Valorisation et exploitation des ressources naturelles

La superficie forestière régresse plus vite que l’homme pense à sa restitution. Celles qui font partie des aires protégées subsistent tant bien que mal. Mais faut-il constater d’une part que les actions de conservation des certaines parties restent un problème non négligeable entre les techniciens gestionnaires et les paysans riverains, d’autant plus que les actions anthropiques pour faire face à la pauvreté ne font qu’empirer la détérioration de la forêt, d’année en année, voir de jour en jour. Par la suite, l’écosystème est très menacé.

D’autre part, selon les données scientifiques, les forêts présentent des opportunités réelles en matière de protection de la biodiversité. Si nous ne parlerons que les forêts littorales, comme les mangroves, elles peuvent atténuer l’érosion marine, protéger les habitants de la côte contre les cyclones, les fortes tempêtes et les inondations. Elles sont reconnues également comme un des éléments essentiels des écosystèmes côtiers et marins. Au-delà de leur intérêt économique par la pêche, elles abritent également des espèces qui ont besoin d’être conservées à cause des menaces et risques. Quant aux formations forestières terrestres, elles équilibrent à la fois l’écosystème floristique et faunistique ainsi que atmosphérique face au changement climatique que se vit notre planète à l’ère actuelle.

Concept de développement intégré et durable

Le développement intégré et durable correspond à un idéal de changement autour duquel la population se rassemble, prend en main et conduit leur destin vers la réalisation d’un monde meilleur. Le développement intégré et durable reconnaît plusieurs nécessités : l’implication de la population à tous les niveaux de décision (politique, économique, sociale et environnementale) ; l’adhésion de la population pour un développement soutenu; la participation active de la population dans la réalisation des objectifs de développent et la collaboration avec d’autres partenaires.

Socio-anthropologie du développement

Développement et ses caractéristiques

Le développement suppose quelques caractéristiques pour que les bénéficiaires soient les premiers avantageux de l’action du développement. Avant d’entamer ces caractéristiques, parlons des impératifs du développement pour éclaircir les idées sur ce concept.

Définition du « développement »
En général, quand on discute sur la question du « développement », on a l’habitude de se référer à la croissance économique. Or, d’une part, comme le souligne ECHAUDEMAISON C. -D., « le développement c’est la transformation des structures démographiques, économiques et sociales, qui, généralement, accompagnent la croissance. On insiste ici sur l’aspect structurel (industrialisation, urbanisation, institutionnalisation, etc.) et qualitatif (transformation des mentalités, des comportements, etc.) de l’évolution à long terme » . Ainsi, dans son appréhension, le développement ne concerne non seulement le progrès économique mais l’amélioration de toutes les conditions de la vie humaine.

D’autre part, dans son approche socio-anthropologique, De SARDAN O. J-P définit le « développement », comme « l’ensemble des processus sociaux induits par des opérations volontaristes de transformation d’un milieu social, entreprise par le biais d’institutions ou d’acteurs extérieurs à ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu » . Dans cet aspect, en parlant du « développement », il y a des développeurs et des développés. D’après De SARDAN O. J-P, « les développeurs sont l’ensemble de la configuration développementiste, c’est-à-dire l’univers largement cosmopolite d’experts, de bureaucrates, de responsables d’ONG, de chercheurs, de techniciens, de chefs de projets, d’agents de terrain, qui vivent en quelque sorte du développement des autres, et mobilisent ou gèrent à cet effet des ressources matérielles et symboliques considérables » . Ainsi, pour lui, le développement demande effectivement la collaboration entre les différents acteurs concernés en utilisant toutes les ressources disponibles matérielles (financière, ressources naturelles.. .) ou immatérielles (savoirs, savoir-faire, us et coutumes…). Nous prenons un exemple du développement sur le plan environnemental, la relation entre les agents du terrain qui partageront à la population locale leurs capacités et leurs connaissances, et cette dernière accepte de ne pratiquer plus ses habitudes qui contrarient aux instructions données par ces agents.

En tout, le développement fait intervenir de multiples acteurs sociaux, du côté des « groupes cibles » comme du côté des institutions de développement. Par ailleurs, le développement exige l’interaction, la négociation entre les développeurs et la population de base, ainsi, il ne faut pas mettre à côté les rapports de forces afin de trouver les effets « réels » des actions de développement sur les milieux qu’on entend modifier. D’où quelques caractéristiques nécessaires pour la mise en place d’un vrai développement :

Développement et contexte local

Chaque terrain, chaque localité a ses spécificités. Ainsi, chaque opération de développement exige-t-elle une analyse spécifique relative au contexte local. Il existe donc certaines contraintes à respecter, en l’occurrence les conditions écologiques ; les logiques sociales comme les réseaux d’entraide familiale ; les logiques symboliques comme les pratiques coutumières, et les modes de reconnaissances sociales fondés sur la redistribution, par exemple, la répartition de richesse entre ainé/cadet, fils/fille ; les rapports de forces sur le partage du pouvoir entre le pouvoir traditionnel (la place des ainés)et le pouvoir étatique (chef quartier, maire…) ; et la remise en cause de la dialectique autochtone/allochtone ; etc. Comme CICOUREL A. a souligné en matière d’investigation, il est intéressant de faire l’imbrication des contextes dans les activités sociales, à travers la prise en compte notamment des dimensions interactionnelles, cognitives, linguistiques et institutionnelles pour assurer la validité contextuelles .

Tout cela implique qu’en matière de développement, nous ne pouvons pas faire des généralisations hâtives. Cependant, il est probable que nous pourrions recourir à des analyses comparatives au cas où certaines caractéristiques de tels ou tels lieux soient similaires par exemple, les conditions écologiques.

Développement et multiculturalisme

Comme nous avons évoqué précédemment que selon le regard socio-anthropologique du développement d’Olivier de Sardan, le développement exige l’interaction entre les différents acteurs (développeurs et développés), il y a donc la présence d’un côté une culture cosmopolite, internationale de la part des développeurs (les experts internationales, les techniciens ou les agents de terrain,…) et de l’autre côté une grande variété de culture locale (entre l’autochtone et l’immigrant). D’où, l’existence de la confrontation entre culture qui engendre une dimension multiculturelle des processus de développement.

Développement et transversalité

La transversalité, c’est la prise en compte de toutes les dimensions de la réalité vécue par les acteurs. A titre d’exemple, si le projet de développement concerne le domaine environnemental, la méthode transversale prend comme objet l’interaction des agents et populations locales. Elle analysera les comportements, les représentations des uns et celles des autres.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : ANCRAGE THEORIQUE DE LA THEMATIQUE ET ETAT DES LIEUX DU VILLAGE DE MANGILY
CHAPITRE I : ESSAI DE CONCEPTUALISATION DE LA PROBLEMATIQUE AUTOUR DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU TERRAIN ET DE L’OBJET DE RECHERCHE
DEUXIEME PARTIE : REALITES VECUES PAR LA POPULATION LOCALE EN MATIERE D’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE III : MODE DE FAIRE-VALOIR DES RESSOURCES NATURELLES EN RAPPORT AVEC LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DES VILLAGEOIS
CHAPITRE IV :ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES ET GENERATRICES DE REVENU DES MENAGES A MANGILY
CHAPITRE V : ANALYSE DES PROBLEMATIQUES AUTOUR DE LA REALITE SOCIOECONOMIQUE PAR RAPPORT A L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES
TROISIEME PARTIE : APPROCHES PROSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE VI : CRITIQUES CONSTRUCTIVES ET DISCUSSIONS EXTERNES
CHAPITRE VII : DECENTRALISATION ET PARTICIPATION EFFECTIVES DES ACTEURS EN VUE DE LA MISE EN PLACE DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES
CONSCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTES DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES

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