Etiologies de la fièvre aigue chez l’enfant de 3 mois a 15 ans

La fièvre est l’élévation de la température centrale au-delà de 38°C en l’absence d’activité physique intense, chez un enfant normalement couvert, dans une température ambiante tempérée [1]. On parle de fièvre aiguë quand le symptôme dure depuis moins de 5 jours ; audelà de 21 jours on parle de fièvre prolongée ou de fièvre prolongée inexpliquée. C’est un symptôme extrêmement fréquent car il accompagne un grand nombre de maladies infectieuses le plus souvent bénignes et particulièrement banales dans la petite enfance. Ainsi la fièvre est le premier motif de consultation chez l’enfant et le premier motif d’admission dans les services d’urgences pédiatriques [2]. Les syndromes fébriles représentent 15 à 20% des motifs de consultation en urgence dans les pays à haut niveau de vie et surement plus dans les zones tropicales. Les fièvres d’origine infectieuse sont les plus fréquentes, soit 40% des causes en Europe et 90% en Afrique [3]. En 2001, DOUMBIA avait trouvé comme motif de consultation, la fièvre dans 53% des cas dans une étude sur la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant dans le service de pédiatrie du CHU G.T de Bamako [4]. En 2003, MAIGA dans une étude sur les références dans le service de pédiatrie du CHU Gabriel TOURE de Bamako, avait trouvé comme premier motif de consultation la fièvre, avec 64,8% [5]. En 2006, SISSOKO, dans une étude sur les motifs de consultation dans le même service, a trouvé comme motif de consultation la fièvre dans 20% [6]. Les étiologies les plus fréquentes citées de la fièvre aigue sont [3] :
➤ Le paludisme
➤ Les affections ORL : la rhinopharyngite, les amygdalites ; l’otite moyenne aigue
➤ Les infections digestives : la gastroentérite
➤ Les infections respiratoires telles que la bronchite, la pneumonie
➤ Les infections urinaires
➤ Les méningites

LA FIEVRE 

HISTORIQUE

Initialement considérée comme un phénomène surnaturel, la fièvre a ensuite été rapportée à un trouble des humeurs (excès de bile jaune) par Hippocrate (5ème et 4ème siècles avant Jésus Christ). Galien (2ème siècle après Jésus Christ) a adapté cette théorie : l’excès de chaleur est lié à des facteurs externes, la fièvre est une maladie à part entière. Cette théorie a prévalu jusqu’au 15ème siècle. Au 16ème siècle, la notion de contagion apparaît grâce à Gerolamo Fracastoro (les infections seraient dues au passage de petites particules d’un individu à un autre). Cependant, le concept de fièvre n’est pas modifié pour autant : la fièvre reste une maladie. A partir du 17ème siècle, suite aux études d’Hermann Boerhaave, on suppose que la fièvre est due à une « excitation » du système nerveux central. Bien que fausses, ces théories laissent entendre qu’une température corporelle supérieure à la normale serait liée à des modifications internes. C’est à partir 19ème siècle que de réels progrès ont été réalisés avec la mise en évidence du « milieu intérieur » par Claude Bernard et la notion d’homéostasie qui en découle. Par ailleurs, on assiste à la création du thermomètre par Clifford Allbutt en 1866 (il mesure alors 15cm et affiche la température en 5 minutes), puis à la diffusion de son utilisation en pratique quotidienne grâce aux travaux de Carl Wunderlich. Par ailleurs, la microbiologie, l’infectiologie et l’anatomopathologie se développent : la fièvre est enfin considérée comme un symptôme associé à différentes maladies. Le 20ème siècle est marqué par une importante amélioration des connaissances, notamment en ce qui concerne la thermorégulation (notions de thermostat central, pyrogènes exogènes et endogènes…) avec d’importantes implications pour la prise en charge de la fièvre. Parallèlement se sont développées les notions d’asepsie et d’antisepsie.

DEFINITIONS

TEMPERATURE CORPORELLE NORMALE

La température corporelle de l’homme varie autour d’un point d’équilibre situé à 37°C (98,6°F) [10,11]. Le maintien de l’homéothermie est dû à des mécanismes de régulation permettant un équilibre entre thermolyse et thermogenèse. Le centre de la thermorégulation est situé dans la région pré-optique de l’hypothalamus antérieur et a pour rôle le maintien de la température centrale autour du point d’équilibre (« set point » des anglo-saxons) [12,13]. Mais il faut être vigilant et mesurer la température corporelle dans des conditions standardisées car de nombreux facteurs peuvent l’influencer ; en effet elle est largement dépendante du site et des conditions de mesure, et de nombreux facteurs physiologiques peuvent la modifier [14,15] :
➤ Il existe des modifications circadiennes de la température centrale qui est au plus haut de 17 heures à 19 heures et au plus bas de 02 heures à 06 heures. Ce rythme n’existe pas chez le nouveau-né, il apparaît vers l’âge de huit semaines et atteint les valeurs adultes vers l’âge de deux ans.
➤ L’exercice physique peut faire augmenter la température corporelle de 2°C (variations individuelles très marquées).
➤ L’alimentation joue également un rôle avec augmentation de la température corporelle de 0,5°C environ 3 heures après le repas.
➤ Les émotions, le stress, la colère entraînent une augmentation de 0,5°C environ.
➤ La consommation d’alcool entraîne une discrète élévation initiale puis une diminution de la température ; ces variations sont dose-dépendantes.
➤ Le cycle menstruel, la grossesse, la prise d’un traitement hormonal substitutif, sont responsables de variations faibles n’excédant pas 0,5°C.

HYPERTHERMIE

L’hyperthermie est une élévation de la température corporelle qui ne dépend pas de la commande hypothalamique. Le point d’équilibre thermique n’est pas modifié. Elle correspond à une dysrégulation des mécanismes périphériques de perte et/ou de production de chaleur [12,13]. Elle peut être provoquée par une augmentation de la thermogenèse, une température extérieure élevée, une diminution de la sudation ou une insuffisance d’apports hydriques.

FIEVRE

La fièvre se définit par un déplacement du point d’équilibre vers le haut avec une augmentation de la température centrale au-dessus de 38°C, en l’absence d’activité physique intense, chez une personne normalement couverte et dans une température ambiante tempérée [16].

PHYSIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE

HOMEOTHERMIE, THERMOGENESE ET THERMOLYSE

HOMEOTHERMIE
L’homéothermie est la capacité de maintenir sa température centrale dans certaines limites, indépendamment de la température du milieu ambiant. C’est une propriété des animaux dits à sang chaud, dont fait partie l’homme. Elle résulte d’un équilibre entre la thermogenèse et la thermolyse, régulé par le centre thermorégulateur .

THERMOGENESE
C’est la production de chaleur. La thermogenèse provient d’une part de réactions métaboliques très importantes au niveau de la graisse brune (thermogenèse involontaire) et des muscles (frissons), et d’autre part de l’activité musculaire [18, 12,17]. Les frissons sont des contractions musculaires toniques, autour de la position d’équilibre, sans travail mécanique ; ils génèrent de la chaleur. La graisse brune contient des mitochondries en nombre élevé qui transforment l’adénosine triphosphate (ATP) en chaleur. La graisse brune est présente chez le nouveau-né puis sa masse diminue avec l’âge pour se réduire à quelques dizaines de grammes à l’âge adulte. Elle engaine les gros vaisseaux, qui emportent la chaleur produite. La graisse brune s’active dès qu’il y a un écart d’au moins 0,5°C entre la température centrale et la valeur de référence [19].

Table des matières

1.INTRODUCTION
2.OBJECTIFS
3. GENERALITES
4. METHODOLOGIE
5.RESULTATS
6. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
7. CONCLUSION

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