Analyse de l’évolution des résidus de pesticides dans les fruits et légumes frais produits

Analyse de l’évolution des résidus de pesticides
dans les fruits et légumes frais produits

Définition de pesticides

Un pesticide ou encore produit phytosanitaire est une substance émise dans une culture pour lutter contre des organismes nuisibles. C’est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides. Ils s’attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, aux « mauvaises herbes » et aux vers parasites. Ils englobent donc les substances « phytosanitaires » ou « phytopharmaceutiques ».Dans une acception plus large, comme celle de la règlementation européenne, ça peut être des régulateurs de la croissance, ou des substances qui répondent à des problèmes d’hygiène publique (par exemple les cafards dans les habitations), de santé publique (les insectes parasites poux, puces ou vecteurs de maladies telles que le paludisme et les bactéries pathogènes de l’eau détruites par la chloration), de santé vétérinaire, ou concernant les surfaces non-agricoles (routes, aéroports, voies ferrées, réseaux électriques…).(Encyclopédie libre Wikipédia)

Classification des pesticides

Selon la famille chimique

Organochlorés : ont une très forte liposolubilité. Une grande toxicité neurologique avec comme signes des nausées, des céphalées, des vertiges et tremblements. Ils ont une rémanence très importante. Exemples : Perthane, Méthoxychlore, Dicofol, Lindane, Endosulfan. (Encyclopédie libre Wikipédia). Organophosphorés : inhibent l‟enzyme cholinestérase, un enzyme commun à tous les insectes et mammifères. Ce sont des insecticides de contact ou systémiques. Composés organiques du phosphore, ils agissent sur le système nerveux des insectes et des acariens en inhibant le cholinestérase. Exemples : Azinphos-methyl, Chlorpiryphos-éthyl, Dichlorvos, Ethoprophos, Fenthion, Méthamidophos, Methidathion, Oxydemethon-méthyl, Parathionméthyl, Terbufos. (MAILLARD, 2006) Carbamates : Les carbamates ou uréthanes sont une famille de composés organiques porteur d’une fonction R-HN-(C=O) O-R’. Il s’agit en fait des esters substitués de l’acide carbamique ou d’un amide substitué. Exemples : Carbofuran, Furadan, Fenoxycarbe, Carbaryl. (Encyclopédie libre Wikipédia) Pyréthrinoïdes : Les Pyréthrinoïdes sont des insecticides synthétiques, moins photosensibles et, par conséquent, plus rémanents et plus puissants. Ces composés sont réputés très peu toxiques lorsque les modalités d’usage sont respectées. Néanmoins, ils peuvent donner lieu à des effets toxiques chez l‟hôte en cas d’ingestion orale. Exemples : deltaméthrine – fluméthrine – perméthrine. (www.cbip-vet.be) Triazines : Ce terme désigne et regroupe trois désherbants (atrazine, simazine et terbuthylazine) qui ont été largement utilisés dans la culture du maïs. Les produits de dégradation de cette famille de composés sont davantage rémanents que les molécules mères (DEA = Dééthylatrazine, DIA = Déiosopropylatrazyne, HA = hydroxyatrazine, etc.). La dégradation s’effectue par photolyse, hydrolyse ou biodégradation. (www. aquaportail.com) Phénylurées : nom générique des dérivés de l‟urée, qui servent à caractériser les amines au moyen de l‟isocyanate de phényle. Exemple (diuron, linuron, méthabenzthiazuron). (Dictionnaire LAROUSSE) 3 Biopesticides : Un bio pesticide se définit comme tout produit de protection des plantes à base d‟organismes vivants ou substances, d‟origine naturelle c‟est-à-dire issus de la coévolution des espèces et donc qui ne sont pas issus de la chimie, dont l‟utilisation pour le contrôle d‟organismes fléaux ou bio-agresseurs, est préconisée pour un meilleur respect des biocénoses et de l‟environnement. Ce sont les pesticides biochimiques par exemple ail et phéromones et les pesticides microbiens par exemple : bactéries, champignons et virus. (www.dictionnaire-environnement.com/biopesticide_ID5461.html) 

Selon la Cible visée

On distingue plusieurs classes, découlant de l‟action observée : Les herbicides : produits pour la lutte contre les adventices ou mauvaises herbes. Les fongicides : produits pour la lutte contre les champignons inférieurs (micromycètes). Les insecticides : produits pour la lutte contre les insectes (larve, adulte ou imago, nymphes). Les acaricides : produits pour la lutte contre les acariens (larve, adultes ou imago, nymphes). Les nématicides : produits pour la lutte contre les nématodes (larve, adultes ou imago, nymphes). Ce sont des vers qui pénètrent les racines. Les hélicides : produits pour la lutte contre les limaces et escargots. Les rodenticides : produits pour la lutte contre les rongeurs (rats et apparentés). Les avicides : produits pour lutter contre les oiseaux nuisibles. (Laboratoire national de sante : contrôle des denrées alimentaires à Luxembourg, 2008). 

