Credit usuraire et microfinance dans le contexte des activites agricoles

Tous les pays ont connu autrefois des pratiques traditionnelles d’épargne et de crédit comme celles que l’on observe aujourd’hui dans les pays africains et dans la plupart des pays en développement. Ces pratiques traditionnelles de financement ont donné naissance à la banque et à la microfinance.

Toutes catégories d’activités, qu’elles soient formelles ou informelles, possèdent leur propre source de financement. Seules les activités formelles sont appuyées par les banques ; par contre, la microfinance, l’usure et la tontine financent les activités paysannes, telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche et les petits commerces qui sont informels dans la plupart des cas. Le crédit usuraire est classé dans l’économie informelle qui est l’ensemble des pratiques économiques encastrées dans le social c’est-à-dire qui croisent en même temps la logique relationnelle et la logique marchande (LELART, 2005).

Les banques opèrent peu dans le domaine du développement rural. L’intervention des banques commerciales dans le développement agricole et rural tourne autour du financement direct des grands producteurs, des exportateurs, des transformateurs ainsi que des producteurs de culture d’exportation (AROPA, 2008). La défaillance du système bancaire en milieu rural est la source du microcrédit.

La microfinance est un phénomène récent. Si l’on se réfère à son expérience la plus médiatique, ses débuts remontent à 1976, où la Grameen Bank au Bangladesh a été créée par le Professeur Muhammad Yunus (MANIKA, 2009) .

A Madagascar, durant la royauté, la pratique de l’usure était réglementée par le roi. Elle a été marquée dans l’histoire de la monarchie merina vers la fin du 18ème siècle et le début du 19ème siècle. Dans son discours, le roi Andrianampoinimerina a déjà énoncé le règlement concernant les dettes et les crédits, que la pratique du taux d’intérêt est reconnue comme indispensable. A présent, cette pratique est condamnée par la loi (CHAPUS et al., 1958). En outre, une nouvelle réglementation sur la pratique de prêt a été dictée par l’Ordonnance n°62-016 du 10 août 1962, et portant fixation du taux d’intérêt légal et du taux maximum de l’intérêt conventionnel, la réglementation des prêts et la répression de l’usure (JORM , 1962).

Comme les activités bancaires interviennent moins dans le financement du secteur agricole, les Institutions de MicroFinance (IMF) ont été conçues pour cibler les populations non desservies par le système bancaire. Et c’est à partir de 1990, que de nombreuses IMF, mutualistes ou non mutualistes, ont été créées à Madagascar. A cette époque, l’Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola (OTIV) et la Caisse d’Epargne et de Crédits Agricoles Mutuels (CECAM) constituaient les deux plus grands réseaux dans la catégorie des IMF mutualistes tant en termes de volume d’activités que de couverture géographique (CNMF , 2011). A Mahajanga, comme dans toutes les régions, le secteur endogène cohabite avec les activités bancaires tant en milieu urbain que rural. Le crédit usuraire est la primitive de tous types de financement (LELART, 2005). La continuité de sa pratique surtout dans le monde rural, jusqu’à la période actuelle, montre que ses particularités répondent aux besoins des ménages agricoles.

Malgré le développement du service crédit des microfinances en milieu rural et l’existence d’une loi régissant la pratique de prêt et la répression de l’usure, cette dernière qualifiée de traditionnelle subsiste encore et est donc toujours utilisée par les paysans.

Table des matières

INTRODUCTION
1. CONCEPT ET ETAT DE L’ART
2. MATERIELS ET METHODES
2.1 Matériels
2.2 Méthodes
3. RESULTATS
3.1 Les comportements financiers des ménages
3.2 Les variables influençant le choix d’une ligne de financement
3.3 Les facteurs permettant aux crédits usuraires de résister
4. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 Discussions
4.2 Recommandations
CONCLUSION

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