APPROCHES DE RECHERCHE POUR ZONES ARIDES

APPROCHES DE RECHERCHE POUR ZONES ARIDES

Comme nous l’avons vu au chapitre I, nombre d’organismes et de chercheurs ont mené différentes études sur l’environnement aride. La télédétection (RS) est l’une des techniques les plus répandues dans leurs recherches pour l’analyse du changement d’albédo (Courel et al., 1984 ; Courel, 1985), la classification d’occupation du sol (Tucker et al., 1985), l’identification de la désertification (Hellden, 1984, 1988 ; Tucker et al., 1984, 1986, 1991 ; Zhu et al., 1993), le suivi des changements d’occupation du sol (Lambin et al., 1994 et 1997a), la cartographie de dunes de sable et la modélisation de l’érosion du sol (Callot et al., 1994, 1996, 2000 ; Simonin et al., 1990), l’étude des ressources d’eau et la typologie de la surface par Radar (Schaber et al., 1986 ; Evan et al., 1988 ; Courel et al., 2000 ; Simonin et al., 2000), etc. La télédétection est donc un outil pertinent pour la recherche en zone aride. D’autres outils ont été plus récemment largement utilisés dans la recherche pour l’environnement, il s’agit des Systèmes d’Information Géographiques (GIS), capables de stocker et de gérer toutes sortes de données spatiales, de surveiller les dynamiques environnementales et de nous permettre d’effectuer l’analyse ou la modélisation spatiale. L’utilisation de cette technique serait certainement très efficace pour l’étude des zones arides. Une avancée scientifique s’est produite à la fin des années 1980 et au début de 1990, le Système de Positionnement Global (GPS), largement utilisé en navigation et en positionnement dans le monde entier. Cette technique serait d’une grande utilité lors de voyages de terrain pour vérifier et localiser l’apparition de changements et d’événements pertinents.

Ces trois techniques se sont nommées 3S dans les années 1990. Actuellement, une nouvelle expression est utilisée : la géomatique ou géoinformatique, terme générique utilisé par les Canadiens ces dernières années pour décrire le système de traitement des géoinformations et les techniques associées, dont les 3S sont les éléments centraux. Une tendance de ces dernières années est la modélisation de l’interaction homme-environnement qui vise à comprendre les forces d’entraînement et le mécanisme des changements environnementaux en s’appuyant sur les SIG et les modèles statistiques (Lambin, 1994 et 1997 ; Mertens et al., 2000 ; Serneels et a., 2001 ; Veldkamp et al., 2001 ; Brun, 2000 ; Parker et al., 2002 ; Verburg et al., 2002 ; Wu et al., 2002a). Cette technique est progressivement devenue une démarche essentielle des recherches de l’environnement global puisqu’elle rend la prévision d’évolution possible. Ainsi, le suivi et la modélisation par 3S ou, plutôt, les techniques de géomatique combinées avec l’analyse de l’interaction homme-environnement semble être une approche efficace pour l’étude de changement de l’environnement aride. C’est donc la méthode adoptée dans la recherche de cette thèse. Comme cela fut suggéré par Thomas et al. (1994), la surveillance est l’une des méthodes essentielles pour la recherche en l’environnement aride. En fait, le suivi doit observer la dynamique de l’environnement, discerner et mesurer ses changements, en intégrant les dimensions spatiale et temporelle de sa dégradation. Cependant, Lambin (1997) a précisé que la mesure de la dégradation du sol est particulièrement difficile parce qu’il y a une forte interaction entre la variabilité normale ou aléatoire des précipitations et les changements anthropogènes de couverture végétale. Par conséquent, la surveillance constitue une recherche approfondie dans laquelle n’importe quel facteur menant au malentendu doit être pris en considération.

Le relevé de terrain effectué à différentes dates est la méthode de suivi la plus directe, par laquelle nous pouvons directement observer et tracer dynamiquement la situation de l’environnement dans le secteur concerné. L’imperfection de cette méthode se situe dans sa limite à obtenir des données régionales et globales concernant les modes d’occupation et leurs changements pendant une période donnée, avec un soutien financier limité. Les techniques de télédétection surmontent cette imperfection grâce aux divers capteurs qui peuvent être installés sur différentes plates-formes, tels que les satellites artificiels ou les avions, et peuvent régulièrement balayer la surface de la terre ou le secteur intéressé et acquérir multi-temporellement des informations dynamiques sur l’environnement. Cependant, l’interprétation des données télédétectées peut ponctuellement rencontrer une difficulté lorsque ces données sont utilisées pour analyser un changement subtil. Par conséquent, la combinaison du relevé de terrain (avec le GPS) et de la télédétection semble être une méthode plus adaptée pour accomplir un suivi.Dès 1963, Verstappen a commencé à employer les photographies aériennes et le relevé de terrain pour mesurer le changement côtier. C’est probablement la première détection de changement de l’environnement par la télédétection. Depuis lors, le suivi de changement est devenu une des applications principales des données spatiales. Plusieurs auteurs ont entrepris ce genre d’études et nombre de documents référentiels pourraient être recensés concernant ce sujet. En choisissant de nous limiter à une certaine période, voici une liste d’exemples mentionnés dans cette recherche.

 

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *