Zonage agro écologique et histoire agraire au Nord Grande-Terre

Zonage agro écologique et histoire agraire au Nord Grande-Terre

Ce zonage agro-écologique du Nord Grande-Terre déjà défini par Lucien-Brun en 2014 a permis de définir les différentes unités paysagères rencontrées dans la zone d’étude afin de faire la relation entre le milieu biophysique et le choix des cultures des agriculteurs. Ce zonage du Nord Grande-Terre s’appuie sur la spécification d’unités agro écologiques au travers : d’observations et d’unités cartographiques des ressources foncières, définies en termes de climat, de géomorphologie et de sols ou du couvert végétal et possédant un éventail spécifique de potentiels et de contraintes pour l’utilisation des terres. écologiques : A l’ouest les plaines littorales, un peu au centre les grands-Fonds Humides, A l’est la partie continentale des Plateaux, la Face Atlantique des Plateaux et les Zones Humides. Pour faciliter la description, ces cinq zones seront réparties en trois grands ensembles : Plaines, Plateaux et Littoral Humide. Située dans la commune de Morne a l’Eau, la plaine de Grippon avec une superficie de 20,45km2 est une zone plane, entourée de reliefs non prononcés (CNRS, 2002). Cette particularité topographique est appelée graben en géologie. Un graben, ou fossé d’effondrement, est une structure géologique qui est délimitée de chaque côté par des failles et qui peut se transcrire dans la morphologie par un fossé, ou bien être comblée par des sédiments et des roches volcaniques (CNRS, 2002). Ce graben, pendant son histoire géologique, a été immergé entraînant ainsi d’importants dépôts marins. Il en résulte aujourd’hui la plaine alluviale connue sous le nom de Plaine de Grippon. Le substrat géologique, les alluvions marines, sont à l’origine des vertisols profonds qu’on y trouve. Ces sols hydromorphes ont une profondeur supérieure à 40 cm et jusqu’à 5 m et représentent une réserve en eau plus grande. En profondeur, l’horizon compact et imperméable explique l’engorgement au niveau des horizons supérieurs du sol. Durant la saison de forte sécheresse, ces sols sont irrigués par des canaux d’irrigation alimentés par le lac de Gaschet ou de l’eau venant directement de Basse-Terre pour les quelques cultures vivrières et de maraichage. Facilement mécanisables, on y retrouve des parcelles de grande taille et majoritairement cultivées en canne (Figure 18). Ses sols sont très demandés en agriculture car ils peuvent être cultivés pendant la saison pluvieuse avec des cultures résistantes comme le taro et la canne et aussi pendant la saison sèche due leur rétention en eau. Mais ces surfaces en terres agricoles tendent à diminuer vue l’anthropisation notamment avec la ville de Morne a l’Eau. Cette plaine est frontalière avec la Zone Humide où sont présentes de nombreuses mangroves succédant à des bosquets d’arbres fruitiers ou non, soit une zone peu ou non cultivée, caractérisée par la présence de bovins au piquet.

Cette partie concerne le Sud et le Sud-Ouest de la commune de Morne a l’Eau. Les Grands- Fonds sont la formation géologique la plus ancienne de Grande-Terre. Étant à l’origine un plateau, ils ont subi une forme d’érosion hydro-chimique des roches calcaires pour aboutir à leur forme actuelle de mosaïque de petites collines. Ces dernières ont des pentes pouvant atteindre 30 à 40% pour la partie centrale des Grands-Fonds. Au fil des années l’affleurement des roches sédimentaires a mis en évidence des falaises couleur ocre où viennent se creuser des ruelles parfois rocailleuses (CNRS, 2002). On y retrouve une mosaïque de sols différents : des ferralsols à l’Est, des vertisols présents dans les régions légèrement vallonnées, des sols squelettiques présents sur les fortes pentes, des sols vertiques à montmorillonites et kaolinites qui se forment aux pieds des collines escarpées (Lucien-Brun, 2014) . Il est à noter que les sols à l’Ouest sont en général plus profonds grâce à une meilleure dissolution du calcaire par l’action de l’eau. La végétation naturelle confond des espèces mésophiles présentes dans les ravines, où règne l’humidité, et des espèces xérophiles présentes sur le haut des collines. Des espèces méso-xérophiles se développent également (Le Fromager, le Galba, le Genipa) (Figure 21). Dans cette zone, les prairies humides ainsi que des mares qui se forment par la rétention d’eau prédominent. Du fait des pentes conséquentes présentes dans la zone et d’un terrain donc vallonné, il n’y a que peu voire pas de terrains cultivés. Les bosquets d’arbres fruitiers laissent la place aux mangroves à proximité du littoral. L’élevage bovin au piquet et quelques caprins à proximité des maisons, peuvent généralement être observés. Également proches des maisons se trouvent de nombreux arbres fruitiers avec notamment des cocotiers, des manguiers et des arbres à pain (Figure 20).

 

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