Selon leur mode d’action

• Les herbicides : destinés à limiter l‟installation d‟espèces végétales adventices. Ils peuvent être sélectifs ou totaux. Les familles de substances les plus importantes sont les acides amino phosphoriques (Glyphosate), les urées (Diuron, Isoproturon), les Triazines (Atrazine, Simazine). • Les insecticides : destinés à tuer les insectes ou à empêcher le déroulement normal de leur cycle de vie. Les familles les plus rencontrées sont les organophosphorés (Malathion), les carbamates insecticides (Carbaxyl), les Pyréthrinoïdes (Deltaméthrine) et les organochlorés (Endosulfan). • Les fongicides : destinés à éliminer les champignons. On distingue trois modes d‟action différents. Les multisites s‟attaquent aux spores des champignons. Ils sont donc préventifs. Les unisites attaquent la perméabilité membranaire des champignons. Les antimitotiques bloquent la division cellulaire. La famille la plus présente est celle des carbamates. • Les molluscicides et autres pesticides : les molluscicides sont destinés à éliminer les escargots et les limaces. Ils sont épandus essentiellement sous forme de granulés. Les rodenticides agissent contre les rongeurs. Quelques produits de gazage sont encore utilisés. Les nématicides agissent sur les nématodes. 

 Utilisation des pesticides chimiques 

Sénégal, parmi les efforts consentis dans le but de l‟autosuffisance alimentaire qui demeure une priorité nationale, un accent particulier est mis dans la recherche de techniques de luttes 4 efficaces contre les ennemis des cultures. Parmi celles aux quelles il est fait appel, l‟utilisation d‟agents chimiques dits « Pesticides » ou encore « Antiparasitaires » ou « Produits Agro pharmaceutiques » occupent la première place malgré les recherches activement poursuivies en particulier sur la lutte biologique. (PDMAS, 2005). Cependant, le mode de production le plus répandu en maraîchage qui est actuellement la production conventionnelle vise des rendements élevés avec comme stratégies principales, la fertilisation minérale et la protection basée sur la lutte chimique. La mauvaise utilisation de ces intrants chimiques occasionne la détérioration de la santé humaine et du producteur, et entraîne de graves problèmes de pollutions de l‟environnement. (N’DIAYE, 2002). On remarque dans l‟ensemble que les pesticides, malgré les efforts de formation consentis via les projets et programmes, ne sont pas utilisés selon des standards sécuritaires du fait de plusieurs facteurs notamment le déficit en personnel chargé du contrôle ainsi que ses moyens limités, la lenteur des changements de comportement au niveau des utilisateurs, etc. Les produits sont vendus au détail sans précaution, l‟application aux champs effectuée sans protection, les emballages vides réutilisés à d‟autres usages. La mauvaise utilisation des pesticides constitue, en fait, un sérieux problème. Les observateurs ont constaté que les pesticides sont employés sans discernement et parfois pulvérisés juste avant la récolte, et à l‟occasion le jour même de la récolte. (Agriculture Sénégal, 2002). Selon le chercheur de l‟Isra Djiby Manel Ndiaye, environ 600 t de pesticides solides et plus d‟Un million de litres de pesticides sont en moyenne utilisés dans les Niayes D‟après son enquête plus de 51% des producteurs ne se protègent pas, alors que 26% respectent les consignes d‟hygiène (lavage des mains, des vêtements, etc.) Parmi ces pesticides, les plus dangereux, selon l‟Oms, sont : le Métamidophos, l‟Endosulfan, Dicofol, Ddt, etc. Ils sont utilisés par les maraîchers, lesquels font parfois leur propre dosage pour parvenir à des solutions appelées „‟saf bissap”. S‟ils sont infectés par les pesticides, fruits et légumes ont alors des risques sur la santé, des risques d‟autant plus élevés que les Sénégalais, les dakarois notamment, consomment beaucoup ces produits maraichers venus des Niayes. (SECK, 2009) I 4. Provenance des pesticides du Sénégal Le Sénégal ne dispose pas d’unités industriel1es équipées de laboratoires de chimie fine pour la synthèse des matières actives. Cependant, deux sociétés, la Société des Produits Industrielles et Agricoles (S.P.I.A.) et la Sénégalaise chimie (SENCHIM) importent les matières actives et procèdent à la formulation des pesticides. La principale source d’approvisionnement des pesticides est la Caisse Nationale de Crédit Agricole (C.N.C.A.). Cependant, d‟autres possibilités existent avec les détaillants, les boutiquiers qui vendent d’autres produits et les commerçants ambulants. Pour une utilisation adéquate, efficace et sans danger des pesticides la FAO a élaboré un code international de conduite de distribution et d’utilisation des pesticides. L’objectif du code est de servir les intérêts de la communauté internationale en assurant un meilleur accès aux pesticides et en améliorant la réglementation, la commercialisation et l‟utilisation de ces produits au service de l’agriculture, de la santé publique. Ce code parle des conditions d’approvisionnement, de détection et d’étiquetage des pesticides. (NIANG, 2001). 5 I 5. Contamination par les pesticides et impact sur la santé et l’environnement L‟homme et les animaux en général, absorbent les pesticides et leurs produits dérivés via la nourriture, l‟eau, l‟air respiré ou par contact avec la peau ou les cuticules. Les agriculteurs et les ouvriers qui préparent les mélanges et réalisent les traitements ont plus de risque que le reste de la population d‟être atteints par contact de la peau ou par inhalation. L’usage systématique d’engrais chimiques et de pesticides non seulement dans les cultures mais aussi en foresterie se traduit par une contamination accrue des sols, des eaux continentales, parfois même de l‟océan, par divers composés biocides, doués d’une forte persistance. Et une partie de la pollution de l’eau a pour origine les rejets diffus moins bien connus dont l‟épandage de pesticides en agriculture. Ainsi les risques liés à l‟exposition à un toxique (toxicologie) font qu‟une substance chimique est classée comme extrêmement préoccupante si elle peut provoquer un cancer, endommager le matériel génétique ou si elle est une toxine de la reproduction. Toute substance qui ne peut être décomposée par la nature (persistante) et s’accumule dans l’organisme des êtres vivants (bioaccumulable), hommes ou animaux, est également classée comme extrêmement préoccupante, même s’il n’existe pas de preuve de sa toxicité. (D’après LUMARET, J. P., Cours Master 2 GEDAH 2010) I 6. Toxicité des pesticides Pour les utilisateurs Toxicité aigue : c‟est à un délai proche. Toxicité à court terme : pour plusieurs semaines Toxicité chronique : plusieurs années d‟expositions répétées. Pour les consommateurs Consommation répétée de faibles quantités de résidus Les modes de pénétration sont par voie oculaire, respiratoire, digestive et cutanée. Puis atteignent tous les organes pour agir (et s‟y stocker cas des organochlorés)

Qu’est ce que la limite maximale de résidus de pesticides LMR ?

La concentration maximale de résidus provenant de l’usage d’un pesticide conformément aux bonnes pratiques agricoles, recommandée par la commission Codex Alimentarius permise par la loi ou considérée comme une concentration acceptable (mg m.a. / kg de substrat). Elle s‟exprime par la formule : DAJ : Dose journalière acceptable de pesticide (mg) PC: Poids corporel du consommateur CQ: la consommation quotidienne de la denrée LMR: (mg de matière active par kg) (D’après GADJI, B., Cours Master 2 GEDAH 2010) 

Normes et réglementation des pesticides

 Au Sahel Afin d‟assurer que les pesticides utilisés dans les différents pays du Sahel soient efficaces, d‟une qualité appropriée et ne posent pas de risques inacceptables pour l‟homme et l‟environnement, les Etats membres du CILSS ont signé, en 1992, la réglementation sur l‟homologation des pesticides commune aux Etats membres du CILSS. L‟objectif principal de cette Réglementation commune était de mettre en commun l‟expertise en évaluation et en gestion des produits phytopharmaceutiques de l‟ensemble des Etats du CILSS pour l‟homologation des pesticides. Le Comité Sahélien des Pesticides (CSP), organe d‟exécution de la réglementation commune évalue les dossiers d‟homologation soumis par les firmes phytopharmaceutiques et octroie les autorisations de vente pour l‟ensemble des Etats membres. (CSP, 1999). I 8.2. Au Sénégal I 8.2.1. Les principaux acteurs impliqués dans la gestion des pesticides sont principalement : La structuration du Ministère de l‟Agriculture, des biocarburants et de la sécurité alimentaire qui organise deux échelles d‟intervention : – une structure d‟intervention à l‟échelle nationale : la Direction de la Protection des Végétaux (DPV). – des structures d‟intervention au niveau décentralisé : les Directions Régionales de Développement Rural (DRDR). Le Ministère de l‟environnement et de la protection de la Nature : la cellule de contrôle et de suivi environnemental, au niveau de la direction de l‟environnement et des établissements classés (DEEC), évalue, apprécie et donne son avis, voire recommande un pesticide pour des fins d‟épandage. Ce dernier doit déjà avoir le statut de produit Autorisé (APV) ou (HOM) par le CSP /CILSS pour son application sur le territoire national. Le Ministère de la Santé et de la Prévention : Le Service national d‟hygiène est opérationnel notamment pour la lutte contre les vecteurs de maladies (paludisme, schistosomiase) ; des services régionaux sont opérationnels dans les régions. 

Les organes subsidiaires

La Commission Nationale de Gestion des Produits Chimiques, et qui prend en compte les pesticides , les autres structures et institutions y sont membres d‟office ; il s‟agit de : le Laboratoire de chimie Analytique et de Toxicologie, la Direction de la Pharmacie et du Médicament, l‟Association Sénégalaise de Normalisation, le CNCR, le laboratoire CérèsLocustox, la Direction de la Protection Civile, le Service National de l‟Hygiène, l‟EISMV, la Douane, l‟Association des consommateurs, l‟ISRA, la Direction de l‟Industrie, les ONG (CONGAD, Pan AFRIQUE), la Direction du Travail et de la Sécurité Sociale, le CONACILSS, la Direction de l‟Océanographie et des Pêches Maritimes, la Direction de la Pêche Continentale et de l‟Aquaculture et l‟Association de Formulation et des Distributeurs de Pesticides (Crop Life Sénégal).

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I 1. Définition de pesticides
I 2. Classification des pesticides
I 2.1 Selon la famille chimique
I 2.2 Selon la Cible visée
I 2.3 Selon leur mode d‟action
I 3. Utilisation des pesticides chimiques
I 4. Provenance des pesticides du Sénégal
I 5. Contamination par les pesticides et impact sur la santé et l‟environnement
I 6. Toxicité des pesticides
I 7. Qu‟est ce que la limite maximale de résidus de pesticides LMRs ?
I 8. Normes et réglementation des pesticides
I 8.1. Au Sahel
I 8.2. Au Sénégal
I 8.2.1. Les principaux acteurs impliqués dans la gestion des pesticides sont principalement
I 8.2.2. Les organes subsidiaires
I 8.2.3. Les infrastructures de contrôle des pesticides
I 8.3. En Europe
I 9. Généralité sur la chromatographie
I 9.2 La chromatographie haute performance liquide
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODE
II 1 Généralités sur les Niayes
II 1.1. Situation géographique de la zone étudiée
II 1.2. Climat
II 1.3. Les sols
II 1.4. Le maraîchage
II 1.5. Les cultures fruitières
II 2. Matériel
II 2.1. Matériel végétal
II 2.2. Les produits chimiques
II 2.3. Appareillage
II 3. Méthodologie
II 3.1. Enquête sur les pesticides
II 3.2. Echantillonnage et prélèvement du matériel végétal
II 3.3. Analyse des extraits par chromatographie en phase liquide (C.P.L.) ou par spectrométrie UV/VIS
II 3.3.1. Les droites de calibrations des standards de pesticides
II 3.3.2. Extraction par solvant
II 3.3.3. Purification
II 3.3.4. Conditions chromatographiques
II 3.3.4. Analyse proprement dite
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III 1. Choix des pesticides analysés dans les marchés durant l‟étude
III 2. Résultats des analyses par l‟HPLC ou Spectrométrie UV/VIS
III 2.1. Estimation des teneurs en résidus de pesticides des échantillons prélevés aux marchés
III 2.2. Teneurs en résidus de pesticides des échantillons prélevés en fonction des marchés
III 2.3. Teneurs en résidus de pesticides des échantillons prélevés en fonction des légumes
III 3. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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