CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L’UTILISATION DU BEURRE DE KARITE

CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L’UTILISATION DU
BEURRE DE KARITE

GENERALITES SUR LES EXCIPIENTS UTILISES POUR LES POMMADES 

Les termes « excipient », « véhicule» et « adjuvant» sont utilisés. Le mot excipient vient du mot « excipere » qui signifie recevoir, et on entendra recevoir le principe actif. Véhicule : l’un des buts de l’excipient est de transporter le médicament jusqu’au lieu d’absorption par l’organisme. Adjuvant : vient du mot «adjuvare». L’excipient aide le principe actif à jouer son rôle. Donc un excipient se définit comme une substance inactive par elle-même mais qui facilite la pénétration, l’administration et la conservation du principe actif. Les excipients utilisés en pharmacie sont extrêmement nombreux, ce qui s’explique, d’une part, par la diversité des caractéristiques physiques et chimiques des principes actifs, dont ils doivent être les auxiliaires, et, d’autre part, par la variété des rôles qu’ils ont à jouer. Ceux-ci sont de trois sortes. Il leur est demandé :  De faciliter l’administration des principes actifs : c’est le cas des excipients pour pommade.  D’améliorer l’efficacité du principe actif : c’est le cas d’un excipient pour pommade qui facilite la pénétration d’un principe actif ou de celui d’une libération prolongée qui augmente la durée d’activité.  D’assurer la stabilité et par conséquent la conservation jusqu’à la limite d’utilisation fixée. Ces différents rôles sont définis pour chaque catégorie d’excipients. Chaque excipient est défini par différentes caractéristiques : 17  d’une part des caractères physicochimiques, décrits de façon détaillée dans les monographies d’excipients des pharmacopées.  d’autre part, des caractères technologiques, répondant à des exigences adaptées aux conditions particulières de fabrication et d’utilisation [42]. De façon générale un bon excipient doit avoir les qualités suivantes : Qualités obligatoires – Un pH proche du tissu cutané (pH 5,5 à 7), – Présenter le moins d’incompatibilités possibles avec les autres constituants de la pommade et le conditionnement ou au moins une action pharmacologique compatible avec celle du principe actif. – une absence d’irritation, une bonne tolérance et un pouvoir allergisant faible, – un pouvoir de pénétration et de miscibilité aux sécrétions aqueuses ou grasses de la peau. Ce qu’il faut noter, c’est qu’un excipient ne peut faire pénétrer à travers la peau n’importe quel principe actif. Il peut simplement influencer, selon sa nature, la vitesse de pénétration d’un principe actif capable de franchir la barrière cutanée, – être suffisamment stable pour permettre une bonne conservation. Qualités facultatives – être lavable à l’eau et ne tache pas le linge, – être stérilisable. Les excipients des pommades peuvent être des substances d’origine naturelle ou synthétique et avoir des propriétés hydrophiles ou lipophiles. 18 Propriétés des excipients Une seule propriété est commune à tous les excipients : il s’agit de l’inertie [44]. o Inertie vis-à-vis du principe actif dont l’excipient ne doit ni inhiber, ni augmenter l’activité. o Inertie vis-à-vis du matériau de conditionnement : l’excipient ne doit ni dissoudre les articles du matériau de conservation, ni être absorbé par celui-ci. o Inertie vis-à-vis de l’organisme : en principe l’excipient ne doit avoir aucune activité propre ; en fait la neutralité absolue vis-à-vis de l’organisme n’existe pas. II. Fonctions des excipients dans les pommades La classification des excipients est basée sur leur rôle dans les formulations pharmaceutiques et sur les interactions influençant la libération des drogues. Elle peut être basée sur leur chimie et leurs propriétés physico-chimiques .

Agents émulsifiants et émollients

Lanoline ou alcools de laine et dérivés Très auto-émulsionnables, surtout utilisés pour son pouvoir pénétrant et émollient. Polyéthylènes glycols ou macrogols Ce sont des condensats d’oxyde d’éthylène et d’eau très utilisés comme véhicule facilitant la pénétration cutanée des principes actifs. 19 Le propylène glycol est utilisé également comme humidifiant, stabilisateur, plastifiant, conservateur, dans des cosmétiques, des huiles de refroidissement, des gels à usage médical. Le sorban est utilisé comme émulsifiant non ionique. Le triethanolamine est utilisé pour composer des émulsions ou des gels. On la trouve également dans les cosmétiques, les huiles de coupe. II.2. Agents anti-adhérents [9] Ils permettent d’éviter les frictions entre la poudre et les surfaces métalliques au moment de la préparation [9]. Ce sont, entre autres, le polyéthylène glycol, le stéarate de calcium, etc.… II.3. Agents antioxydants [37] Ils ont un impact sur la stabilité. Ils servent à entraver, ou au moins à ralentir, l’oxydation des principes actifs et des excipients sensibles. Ce sont pour la plupart des dérivés phénoliques.

Agents conservateurs

Leur utilisation dans les formulations médicamenteuses permet de réduire la contamination de ces dernières par les micro-organismes, mais ils ont surtout un rôle de stabilisant chimique par inhibition de la prolifération de ces derniers. 

Gélifiants et agents viscosifiants

Ces agents ont un rôle important dans le système aqueux en améliorant la viscosité et en stabilisant le principe actif dans des émulsions ou dans des suspensions [37]. Les polymères hydrophiles sont principalement utilisés comme agents améliorant la viscosité [9]. 20 II.6. Agents colorants [37] L’utilisation de préparations médicinales colorées offre une signification psychologique grâce à l’apparence qu’elles présentent. Les agents colorants sont notamment utilisés pour améliorer l’aspect d’un médicament et éviter toute confusion lors de la phase de préparation et de l’administration. Ils peuvent être des composés organiques ou d’origine minérale.

Agents de pénétration 

Plusieurs entités chimiques peuvent fonctionner comme agents de pénétration pour faciliter le transport des composants actifs à travers les membranes biologiques, c’est l’exemple de l’alcool, des glycols, des tensioactifs qui réduisent la résistance de la barrière cutanée. II.8. Agents de revêtement [5, 11, 37] Une large gamme de composés peut être utilisée comme de substance de revêtement : éthyle cellulose, talc, saccharose, alcool cérylique, gélatine, glucose, etc. [37]. Les raisons du recours à un revêtement peuvent être résumées comme suit : [5, 11]  protection du principe actif de l’environnement (lumière, air, humidité)  augmentation de la résistance mécanique des formes solides,  masquage du gout et des odeurs,  modification de la libération du principe actif,  identification des produits. 

Agents chélateurs

Divers agents chélateurs, tels que l’acide édétique et les édétates sont généralement utilisés comme synergistes antioxydants, séquestrant des traces d’ions métalliques afin d’inhiber les réactions catalytiques d’oxydation. L’acide édétique et les édétates peuvent être utilisés seuls ou en association avec des antioxydants primaires. La concentration habituelle est de l’ordre de 0,005% à 0,01% de la masse volumique

 Agents liants 

Ils augmentent la cohésion et l’agrégation d’un mélange de substances dans une pommade. Cependant une exigence fondamentale est la répartition homogène des substances utilisées dans le médicament. Ce sont entre autres, les dérivés de la cellulose, les sirops de sucre, l’amidon, etc.

Lubrifiants et agents de glissement

Ce sont pour la plupart des substances de nature hydrophobe (huile de ricin hydrogénée). Les agents de glissements assurent la fluidité des poudres et des granulés pendant le traitement en diminuant la friction et l’adhérence entre les poudres. Il s’agit, par exemple, de l’amidon, du talc, de la cellulose en poudre. 

