Contraintes à prendre en compte et caractéristiques à conférer aux aliments de complément des jeunes enfants 

CONTRIBUTION À L’ÉLABORATION ET AU SUIVI

Contraintes à prendre en compte et caractéristiques à conférer aux aliments de complément des jeunes enfants 

Les mauvaises pratiques alimentaire particulièrement l’introduction trop précoce d’aliment de complément de mauvaise qualité, ainsi qu’une conduite inappropriée de l’allaitement de l’enfant, sont à l’origine des troubles d’ordre nutritionnel ou physiologique chez les jeunes enfants. Depuis 2001, l’OMS recommande (WHO, 2002) la pratique d’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois, à partir duquel le lait maternel n’arrive plus à satisfaire les besoins énergétiques et nutritionnels des enfants ce qui nécessite l’introduction d’aliments de complément en quantité et qualité (nutritionnelle et bactériologique) appropriées (WHO, 2002). 

Besoins nutritionnels

Besoins énergétiques 

Chez les enfants, les besoins énergétiques doivent couvrir en plus des dépenses énergétiques nécessaires au métabolisme de base, aux activités physiques, à l’utilisation des aliments, celles liées à leur croissance et développement physiologiques (FAO/WHO/UNU, 2002). Les besoins énergétiques des enfants âgés de 6 à 24 mois sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous.

Apports protéiques de sécurité 

Pour les jeunes enfants, l’apport protéique de sécurité correspond à la moyenne des besoins individuels augmentée de deux écarts types de façon à couvrir les besoins de 97,3 % de la population. Selon Dewey et al, (Dewey et al, 1996) l’apport protéique journalier de sécurité varie de 9,1 g chez les enfants de 6-8 mois à 10,9 g chez les 18-23 mois (tableau 3). Les protéines, sources d’acides aminés essentiels, servent de matériaux de construction des tissus et des cellules. Ce sont aussi des sources d’énergie fournissant une énergie de 4Kcal/g

Apports recommandés en lipides et AGE 

Avec 9 Kcal/g, les lipides sont des nutriments hautement énergétiques. Ils sont très importants dans la mesure où ils facilitent l’apport de diverses vitamines liposolubles et surtout parce qu’ils fournissent des acides gras polyinsaturés essentiels (AGE). Les AGE ne sont pas produits par l’organisme alors qu’ils sont essentiels dans le développement du système nerveux du nouveau-né. Les besoins minimums et les apports recommandés en acides gras indispensables sont représentés dans le tableau 4. Les recommandations minimales en lipides sont estimées à 30% de l’apport énergétique avec au moins 3% de l’énergie devant être fournis par l’acide linoléique (Lutter et Dewey, 2003). Le besoin recommandé en acide linoléique est de 600 mg/g de poids corporel. 

 Apports recommandés en micronutriments

 Les micronutriments ne fournissent pas de calories mais ils sont indispensables pour le bon développement intellectuel et physique de l’enfant. Les déficiences d’apport en fer et en zinc chez les jeunes enfants sont associées à une faible capacité d’apprentissage (.Black, 2003). Le zinc est un micronutriment très important dans le mécanisme de défense immunitaire. Le fer joue un rôle primordial dans le transport d’oxygène et la carence en fer est à l’origine de l’anémie ferriprive. Le calcium assure la croissance osseuse et d’autres rôles physiologiques au niveau du muscle. La vitamine C favorise l’absorption intestinale du calcium, et le phosphore et la vitamine D en facilitant la fixation au niveau de l’organisme.  

Capacité gastrique

 La capacité gastrique d’un enfant, estimée à 30 ml ou 30 g par kg de poids corporel chez les enfants de 6 à 24 mois, désigne la quantité d’aliments que l’enfant est en principe capable d’ingérer en une seule prise. Comme le montre le tableau 6, la capacité gastrique d’un enfant dénutri est sensiblement inférieure à celle d’un enfant ayant un état nutritionnel normal. Ce qui justifie qu’il soit important de leur proposer des aliments de densité en énergie et en nutriments suffisantes.  

Caractéristiques requises pour les aliments de complément 

Au début de la période d’alimentation complétée, un aliment sous forme de bouillie est celui qui est le mieux adapté à la physiologie de l’enfant. La consistance fluide de la bouillie facilite sa consommation et permet à l’enfant d’ingérer facilement une grande quantité de nutriments et d’énergie si la densité énergétique et en nutriments de la bouillie est suffisante.

Densités en énergie et en nutriments (Dewey et al, 2004)

Les quantités d’énergie et de nutriments recommandées dans les aliments de complément ont été calculées en faisant la soustraction entre les teneurs recommandées et les quantités de nutriments apportées par le lait maternel. Dans les pays en développement, la densité énergétique et en nutriments des aliments de complément est le plus souvent faible. Un des procédés les plus utilisés pour accroître la densité énergétique des aliments de complément tout en conservant une consistance appropriée est l’introduction d’amylases qui agissent en hydrolysant partiellement l’amidon. Le tableau 7 détaille les teneurs en énergie et en nutriments journalières recommandées pour les aliments de complément selon le niveau d’ingéré du lait maternel. 

Qualité hygiénique

 Les aliments de complément doivent être de bonne qualité hygiénique, ne contenant ni germes pathogènes ni substances toxiques ni facteurs antinutritionnels, ainsi que d’autres substances pouvant avoir des répercussions sur la santé des enfants (Codex alimentarius, 1994).

Accessibilité et acceptabilité 

Pour que les aliments de complément puissent contribuer efficacement à maintenir les jeunes enfants dans un état convenable, ils doivent être disponibles en permanence à un prix accessible au plus grand nombre. La préparation de l’aliment de complément doit être facile. Les caractéristiques organoleptiques (saveur, consistance et couleur) doivent être adaptées aux habitudes alimentaires locales (Trèche, 1999)

Table des matières

REMERCIEMENT
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
INTRODUCTION GENERALE
CADRE DE L’ETUDE
I. IMPORTANCE ET MODALITES D’AMELIORATION DE L’ALIMENTATION DES JEUNES ENFANTS ET DE LEURS MERES
1. Le cadre conceptuel des causes de la malnutrition.
2. Contraintes à prendre en compte pour améliorer l’alimentation des femmes enceintes et allaitantes
3. Contraintes à prendre en compte et caractéristiques à conférer aux aliments de complément des jeunes enfants
3.1. Besoins nutritionnels
3.1.1. Besoins énergétiques
3.1.2. Apports protéiques de sécurité
3.1.3. Apports recommandés en lipides et AGE
3.1.4. Apports recommandés en micronutriments
3.2. Capacité gastrique
3.3. Caractéristiques requises pour les aliments de complément
3.3.1. Densités en énergie et en nutriments
3.3.2. Qualité hygiénique
3.3.3. Accessibilité et acceptabilité
II. CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE 10
1. Localisation et situations démographique et socio-économique
2. Situation nutritionnelle des jeunes enfants et des femmes enceintes ou allaitantes
3. Pratiques alimentaires des jeunes enfants
III. LE PROJET NUTRIMAD ANDROY
1. Objectifs
2. Activités
PARTIE A : CONTRIBUTION AU CHOIX ET À LA DEFINITION DES MODALITES DE TRANSFERT DES ALIMENTS FORTIFIES
I.INTRODUCTION
II. METHODOLOGIE
1. Mise au point d’une solution alimentaire pour les femmes enceintes et allaitantes
1.1. Identification de plats ou aliments potentiellement fortifiables
1.2. Choix de l’excipient du complément alimentaire
1.2.1. Acceptabilité culturelle
a) Objectif
b) Constitution des groupes
c) Organisation
d) Guide d’entretien utilisé pour les groupes de discussion.
1.2.2. Tests de dégustation
a) Localisation de l’étude et échantillonnage
b) Organisation
c) Tests de classement des préférences
d) Technique d’analyse des résultats
1.3. Techniques analytiques pour déterminer la valeur nutritionnelle des graines de pastèque grillées pelées
1.3.1. Détermination de la teneur en matière sèche
1.3.2. Dosage des différents nutriments
a) Teneur en protéines brutes
b) Teneur en lipides.
c) Teneur en cendres totales
d) Dosage de quelques éléments minéraux
e) Teneur en glucides totaux
f) Valeur énergétique globale
2. Choix de l’excipient et étude de transférabilité d’un complément alimentaire destiné aux enfants 6-23 mois
2.1. Choix de l’excipient
2.1.1. Tests d’acceptabilité organoleptique et culturelle auprès des mères
a) Choix du panel de dégustatrices et organisation des tests
b) Tests discriminatifs
c) Tests de préférence et tests de notation
d) Questions concernant l’acceptabilité culturelle et économique
2.1.2. Techniques d’analyses des résultats
2.2. Mise au point des modalités de transfert
2.2.1. Réunion de groupe afin d’identifier le nom du complément alimentaire
2.2.2. Elaboration de la fiche recette
a) Choix et caractérisation d’un ustensile de mesure ménagère
b) Rédaction de la fiche recette
2.2.3. Formation des intervenants du projet dans le transfert des PTAs
2.3. Evaluation des modalités de transfert utilisées
2.3.1. Auprès des animateurs et coordinateurs
2.3.2. Au domicile des mères
3. Vérification de la constance de la bonne utilisation de la farine infantile (Koba Aina) destinée aux enfants de 6-23 mois
3.1. Echantillonnage et organisation de l’étude
3.2. Observation de la préparation de la Koba Aina et des caractéristiques des bouillies
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Propositions pour une solution alimentaire destinée aux femmes enceintes et allaitantes
1.1. Nature des plats traditionnels pouvant être fortifiés
1.2. Comparaison des quatre excipients utilisables pour le complément alimentaire
1.2.1. En fonction de leur intérêt nutritionnel
1.2.2. Au niveau de leur acceptabilité culturelle
1.2.3. Par rapport aux préférences organoleptiques des mères
2. Choix et modalités de transfert du complément alimentaire pour les enfants de -23 mois
2.1. Comparaison de l’acceptabilité de deux excipients possibles (poudre d’arachide ou farine maïs/arachide/soja)
2.1.1. Perception de différences après leurs incorporations dans des plats traditionnels
2.1.2. Préférences entre plats fortifiés et plats traditionnels .
2.1.3. Acceptabilité économique et culturelle
2.2. Modalités de transfert retenues
2.2.1 Mode de préparation proposée aux mères.
2.2.2. Nom du complément alimentaire
2.3. Validation des modalités de transfert
2.3.1. Auprès des animateurs et coordinateurs Nutrimad
2.3.2. Aux domiciles des mères
3. Constance de la bonne utilisation de la Koba Aina par les mères Antandroy un an après son introduction
3.1. Comparaison des modes de préparation observés à ceux initialement proposés
3.2. Caractéristiques des bouillies obtenues
3.2.1. Aspects
3.2.2. Quantités préparées
3.2.3. Consistance et teneurs en matière sèche
IV. CONCLUSION
PARTIE B : EFFETS DE LA STRATEGIE NUTRIMAD ANDROY 6 MOIS
APRES SON LANCEMENT SUR LES CONNAISSANCES, LES PRATIQUES
ET LA SITUATION NUTRITIONNELLE DANS DES SITES
OBSERVATOIRES
I.INTRODUCTION
II. APPROCHE METHODOLOGIQUE
1 Caractéristiques générales du dispositif de suivi – évaluation
2 Protocole des enquêtes de suivi – évaluation
2.1. Type d’enquêtes et population cible
2.2. Organisation générale
2.2.1. Préparation de l’enquête
2.2.2. Durée et déroulement des enquêtes
2.3. Données relevées
2.3.1. Questionnaire
2.3.2. Mesures anthropométriques du couple mère-enfant.
a) Mesure de la taille
b) Mesure du poids
c) Détermination de l’âge
2.4. Traitement des données
2.4.1. Vérification, codification et saisies des données
2.4.2. Création de scores et indices
2.4.3. Analyses statistiques des données
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Caractéristiques des populations étudiées
1.1. Caractéristiques socioprofessionnelles des mères
1.2. Caractéristiques socioéconomiques et conditions de vie des ménages
1.3. Suivi de la grossesse, modalité d’accouchement et statut vaccinal de l’enfant
2. Niveau de pénétration de la stratégie Nutrimad Androy auprès de la population ciblée
2.1. Conseils reçus en nutrition et hygiène
2.2. Connaissances générales des mères en matière de soins à donner à l’enfant
2.2.1. Connaissances des pratiques recommandées en matière d’hygiène et de suivi sanitaire de l’enfant
2.2.2. Connaissances des pratiques alimentaires recommandées
2.3. Connaissance et utilisation de la Koba Aina
2.3.1. Notoriété et connaissances des modalités d’utilisation
2.3.2. Intention d’utilisation
2.3.3. Modalités d’achat et fréquences de consommation déclarées
2.4. Estimation du niveau de pénétration de la stratégie
2.5. Identification des facteurs intervenant sur le niveau de pénétration de la stratégie
3. Effet de la stratégie sur les pratiques alimentaires et d’hygiène et sur l’état sanitaire et nutritionnel des enfants
3.1 Pratiques alimentaires, d’hygiène et autres soins
3.1.1. Pratiques d’hygiène et soins
3.1.2. Conduite de l’allaitement à la naissance
3.1.3. Pratiques d’allaitement
3.1.4. Fréquence et nature de l’alimentation de complément
a) Fréquence de consommation de bouillies, de plats spéciaux et de plats familiaux.
b) Fréquence de consommation de différents types d’ingrédients comme aliments de complément
c) Consommation de boissons et goûters
d) Variété et diversité alimentaire
3.2. Etat sanitaire des enfants
3.3. Etat nutritionnel
3.3.1. Enfants de 6-17 mois
3.3.2. Mères
4. Comparaison des évolutions des pratiques alimentaires et d’hygiène et de l’état
nutritionnel des enfants et de leurs mères en fonction de leur niveau d’adhésion
à la stratégie 67
4.1. Pratiques alimentaires et d’hygiène 67
4.2. Etat nutritionnel des enfants âgés de 6-17 mois au début de l’étude
IV. CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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