Cas critique pour le tourisme dans l’ouest malgache

Cas critique pour le tourisme dans l’ouest malgache

Cyclones plus intenses, sécheresses plus longues, précipitations irrégulières et plus violentes, hausse du niveau de la mer, intensification des périodes de fortes chaleurs, modification des saisons : le changement climatique provoquera des impacts dévastateurs sur l’environnement et les sociétés qui en dépendent. Le changement climatique est défini comme un glissement des valeurs moyennes des paramètres climatiques ou de l’intensité de la variabilité climatique. Ce constat, pleinement reconnu par la communauté scientifique mondiale, a entrainé une réaction au niveau de l’ensemble des décideurs, qu’ils soient dans la sphère publique ou privée, afin de tenter de juguler les conséquences de ce qui est perçu comme l’un des plus grands défis du XXIème siècle (Hallegatte et Daniel, 2007)1. La préparation aux bouleversements sociétaux à venir est ainsi comprise comme une nécessité par la communauté scientifique.

Toute action entreprise dans le but de répondre aux impacts directs et indirects du changement climatique se nomme adaptation. Différente de la mitigation, dont le but est la réduction de l’intensité des impacts potentiels futurs du changement climatique par l’abaissement des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation concerne les mesures et les stratégies à mettre en place pour faire face aux impacts du climat. Le point de vue inhérent à toute démarche d’adaptation est de considérer que le climat sur Terre sera modifié quels que soient les efforts consentis pour la mitigation, et que par conséquent, l’adaptation au changement climatique ne peut être évitée. Selon cette perspective, il faut se préparer aux conséquences entrainées par la modification du climat même si les efforts concernant la mitigation doivent être poursuivis. Parmi les secteurs d’activité économique souvent cités comme les plus dépendants du climat, et donc susceptibles d’être touchés négativement et intensément par le changement climatique, il y a l’agriculture, la pêche, l’eau, la foresterie, et le tourisme. S’agissant de ce dernier, sa vulnérabilité face au changement climatique tient au fait que la qualité de la plupart des attraits touristiques ne pourrait demeurer à un niveau acceptable sans un climat idoine. C’est le cas par exemple pour le tourisme balnéaire, ou encore pour l’écotourisme, qui est basé sur la diversité et l’endémicité d’espèces animales et végétales. Même le tourisme culturel dépend du climat, même si c’est dans une moindre mesure. L’adaptation du secteur Etant donné que ses opportunités de développement sont relativement limitées, Madagascar se doit d’exploiter de façon optimale ses attraits touristiques, exceptionnellement riches et divers en comparaison d’autres pays d’Afrique subsaharienne et de l’océan Indien, afin de se créer un schéma de croissance durable et réduire ainsi la pauvreté de sa population.

Pour la côte ouest de Madagascar en particulier, au climat aride et semi-désertique, le changement climatique pourrait avoir de sérieux impacts sur le développement futur du tourisme. Avec le grand sud malgache, la côte ouest du pays est l’une des plus menacées par le climat3. Pour l’ouest malgache, l’adaptation du secteur touristique face au changement climatique représente ainsi un enjeu socioéconomique majeur. Cet enjeu soulève la problématique suivante : Le secteur touristiquede la côte ouest malgache est-ilen mesurede faire face aux impacts du changement climatique ? Cette question interroge le niveau dela capacité d’adaptation de la côte ouest malgache face au changement climatique. La capacité d’adaptation est « le potentiel d’un système de répondre avec succès à la variabilité du climat définition donnée par Flyvberg (2006)5, un cas critique permet d’effectuer la généralisation d’une assertion via une déduction logique d’un type particulier.

Mahajanga-ville : cas critique pour le tourisme dans l’ouest malgache

Mahajanga-ville, ou simplement Mahajanga, est située sur la côte nord-ouest de Madagascar, à 570 km d’Antananarivo, sur l’estuaire du fleuve Betsiboka. C’est la capitale du Boeny, une région comprise entre l’ouest et le nord ouest de Madagascar. Depuis ces dix dernières années, le secteur touristique y a connu un progrès ininterrompu6. Si le tourisme balnéaire figure sur la liste des produits touristiques les plus reconnus de Mahajanga-ville, celle-ci dispose également de sites culturels renommés. Mahajanga-ville propose une palette de produits touristiques bien diversifiée : écotourisme, tourisme balnéaire, tourisme culturel, tourisme d’affaires jusqu’au tourisme cynégétique. Elle est l’un des fleurons de la côte ouest malgache dans le domaine du tourisme. Dans le Plan Régional de Développement consacrée à la Région Boeny (2005)7, l’importance du tourisme pour Mahajanga-ville a été maintes fois évoquée, cela à tous les niveaux, aussi bien par les pouvoirs publics que par les acteurs économiques du privé jusqu’aux habitants de Mahajanga-ville eux-mêmes. Une telle importance accordée au tourisme au niveau collectif ajoutée à un progrès ininterrompu du nombre de touristes devrait, en principe, permettre à Mahajanga-ville d’avoir tous les atouts nécessaires pour faire face aux nombreux défis qui se posent à lui, en particulier le défi du changement climatique.

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