Vers une demande d’électricité plus importante et plus volatile

Un réseau électrique est le fruit de l’interaction entre des acteurs variés

Plusieurs grands types d’acteurs sont amenés à interagir au sein d’un réseau électrique. Les producteurs assurent la génération de courant électrique grâce à des centrales de production d’électricité. Lorsque ces centrales sont de type nucléaire ou thermique à énergies fossiles (fioul, charbon, gaz), elles constituent des sources d’énergie non renouvelables, dans le sens où la consommation de ces énergies est plus rapide que leur renouvellement naturel. A contrario, lorsque ces centrales sont de type hydro-électrique, solaire, éolienne, ou encore fondées sur la biomasse, ces sources d’énergie sont considérées comme renouvelables. L’activité de production d’électricité est ouverte à la concurrence en Union Européenne. En France, l’acteur historique et détenteur de la majeure partie des moyens de production est Électricité de France (EDF). D’autres producteurs lui font concurrence, parmi lesquels POWEO, Direct Energie ou encore Gaz de France. Enfin, de nouvelles catégories de producteurs sont récemment apparues à l’occasion de la mise en place des politiques d’encouragement et de soutien aux énergies renouvelables.
Le transport sur de longues distances de grandes quantités d’électricité sur les lignes à haute et très haute tension 6 est assuré par le gestionnaire du réseau de transport. Celui-ci est responsable de l’équilibre général du réseau, c’est-à-dire l’équilibre à tout instant entre l’offre et la demande d’électricité. En France, la responsablité de cette activité (considérée comme un monopole naturel) incombre à Réseau de Transport d’Electricité (RTE).
Le raccordement et la distribution au quotidien du courant électrique auprès de l’ensemble des consommateurs sont assurés par le gestionnaire du réseau de distribution. En France, cette activité, également considérée comme un monopole naturel, est la responsabilité d’Electricité Réseau Distribution France (ERDF).
Les fournisseurs sont les entreprises responsables de la commercialisation et de la facturation de l’électricité auprès des consommateurs. Dans cette activité ouverte à la concurrence en France et en Union Européenne, nous retrouvons EDF, POWEO, Direct Energie et Gaz de France. Au bout de la chaine, les consommateurs d’électricité peuvent être de nature très différente, depuis les très gros consommateurs industriels jusqu’aux clients résidentiels, en passant par les consommateurs du secteur tertiaire. L’ensemble de ces acteurs doit collaborer pour assurer la fourniture à tout instant d’une électricité de bonne qualité. Une entité est chargée de jouer le rôle de régulateur du marché de l’électricité et de veiller à son bon fonctionnement. En France, il s’agit de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), autorité administrative indépendante également en charge du marché du gaz.

Le réseau électrique français en chiffres 

En 2009, le réseau électrique français a produit 518,8 TWh, l’origine de cette production étant répartie de la façon suivante :
• 390 TWh de production nucléaire (75,2%) • 54,8 TWh de production thermique à combustible fossile (10,6%) • 61,8 TWh de production hydroélectrique (11,9%) • 7,8 TWh de production éolienne (1,5%) • 4,4 TWh de production issue d’autres énergies renouvelables (0,8%)
Dans cette même année, les consommateurs français ont consommé 486 TWh. La France a exporté 68,2 TWh d’électricité auprès des pays transfrontaliers, mais a aussi importé ponctuellement de l’électricité (57 journées d’importation contractuelle nette pour un total de 43,5 TWh) afin de répondre à ses besoins de pointe. Le solde de la France en 2009 est donc exportateur net (24,7 TWh), mais les quantités d’électricité exportées diminuent chaque année (48 TWh en 2008 et 57 TWh en 2007). Le réseau électrique français possède donc des capacités de base qui lui permettent d’être exportateur. Mais ces capacités sont limitées en pointe, ce qui oblige à importer de l’électricité de façon ponctuelle pour assurer l’équilibre entre production et consommation. La puissance installée en France, c’est-à-dire la capacité de production théorique maximale à un instant donné, est d’environ 116 GW. Pour autant, la disponibilité de cette capacité de production n’est pas égale à 100% : les pannes, les opérations de maintenance et d’entretien, les rénovations, l’absence de vent ou d’ensoleillement pour les énergies renouvelables font que la puissance installée réellement disponible à un instant donné est largement inférieure. La consommation à la pointe a dépassé trois maxima historiques les 5, 6 et 7 janvier 2009. Un maximum a été enregistré le 15 décembre 2010 à 19 heures avec une demande de 96,710 GW. Le réseau électrique français est constitué de plus d’1,3 million de kilomètres de câbles. Le réseau de transport (haute et très haute tension) représente environ 100.000 km et celui de distribution environ 1,2 million de km.

Vers une demande d’électricité plus importante et plus volatile

Après une longue période de hausse régulière, la consommation totale d’électricité en France a baissé de 1,6% en 2009. En cause, la crise économique et la moindre activité des industries (consommation en baisse de 8,6% pour la grande industrie et de 3% pour les PME-PMI). Néanmoins, la baisse s’est atténuée en fin d’année et la consommation des ménages et des activités tertiaires a augmenté de 2% 8. Les prévisions anticipent une augmentation tendancielle de la consommation d’électricité en France. A l’échelle mondiale, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) prévoit un doublement de la demande d’électricité d’ici 2020. En Europe, la consommation électrique devrait augmenter de 40% entre 2003 et 2030.

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