Ethnie Sakalava Anjoaty

Ethnie Sakalava Anjoaty

Pour conclure, en tant que descendant du peuple arabe, l’ethnie Sakalava Anjoaty possède des traits culturels et des caractères traditionnels plus ou moins musulmans. Elle a des croyances quasi similaires aux autres ethnies telles les Antemoro et les autres Sakalava de la grande île. Mais ce qui la différencie des autres, c’est son rite du « Jôro vangy tany manintsy ». Ceci demeure l’une des traditions les plus valeureuses et les plus respectées par cette ethnie. Peu importe où il se trouve, l’individu, peu importe son statut et ses rôles, doit arranger ses moyens financiers et temporels pour être présent à rehausser cet évènement. Avant, il se tenait tous les sept et cinq ans mais depuis l’an 2000, ils ont réduit ces années (tous les trois) pour être encore plus proches les uns des autres. Etre proche, relationnellement, entre les ancêtres et les vivants et aussi entre les vivants eux-mêmes.

Actuellement, ces cultures sont confrontées à la montée des progrès scientifique. La mondialisation et la modernisation ne cessent de s’introduire dans tous les recoins de la tradition. Elles sont désormais omniprésentes et omnipotentes dans toutes les dimensions qui régissent la vie sociale, économique et politique du Sakalava Anjoaty. En outre, soufflé non seulement par cette ère de mondialisation, mais également, par la suite, dû à la croissance démographique dans ce lieu, cette culture – qui est si précieuse – commence petit à petit à perdre son identité. Et les impacts de la modernisation dans cette culture dite « jôro vangy tany manintsy » sont divers. Ici, force est de mentionner que toute culture est sensible face au phénomène de la modernisation. Elle devient de plus en plus vulnérable vis-à-vis des foisonnements de la technologie dont les adolescents et les préadolescents sont les plus touchés, du taux croissant et élevé de l’urbanisation causé surtout par l’exode rural, de la prolifération des institutions religieuses : l’envahissement des sectes, des formes pédagogiques, des impératifs des bailleurs de fonds dans des projets s’opposant aux traditions existantes locales et des esprits conservateurs et traditionalistes qui sont devenus petit à petit en voie de disparition. La combinaison de différentes théories et des inspirations de divers auteurs nous amène à conclure que dans le domaine des sciences sociales, la modernisation fait référence à la transition d’une société « pré-moderne » ou « traditionnelle » vers une société dite « moderne ». Elle est liée à l’industrialisation et à l’urbanisation.En théorie critique sociologique, la modernisation est liée à la rationalisation.

D’après le coordonnateur du débat : M. Jesus MARTIN-BARBERO62 :  » La culture n’est jamais une entité figée, un héritage, c’est un processus qui se construit dans l’interaction. C’est la culture qui permet aux hommes de faire la société, c’est-à-dire de définir les conditions de leur vouloir-vivre ensemble, les codes pour se reconnaître et se distinguer des autres, en même temps que la façon d’organiser leurs relations avec les autres. Le résultat des interactions n’est pas déterminé : il peut être positif ou négatif. Les médias sont aujourd’hui un vecteur important de la mondialisation culturelle. La communication est également un processus entre deux pôles actifs dont chacun est transformé par l’interaction. Même à l’ère des médias globaux, on ne peut penser ni comprendre la communication sans partir de la culture : car chacun des deux pôles communiquant exprime la culture dans laquelle il est inséré. Comment assurer une présence active et équilibrée des différentes cultures dans la sphère médiatique globalisée ? « 

La modernité s’oppose à la tradition. C’est un mode de pensée qui stipule qu’il faut toujours aller de l’avant, rechercher de nouvelles idées, de nouvelles formes d’expression, bref, innover. Ce qui sous-tend ce projet toujours inachevé, c’est que la société s’achemine vers un accomplissement final, chaque mode nouvelle constituant une amélioration qui repousse les limites humaines. Aucun mode de vie, aucune mode ne sont rejetés a priori. Notre société fait de plus en plus de place à la diversité : elleest multiethnique, toutes les orientations sexuelles sont acceptées, toutes les formes de spiritualités sont tolérées, plusieurs modèles familiaux ont cours, plusieurs types de musique, de mode vestimentaire cohabitent… Toutes les marginalités s’expriment au grand jour, veulent être «reconnues», selon le mot de Charles Taylor. Autre effet de la personnalisation, l’individu postmoderne recherche une meilleure qualité de vie, il s’occupe de sa santé, de son corps et de son esprit. Les médias y sont pour beaucoup dans l’avènement du postmodernisme. Les chaînes de télévision se sont multipliées et ce faisant, ont multiplié les points de vue, les prises de parole où s’expriment les différences, les individualités, souvent jusqu’au chaos. Chacun veut que sa parole soit entendue, que son mode de vie ait sa vitrine d’où la grande popularité des émissions où l’on étale sa vie privée au grand jour. L’internet, le dernier venu, favorise l’individualisme plus que tout autre média : seul devant sa machine, l’internaute peut joindre sans implication émotive des groupes de discussion, étaler ses goûts dans sa page «web», sinon sa vie privée par le biais des «webcams», entretenir des relations virtuelles. Puisque la modernité s’oppose à la Au cours de nos investigations sur le lieu, nous avons pu identifier les us et les mœurs qui suivent et à tout us et mœurs, le recours au jôro demeure être indispensable : période de grossesse et accouchement, pendant la naissance jusqu’au troisième et quatrième mois du nouveau-né, on fait du Kamàkamà, le rituel lors des dents qui poussent, la circoncision, la vie, le statut et les rôles des enfants dans leur puberté jusqu’à leur adolescence, la demande au mariage, la vie de couple, à propos de la mort, leurs funérailles et leur enterrement ou plus précisément leur inhumation.

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