ANALYSE DE LA GESTION DE LA FORET CLASSEE DE SANGAKO

ANALYSE DE LA GESTION DE LA FORET CLASSEE DE SANGAKO

La gestion actuelle de la forêt classée de Sangako concerne principalement deux acteurs : le service forestier et la population locale. Il n’y a presque pas d’autres acteurs qui interviennent directement dans la gestion en dehors du PAPIL qui contribue dans l’ouverture des pare-feu. Ce chapitre porte donc sur l’analyse des interventions et actions du service forestier en plus des rapports que la population locale entretienne à travers l’usage et l’application des lois.

Service forestier et Gestion

Étant chargé de la conservation des ressources de la forêt classée, le service forestierapplique un certain nombre de lois définies par le code forestier et des stratégies de la politique forestière. L’analyse de la mission de l’agent est appréciée par rapport à la surveillance des activités menées dans le massif, de ses relations avec la population et de la stratégie adoptée pour assurer une bonne gestion. forêt. À l’époque, les colons mettaient surtout l’accent sur une réglementation particulière de police conservatoire. Cette police forestière est basée aujourd’hui sur le code forestier qui contient des lois qui dictent un certain nombre de comportements à l’égard des ressources de la forêt et qui prévoient des sanctions pour faire respecter ces obligations.

Constituant une valeur très recherchée, les ressources de la forêt sont très convoitées par beaucoup de personnes riveraines ou étrangères à la zone. Ainsi s’il n’existe pas un pouvoir capable de réprimer les appétits de tous genres, il est évident que la ressource disparaisse après une exploitation anarchique ou un usage incontrôlé. La police forestière devient alors une nécessité qui veille sur la conservation des ressources de la forêt. Les populations locales qui vivent autour des forêts sont même conscientes de cette réalité, au point qu’elles réprouvent à maintes reprises l’indulgence des agents chargés du contrôle des ressources envers les délinquants, même si des fois elles même se livrent à des actes contraires à la réglementation établie. Cette répression étant utile, les riverains des formations forestières doivent être en phase avec les autorités responsables de la gestion pour comprendre non seulement les lois établies mais aussi participer à leur application.

Si l’administration coloniale avait réussi à canaliser plus ou moins cette avidité et à faire respecter les périmètres classés, aujourd’hui l’administration forestière se heurte à d’énormes difficultés pour contenir les infractions qui y sont commises. La réglementation établie n’est plus respectée et les prélèvements sont importants. C’est dans ce cadre que nous avons pu remarquer que le service forestier actuel n’a pas les moyens importants de contrôle que nécessite une surveillance efficace des ressources de la forêt classée de Sangako. Cette forêt est sous la responsabilité d’un agent technique des Eaux et Forêts, qui doit contrôler l’Arrondissement contenant quatre forêts classées soit une superficie de 8290 ha. Même si sa base est le village de Toubacouta qui est très proche de la forêt classée de Sangako par rapport aux autres forêts qu’il doit contrôler, sa tâche de limitation des usages et de répression des infractions y est presque impossible. Le problème d’effectif se pose avec l’étendue des superficies à surveiller, et en outre cette brigade de Toubacouta n’est pas occupée en permanence avec des périodes durant lesquelles le poste est vacant. Comme ce fût le cas pendant deux années avant l’arrivée de l’agent actuel. C’est le responsable du sous-secteur de Sokone qui devait garder un œil sur la forêt classée de Sangako alors qu’il avait d’autres forêts à contrôler en plus de cet arrondissement.

Le manque de vigilance de l’agent forestier est aussi notoire. Ses missions de surveillance de se limitent à de rares rondes autour de la forêt sans entrer à l’intérieur pour voir ce qui s’y passe réellement. Il justifie ce fait par ses dotations insuffisantes en carburant. Se contentant ainsi de simples tournées avec sa moto de service, vu ses moyens limités. Les enquêtes menées auprès des populations des villages qui se trouvent à moins de 5 km de la lisière de la forêt ont révélé que 53 % des personnes interrogées pense que l’agent forestier ne peut pas assurer une bonne conservation des ressources. En plus de ce manque d’effectif et de moyens du service forestier, les comités de vigilance qui étaient constituées ne fonctionnent plus avec une insuffisance de leur pouvoir et du fait qu’ils ne maitrisent pas le dénouement des contentieux après l’interpellation des délinquants. Ces comités de surveillance pouvaient être un apport important pour les forestiers en comblant plus ou moins ce gap de personnel. Le manque de motivation de ces comités conduit à leur disparition, et le service forestier accuse les populations locales d’une certaine complicité avec les délinquants, et de ne pas signaler les délits constatés. De même les populations soupçonnent une complicité entre les forestiers et les grands trafiquants, ce qui implique un problème de confiance entre l’administration forestière et la population locale.

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *