Description du matériel végétal

Enquêtes ethnoécologiques

Les différents groupements végétaux de la partie littorale répresente les 10% de la végétation pâturée du plateau Mahafaly. Ils sont caractérisés par de faible production fourragère herbacée notamment pendant la saison sèche. La prairie à Paspalum vaginatum et à Sporobolus virginicus est la plus productive parmi les trois groupements végétaux de la plaine littorale, avec une production de biomasse fourragère de 0, 77t/ha pendant la saison sèche. Cependant, une grande partie de cette formation végétale est incluse dans le Parc National Tsimanampesotse où l’activité de pâturage est strictement interdite. La forêt sèche dégradée à Acacia bellula et à Solanum hippophaeoides ne supporte que 0, 1 UBT/ha pendant cette saison. En effet, un des problèmes majeurs des éleveurs au littoral est l’insuffisance de fourrage et de la zone de pâturage. Pourtant, suite à l’intensification du vol de bœufs et du manque d’eau, presque tout le bétail du Plateau font la transhumance et restent environ six mois (du Juin à Décembre) sur la partie littorale.

Face à ces différents problèmes, les éleveurs utilisent et coupent intensivement les branches de l’arbuste Euphorbia stenoclada dans son milieu naturel pour nourrir le bétail. Cependant, la récolte intensive des branches pourrait affecter l’écologie, la reproduction ainsi que la pérennité de l’espèce. Cette plante sauvage est surexploitée pour la raison que ce système est déjà pratiqué depuis longtemps, et que les modalités de coupe pourraient favoriser la mortalité de l’espèce. De plus, les éleveurs n’ont jamais cultivé cette espèce et les plantules issues de la reproduction sexuée assurant le renouvellement de la population et de la production de biomasse sont très rares, malgré l’abondance de fleurs et de fruits pendant les périodes de fructification et de floraison.

Description du matériel végétal

Euphorbia stenoclada Baill., espèce ligneuse arbustive et fourragère connue sous son Dans cette étude, l’hypothèse émise est la suivante, Euphorbia stenoclada, espèce fourragère arbustive importante du plateau Mahafaly peut se multiplier par voie sexuée ou par voie végétative, quel que soit le type de substrat dans son milieu naturel. La réussite de la multiplication végétative ou sexuée de cette espèce contribue au développement des plantations dans la zone d’étude.nom local de « Samata » a été choisie en raison de son importance fourragère surtout en saison sèche, sa résistance aux conditions climatiques les plus défavorables et de sa disponibilité annuelle. La position systématique (Tableau 20) et la morphologie de l’espèce sont présentées ci- après. La description morphologique d’Euphorbia stenoclada a été décrite par plusieurs auteurs (Baillon, 1887 ; Coastantin et Gallaud, 1905 ; Poisson, 1912 ; Denis, 1921 ; Leandri, 1952 ; Thomasson, 1972)

Euphorbia stenoclada est une espèce xérophyte arbustive pouvant atteindre 5 m de hauteur suivant le milieu où elle pousse. Sa forme générale est «coralliforme» (Leandri, 1952). Elle a un port du type «parasol» variant suivant son stade de développement (Planche photographique 2 : photo 9). Au stade de germination entre 8-10 cm, la forme de la plantule est typique des dicotylédons avec des cotylédons arrondis foliacés (6-7 mm) ; entre 10 à 20 cm (tige 5 cm et racine 20 cm) ; premières ramifications, axes secondaires épineux, plagiotropes apparaissent régulièrement selon 3 hélices, suivant la phyllotaxie de la feuille axillante, elle-même réduite à un petit bourrelet ; « le tronc » est différencié, charnu, lignifié. Entre 30 à 40 cm de hauteur, les branches sont ramifiées et la partie aérienne s’organise pour donner un port en boule. Puis à 2 m de hauteur, les axes secondaires les plus anciens deviennent encombrants, vraisemblablement sous l’effet de la pesanteur, ils se dessèchent et tombent. Enfin, l’architecture du type parasol est atteinte. Seules persistent les ramifications latérales du tiers supérieur du tronc, leur partie proximale, plagiotrope, est d’autant plus développée qu’elles sont anciennes, leur partie distale étant orthotrope. Chaque branche se comporte comme la plante entière au stade 3 (30 à 40 cm), orthotrope différenciant des ramifications latérales lui conférant une extrémité en boule, sa base se dénudant par élagage naturel (Thomasson, 1972).

Les épines

L’étude morphologique et anatomique de cette espèce a permis de préciser la nature exactedes épines chez Euphorbia stenoclada. Elles suivent un ordre précis déterminé par la phyllotaxie de la plante ; leur disposition double celle des feuilles. D’autre part, à la base des épines de première importance existent, non seulement une feuille axillante, mais aussi deux préfeuilles  et  (Thomasson, 1972). rameaux terminaux (Planche photographique 2 : photo 10). L’incyathescence, construite sur le type cyme bipare, comporte 4 degrés de ramification dont le dernier, représenté par les axes n+3, reste à l’état de rudiments stériles. Par ailleurs, le cyathe central, correspondant au premier axe n, ne se développe jamais complètement, n’étant représenté que par une petite languette vestigiale. L’incyathescence, très condensée du fait de l’élongation très faible de ses axes constitutifs, ne comporte donc que 6 cyathes fonctionnels (Thomasson, 1972). Chez Euphorbia stenoclada, comme chez toutes les Euphorbes coralliformes, les cyathes sont unisexués. La pollinisation croisée est de règle, l’espèce étant dioïque.

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