PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE ET MYCOLOGIQUE DES ONYCHOMYCOSES DIAGNOSTIQUÉES

PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE ET MYCOLOGIQUE
DES ONYCHOMYCOSES DIAGNOSTIQUÉES

Les moisissures à Scytalidium

Classification Les Scytalidium isolés dans les onychomycoses sont : Neoscytalidium dimidiatum et Scytalidium hyalinum. Les Scytalidium produisent des arthroconidies (spores fongiques asexuées formées à partir de la fragmentation des filaments mycéliens) et/ou des pycnides (fructifications asexuées de forme arrondie produisant des conidies). Nattrassia mangiferae (anciennement Hendersonula toruloïdea) était le nom donné lorsque des pycnides étaient formées et Scytalidium dimidiatum désignait les formes produisant des arthroconidies. Neoscytalidium dimidiatum remplace les anciennes dénominations pour inclure ces deux synamorphes (les formes de reproduction asexuée présentant plusieurs types de conidies). Cependant, la nomenclature de ce pathogène reste encore controversée. Scytalidium hyalinum serait un variant blanc de Neoscytalidium dimidiatum dépourvu de mélanine dont l’habitat précis est encore méconnu. S. hyalinum n’a jamais été isolé de l’environnement et il est rencontré exclusivement chez l’homme. 

Morphologie

Les moisissures sont des champignons caractérisés par la formation de spores de reproduction sexuée appelées zygospores et par un thalle végétatif exempt de cloisons excepté lorsqu’il s’agit d’en délimiter des parties endommagées ou des structures de reproduction. II.1.3.3. Répartition géographique (3, 4, 9, 10,12) Scytalidium spp. est une moisissure responsable d’onychomycoses en Afrique, aux Amériques, en Europe et en Asie. Les espèces de Scytalidium étant isolées des plantes et arbres en milieu tropical ou subtropical. 

Autres moisissures

L’imputabilité des autres moisissures saprophytes de l’environnement, est souvent difficile à déterminer du fait de leur facilité de pousse sur les milieux de culture. Contaminant de culture ou pathogène réel, ce sont l’examen direct du prélèvement, la culture et éventuellement un examen histologique qui confirmeront ce rôle pathogène. Un second prélèvement et une deuxième culture sont toujours réalisés si une moisissure est isolée. L’observation de filaments perforants sur les lames d’histologie est aussi un bon indicateur de la pathogénicité des moisissures. Les moisissures cosmopolites les plus couramment isolées dans les onychomycoses sont : Scopulariopsis spp., Aspergillus spp. et Fusarium spp. Plus rarement, des moisissures comme Paecilomyces spp., Acremonium spp., Scedosporium spp., Alternaria spp et Cephalosporium spp. 

Mode de contamination

Les dermatophytes 

Les réservoirs de ces dermatophytes sont humains, animaux et telluriques. La contamination se fait donc par contact interhumain direct ou indirectement en présence de kératine contaminée sur les sols (piscines, tapis de sport ou plages), au contact d’un animal (animal domestique ou d’élevage) ou par contact avec de la terre. Une onychomycose à dermatophyte peut aussi être le résultat d’une auto-contamination à partir d’un autre foyer mycosique, tel qu’un intertrigo digito-plantaire.

Les levures à Candida

La contamination se fait par contact fréquemment lors des taches ménagères avec l’humidité des mains et les microtraumatismes (lors des manucures).

Les moisissures à Scytalidium 

La contamination se fait via le sol favorisée par la marche pieds nus. Les onychomycoses à Scytalidium sont rares dans les pays tempérés mais leur incidence augmente à cause de l’immigration et le tourisme. La plupart des cas répertoriés dans les pays tempérés proviennent d’immigrés ou de personnes ayant séjourné en zone d’endémie.

Facteurs favorisants 

Facteurs génétiques. Il pourrait y avoir une prédisposition familiale à développer une onychomycose distale à T. rubrum. La transmission pourrait être de type autosomique dominant [91] :  les troubles microcirculatoires. L’examen systématique de patients estime le risque relatif de développer une onychomycose augmente en cas d’artérite [42,58].  le rôle favorisant du diabète dans la survenue d’une onychomycose est controversé. Certains auteurs ont objectivé un accroissement de la prévalence des mycoses unguéales lors du diabète et la fréquence pouvait atteindre les 20 % 

