Contribution à la connaissance des grands branchiopodes

Contribution à la connaissance des grands
branchiopodes

 Généralités sur les anostracés

Les anostracés sont des petits crustacés, qui peuvent atteindre une longueur de 40 mm. Ils sont des habitants spécialisés des eaux temporaires (Renier et al. 2013), en développant des adaptations efficaces pour résister à un assèchement complet de leur biotope. Ils colonisent plusieurs types de systèmes temporaires d’eau douce, mares, fossés, ornières, tourbières et terres agricoles inondées, avec peu ou pas de prédateurs. Leur tégument est sans carapace d’où le nom du groupe d’anostracés auquel ils appartiennent. Ils nagent librement avec le ventre vers le haut. Ils ont des appendices thoraciques foliacés servant à la fois à la locomotion, à la respiration et à la filtration des particules alimentaires telles que le phytoplancton, les protozoaires et les débris organiques. Ils ont des sexes séparés avec un dimorphisme sexuel apparent, c’est-à-dire que les mâles et les femelles ont un aspect différent. En effet, les mâles ont des antennes bien développées qui servent lors de la copulation à tenir la femelle. Celle-ci à un sac ovigère tubuleux ou globuleux. Les anostracés survivent d’année en année, développant des adaptations efficaces pour résister à un assèchement complet de leur biotope, telles que la production d’œufs appelés œufs de résistance ou cystes. Ils ont un cycle de vie court qui se déroule pendant la phase d’inondation pour une période d’un peu plus de 3 mois. Les cystes présents dans la terre ne sont pas détruits, ils y demeurent à l’état de vie latente et éclosent dès que les conditions du milieu sont redevenues favorables. Comme chez de nombreux taxons des milieux temporaires, les cystes peuvent être dispersés et coloniser de nouveaux milieux. Cette dispersion est assurée par le vent, les animaux via leurs pattes ou par l’endozoochorie (Beladjal et al. 2007 ; Frisch et al. 2007 ; Beladjal et Mertens 2009). Parmi les anostracés, la famille des Chirocephalidae se distingue par la longueur des somites génitaux mâles et femelles adultes, supérieure à leur largeur. L’article proximal de la deuxième antenne frontale mâle est pourvu d’un appendice antennaire (serriforme). La partie basale des gonopodes est granulée ou spinuleuse (sur sa face interne). La partie apicale des gonopodes est pourvue d’une épine, de plus grande longueur et de forme différente que celle de la famille des Artemiopsidae (Brtek 1966). Les vésicules séminales sont bien développées, et situées au niveau des deux somites génitaux. Le sac ovigaire est en forme de fuseau, dilaté latéralement à son extrémité distale. Il se distingue par une ouverture génitale, se terminant par deux lèvres

Présentation du genre Chirocephalus

Position systématique 

Les chirocéphales sont des crustacés spécialisés. Leur position systématique est la suivante : ‐ Classe : Branchiopoda Latreille, 1817 ‐ Sous-classe : Sarcostraca Tasch, 1969 ‐ Ordre : Anostraca Sars, 1867 ‐ Sous-ordre : Anostracina Weekers et al. 2002 ‐ Famille : Chirocephalidae Daday, 1910 ‐ Sous-famille : Chirocephalinae Daday, 1910 ‐ Genre : Chirocephalus Prévost, 

Caractéristiques morphologiques des chirocéphales 

Morphologie du mâle Les mâles de chirocéphales (Fig. 3A) se distinguent par la forme de l’antenne qui est développée et généralement bi-articulées (Fig. 3B). Ils présentent une morphologie variable suivant les espèces. Les antennes servent de crochets pour maintenir la femelle pendant l’accouplement (Fig. 3C). L’article proximal antennomère de la deuxième antenne frontale développe un processus dont la morphologie est plus ou moins complexe. Cette structure porte le nom d’appendice antennaire. L’appareil génital du mâle est formé de deux organes symétriques situés au niveau des deux premiers segments abdominaux, de part et d’autre du tube digestif. Chaque organe se compose d’un testicule tubulaire auquel fait suite un spermiducte qui conflue avec une vésicule séminale à l’extrémité d’un hémipénis dévaginable. (Nourisson et Thiéry 1988). 

Morphologie de la femelle

Contrairement au mâle, les antennes de la femelle de chirocéphale (Fig. 4A) sont réduites, courtes et trapues. L’appendice antennaire est absent. L’appareil génital de la femelle se compose de deux ovaires plus ou moins rectilignes, prolongés par deux oviductes qui débouchent dans un utérus impair. Les ovaires s’étendent latéralement du premier au dernier segment abdominal. L’utérus constitue une poche incubatrice ou sac ovigère, fait saillie ventralement au niveau des deux premiers segments abdominaux (Fig. 4B). L’utérus est entouré de volumineuses glandes coquillières qui sécrètent l’enveloppe externe de l’œuf (Nourisson et Thiéry 1988).

