ANALYSE DES CONTRAINTES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

ANALYSE DES CONTRAINTES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT

– L’OFFRE TOURISTIQUE MALGACHE

Une offre de biens ou de services est nécessairement tributaire des producteurs qui utilisent des matières premières. Dans le secteur « tourisme » et surtout dans le cas de 15 Madagascar, les matières premières sont essentiellement constituées par le capital naturel que possède le pays.

Le capital naturel

Le secteur « Tourisme » malgache repose essentiellement sur le capital naturel du pays constituant sa principale matière première. Le capital naturel de Madagascar, composé à la fois des faunes et des flores ainsi que des faunes marines, polarise indiscutablement une gamme variée de touristes. 95% des espèces animales et végétales de la grande île sont endémiques, parmi lesquelles figurent 32 espèces de lémuriens. De plus, les 5 000km de littoral de Madagascar lui confèrent un statut de destination balnéaire de classe mondiale. A signaler que 16 parcs nationaux à part d’autres aires protégées couvrent 3% de la superficie de Madagascar et sont éparpillés dans toute l’île. Par ailleurs, 4 réserves marines sont regroupées autour de Mananara Nord, une réserve biosphère sur la côte Nord-est. A ces réserves nationales s’ajoutent les réserves privées. Géographiquement, les régions touristiques malgaches peuvent être regroupées en cinq (05) ensembles touristiques6 :  Ensemble I : les hautes terres, constituées par la région des hauts plateaux concernant Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa  Ensemble II : la côte des îles vierges comprenant les villes de Nosy-Be, Antalaha, Sambava.  Ensemble III : la côte du Capricorne dans la région de Toliara, Ifaty, Isalo, Morondava  Ensemble IV : la côte des épices au Sud-est dans la région de Taolagnaro  Ensemble V : la côte du Palissandre sur la côte est avec Toamasina et ses environs. Chaque ensemble possède sa spécificité, et offre par conséquent des paysages naturels très diversifiés. §2-Les producteurs dans le secteur touristique : Comme dans tout processus de production, l’exploitation des matières premières nécessite des facteurs de productions à savoir le capital financier et les ressources humaines, lesquels sont fournis par les producteurs, qui sont en l’occurrence les opérateurs touristiques. Il s’agit notamment des opérateurs économiques qui opèrent dans le domaine  hôtelier, les Entreprises de Voyages et de Prestation Touristiques (EVPT), les entreprises de transports. A- Les établissements d’hébergements et de restauration Les établissements d’hébergement et de restauration constituent les principaux producteurs dans le domaine du tourisme. Leur existence constitue un passage incontournable pour le développement des activités des autres opérateurs touristiques. 1-Définition D’après le code du tourisme à Madagascar7 , les établissements d’hébergement sont constitués par les entreprises commerciales qui offrent des chambres, des appartements, des suites et des bungalows, ces établissements comprennent les hôtels, les pensions de famille, les motels, les résidences du tourisme, les villages de vacances, les gîtes, les résidences destinées à la location, les chambres d’hôtels, les terrains de camping et les auberges. Le même code définit l’hôtel comme étant un établissement commercial offrant des chambres, des appartements meublés ou suites en location, soit à une clientèle de passage, soit à une clientèle qui effectue un séjour caractérisé par une location à la semaine ou au mois, mais n’y élit pas domicile. L’hôtel peut comporter un service de restauration, un bar et des services complémentaires et peut être exploité toute l’année ou de façon saisonnière. A Madagascar, les hôtels sont classés par catégories « étoiles » ou « Ravinala » : de 1 à 5 pour la catégorie étoile, et 1 à 3 pour la catégorie Ravinala. Le classement « étoile » répond aux exigences des normes internationales selon le degré d’équipement, de confort, de qualité de services et d’entretien. Le classement « Ravinala » quant à lui est un classement local réservé aux établissements dont l’équipement et le confort sont de qualité simple par rapport à ceux exigés par les normes internationales. A part les hôtels classés étoiles ou Ravinala, il existe d’autres hôtels non classés, soit ces hôtels ne répondent pas aux normes requises pour être accrédités d’un label étoile ou Ravinala, soit ils sont fonctionnels seulement après la dernière classification faite par le Ministère du Tourisme. Le code du tourisme détermine les normes de classifications des établissements d’hébergement selon l’ARRÊTÉ N° : 4920/2001/MINTOUR fixant les modalités d’exploitation, 7 Loi 95-017 du 25 Mai 1995 portant sur le Code du Tourisme 17 les normes des établissements d’hébergement faisant l’objet de classement et les aptitudes professionnelles des responsables.

Evolution du nombre d’hôtels à Madagascar entre 1998 et 2007

En 2007, à Madagascar, on a compté 1 181 hôtels disposant au total de 13 340 chambres. Tableau I : Evolution des établissements d’hébergement à Madagascar (1998 à 2007) Années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Nombre d’hôtels 482 556 644 695 717 768 853 937 1 015 1 181 Nombre de chambres 6 637 7207 7779 8435 8 780 9 325 10 230 10 879 11 872 13340 Source : Ministère de l’environnement, des Eaux et Forêts et du Tourisme, 2008 En terme de croissance, entre 1998 et 2000, le nombre d’hôtels à Madagascar à augmenté de 33,6%, cette croissance élevée peut être expliquée par un climat d’optimisme de la part des opérateurs touristiques, vu que depuis 1997, le nombre des touristes internationaux venus à Madagascar n’a cessé de croître. Entre 2001 et 2003, les nombres d’hôtel, n’a augmenté que de 10,5%. Plusieurs raisons peuvent être la cause de cette diminution de la croissance. D’abord, en 2000, le secteur « tourisme » malgache a été victime de l’épidémie du choléra, ce qui a sûrement provoqué une hésitation de la part des investisseurs, d’autant plus que le délai d’éradication de cette épidémie n’était pas connu. Ensuite, en 2002, la crise politicoéconomique de 2002 a entraîné une inflation, rendant difficile toute construction de bâtiment dans le pays. Après ces événements, la reprise de confiance de la part des opérateurs aussi bien nationaux qu’internationaux se fait peu à peu ; ainsi, de 2003 à 2006 le nombre d’hôtels à Madagascar n’à cesser d’augmenter avec un taux de croissance de 32%. Ceci montre aussi la fragilité du secteur du secteur tourisme malgache. 3- Répartition des Hôtels par catégories L‘existence des hôtels ne suffit pas pour attirer les touristes, il en faut plus car la qualité de ces hôtels constitue un facteur important dans la décision d’achat des clients. Comme il était dit auparavant, les hôtels et établissements d’hébergement sont classés soit  sont classés de 1 à 3 Ravinala offrant 1 521 chambres. On constate donc l’insuffisance de grands hôtels : seulement 2 hôtels, totalisant 391 chambres, sont classés 5 étoiles et 5 hôtels de 387 chambres au total sont classés 4 étoiles. Si on ne tient pas compte des hôtels non classés, les chambres dans les hôtels classés 3 étoiles sont les plus nombreuses avec 21% des chambres existantes, viennent ensuite, respectivement dans l’ordre décroissant, celles des hôtels 2 étoiles (20,3%), des 1 étoile (20%), des hôtels 3 ravinala (13,6%), des 2 ravinala (6,8%), des 5 étoiles (6,6%), des 4 étoiles (6,5%), et enfin les chambres dans les hôtels 1 ravinala (5,2%) Ces chiffres montrent également l’importance de l’existence de grands hôtels dans le pays quant à la capacité d’accueil. En effet, les 7 hôtels classés de 4 et 5 étoiles représentent à eux seuls 13% de la totalité des chambres disponibles à Madagascar. De plus, les chambres offertes par les deux hôtels 5 étoiles dépassent largement celles offertes par les 44 hôtels 1 ravinala. En tenant compte des hôtels non classés, on constate qu’à Madagascar, 7 hôtels sur 10 ne sont classés ni dans les catégories ravinala, ni dans la catégorie étoile. B- Les Entreprises de Voyages et de Prestations Touristiques (EVPT) Les EVPT comprennent les voyagistes ou tours operator, les agences de voyages, les entreprises de la location de voiture et de matériel d’équipement touristique, les entreprises de prestations touristiques spécialisées, et les entreprises d’animation touristique.

Définitions

Ces différents types d’EVPT sont définis selon le code du tourisme9 : Les voyagistes ou Tour Operator : « Ce sont des personnes morales ou physiques qui conçoivent, fabriquent et organisent des voyages ou séjours individuels ou collectifs vendus soit aux agences de voyages installées à Madagascar et/ou à l’étranger, soit directement à la clientèle. Les voyagistes offrent des produits touristiques variés répondant aux besoins des consommateurs. » Les Réceptifs : « Ce sont des personnes morales ou physiques prestataires de services touristiques en qualité d’intermédiaire local qui assurent l’organisation sur place des produits vendus par les voyagistes. » Par conséquent, on peut dire que ces réceptifs constituent une sorte d’intermédiaires entre les tours operators et les consommateurs des produits en réceptifs organisant par exemple les circuits, les moyens de transports. Les agences de voyages : « Ce sont des entreprises locales intermédiaires entre la clientèle et les voyagistes. Elles assurent la vente des produits des voyagistes installés à Madagascar ou à l’étranger. Ainsi, ils assurent les prestations de services liées au moyen de transport et à l’hébergement des touristes telles que la délivrance de titres de transports, la réservation de place dans les moyens de transports, la location des moyens de transport, et les réservations de chambres d’hôtels. » La différence entre les réceptifs et les agences de voyages réside dans le fait que les premiers assurent l’organisation des produits touristiques tandis que la seconde en assurent la vente. Les entreprises de transports : Il s’agit des entreprises de transports routiers, ferroviaires, aériens et maritimes. L’existence des moyens de transports, non seulement qui relient le pays avec l’extérieur, mais aussi les villes et les sites touristiques est déterminante. Concernant la liaison extérieure, le transport aérien est le plus prisé. 2-Evolution du nombre des EVPT à Madagascar de 1998 à 2006 Depuis 1998, le nombre d’EVPT à Madagascar n’a cessé d’augmenter. Entre 1998 et 1999, le taux de croissance enregistré était de 19%. Ente 1999 et 2001, le rythme de croissance était stable, elle était de l’ordre de 12% par an. Entre 2001 et 2002, les EVPT ont augmenté de 26%. Par contre en 2003, les EVPT n’ont augmenté que de 3%. Une fois de 9 Loi 95-017 du 25 Mai 1995 portant le Code du Tourisme 20 plus, ceci est dû à la crise de 2002 qui a freiné les investissements dans le pays durant cette période. Mais à partir de 2004, le nombre des EVPT commence à progresser parce que de 2004 à 2006 le taux de croissance enregistré était de l’ordre de 28%.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : EVOLUTION DU TOURISME A MADAGASCAR
CHAPITRE I : LE MARCHE MALGACHE DU TOURISME
Section I- ORGANISATION DU SECTEUR « TOURISME » A MADAGASCAR
Section II- L’OFFRE TOURISTIQUE MALGACHE
Section III -LA DEMANDE TOURISTIQUE
CHAPITRE II : LE SECTEUR TOURISME, MOTEUR DE DEVELOPPEMENT
Section I: Les répercussions économiques directes
Section II : Les autres effets exercés par le secteur « Tourisme »
Section III : Limites du secteur «Tourisme»
DEUXIEME PARTIE : LES CONTRAINTES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR TOURISME
CHAPITRE I : LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DU TOURISME A MADAGASCAR 
Section I : L’insuffisance de promotion de la destination Madagascar
Section II: Insuffisance des infrastructures d’accueil
Section III : Les infrastructures de transport
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME
Section I: Les éléments d’une stratégie pour le développement durable du tourisme
Section II : Les axes d’orientations stratégiques pour le développement du tourisme
Section III : Mesures d’accompagnement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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