Analyse du processus de dépendances des familles aux aides sociales et vérification des hypothèses

Analyse du processus de dépendances des familles aux aides sociales et vérification des hypothèses

Pour comprendre l’appréciation des « bénéficiaires » du rapport qu’il entretient avec l’association mais aussi pour saisir la représentation que les familles font des aides sociales, nous avons questionner les bénéficiaires sur leur droit à être aidé. 7 personnes (22, 58%) ont répondu avec fermeté et sans hésitation qu’être aidé est leur droit. Compte tenu de leur situation, l’Etat, les associations, les « Autres » doivent leur aider. 11 personnes (35,48%) ont répondu positivement à cette question et 9 autres ont nuancé leur réponse en ajoutant que c’est un souhait plus qu’un droit. En effet, pour le 29,03% des bénéficiaires, il devrait être aidé si des possibilités se présentent. COSER (1965, cité par PAUGAM 2009) utilise l’expression : « carrière d’assistés » pour signifier les étapes de transformation de statut des « assistés ». Trois expériences forment ce concept. Selon l’auteur, il s’agit « des phases de passage statutaire et identitaire». Il est important de noter que le passage ne se fait pas nécessairement d’un niveau particulier à l’autre, à cause de plusieurs éléments qui interrompent ou diffèrent le passage d’un niveau à l’autre. GOFFMAN (dans : Asiles. Etude sur la condition sociale des malades mentaux ) les définit comme « des cycles de modifications qui interviennent dans la personnalité. Cet essai associe l’idéal-type de la famille bénéficiaire et le niveau d’assistance où il se trouve.

Le graphe N°8 dit « de processus en lacet » permet de représenter une progression ou des étapes séquentielles de l’assistance. Le graphe N°8 tente de tracer l’ensemble des phases et des phénomènes correspondants pour chaque famille. Le processus de l’accompagnement pourra être résumé par une première étape caractérisée par une assistance faible au niveau de la famille moins défavorisée, puis une deuxième étape intermédiaire où les aides sont plus régulières au niveau des familles défavorisées et enfin une forme d’assistance forte pour les familles très précaires.

Phase préliminaire : les familles en difficulté en situation d’assistance différée

Le terme « fragile » désigne les familles en difficulté. En effet, il s’agit du type de famille instable, où la survie n’est pas tout à fait assurée. Le père et/ou la mère a un emploi mais n’arrive pas à subvenir entièrement aux besoins de la famille. « La fragilité se caractérise par une précarité économique et de l’emploi, et d’admission d’une intervention sociale ponctuelle. Le fragile éprouve un sentiment d’infériorité sociale dû à son souhait de sécurité matérielle et d’identité matérielle, causant une crise de statut. Les «fragiles » sont plutôt des individus «en situation de fragilité » : ils vivent l’épreuve du déclassement social ou ont des difficultés d’insertion professionnelle ; Les membres de la famille « fragile » connaissant une précarité économique (petits boulots, chômage, etc.) et profitant ponctuellement d’une aide sociale » (PAUGAM, 2009 : 87). Toutes les familles bénéficiaires de la classe ASAMa et de l’appui nutritionnel sont concernées par cette phase. Elles ne bénéficient pas d’autres accompagnements mais sont ouverts à du travail ou à toutes autres propositions quand les occasions se présentent. C’est le cas d’une femme mariée, gargotière, qui ne demande pas des appuis particuliers mais elle est ouverte quand des opportunités de travail se présentent. Lors des entretiens et durant la réunion des parents, elle a manifesté son intérêt aux formations accompagnées de vente de « L’expérience de la fragilité correspond donc à la phase d’apprentissage de la disqualification sociale : les normes et les rôles de l’assistance ne sont pas totalement intériorisées ou acceptées, et l’intervention sociale reste ponctuelle » (PAUGAM 2009 : 87).

Phase 2 : Les familles défavorisées en phase d’assistance installée

Il s’agit d’une phase de transformations du « carrière de l’assisté ». Si au niveau de la phase de fragilité, la situation socio économique ne s’améliore pas ou si un événement survient (décès d’un membre pourvoyeur de fonds, perte de l’habitat et des mobiliers en raison des catastrophes naturelles etc), la famille peut entrer dans une autre phase. Il s’agit de la phase d’assistance installée. Nous avons rencontré des cas de famille dans ce stade au sein de l’association. Selon PAUGAM(2009), dans cette phase on fait face alors à une rationalisation de l’assistance : « renoncement au statut de l’emploi, intériorisation du statut d’assisté et mise en place de justifications personnelles pour éventuellement répondre à ceux qui s’opposent au recours systématique à l’assistance » dans le cadre d’une manipulation symbolique (enfants, maladie, crise économique…) ». Dans cette phase, les mères ou pères exposent leur cas à l’association, font état de leur problème familial ou financier, ou sur la délinquance de leurs enfants. Toute cette stratégie de relation est basée sur des principes de coopération et d’adhésion avec le modèle normatif proposé avec les responsables de l’association. Le passage vers la phase d’assistance installée est le fruit d’une négociation.

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