude des projets grandisses, se croit capable de tout entreprendre et de tout reussir. Les objections sont ecartees d’un geste, les difficultes et les contraintes sont abolies. La versatilite de l’humeur est ainsi frappante que son exaltation. Autant l’humeur melancolique est fixee, uniformement depressive et douloureuse, autant l’humeur maniaque est changeante ; certes l’optimisme domine largement mais la crise n’est pas vecue dans un bonheur sans nuages et de courtes bouffees d’angoisse ou de colere y alternent avec les moments d’elation et de ravissement. Impatient, survolte, le maniaque s’irrite a la moindre contrariete et meme cause exterieur il peut passer en un instant du rire au larme, de l’insouciance au decouragement passager, de generosite a l’agressivite malveillante. Le debordement instinctuel avec relachement des censures morales et sociales, la gloutonnerie, l’excitation erotique, temoignent de cette recherche frenetique du plaisir qui fait comparer l’acces maniaque a une fete orgiaque, a une bacchauate. Ce dechainement contraste avec le comportement anterieur et l’on peut observer chez un sujet reserve d’habitude, propos orduriers, promiscuite, exhibitionnisme.

Trouble d’idéation : Le patient est optimiste, megalomane et presente des idees de grandeur (de richesse, de genie, d’invention, …) se surestime, exagerant leur capacite [27]. La pensee maniaque se caracterise par le desordre, la precipitation, l’improductivite. Les processus psychiques sont exaltes et acceleres (tachypsychie) imagination debordante, hypermnesie, afflux des idees et des representations. Au niveau de la forme, les idees se suivent a toute vitesse, sans qu’un raisonnement ne puisse etre mene jusqu’a son terme (aprosexie). Le patient est logorrheique voire graphorreique. Les associations entre les idees sont superficielles, a la limite de la coherence. La logique des associations reste le plus souvent comprehensible : rimes, assonances, jeux de mots, parfois la multiplicite des automatismes verbaux (slogans, proverbes, recitations), des truismes ou d’idees toutes faites enoncees les un a la suite des autres rend plus ou moins comprehensible son discours. De la meme facon, le discours peut etre entrecoupe de chants, de vociferations, de cris, d’incantation, de locutions etrangeres [24]. Des idees megalomaniaques correspondent a une augmentation nette de l’estime de soi croire a des idees de grandeur pouvant aller jusqu’a une veritable organisation delirante megalomaniaque et hallucinatoire. On parle alors de manie delirante pouvant comporter des themes mystiques, prophetiques avec des idees d’influence, des themes erotomaniaques, de persecution ou de revendication.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE- REVUE DE LA LITTERATURE
I-CONSIDERATION EPIDEMIOLOGIQUE
I-1-La prévalence des troubles bipolaires
I-2-Incidence
I-2-1Concequences familiales et professionnelles
I-2-1-1-Retentissement familial
I-2-1-2-Retentissement professionnel
I-2-2-Augmentation du risque d’acte médico-légal
I-3-Facteurs étiologiques
I-3-1-Facteurs génétiques
I-3-1-1-Les études familiales
I-3-1-2-Etude de biologie moléculaire
I-3-2-Facteurs environnementaux
I-3-3-Les facteurs age et sexe
I-3-4-La Biotypologie
II-CONSIDERATION CLINIQUE DE L’ACCES MANIAQUE
II-1-La phase du début
II-2-La phase d’état
II-3-Les formes cliniques
III-CONSIDERATION DIAGNOSTIQUE
III-1-Diagnostic positif
III-1-1-Presentation
III-1-2-Trouble de l’humeur et de la vie instinctuelle
III-1-3-Trouble d’idéation
III-1-4-Trouble de l’activité
III-1-5-Trouble somatique
III-2-Diagnostics différentiels
IV-CONSIDERATION THERAPEUTIQUE
IV-1-Traitement d’attaque
IV-2-Traitement d’entretien
DEUXIEME PARTIE – NOTRE DEVOIR
I-METHODOLOGIE
1-1-La population étudiée
I-1-1-Critères d’inclusion.
I-1-2-Critères d’exclusion.
II-NOS OBSERVATIONS
II-1-OBSERVATION N°1
II-2-OBSERVATION N°2
II-3-OBSERVATION N°3
II-4-OBSERVATION N°4
II-5-OBSERVATION N°5
II-6-OBSERVATION N°6
II-7-OBSEVRATION N°7
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS
I- EPIDEMIOLOGIQUE
I-1-Du point de vue prévalence
I-2-Du point de vue étiopathogénique
I-3-Du point de vu facteurs favorisants
I-3-1-Facteur age et sexe
I-3-2-Selon la Biotypologie
I-4-Facteurs environnementaux, socioculturels, et économiques
II- CLINIQUE
II-1-Phase de début
II-2-Phase d’état
III- DIAGNOSIC
III-1-Diagnostic positif
III-1-1-Présentation et Biotypologie
III-1-2-Trouble de l’humeur
III-1-3-Trouble d’idéation
III-1-3-Trouble de l’activité
III-1-4-Trouble somatique
III-2-Diagnostics différentiels
IV-THERAPEUTIQUE
SUGGESTIONS
CONLUSION

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