Agents tensioactifs

On utilise différents tensioactifs comme stabilisants d’émulsions et de suspensions mais également comme mouillants. Leur rôle va au-delà de celui d’excipients neutres à travers certaines membranes biologiques.

Agents solvants 

Ils permettent la dissolution des principes actifs de manière à avoir une solution homogène. Les solvants les plus utilisés sont : l’éthanol, le glycol, l’huile d’arachide, l’huile de soja, etc. 

Agents solubilisant

Ils permettent aux principes actifs de garder ces caractéristiques pharmacologiques de base, ce qui est une condition fondamentale. Les solubilisants sont des tensioactifs qui forment généralement des micelles avec le principe actif. Les plus utilisés sont : les esters d’acides gras de sorbitan, propylène glycol, monostéréate de glycol, éthanol, etc. III. Remarques sur la définition des excipients Selon leur définition, les excipients sont en principe inerte [44], mais depuis quelques années cette notion d’inertie a été revisitée et c’est ce qui a conduit au concept d’excipient à « effets notoires ». Ce dernier a été officialisé en France avec la publication, le 12 Juin 1991, du répertoire des médicaments génériques. Ces excipients listés dans le tableau I jouent un rôle discriminant lors de la substitution d’un médicament princeps par un générique .

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA PEAU ET LES FORMES TOPIQUES
I. La peau (figure 1)
II. Physiologie de l’absorption cutanée
III. Facteurs influençant la pénétration
III.1. La nature du principe actif
III.2. L’excipient
III.3. La région d’application
III.4. Le degré d’hydratation
III.5. Le pH de la pommade
III.6. Les modes d’application
III.7. L’état de la peau
IV. Les Préparations semi-solides pour application locale
IV.1. Les pommades
IV.2. Les crèmes
IV.3. Les gels
IV.4. Les pâtes
V. Activité des pommades
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES EXCIPIENTS UTILISES POUR LES POMMADES
I. Définitions
II. Fonctions des excipients dans les pommades
II.1. Agents émulsifiants et émollients
II.2. Agents anti-adhérents
II.3. Agents antioxydants
II.4. Agents conservateurs
II.5. Gélifiants et agents viscosifiants
II.6. Agents colorants
II.7. Agents de pénétration
II.8. Agents de revêtement
II.9. Agents chélateurs
II.10. Agents liants
II.11. Lubrifiants et agents de glissement
II.12. Agents tensioactifs
II.13. Agents solvants
II.14. Agents solubilisant
III. Remarques sur la définition des excipients
CHAPITRE III : LE BEURRE DE KARITE : UTILISATION EN COSMETOLOGIE ET EN THERAPEUTIQUE
I. Historique
II. Taxonomie
III. Caractères généraux du karité
IV. Obtention du beurre de karité
IV.1. Obtention traditionnelle du beurre de karité
IV.1.1. Le ramassage
IV.1.2. La fermentation
IV.1.3. Le séchage et le concassage
IV.1.4. La cuisson et le rinçage
IV.1.5. Le recueil du beurre de karité
IV.2. Obtention artisanale du beurre de karité
IV.3. Obtention industrielle du beurre de karité
V. Composition du beurre de karité
V.1. Caractéristiques physico chimiques du beurre de karité
V.2. Relation composition/activité
V.2.1. Intérêt de l’insaponifiable du beurre de karité
V.2.2. Les vitamines
V.2.3. Les acides gras
VI. Les usages en cosmétologie et en thérapeutique
VI.1. Utilisations traditionnelles
VI.2. Utilisations modernes du beurre de karité
VII. Facteurs influençant la qualité
VII.1. La matière première
VII.2. Conditions d’extraction
VII.3. Les conditions de conservation
VII.4. Le traitement
VII.4.1. La démucilagination
VII.4.2. La dépigmentation ou purification
VII.4.3. La désodorisation
CHAPITRE IV : COMMENTAIRES
1. Utilisation en cosmétologie
2. Utilisation en dermopharmacie
3. Notion de qualité
CONCLUSION

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