Morphologie des cystes

Les cystes sont sphériques, de couleur jaune orangée (Fig. 5A), enveloppés d’un chorion chitineux qui leur confère une protection contre les chocs mécaniques, les radiations ultraviolettes et les prédateurs (Persoone et Sorgeloos 1980). Leur surface est hérissée de crêtes élevées dessinant des polygones (Fig. 5B) plus ou moins réguliers (Nourisson et Thiéry 1988). Le diamètre des œufs varie en fonction de l’espèce, dépasse 400 µm chez certaines espèces de Chirocephalus. Figure 5. Morphologie des cystes de Chirocephalus ; A : C. diaphanus (Photo de Margarida Cristo) ; C. salinuus de Sidi Salem (Algérie), (Photo de L. Boumendjel). 3. Caractéristiques morphologiques de Chirocephalus salinus et C. diaphanus  Les caractères utilisés pour déterminer les variations morphologiques entre les espèces chez les Chirocephalus portent essentiellement sur des structures observées chez les mâles, visibles au microscope optique après montage entre lame et lamelle, tels que : Antenne : forme et taille de l’antennomère proximal (Fig. 6Aa), antennomère distal (Fig. 6Ab), apophyse basale de l’antennomère proximal et projection basale de l’antennomère distal (Fig. 6Af).  Appendice antennaire : morphologie et taille de la lame basale (Fig. 6Ag), et de la lame dorsale (Fig. 6Ad). Présence ou absence des prolongements latéro-basales (Fig. 6Ac).   Appendice génital : forme du pénis chez le mâle et du sac ovigère chez la femelle (Fig. 6Ba).  Thoracopodes (Fig. 6C) : forme des endites, endopodites, exopodites, épipodites, préépipodites.  Morphologie du labrum, mandibules et maxilles.  Œufs : diamètre des œufs, pour la morphologie des œufs il faut passer à la Télégraphique.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I. GENERALITES SUR LE GENRE CHIROCEPHALUS
1. Généralités sur les anostracés
2. Présentation du genre Chirocephalus
2.1. Position systématique
2.2. Caractéristiques morphologiques des chirocéphales
2.2.1. Morphologie du mâle
2.2.2. Morphologie de la femelle
2.2.3. Morphologie des cystes
3. Caracteristiques morphologiques de Chirocephalus salinus et C. diaphanus
II. DISTRIBUTION ET DONNEES BIOLOGIQUES DE CHIROCEPHALUS SALINUS (CRUSTACEA, ANOSTRACA) DANS LE NORD-EST DE L’ALGERIE
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Milieux d’études
2.2. Climat des régions d’étude
2.2.1. Région d’Annaba
2.2.2. Région de Souk Ahras
2.2.3. Région de Skikda
2.2.4. Région d’El Tarf
2.2.5. Région de Guelma
2.3. Echantillonnage
2.4. Identification des chirocéphales
2.5. Etude écologique et biologique des chirocéphales
2.5.1. Abondance des individus
2.5.2. Biométrie
2.6. Reproduction
2.7. Etude statistique
3. Résultats
3.1. Caractéristiques environnementales des populations de chirocéphales
3.2. Paramètres biologiques et écologique
3.2.1. Biométrie des adultes
3.2.2. Reproduction
3.3. Etude statistique
4. Discussion
III. ANALYSE PHYLOGENIQUE DU GENRE CHIROCEPHALUS PREVOST, 1803
EN MEDITERRANEE OCCIDENTALE ET CLARIFICATION DU STATUT DES ESPECES C. SALINUS ET C. DIAPHANUS DE L’ALGERIE
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Echantillonnage des chirocéphales
2.2. Etude génétique
2.2.1. Extraction d’ADN
2.2.2. Amplification de l’ADN par PCR
2.3. Alignement et analyse phylogénétique
3. Résultats
3.1. Arbres phylogénétiques
4. Discussion
IV. STATUT TAXONOMIQUE DU GENRE CHIROCEPHALUS PREVOST, 1803 EN ALGERIE : DESCRIPTION DE CHIROCEPHALUS SANHADJAENSIS SP. NOV., ET CHIROCEPHALUS ALGERIENSIS SP. NOV. ET REDESCRIPTION DE C. SALINUS DADAY, 1910
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Echantillonnage
2.2. Analyse morphologique
2.3. Etude de la collection du MNHN de Paris
2.4. Clé d’identification des espèces de Chirocephalus d’Algérie
3. Résultats
3.1. Taxonomie
3.1.1. Chirocephalus sanhadjaensis sp. nov
3.1.1.1. Type de localité
3.1.1.2. Type de matériel
3.1.1.3. Description de Chirocephalus sanhadjaensis sp.nov
3.1.1.4. Diagnostic différentiel
3.1.2. Chirocephalus algeriensis sp. nov
3.1.2.1. Type de localité
3.1.2.2. Description de Chirocephalus algeriensis sp. nov
3.1.2.3. Diagnostic différentiel
3.1.3. Chirocephalus salinus Daday, 1910
3.1.3.1. Description de Chirocephalus salinus Daday, 1910
3.1.3.2. Diagnostic différentiel
3.2. Etude de la collection du MNHN de PARIS
3.3. Clé d’identification des espèces de Chirocephalus d’Algérie

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