Epuration des eaux contaminées par la technique d’électroextraction

Epuration des eaux contaminées par la technique d’électroextraction

La capacité d’échange

La capacité d’échange (CE) est le nombre de sites actifs où l’échange peut se produire. Elle correspond au nombre d’équivalent échangé par litre ou par gramme de matériau sec (Triméllon 1965). La CE varie en fonction de type de l’échangeur et de certains paramètres tel que : – La taille de l’ion échangeable, le taux de gonflement et le taux de réticulation qui contrôlent l’accessibilité des sites actifs ; . – Les conditions d’exploitation ; la température, la concentration et le débit de circulation. La capacité d’échange des échangeurs forts est constante à cause de la dissociation complète de leurs groupements fonctionnels. Tandis qu’elle n’est pas constante pour les échangeurs faibles et varie avec le pH. Elle augmente avec l’augmentation de pH pour un échangeur cationique faible alors qu’elle diminue avec l’augmentation de pH pour un échangeur anionique faible.

Classification des échangeurs d’ions 

Les échangeurs d’ions sont classés en fonction de la nature de leurs groupements fonctionnels en échangeurs cationiques et en échangeurs anioniques. Un échangeur d’ions est dit cationique ou acide s’il échange des cations avec la solution en contact, le groupement fonctionnel étant chargé négativement ; alors qu’il est dit anionique ou basique s’il échange des anions avec la solution en contact et le groupement fonctionnel étant chargé positivement. Chaque type des échangeurs cationiques et anioniques est subdivisé en échangeurs forts et échangeurs faibles. Un échangeur d’ions est qualifié de fort lorsque son groupement fonctionnel est dérivé d’un acide fort tel que l’acide sulfonique ou d’une base forte tel qu’un sel d’ammonium quaternaire ; alors qu’il est qualifié de faible si son groupement fonctionnel est dérivé d’un acide faible tel qu’un acide carboxylique ou d’une base faible tel qu’une amine secondaire. Les principaux groupements fonctionnels utilisés pour la fabrication des échangeurs d’ions (EIs) sont présentés au tableau I.1.  Les échangeurs d’ions sont encore classés en fonction de leur forme mis en œuvre. Ils sont souvent élaborés et commercialisés sous formes de résine échangeuses d’ions (REIs), de membrane échangeuses d’ions (MEIs) ou de textiles échangeurs d’ions (TEIs).

Les résines échangeuses d’ions (REIs)

Les REIs sont des matériaux échangeurs d’ions solides conditionnés sous forme de billes ou en poudre non régénérable. Elles sont principalement choisies en fonction de l’élément à séparer, de but de traitement et des contraintes de l’installation. Les résines les plus couramment utilisés sont les résines polystyréniques et polyacryliques. – Les résines polystyréniques : Les résines polystyréniques sont issues de la copolymérisation de styrène et de DVB par voie radicalaire. Les initiateurs de radicaux sont, en général, I’azo-bis-isobutyro-nitrile AIBN ou les peroxydes. Le taux de réticulation (pourcentage de DVB) varie de 6 à 12% en fonction du type de la matrice recherchée (figure I.3 ) Une fois obtenu, le squelette polystyréniques est modifié chimiquement pour obtenir en fonction de réactif utilisé des copolymères échangeurs de cations ou d’anions. La sulfonation de polystyrène conduit aux résines sulfoniques (figure I.4) tel que l’Amberjet 1200, la Duolite C 20, l’Amberlite IR120, la Lewatit 5100, etc La fonctionnalisation des billes de polystyrène réticulé avec du chloro-méthyl méthyl éther, en milieu anhydre et en présence d’un catalyseur suivie d’une substitution du chlore du groupe chloro-méthylé par des amines ou de l’ammoniac conduit aux résines échangeuses d’anions dont la basicité est liée aux groupements » amino » qu’il porte (figure I.5). Les ammoniums quaternaires donnent à la REI un caractère fortement basique tandis que les amines donnent à la résine un caractère relativement faible

La capacité utile 

La capacité utile est la capacité réellement utilisée au cours de l’échange d’ions. Elle correspond à la capacité d’échange de la REI disponible au début de cycle d’échange à laquelle est retranchée la capacité restante en fin d’utilisation (saturation). Dans une colonne à percolation (système dynamique), un front d’échange se forme et se déplace vers la sortie de la colonne (figure I.8). La réaction d’échange solution/résine a lieu dans une zone bien définit appelée zone de réaction. La longueur de cette zone de réaction dépend des paramètres d’exploitation de la colonne tel que : – La vitesse d’écoulement ; – La température ; – La hauteur du lit de résine ; – L’efficacité de la régénération.

La granulométrie 

La granulométrie correspond à la distribution en tailles des grains de la REI. La taille ainsi que la forme des particules sont déterminées par les conditions de fabrication. Une granulométrie fine favorise l’échange mais elle présente des pertes de charge élevées et des problèmes de colmatage. En pratique, il est très important d’avoir une résine de granulométrie uniforme. Les résines courantes ont des granulométries de 0,3 à 1,2 mm 

La structure et la porosité

La porosité d’une résine est définie comme étant le rapport du volume non solide sur le volume total de la résine. En fonction de leur porosité les résines peuvent être : -Des résines type gel ou microporeuses dont la porosité est issue de la réaction de polymérisation et dépond de polymère et de taux de DVB utilisé (figure I.9). Elles sont caractérisées par des porosités et des résistances osmotiques faibles. – Des résines type macroporeux où le polymère est gonflé par l’addition d’une substance porogène pour créer dans la matrice des canaux ouverts (figures I.9 et I.10). Ces résines permettent l’adsorption des molécules de grande taille et s’adaptent mieux aux contraintes mécaniques de débit et de pression.

Table des matières

Chapitre I : Echangeurs d’ions et procédés électromembranaires
Première partie
I.1 Généralités sur les échangeurs d’ions (EIs)
I.1.1- Qu’est-ce qu’un échangeur d’ions (EI)
I.1.2 – La cinétique d’échange
I.1.3 – Le squelette et le taux de réticulation
I.1.4 – La stabilité et longévité
I.1.5- Le taux de gonflement
I.1.6- La capacité d’échange
I.1.7– Classification des échangeurs d’ions
I.1.8- Les résines échangeuses d’ions (REIs)
I.1.8.1- La capacité utile
I.1.8.2- La granulométrie
I.1.8.3- La structure et la porosité
I.1.8.4- La masse volumique
I.1.9- Les membranes échangeuses d’ions MEIs
I.1.9.1- La sorption d’électrolytes et l’exclusion de Donnan
I.1.9.2- La permsélectivité
I.1.9.3- La diffusion et l’autodiffusion
I.1.9.4- L’équation de transport membranaire
I.1.9.5- La résistance électrique
I.1.10- Les textiles échangeurs d’ions (TEIs)
Chapitre I : Echangeurs d’ions et procédés électromembranaires
Deuxième partie
I. 2 – Procédés électromembranaires
I. 2. 1 – L’électrodialyse conventionnelle
I. 21.1 – La polarisation de concentration et le courant limite
I. 2. 1.2 – La polarisation secondaire ou le colmatage
I. 21.3 – L’osmose et l’électroosmose
I. 2. 2 – Les procédés hybrides couplant l’électrodialyse à l’échange d’ions
I. 2.2.1 – L’électrodeionisation (EDI)
I. 2.2.2 – L’électropermutation (EP) ou électrorégénération
Chapitre II : Le nickel
II.1 – Utilisation et sources d’émission dans l’environnement
II.2 – Toxicité et exposition
II. 3 Règlementation
II. 4 – Analyse bibliographique
I1.4.1- L’extraction chimique
II.4.2- La précipitation chimique
II. 4. 3 – L’échange d’ions
II.4.4- L’adsorption
II.4.5- L’électrodéposition
II.4.6 – L’électrocoagulation
II.4.7- L’électrodialyse
II.4.8- Les procédés couplant l’électrodialyse à l’échange d’ions
Chapitre III : Matériels et protocoles expérimentaux
III.1- Présentation et traitement de matériaux échangeurs d’ions
III.1.1- Les membranes échangeuses d’ions
III.1.2- La résine échangeuse d’ions
III.2- Produits chimiques
III. 3- Etude des propriétés physicochimiques de l’ Amberjet 1200
III. 3. 1 – Capacité d’échange
III. 3. 2 – Détermination de taux d’humidité
III. 3. 3 – Nombre d’ion présents dans la résine
III. 3. 4 – Détermination du nombre d’ions total (Nt)
III. 3. 5 – Détermination du nombre d’ions fixés (Nf) et sorbés (Ns)
III. 3. 6 – Cinétique d’échange
III. 3.6.1- Concentration de la solution externe
III. 3.6.2- Agitation de la solution externe
III. 3.6.3- Température du système
III.3. 7- Sélectivité de la résine Amberjet 1200 vis-à-vis des cations Ni2+ et Ca2+
III. 4- Electropermutaion (Electroextraction) des ions Ni2+contenus dans des solutions diluées
III.4. 1- Montage de l’électropermutation
III.4. 2- Montage de mesure de courant limite
III.4.3- Paramètres caractérisant le fonctionnement de la cellule d’électropermutation
III. 4.3.1- nombre d’équivalents transférés
III. 4.3.2- Taux d’épuration (TE %)
III. 4.3.3- Flux de transfert moyen (Jmoy)
III. 4 3 4- Facteur de concentration (FC)
III. 4 3.5- Nombre de transport et rendement faradique (RF)
III.4.3. 6- Taux de régénération (TR)
III. 5- Méthodes de dosages
III.5.1- Spectrophotométrie d’absorption atomique (S.A.A)
III. 5. 2- Spectrophotométrie d’absorption UV-visible
Références bibliographiques
Chapitre IV : résultats et discussions
Première partie
V.I – Etude des propriétés physicochimiques de la résine Amberjet 1200 et de la cinétique d’échange vis-à-vis des ions Ni2+
IV.1.1- Capacité d’échange
IV.1.2- Détermination de taux d’humidité de la résine Amberjet 1200 en présences de cations mono, bi et trivalents
IV.1.3- Détermination de nombre d’ion présents dans la résine
IV.1.4- Etude de la cinétique des échanges binaires du nickel sur la résine Amberjet 1200
IV.1.4.1- Effet de la concentration de la solution externe 86
IV.1.4.2- Effet de la vitesse d’agitation
IV.1.4.3- Effet de la température
IV.1.5- Etude de l’échange ternaire de nickel et calcium sur la résine Amberjet 1200
Conclusion
Chapitre IV
Deuxième partie
IV. 2- Influence des conditions opératoires sur l’élimination et la concentration des ions de Nickel (Ni2+) des solutions diluées par l’électropermutation (EP)
IV.2.1- Densité de courant limite
IV.2.2- Effet de la densité de courant
IV.2.3- Effet de la masse de résine
IV.2.4- Effet de la nature de l’électrolyte régénérant
IV.2.5- Effet de la concentration de la solution
d’alimentation
Conclusion

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *