Ecotouristique face aux autres formes de tourisme

Ecotouristique face aux autres formes de tourisme

En somme, du point de vue théorique, l’écotourisme et la gouvernance locale qui l’accompagne peuvent intervenir dans le comportement stratégique des agents économiques de l’axe. Les entretiens nous ont apporté différents témoignages confortant cette hypothèse. Leur analyse concerne les questions de la société (croissance économique, échanges, emplois, libertés politiques, valeurs culturelles.) – L’écotourisme peut annihiler tous les obstacles de justice sociale, tel l’accès de tous à l’égalité de chances sur la protection de l’environnement. Le développement est possible si les hommes prennent en compte cet acte de conservation. Les options prises en cette faveur se polarisent sur les processus de participation des populations de base. L’État entrepreneur, assure exclusivement le pilotage des actions de développement à l’état minimum, grâce à la gouvernance locale. Et se limitant à créer les conditions d’un environnement incitatif à la libre expression des acteurs, la mobilisation locale deviendrait une priorité.

En milieu rural, dans le cadre de la décentralisation, nous assistons de plus en plus à la mise en place de nouveaux cadres organisationnels visant une plus grande implication des citadins aux efforts de développement de ce monde rural. Par ailleurs, pour répondre à cette nouvelle dynamique, l’axe 4 a entrepris une politique de gouvernance des sites écotouristiques permettant de promouvoir le développement à l’échelle des mobilisations totales des zones. C’est dans ce cadre que nous intervenons, pour une meilleure mise en œuvre de ce plan. À titre de rappel, nos hypothèses sont susceptibles de signaler l’importance de l’activité au niveau local pour promouvoir cet essor. Ainsi, la mobilisation et le désir de participer dépendent de l’intérêt et de la motivation que peuvent y susciter les objectifs et priorités du projet pour lequel ces habitants sont sollicités. Par rapport aux difficultés d’accès aux sources de financement, l’axe développe des véritables stratégies alternatives, rompant ainsi avec les attitudes attentistes habituelles. D’ailleurs, dans la plupart des sites interrogés, l’appartenance à leur structure écotouristique est généralement considérée comme une protection importante contre les aléas socioéconomiques, de même que comme une garantie réalisée grâce la mobilisation de la population.

En définitive, cette étude nous a permis de confirmer l’idée selon laquelle le mécanisme de participation corrélant acteurs institutionnels et écotouristiques, contribue au développement local. En effet, les actions conjointes des populations d’axe ont permis de réaliser une grande partie du développement touristique défini dans le plan régional y afférant. Alors, pour la rehausser, retenons que cette approche par corrélation à la nature nous semblerait une démarche fondamentalement tactique, qui pousse chaque citoyen d’un territoire à devenir un acteur responsable de son avenir environnemental. Il faudrait considérer l’écotourisme en tant que bon moyen de protéger l’environnement et de favoriser le développement local (créations d’emplois, installation de divers services, amélioration de niveau de vie…), si toutefois sa mise en place était bien planifiée et bien gérée et si ses effets négatifs sur la nature et sur les hommes étaient pris en compte et mesurés. Il constituerait la seule alternative crédible aux engagements du développement économique de l’axe, face au déclin des productions agricoles, au faible taux industriel et à l’exploitation encore embryonnaire des gisements des services.

En guise de conclusion, la gestion durable des aires protégées exige d’établir des liens entre les mesures de conservation et l’ensemble de la société. Autrement dit, les objectifs des aires protégées ne devraient pas se limiter à la conservation des ressources naturelles ; ils devraient également comporter une dimension de gouvernance. Cette dernière devrait favoriser la démocratie participative. Pour atteindre la conservation pérenne de la biodiversité biologique, les sites ne devraient plus être considérés comme un simple enjeu écologique ; ils devraient intégrer des mécanismes permettant de contribuer au développement des communautés riveraines. Alors, un État spectateur ne suffirait plus ; il devrait plutôt surtout être acteur, opérateur direct du développement touristique. Ainsi, une question se pose, sur la situation de l’État malagasy : est-ce qu’elle répond aux critères d’acteur et d’investisseur direct ? *257Evaluation des ratios de référence déterminés en fonction des objectifs de développement durable retenu par les autorités publiques touristiques locales et/ou nationales (ils peuvent donc être pondérés). Cette évaluation constitue pour les autorités en charge du développement touristique le moyen privilégié de créer une passerelle effective entre les objectifs de la planification touristique durable et l’évaluation des projets privés de développement touristique qui devront être encouragés ou freinés.

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