ETUDE BIOSTRATIGRAPHIQUE ET PALEOENVIRONNEMENTALE DU CENOZOIQUE DE LA MARGE CONTINENTALE

 Lithostratigraphie et inventaire micropaléontologique

 L’unité lithologique A (199 à 140 m) Cette unité peut être subdivisée en deux sous-unités (Figure III.3.). 1. 1. 1. Première sous-unité (199 à 165 m) A. Lithologie Elle est constituée de marnes verdâtres. B. Inventaire micropaléontologique a) Foraminifères planctoniques La faune planctonique est très pauvre, les rares espèces Globoturborotalita ouachitaensis, Globoturborotalita gnaucki, Globorotaloides quadrocameratus, Globigerina officinalis et Globorotaloides eovariabilis se rencontrant uniquement à 199 m. Elles sont associées à des espèces indéterminées du genre Paragloborotalia. b) Foraminifères benthiques Les foraminifères benthiques rencontrés renferment des espèces citées dans la sous-unité suivante auxquelles s’ajoutent Bolivina aff. nobilis, Lenticulina incrassata, Lenticulina degolyeri, Altistoma tenuis et Baggina californica. c) Ostracodes Une seule espèce Ruggieria aff. triangulata a été retrouvée, associée à des carapaces de Basslerites sp. sensu Carbonnel. 1. 

Deuxième sous-unité (165 à 140 m)

A. Lithologie Il s’agit d’un calcaire blanchâtre à intercalations de lits sableux et argileux. B. Inventaire micropaléontologique a) Foraminifères planctoniques Les foraminifères planctoniques sont très rares ; seules Globoturborotalita ouachitaensis et Paragloborotalia semivera sont présentes à la côte 154 m. b) Foraminifères benthiques La population benthique est rare et peu diversifiée avec une composition spécifique différente de la précédente, à l’exception des espèces Ammonia gr. beccarii, Nonion commune, Cibicides bouenanum var crassus, Cibicidoides praelopjanicus. Le renouvellement faunistique est notable avec l’apparition des espèces Uvigerinella hybridica, Hopkinsina gr. bononiensis, Hopkinsina azuana, Cancris auricula, Bolivina scalprata miocenica et Lagena ? sp. c) Ostracodes Les espèces Keijella dixeyi Keen, Soudanella bissauensis Carbonnel, Ruggieria aff. triangulata et Basslerites sp. sensu Carbonnel sont déjà connues dans l’unité précédente. 1. 2. L’unité lithologique B (140 à 40 m) 1. 2. 1. Lithologie Elle est formée de bas en haut d’une succession argileuse plus ou moins gréseuse, de sables fins à grossiers, d’argiles grises glauconieuses et de sable. Le sable argileux du sommet de la série renferme une forte proportion de quartz blanc détritique.

Inventaire micropaléontologique

Foraminifères planctoniques L’unité ne renferme pas de foraminifères planctoniques. b) Foraminifères benthiques La faune de foraminifères benthiques est localisée principalement entre 46 et 73 m c’est-à-dire dans les argiles, le sable argileux et la partie supérieure des sables. La plus grande richesse de microfaune et la plus forte diversité spécifique sont observées dans les sables argileux. Les 43 espèces Discorbis discoides, Operculina cf. gomezi, Cribononion dolfusi, Elphidium rugosum, Amphistegina lessonii et Spiroplectammina plummerae sont les plus abondantes. Elles sont associées dans l’intervalle à Cibicidoides praelopjanicus, Triloculina cf. dichotoma, Triloculina vespertilo, Triloculina cf. tricarinata, Cibicidoides bouenanum var. crassus, Textularia budensis, Ammonia gr. beccarii, Discorbis umbonifer, Nonion commune, Nonion gr. bouenanum, Pyrgo lupheri et Spiroplectammina arenasuturata. Sont également associées des formes très rares Oolina hayidingeri et Operculina cf. alpina. Les espèces indéterminées appartiennent aux genres Nonion, Nonionella, Operculina, Quinqueloculina et Hyalinea. c) Ostracodes Les ostracodes sont très diversifiés et comprennent Keijella dixeyi Keen, Neomonoceratina bignonaensis Carbonnel, Loxoconcha kafountinensis Carbonnel, Ruggieria aff. boldi Keen, Carinovalva fourahensis Keen, Ponticulocythereis haywardi Keen, Ponticulocythereis carbonneli Keen Anomocytheridea tropicalis Carbonnel, Chrysocythere cataphacta Ruggieri, Casamancea lougaensis Carbonnel, Cytherella keijcyoides Carbonnel, Leocytheridea poletti Keen, Soudanella bissauensis Carbonnel. Les espèces indéterminées sont nombreuses et comprennent Bairdopillata sp., Cytherelloidea sp. sensu Carbonnel, Kroemmelbeinella sp. A sensu Keen, Basslerites sp. sensu Carbonnel Paijenborchella sp., Cytherella sp. J sensu Carbonnel, Soudanella sp. sensu Carbonnel, Aglaiocypris schweyeri ?, Propontocypris sp. sensu Carbonnel et Urocythereis sp. sensu Carbonnel. On trouve aussi beaucoup de moules internes indéterminés d’ostracodes. 2. Biozonation à partir des foraminifères planctoniques Dans l’intervalle 196 à 152 m la HO de Globoturborotalita gnaucki nous situe dans la biozone O3 tandis que les HO de Globoturborotalita ouachitaensis et de Paragloborotalia semivera marquent le sommet de la O4 à 152 m. Cet intervalle stratigraphique se situe donc dans les biozones O3 à O4 du Rupélien. Aucune biozonation n’a été possible pour les autres niveaux du sondage en l’absence de foraminifères planctoniques. 

Stratigraphie du sondage

Position stratigraphique des biozones planctoniques La rareté des foraminifères planctoniques n’a pas permis d’établir un découpage stratigraphique détaillé dans ce sondage. Cela s’explique également par le petit nombre d’échantillons disponibles. La base du calcaire et le sommet des marnes situés entre 152 m et 199 m (biozones O3 à O4) est datée du sommet de l’Oligocène inférieur (Rupélien).

Apport des foraminifères benthiques

L’abondance d’Amphistegina lessonii au sommet de l’unité A (140 à 40 m) comme dans le sondage de Bignona (Flicoteaux et Medus, 1980) permet de situer cet intervalle dans le Miocène. 3. 3. Apport des ostracodes Les associations d’ostracodes sont localisées surtout dans les sables, les sables argileux et les argiles du sommet de l’unité A. Seuls quelques individus ont été rencontrés à la côte 199 m ce qui fait penser à des retombées mécaniques. L’association composée de Soudanella bissauensis, Ruggiera aff. boldi, Ruggiera triangulata, Chrysocythere cataphacta, Cytherella sp J. et Aglaiocypris schweyeri est caractéristique de la zone Post-Z4 de Carbonnel (1986) et date du Miocène.

Conclusions 

Les foraminifères planctoniques permettent d’attribuer un âge Oligocène inférieur (Rupélien) aux marnes et calcaires de l’unité A ;  Les ostracodes quant à eux confèrent un âge Miocène aux sables, sables argileux et argiles situés au sommet de l’unité B.

Lithostratigraphie et inventaire micropaléontologique Deux unités lithologiques ont été définies (Figure III.5.).

L’unité lithologique A (180 à 132 m) 

Lithologie Elle se compose principalement de marnes verdâtres.

Inventaire micropaléontologique

Les foraminifères planctoniques Les foraminifères planctoniques sont très riches dans l’échantillon 160 m. Les espèces appartiennent surtout aux genres Morozovella et Acarinina. Ce sont Morozovella subbotinae, Morozovella aequa, Morozovella formosa, Acarinina wilcoxensis, Acarinina pseudotopilensis, Acarinina quetra, Acarinina esnaensis, Subbotina linaperta et Turborotalia frontosa. Elles coexistent avec les formes indéterminées des genres Parasubbotina, Turborotalia et Subbotina. Les espèces rencontrées dans l’échantillon 171 m sont difficilement déterminables du fait de la forte diagénèse et malgré le nettoyage aux ultra-sons. Elles appartiennent aux genres Subbotina et Parasubbotina. b) Les foraminifères benthiques Les formes benthiques sont plus diversifiées et se localisent surtout dans l’intervalle 171 à 160 m. Les espèces Hopkinsina gr. bouenanum et Hopkinsina azuana ? sont dominantes. Elles sont associées à quelques Bolivina beyrichi, Anomalonoides midwayensis, Eponides elevatus, Cibicides perlucida, Cibicides coniferus, