Conséquences de la crise de 2009 sur l’économie malgache

Conséquences de la crise de 2009 sur l’économie malgache

Cet état de lieu du marché de travail depuis ces quelques années précédentes nous ont permis de voir que le chômage est un mal économique auquel Madagascar n’a pas pu s’échapper bien avant la crise. Peut- on alors dire que cette dernière est sans conséquence sur notre vie économique et notamment sur le domaine de l’emploi ? Pour infirmer ou aussi confirmer cela, voyons les impacts de cette crise sur l’économie malgache.Dans la période 2008-2011, les emplois qui sont détruits, se traduisant par le licenciement, le chômage technique ou conjoncturel, la réduction des salaires et du temps de travail atteignant près de 30% des emplois formels. De plus, la crise a lourdement pesé sur les industries, les services et les infrastructures à Madagascar.284.133 emplois, soit 84.7% des emplois détruits, concernent ces branches. Le tourisme, les mines, l’artisanat et la pêche sont autant de branches ayant connu plus une baisse significative d’activités qu’une disparition réelle d’emplois. Globalement, près de 80% des entreprises, toutes branches confondues, ont vu leurs activités réduites dont 37% ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires de plus de 50%.

le secteur primaire : peu affaibli par la crise

Ce secteur qui par définition regroupe l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’industrie extractive serait le moins touché par cette crise. L’ensemble de ces activités a même connu une hausse du taux de croissance 2.5% par rapport à l’année 2008. Et l’agriculture, en particulier, a connu une hausse de 3.5%. Mais certaines activités comme l’élevage bovin, la promotion de la culture de contre saison, l’agri business ont connu un déclin à cause du gel de financement extérieur. Dans cette dernière, par exemple, des investisseurs qui ont déjà implanté une plantation de jatropha à grande échelle de 30 000 ha23dans la région Sud dupays, ont décidé de diminuer leur investissement à cause de l’instabilité du pays d’où une perte d’emploi à raison de 10 000 postes24 . La baisse des activités notamment, la baisse des exportations dans le domaine halieutique est surtout due à la conjoncture internationale. En effet ce sont les pays importateurs qui ont été frappé de très près et en premier par la crise financière internationale de 2009, et ont été dans l’obligation de diminuer leurs demandes. Pour conclure, la chute de la demande mondiale amplifiée par l’impact du gel des APD et des sanctions et le climat instable des affaires et l’insécurité grandissante freinant la promotion des investissements ont eu un impact considérable dans certaine activité de ce secteur.

le secteur secondaire : le plus frappé par la crise

91,3% des entreprises formelles à Madagascar sont touchées par la crise dans divers secteurs et cela a engendré la destruction de 336.000 emplois, surtout pour Antananarivo, Mahajanga et Toliara. Mais ce secteur est le plus touché par la crise, la preuve son taux de croissance est passé de 11.1% en 2008 à -0.2% en 2009. Beaucoup d’entreprises ont mis la clé sous la porte, et en particuliers les entreprises franches, provoquant une hausse considérable des nombres de chômeurs. Il s’agit principalement des industries textiles qui ont un lien avec l’AGOA ; En effet, la suspension de l’AGOA touchera fortement l’emploi surtout dans le milieu urbain puisque les entreprises franches qui exportent vers le marché américain ont été dans l’obligation de mettre en chômage technique leurs salariés, alors qu’elles ont été les principaux pourvoyeurs d’emploi dans ce milieu. L’industrie textile occupe jusqu’à nos jours une place prépondérante dans l’économie de notre pays et génère des centaines de milliers d’emplois en plus des emplois qui y sont liés indirectement. Donc avec la suspension l’AGOA, beaucoup d’industries, notamment textiles diminuent voire même arrêtent leurs activités, et donc plus de centaines de milliers de personne au chômage. La crise a lourdement pesé sur les industries, les services et les infrastructures à Madagascar.284.133 emplois, soit 84.7% des emplois détruits, concernent ces branches25.

Face à la crise, l’emploi public en stagnation a enregistré une baisse de la qualité. La suppression d’emplois dans l’administration publique a surtout touché les emplois de courte durée ou ECD ainsi que ceux dans les projets et programmes de développement. Cependant, du côté de la demande, l’Etat a ouvert de postes budgétaires inscrits à l’actif des années 2010 et 2011, généralement supportés par les ressources intérieures et répartis dans différents départements ministériels, notamment la santé, l’énergie, les mines, la fonction publique, les affaires étrangères, la justice, le commerce, la défense ainsi que les nouvelles institutions publiques créées dans le contexte de la transition. Même si la fonction publique a pu bénéficier de la hausse annuelle de salaire à hauteur de 10%, des contextes d’aggravation de la qualité d’emploi existent, notamment les ECD et les agents aux statuts précaires comme les enseignants FRAM.

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