Facteurs d’environnement 

Traumatismes répétés Ils sont dus au port de chaussures trop étroites, par la pratique de certains sports de combat ou du football. Ils sont d’autant plus fréquents, qu’il y a des déformations constitutionnelles ou acquises du pied telles qu’un hallus valgus. Pour les mains le port d’ongles artificiels apparaît aussi comme un facteur de risque . Port de chaussures fermées Plusieurs arguments indirects font penser que le port quotidien de chaussures fermées favorise l’apparition d’onychomycoses  Professions à risque Il s’agit des militaires et des mineurs de fond en raison du port prolongé de chaussures fermées et de la fréquentation des douches communes  Les sols sont souvent le siège d’une contamination fongique [2,19] Les tapis des mosquées sont ainsi fréquemment infestés par les dermatophytes. Paradoxalement, les espèces isolées dans ces mosquées diffèrent de celles qui ont pu être cultivées à partir de prélèvements cutanés et unguéaux des fidèles [73].  Des arguments en faveur d’une transmission intra familiale ont pu être mis en évidence dans plusieurs séries [38, 62,91]. III. Physiopathologie III.1. Onychomycoses à dermatophytes L’onychomycose à dermatophytes débute généralement par une atteinte sous unguéale distale ou distolatérale. Le dermatophyte attaque l’ongle à partir du bord libre ou des bords distolatéraux au niveau de l’hyponychium et progresse vers la matrice provoquant une décoloration de l’ongle (brun-jaunâtre), une hyperkératose sous unguéale (épaississement de l’ongle) et un décollement de l’ongle de son lit (une onycholyse) [39,89]. D’autres modes d’invasion de l’ongle sont aussi possible : une leuconychie superficielle ou plus rarement profonde ou encore une onychomycose proximale sous-unguéale (Figure 1). Une leuconychie superficielle se manifeste par une ou plusieurs tâches blanches sur la surface de la tablette secondairement à la pénétration des dermatophytes. 12 Ces zones de tâches s’effritent par grattage avec une curette. Ces leuconychies superficielles peuvent être favorisées par des traumatismes sur l’ongle ou par des chevauchements d’orteils [39]. Elles sont généralement souvent associées à T. mentagrophytes [1,72]. Ce fait s’expliquerait par la plus haute osmotolérance de ce champignon lui permettant ainsi d’envahir la surface de l’ongle qui est une partie relativement plus sèche [1]. Dans une leuconychie profonde, l’atteinte est située au niveau du lit de l’ongle et elle est visible au travers de la tablette unguéale. Les leuconychies profondes sont plus fréquemment rencontrées chez les immunodéprimés [39].Une onychomycose proximale sous-unguéale à dermatophytes débute au bord proximal et s’étend ensuite à la tablette unguéale. Ce mode d’invasion est fréquemment rencontré chez les patients atteints d’une immunodépression [88]. L’onychomycose à dermatophyte peut aussi s’aggraver dans de rares cas et évoluer vers une dystrophie unguéale totale (la tablette entière devient friable et s’effrite progressivement)

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. Définition
II. Epidémiologie
II.1. Agents pathogènes
II.1.1. Les dermatophytes
II.1.1.1. Classification
II.1.1.2. Morphologi
II.1.1.3. Répartition géographique
II.1.2. Les levures à Candida
II.1.2.1. Classification
II.1.2.2. Morphologie
II.1.2.3. Répartition géographique
II.1.3. Les moisissures à Scytalidium
II.1.3.1. Classification
II.1.3.2. Morphologie
II.1.3.3. Répartition géographique
II.1.4. Autres moisissures
II.2. Mode de contamination
II.2.1. Les dermatophytes
II.2.2. Les levures à Candida
II.2.3. Les moisissures à Scytalidium
II.3. Facteurs favorisants
II.3.1. Facteurs génétiques
II.3.2. Facteurs d’environnement
III. Physiopathologie
III.1. Onychomycoses à dermatophytes
III.2. Onychomycoses à Candida
III.3. Onychomycoses à Scytalidium
IV. Clinique
IV.1. Onychomycose sous unguéale disto-latérale
IV.2. Onychomycose proximale sous unguéale
IV.3. Onychomycose superficielle blanche
IV.4. Onychdystrophie totale
IV.5. Onychomycose endonychiale
IV.6. Particularité clinique : les onychomycoses candidosiques
V. Diagnostic mycologique
V.1. Prélèvement
V.2. Examen direct
V.3. Culture
V.4. Identification
V.4.1. L’examen direct
V.4.2. Caractères culturaux selon les pathogènes
V.5. Diagnostic moléculaire
VI. Traitement des onychomycoses
VI.1. Atteintes à Candida spp.
VI.2. Atteintes à dermatophytes
VI.3. Atteintes des moisissures
VII. Prévention
DEUXIEME PARTIE
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Cadre et population d’étude
I.1.1. Cadre d’étude
I.1.2. Population d’étude
I.2. Matériel
I.3. Méthodes
I.3.1. Prélèvements
I.3.1.1. Interrogatoire du patient
I.3.1.2. L’examen de la lésion et la recherche d’autres lésions
I.3.1.3. Prélèvement proprement dit
I.3.2. Examen direct
I.3.3. Culture
I.3.3.1. Examen macroscopique
I.3.3.2. Examen microscopique
I.4. Identification
I.5. Analyse statistique
II. RESULTATS
II.1. Données sociodémographiques de la population d’étude
II.1.1. Répartition des patients en fonction de l’âge
II.1.2. Répartition des patients en fonction du sexe
II.1.3. Répartition des patients en fonction de l’origine géographique
II.2. Répartition des patients en fonction de la localisation des lésions
II.3. Résultats mycologiques
II.3.1. Les espèces isolées
II.3.2. Répartition des groupes de champignon en fonction de l’âge
II.3.3. Répartition des groupes de champignon en fonction du sexe
II.3.1. Répartition des espèces isolées en fonction de l’origine géographique
II.4. Indices d’infestation
II.4.1. Indice d’infestation globale
II.4.2. Indice d’infestation en fonction de l’âge
II.4.3. Indice d’infestation en fonction du sexe
II.4.4. Indice d’infestation en fonction de la l’origine géographique
II.4.5. Indice d’infestation en fonction de la localisation des lésions .
DISCUSSION

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