Vulnérabilité et adaptation à la variabilité climatique des populations rurales

Vulnérabilité et adaptation à la variabilité climatique
des populations rurales

 Caractéristiques des communautés rurales étudiées 

Communauté rurale de Gade Escale La communauté rurale (CR) de Gade Escale est située dans l’arrondissement de Ndindy et dans le département de Diourbel. Elle est limitée par la région de Thiès au nord, la communauté rurale de Keur Ngalgou au sud et sud-est, la communauté rurale de Ndindy à l’est, et les communautés rurales de Dinguiraye et de Gawane, respectivement à l’ouest et sud-ouest. La CR de Gade Escale couvre une superficie globale de 130 km², soit 21,06% de la superficie totale de l’arrondissement qui est de 617 km². Il est relevé, en 2002, 533 concessions et 767 ménages (PLD GE, 2006). La population totale de la communauté rurale est de 7708 habitants soit une densité de 59 hts/km², selon les résultats du recensement de 2002. La CR se caractérise aussi et toujours par une nette domination des Wolofs de 94%, les Sérères représentent 4%, tandis que les Peulhs 1% . les autres ethnies y compris les maures représentent 1% (PLD GE, 2006). Quant au taux d’accroissement, il est de -1,69% pour la CR contre 0,01% pour tout l’arrondissement (PLD GE, 2006). Ce taux d’accroissement négatif de la population de la CR s’explique par la dégradation du cadre et du niveau de vie. La pauvreté y a élu domicile. Ce qui entraîne un déplacement important de populations vers la région de Thiès mais aussi et surtout vers l’agglomération religieuse de Touba. Des villages entiers sont entrain de se vider de leurs habitants (PLD GE, 2006). La population est inégalement répartie dans la CR qui s’explique en partie par la concentration des infrastructures socio-économiques (hydraulique, santé, éducation, etc.).

Caractéristiques de la communauté rurale de Dinguiraye

La communauté rurale de Dinguiraye est située dans l’arrondissement de Baba Garage, Département de Bambey, région de Diourbel. Elle est limitée au nord par la communauté rurale de Mérina Dakhar, au sud par l’arrondissement de Niandy, à l’est par la communauté rurale de Pékès, à l’Ouest par la communauté rurale de Baba Garage. La communauté rurale est constituée de 40 villages officiels répartis en quatre zones. La superficie totale de la CR est estimée à 101,6 km² (PLD D, 2010). La population de la CR est estimée à 11722 habitants soit une densité de 115 hts/ km². La composition ethnique de la population est assez homogène. Elle est composée de 98% de Wolofs et de 2% divers ethnies (Sérères, Peulhs, Maures et Toucouleurs). 

Sites de l’étude V

Site de Thiaytou L’espace Sylvo-pastoral Inter-Villageois (ESPIV) de Thiaytou Niandé2 (figure2) couvre une superficie de 417, 23 ha. Elle est la plus étendue des sites de l’étude du projet RLS/GEPIV. Cet ESPIV correspond à d’anciens champs laissés en jachère durant vingt ans du fait de l’exode rural. Il est partagé par sept villages qui sont les villages de Gram, Nialigué Fall et de Mbayé, N’ Guer, Kanar Lo et de Karé. Dans cet espace, on note la présence de certains points d’eau constitués essentiellement de mares. Cet espace est aussi traversé par un parcours du bétail (Thior, 2008).République du Sénégal ———- Ministère de l’Agriculture ………. Institut Sénégalais de Recherches Agricoles ………. Centre National de Recherches Forestières ………. Systéme de coordonnées: Projection : UTM Ellipsoide: WGS 84 Datum: WGS 84 Zone 28 % Bornes réelles Pistes sablonneuses Zone à forte densité ( 70,21ha ) Zone à densité moyenne ( 147,71ha ) Zone à faible densité ( 152,39ha ) Zone nue ( 23,66ha ) Mares Zone d’habitations Zone dégradée ( 23,29ha ) Conception et réalisation: Bureau cartographie de la Direction des Eaux et forêts Source: Données de terrain collectées au GPS et images satellitaires Landsat 2007 Edition : Janvier 2009 OCCUPATION DU SOL DE LA ZONE SYLVOPASTORALE DE THIAYTOU Superficie : 417,26ha Projet de Renforcement des Stratégies Locales de Gestion des Zones Sylvo Pastorales Inter Villageoises dans le Bassin Arachidier 1000 0 1000M 1:25000 N Plan de situation 1: 15000000 Figure 2: Carte représentant la mise en défens de la zone de Thiaytou Source : ISRA 2010 2 En langue locale signifie l’abondance de l’eau. Selon la population, il y avait beaucoup de marres dans la forêt. 20 V.2.3.2- Site de Keur Matar Dieng L’ESPIV de Keur Matar Dieng DIATT-BI3 (figure 3) couvre une superficie de 41,94 km². Il est partagé par quatre villages qui sont les villages de Boyé, Ndogal Santhie et son hameau Ngoméne et Kocy Ndiaguene avec ces deux hameaux (Touré Ndogal et Thiambéne). Cet espace renferme cinq mares dont deux grandes et trois de petites tailles. Chaque village dispose d’une allée pour faire paître son bétail dans la forêt, ce qui fait qu’il n’existe pas de parcours pour ce dernier (Thior, 2008). Carte de la zone de Keur Mater Dieng 1656000 1656000 1655000 1655000 1654000 1654000 1653000 1653000 1652000 1652000 366000 366000 365000 365000 364000 364000 363000 363000 362000 362000 361000 361000 360000 360000 % % % % % % % %% % % % % % % % % % % % Coki Coki Ngoméne Boyén Boyéne Kr Matar Coki Kr Matar Ndogal Santhie N Systéme de coordonnées: Projection : UTM Ellipsoide: WGS 84 Datum: WGS 84 Zone 28 République du Sénégal ———- Ministère de l’Agriculture ………. Institut Sénégalais de Recherches Agricoles ………. Centre National de Recherches Forestières ………. Projet de Renforcement des Stratégies Locales de Gestion des Zones Sylvo Pastorales Inter Villageoises dans le Bassin Arachidier OCCUPATION DU SOL DE LA ZONE SYLVOPASTORALE DE keur matar Superficie : 41,94ha Conception et réalisation: Bureau cartographie de la Direction des Eaux et forêts Source: Données de terrain collectées au GPS et images satellitaires Landsat 2007 Edition : Janvier 2009 Zone nue ( 3,52ha ) Zone à faible densité ( 22,97ha ) % Bornes Zone à densité moyenne ( 15,45ha ) Pistes Zone d’habitations Plan de situation N Plan de situation 1:12500000 Figure 3 : Carte représentant la mise en défens de la zone de Keur Matar Dieng Source: ISRA 2010 3 En langue locale signifie là où on attache le bétail. Selon la population la forêt était dense et le fourrage était abondant. 

Cadre biophysique

Cette partie présente les facteurs biotiques et les facteurs abiotiques constituant l’environnement de la région et leur interaction. Au cours de cette étude on va mettre l’accent sur l’évolution des différents éléments de ce cadre et leur impact sur la vulnérabilité des individus. 

Climat

Le climat de la région de Diourbel est de type soudano-sahélien à prédominance sahélienne. Il est chaud et sec, avec une saison des pluies assez courtes de 3 à 4 mois et une longue saison sèche pouvant aller d’octobre à juin. La région est soumise huit mois sur douze à l’harmattan. La région de Diourbel est comprise entre les isohyètes 400 et 500 mm. Les précipitations sont irrégulières et mal réparties dans le temps et dans l’espace. Les températures de la région varient entre 20,3 C° pour les minimales et 36,2 C° pour les températures maximales. L’ensemble des éléments du climat de la région et leurs variabilités vont être développés et étudiés dans le chapitre suivant. V.3.2- Relief et topographie La région de Diourbel est caractérisée par un relief plat parcouru par de rares dénivelées, atteignant rarement des pentes de 2%. Il n’y a aucune formation rocheuse ou dunaire dans la zone d’étude, cependant il y a des ondulations localisées dues aux déplacements éoliens des sables. Les seules dépressions d’envergure sont représentées par les vallées de Sine et de CarCar. Ces dépressions permettent de recueillir les écoulements superficiels dans leurs rayons d’action (FIDA 1988).

Pédologie

Au Sénégal, la formation des différents types de sol a été fortement influencée par l’évolution climatique du pays et son histoire géomorphologique. On distingue deux formations Charreau et al., (1965) une formation éolienne constituée de dunes de l’intérieure au modèle très atténué à légèrement ondulé et une formation sur dépôts alluviaux localisée principalement dans les vallées mortes (Sine et Car-Car). La typologie des sols se présente sous trois aspects énumérés cidessous. · Des sols Dior, ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés. Dior signifie «étendue de sable» en wolof. Ils sont pauvres en matière organique à cause de la forte minéralisation. Les sols Dior représentent environ 80% des terres de la région. On les rencontre majoritairement sur l’ancien erg du Cayor et dans quelques plaines. Ces sols se caractérisent par une texture sableuse comprenant plus de 95 % de sables totaux. 22 Leur teneur en carbone est très faible (0.20 % moyenne) de même que leur teneur en azote total (0.15 % en moyenne) et en bases échangeables (0.7 méq/100g pour Ca, 0.04 pour K et 0.5 pour Mg). Leur structure instable leur vaut une grande fragilité et une capacité de rétention de l’eau très faible. Les sols Dior sont à vocation arachidière par excellence associée à la culture de niébé et de mil. · Des sols bruns hydro morphes ou sols Deck couvrent environ 15% des sols de la région. Ils sont formés sur des dépressions inter-dunaires. La présence d’un horizon imperméable en profondeur (marnes) accuse les phénomènes d’hydromorphie, ce qui provoque parfois l’apparition d’un véritable horizon de concrétions de fer et de manganèse (Maignien, 1965). Les sols Deck peu évolués constituent une transition entre ferrugineux et vertisols (Pieri, 1989). Ces sols sont caractérisés par une texture fine qui les rend plus compacts et plus imperméables, dans la zone de Bambey. A cause la présence d’une teneur estimable en chaux échangeables et de la matière organique, ces sols sont chimiquement moins démunis que les sols Dior. · Des sols appelés « deck-dior » sont assez sablonneux. Ils représentent seulement 5% des terres de la région. Les paysans sont extrêmement sensibles aux différences de structure des sols dek et ils les classent en sous-types qui répondent à leur inégale teneur en argile et aux possibilités agricoles qui en découlent (Pélissier, 1966).

