Equations aux dérivées partielles elliptiques du quatrième ordre

Equations aux dérivées partielles elliptiques du
quatrième ordre 

Inégalités de Sobolev 

Le théorème de Sobolev pour les espaces Lp avec 1 p = 1 q − 2 n et H q 2 (1 ≤ q < n 2 ) s’énonce ainsi : l’inclusion H q 2 ⊂ Lp est continue. On sait que le théorème de Kondrakov dans ce cas n’est pas valide: l’inclusion H q 2 ⊂ Lp n’est pas compacte. Par contre l’inclusion H q 2 ⊂ Lr avec 1 ≤ r < p est compacte. Ici nous supposons que la variété est compacte. Mais dans le cas où elle est seulement complète le théorème de Sobolev est encore vrai si la variété a un rayon d’injectivité positif et une courbure de Ricci bornée inférieurement (par −β une constante). D’après ce qui précède nous avons: −l’inclusion H q 2 ⊂ Lp continue mais non compacte avec p = nq n−2q , −l’inclusion H q 2 ⊂ Lq compacte. En effet p = qn n−2q > q. Dans cette situation s’applique le théorème d’Aubin [4]. Il existe des constantes A et C telles que pour tout ϕ ∈ H q 2 (1.3) k ϕ kp≤ C k ϕ kH q 2 +A k ϕ kq . La meilleure constante K2= inf C telle que A(C) existe est strictement positive. Cette constante devrait dépendre des trois Banach H q 2 , Lp et Lq, en fait on montre qu’elle ne dépend que de n et de q, K2 = K2(n,q). Théorème 1. Soient une variété riemannienne compacte (Vn,g) et q un réel 1 ≤ q < n 2 . La meilleure constante K2 introduite plus haut ne dépend que de n et de q (K2 = K2(n,q)). Ainsi pour tout  > 0, il existe une constante A() telle que tout ϕ ∈ H q 2 vérifie (1.4) k ϕ kp≤ K2(n,q)(1 + ) k ϕ kH q 2 +A() k ϕ kq . Il n’existe pas de constante A avec C < K2(n,q) telle que (1.3) soit vérifiée pout tout ϕ ∈ H q 2 . Démonstration: 11 Nous voulons démontrer que la meilleure constante pour l’inclusion : H q 2 ⊂ Lp ne dépend de la variété que par sa dimension. Partons de la meilleure constante pour IRn muni de la métrique euclidienne . On sait d’après le lemme de Sobolev que tout ψ ∈ H q˜ 1 (IRn ) vérifie une inégalité du type (1.5) k ψ kp˜≤ C k ∇ψ kq˜ avec 1 p˜ = 1 q˜ − 1 n . Nous avons H q 2 ⊂ Hr 1 ⊂ Lp avec 1 r = 1 q − 1 n . D’où tout ϕ ∈ H q 2 vérifie (1.6) k ∇ϕ kr≤ C1 k ∇|∇ϕ| kq et k ϕ kp≤ C2 k ∇ϕ kr En effet comme |∇|∇ϕ|| ≤ |∇2ϕ| , voir Aubin[4], si ϕ ∈ H q 2 , alors |∇ϕ| ∈ Hr 1 et on peut appliquer (1.5) avec ψ = |∇ϕ|. On obtient en combinant les inégalités (1.6) (1.7) k ϕ kp≤ C k ∇2ϕ kq . Posons K2(n,q)=inf C dans (1.7), K2(n,q) est donc la meilleure constante pour l’inclusion H q 2 (IRn ) ⊂ Lp(IRn ) et tout ψ ∈ H q 2 (IRn ) vérifie (1.8) k ψ kp≤ K2(n,q) k ∇2ψ kq Retournons à la variété compacte Vn. Considérons un recouvrement de Vn par m boules Bi(1 ≤ i ≤ m) de rayon δ > 0 petit, un atlas associé {Bi ,ϕi}(1≤i≤m) et une partition de l’unité {ai}1≤i≤m subordonnée à ce recouvrement. Soit f ∈ C∞(V ), (1.9) k f k q p=k f q k p q =k Xm i=1 aif q k p q ≤ Xm i=1 k aif q k p q = Xm i=1 k a 1 q i f k q p . Ici les normes sont sur (Vn,g). Appliquons l’inégalité (1.7) à ψi =  a 1 q i f  ◦ ϕ −1 i . On trouve Z Ωi |ψi | p dE1 p ≤ K2(n,q) Z Ωi |∇2 Eψi | q 1 q 12 avec Ωi = ϕi(Bi), dE est l’élément de volume euclidien et ∇2 Eψi signifie que ∇2 est pris au sens de la métrique euclidienne. Notre problème est d’obtenir une inégalité analogue mais avec la métrique g. Sur Ωi , noté Ω pour simplifier, exprimons les dérivées de ψi , noté ψ en métrique g (noté pour (ϕi)∗g ), en fonction des dérivées euclidiennes. D’après le lemme (1.3) de Aubin [2] si le tenseur de courbure est borné  RijklRijkl ≤ M2  et si ∇mRijkl∇mRijkl ≤ M2 (ce qui est le cas ici puisque la variété est compacte) il existe des constantes δ et c qui ne dépendent que de M telles que |∂k∂ρgij | ≤ c pour ρ < δ, le systeme de coordonnées étant normal en P, l’image par ϕi du centre de la boule Bi pour la métrique g. En conséquence pour Q ∈ Ω avec d(P,Q) = ρ, |∂kgij (Q)| ≤ cρ. Il s’en suit que Γ k ij (Q) = O(ρ) et gij (Q) = δ j i + O(ρ 2 ). Par suite en Q ∈ Ω g ikg jl∇klψ∇ijψ ≤ [1 + O(δ 2 )]|∇2 Eψ| + O(δ)|∇2 Eψ||∇ψ| + O(δ 2 )|∇ψ| 2 . Utilisons l’inégalité (a,b,η sont des constantes positives) : (1.10) ab < ηa2 + b 2 4η pour majorer le terme rectangle. Nous trouvons que quel que soit  > 0 il existe δ() et C() tels que sur Ω |∇2 gψ| 2 ≤ (1 + )|∇2 Eψ| 2 + C()|∇Eψ| 2 . D’une manière analogue on établit que (1.11) |∇2 Eψ| 2 ≤ (1+)|∇2 gψ| 2+C()|∇gψ| 2 . Notons Ki = supp ai . Il existe deux réels positifs λ et µ tels que pour tout x ∈ S {1≤i≤m} Ki 0 < λ ≤ gjj (x) ≤ µ D‘où λ n 2 ≤ p |g(x)| ≤ µ n 2 et en utilisant (1.8) on trouve (1.12) Z V |ψ| p dV ≤ µ n 2 Z V |ψ| p dE ≤ µ n 2 K p 2 (n,q) Z V |∇2 Eψ| q dEp q . D’autre part, (1.11) entraîne (1.13) k ∇2 Eψ k 2 q=k |∇2 Eψ| 2 k q 2 ≤ 13 ≤ (1 + ) Z V |∇2 gψ| q dE2 q + C() Z V |∇gψ| q dE2 q ≤ ≤ λ − n q h (1 + ) k ∇2 gψ k 2 q +C() k ∇gψ k 2 q i . Et en utilisant (1.12) et (1.13) : (1.14) Z V |ψ| p dV 2 p ≤ ≤ µ n p K2 2 (n,q)λ − n q h (1 + ) k ∇2 gψ k 2 q +C() k ∇gψ k 2 q i où si l’on préfère en utilisant (1.10) ( différent mais toujours petit) (1.15) k ψ k q p≤ µ nq 2p K q 2 (n,q)λ − n 2 h (1 + ) k ∇2 gψ k q q +C() k ∇gψ k q q i . Nous avons pour un réel positif k indépendant de i: |∇gψ| = |∇g(a 1 q i f)| ≤ k|f| + |∇gf| et |∇ijψ| ≤ a 1 q i |∇ijf| + k (|f| + |∇gf|). Cette dernière inégalité entraîne moyennant (1.10) (1.16) |∇ijψ| q ≤ (1+η)|∇ijf| q ai+˜k(η) (|f| q + |∇gf| q ) quel que soit η > 0, ˜k dépendant de η. En intégrant on trouve Z V |∇ljψ| q dV ≤ (1 + η) Z V ai |∇ljf| q dV + ˜k Z V (|f| q + |∇gf| q ) dV Avec (1.9) et (1.15) on obtient (1.17) k f k q p≤ Xm i=1 k (a 1 q i f) k q p≤ ≤ µ nq 2p K q 2 (n,q)λ − n 2  » (1 + ) Xm i=1 Z V |∇2 gψ| q dV + C() Xm i=1 Z V |∇gψ| q dV # ≤ µ nq 2p K q 2 (n,q)λ − n 2  (1 + )(1 + η) Z V |∇2 f| q dV + C˜ Z V (|f| q + |∇gf| q ) dV  . 14 D’après une inégalité d’interpolation (Aubin[4] p93) et (1.10), pour tout η > 0 il existe une constante C(η) telle que pour tout f ∈ C∞ (1.18) Z V |∇f| q dV ≤ η Z V |∇2 f| q dV +C(η) Z V |f| q dV. Nous pouvons par conséquent retirer du membre de droite R V |∇f| qdV. Enfin comme on peut choisir le rayon δ des boules aussi petit qu’on veut, on peut faire en sorte que λ et µ soient très voisins de 1. En faisant ainsi,  ayant une autre valeur que précédemment mais étant toujours aussi petit qu’on veut, il existe une constante B() telle que ∀f ∈ H q 2 (V ) vérifie (1.19) k f k q p≤ (1+)K q 2 (n,q) k ∇2 f k q q +B() k f k q q puisque C∞ est dense dans H q 2 (V ). Cette inégalité (1.19) est équivalente à (1.4). A ce stade nous avons montré que K2, la meilleure constante dans l’inégalité (1.3) (pour (Vn,g)) vérifie K2 ≤ K2(n,q). Mais comme nous pouvons mener la même démonstration en intervertissant les rôles de (Rn ,E) et (Vn,g) nous établissons que K2(n,q) ≤ K2. Par exemple au lieu de (1.12) nous pouvons écrire λ n 2 Z Ω |ψ| p dE ≤ Z B |ψ˜| p dV ≤ h (1 + )K q 2 k ∇2ψ˜ k q q +B() k ψ˜ k q q i p q où ψ˜ = ψ ◦ ϕ. En conséquence K2 = K2(n,q) et le théorème 1 est démontré. Corollaire 1. Sur une variété riemannienne compacte de dimension n > 4, pour tout  > 0 il existe une constante a() telle que ∀f ∈ H2(V ) vérifie (1.20) k f k 2 N ≤ (1+)K2 2 Z V |∆f| 2 dV +a() Z V |f| 2 dV avec N = 2n n−4 et K−2 2 = K−2 2 (n,2) = π 2n(n − 4)(n 2 − 4) nΓ( n 2 ) Γ(n) o . K2(n,2) est obtenu en utilisant les fonctions uλ extrémales du problème sur IRn (1.21) uλ(r) = Cn  λ 1 + λ2r 2 (n−4) 2 où Cn est une constante qui ne dépend que de n. Preuve: Sur les variétés compactes d’après une égalité bien connue (pag 115 [4]): (1.22) Z V |∇2 f| 2 dV = Z V (∆f) 2 dV − Z V Rij∇i f∇j f dV ≤ 15 ≤ Z V (∆f) 2 dV + β Z V |∇f| 2 dV . D’où (1.4) et (1.18) entraînent (1.20). Sur IRn considérons la fonctionnelle J(ϕ) =k ϕ k −2 N Z V |∆ϕ| 2 dV. Soit µ˜ l’inf de J(ϕ) pour ∀ϕ ∈ H2(IRn ). Nous avons K−2 2 = ˜µ. En effet d’après la définition même de K2, K−2 2 ≤ µ˜ puisque (1.8) donne k ϕ k 2 N ≤ K2 2 (n,2) k ∇2ϕ k 2 2= K2 2 (n,2) Z V |∆ϕ| 2 dx en utilisant (1.22) valide pour ∀ f ∈ D(IRn ) avec la courbure de Ricci nulle. Rappelons que D(IRn ) est dense dans H2(IRn ). D’autre part on ne peut pas avoir K−2 2 < µ˜ puisqu’il existe des fonctions ϕ˜ ∈ D(IRn ) vérifiant k ϕ˜ k 2 N = h K2 2 (n,2) − η i k ∇2ϕ˜ k 2 2 avec η > 0 aussi petit qu’on veut. Nous avons J( ˜ϕ) = 1 K2 2 (n,2)−η aussi près de K−2 2 qu’on veut. On vérifie que les fonctions uλ(r) sont solutions de ∆2u = u N−1 sur IRn l’équation d’Euler du problème variationnel associé à J .

Table des matières

Introduction
Motivations
Enoncé du problème
Présentation des résultats
1 Équations elliptiques du quatrième ordre avec exposants critiques sur les variétés riemanniennes compactes (cas f(x)=Const.)
1.1 Introduction
1.2 Inégalités de Sobolev
1.3 Étude de l’équation (E)
1.3.1 Enoncé et démonstration du théorème
1.4 Sur la positivité de la solution du théorème
1.5 Applications du théorème
2 Régularité et positivité des solutions de l’équation (E) sur les variétés riemanniennes compactes avec f(x) fonction positive
2.1 Introduction
2.2 Existence, régularité et positivité des solutions de l’équation (E)
2.2.1 Sur les inégalités de Sobolev
2.2.2 Existence d’une solution ψ non triviale de l’équation (E):enoncé et démonstration du théorème
2.2.3 Sur la positivité de ψ, la solution trouvée de l’équation (E)
2.3 Applications du théorème 1
2.3.1 Application aux variétés riemanniennes compactes de dimension n>6
2.3.2 Application aux variétés riemanniennes compactes de dimension n=6
3 Existence et non-existence d’une solution u pour le problème (P) sur (Wn,g), variété riemannienne compacte à bord
3.1 Introduction
3.2 Sur la meilleure constante dans les inégalités de Sobolev pour les espaces H
3.3 Enoncé du problème (P)
3.4 Preuve de l’existence d’une solution u du problème (P)
Bibliographie

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