Actualisation des données sur les primates du Parc National de la Basse Casamance (PNBC) et ses environs (Effoque, Essaoute, Boukitingho, Emaye et Siganar)

Actualisation des données sur les primates du Parc National de la Basse Casamance (PNBC) et ses environs (Effoque, Essaoute, Boukitingho, Emaye et Siganar)

Notre travail s‟est déroulé au Parc National de la Basse Casamance (PNBC) et ses environs. Ce parc est fermé depuis 1993. Cette situation a entrainé un manque de contrôle sur le braconnage et sur l‟exploitation durable des forêts. L‟exploitation non durable de la faune et de la flore peut conduire à la menace sur les espèces de primates. Notre étude a pour objectif de contribuer à la connaissance de la diversité, la dynamique et l‟utilisation de produits provenant des primates par la population riveraine du parc. Pour réaliser ce travail des enquêtes ont été menées auprès des populations locales et des indices tels que la Valeur d‟ Usage (VU), le Facteur de Consensus Informateur (FCI), la Fréquence de Citation (FC) et le Niveau de Fidélité (NF) ont été utilisé pour évaluer la présence et l‟importance des primates. Les résultats de ces enquêtes ont révélés la présence de cinq espèces de primates: Erythrocebus patas, Piliocolobus badius temminckii, Chlorocebus sabaeus, Cercopithecus campbelli, Galago senegalensis. Ces espèces sont citées avec un très large consensus moyen avant et après la fermeture du Parc qui dépasse 80 % dans tous les villages excepté Galago senegalensis. Dans tous les villages les primates ont une très faible VU (moins de 0,04) et sont plus utilisés pour l‟alimentation que pour la culture/croyance et la pharmacopée. Ils sont chassés et tués à base de fusil de chasse (100%), maintenant ils fréquentent plus près des villages (56,17%) que l‟intérieur des villages (14,07%) et sont plus en petit nombre (56,17%) qu‟en grand nombre (14,25%). Certains modes de conservation comme les bois sacrés, les totems sont observés. En définitive les primates sont toujours présents dans le PNBC et la majorité d‟entre eux sont protégés au niveau international. Mots clés: Parc National de la Basse Casamance, Primates, Fréquence de Citation, Valeur d‟Usage, Facteur de Consensus Informateur, Niveau de Fidélité ABSTRACT : Our work took place in the National Park of Lower Casamance (PNBC) and its surroundings. This park has been closed since 1993. This situation has led to a lack of effective control over poaching and sustainable forest management. Unsustainable exploitation of fauna and flora can lead to threats to primate species. The aim of our study is to contribute to the knowledge of the diversity, dynamics and use of primate products by the population living in the park. To carry out this work, surveys were conducted among local populations and indices such as Value of Use, Informative Consensus Factor, Citation Frequency and Loyalty Level were used to assess the presence and importance of primates. The results of these surveys revealed the presence of five primate species: Erythrocebus patas, Piliocolobus badius temminckii, Chlorocebus sabaeus, Cercopithecus campbelli, Galago senegalensis. These species are cited with a very large average consensus (more than 80%) before and after the closure of the Park except Galago senegalensis. In all villages the primates have a very low VU (less than 0.04) and are used more for food than for culture/belief and pharmacopoeia. These species are hunted and killed with shotguns. Currently primates are found closer to the villages (56.17%) than inside the villages (14.07%) and are seen more in small groups (56.17%) than in large groups (14.25%). Certain modes of conservation such as sacred woods and totem poles are observed. In short, primates are still present in the CBNP and its surroundings but they are hunted even though the majority of them are internationally protected. Key words: Lower Casamance National Park, Primates, Citation Frequency,

La protection de l‟environnement est sans doute devenue l‟affaire de tous, mais elle a d‟abord été l‟affaire des quelques-uns à partir des années 1872 (Création du parc de Yellowstone) (Héritier, 2007). Le continent africain abrite une richesse floristique et faunique impressionnantes, allant des espèces individuelles (éléphant, rhinocéros, hippopotame, girafe et gorille) à des habitats endémiques (points chauds). L‟intérêt grandissant accordé à la protection de l‟environnement en général et aux écosystèmes en particulier a amené plusieurs états africains à créer des aires protégées sur leur territoire (UICN, 1994). En effet, le premier parc national créé en Afrique est le parc national de Kruger, date de 1898 et se trouve en Afrique du Sud. Il a été suivi par le parc national d‟Albert créé en 1925 au Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo), sous le règne colonial (UICN, 1999). Au Sénégal, la volonté de la conservation des espèces s‟est traduite par l‟extension aux limites définitives du Parc National du Niokolo-koba (PNNK) en 1969, par la création de plusieurs parcs nationaux dont le parc national de Basse Casamance (PNBC) crée en 1970 par le décret n° 70-319 et aussi par la création de beaucoup de réserves naturelles «www.cbd.int › doc › world › sn-nbsap-powpa-fr» Malgré tous ces efforts consentis, les espaces protégés ont fait l‟objet de multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs, voire des mouvements rebelles et des forces armées (Sournia, 1990). L‟insécurité régnant parfois dans les zones où les parcs sont implantés a conduit à la fermeture du PNBC le 13 janvier 1993 (Rapport PNBC, 2019).Ces conflits conduisent le plus souvent à la surexploitation ou à la dégradation des ressources naturelles. La dégradation ou la surexploitation des ressources naturelles entraînent leur rareté et leur déplétion (Buug et Gates, 2002 ; Languy, 2006). Dans un contexte actuel de croissance démographique rapide, il y a de quoi s‟inquiéter sur la gestion durable des richesses faunistiques et floristique du PNBC. La concentration humaine, doublée de la crise sociopolitique et économique a eu des conséquences sur la faune et la flore ainsi que leurs habitats à travers l‟extraction des ressources naturelles et la dégradation de la faune à travers le braconnage (Hall et al., 1997 ; Mutimanwa, 2001 ; Baker et al., 2003 ; Hart et al., 2007 ; PNUE, 2008 ; International Alert, 2009). Suite à celle-ci et à la destruction des habitats par l‟action humaine, de nombreux primates sont menacés d’extinction et il est donc important que leurs populations soient suivies au fil du temps pour évaluer leur évolution (Plumptre et al., 2013). A cause de la régression rapide des habitats des primates, les espèces, inféodées à la forêt tropicale dense sèche (Casamance) sont en voie d’extinction rapide.

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