Hydrogéologie

La région de Diourbel ne dispose d’aucun cours d’eau permanent. Dans la zone d’étude, l’essentiel du potentiel hydraulique est constitué par les réserves en eaux souterraines, notamment au niveau des deux vallées fossiles du Sine et du Car-Car. On note ainsi sur le plan hydrogéologique la présence d’alluvions fluviales de vallées (Diourbel-Ndoulo et nord BabaGarage) et l’existence de dépôts lacustres dans la vallée du Sine (plus au sud de la région de Diourbel) (FIDA, 1988). Les principales ressources en eau sont essentiellement formées par les nappes aquifères suivantes :  le Maestrichtien qui se présente sous forme de sables argileux ; cette nappe se caractérise par des concentrations excessives de fluor (6 à 8 mg /l) (CSE, 2005).  Le Paléocène qui est constitué de calcaires gris avec alternance de calcaires marneux et marno-calcaires.  L’Eocène-lutétien inferieur formé de marnes, de calcaires et des niveaux phosphatés se situe au sud de Bambey. L’éocène-lutétien moyen et supérieur correspond aux calcaires à nummulites de marnes et de phosphates, localisée au sud-ouest de Baba-Garage.  Les nappes tertiaires-oligomiocènes sont des nappes fossiles à potentiel moyen et variable. Ces nappes sont parfois réalimentées par les précipitations.  Le continental terminal, les oligo-miocènes et les socles cristallins sont à potentiel très variable. Les eaux souterraines constituent la seule source d’approvisionnement des populations et du cheptel. Cependant, les facteurs limitant pour leur exploitation demeurent la profondeur et la qualité chimique (valeur du résidu sec).

Végétation, flore et faune

La région de Diourbel ne dispose pas de forêts classées mais on y rencontre des parcs arborés à Acacia albida (Kadd en wolof, Sass en sérer). Cet arbre est incontestablement dominant dans la zone; viennent ensuite les baobabs (Andansonia digitata), les rôniers (Borassus aethiopicum), s’y ajoutent diverses essences fruitières et fourragères (Parinari macrophylla, Parkia biglobosa, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana,…). D’autres espèces buissonnantes végètent dans les champs de jachères surtout: Combretum sp., Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis (FIDA, 1988). D’après une étude sur la richesse floristique du Sénégal réalisée en 1988, la région de Diourbel est la circonscription administrative qui compte la plus faible diversité biologique au Sénégal, soit 580 espèces végétales (Gueye, 2003). La forte dégradation des formations végétales dans la région a engendré une destruction de l’habitat naturel et des refuges de la faune sauvage. C’est ainsi que les ressources animales se résument essentiellement au cheptel domestique. Les rares ressources fauniques ne concernent que quelques petits mammifères, des oiseaux granivores et quelques reptiles comme le boa qui apparaît pendant l’hivernage. D’ailleurs la chasse est fermée dans cette région pour favoriser le retour de la faune (Sadio et al 2000). 

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : Justification et cadre de l’étude
I- Problématique
II-Objectifs
III-Définitions des concepts
IV-Outils et Méthode
V- Présentation de la zone d’étude
VI- L’occupation du sol et l’évolution des formations forestières dans la région de Diourbel
Chapitre II : Facteurs de vulnérabilité et d’adaptation des populations à la variabilité climatique
I-Caractérisation de la variabilité climatique dans la région de Diourbel
II-Perception de la variabilité climatique par les populations
III- Vulnérabilité des populations à la variabilité climatique
IV-Facteurs secondaires aggravants la vulnérabilité des populations
V- Stratégies d’adaptation des populations
VI- Place de la mise en défens des ESPIV dans l’adaptation
Discussion
Conclusion générale et perspectives

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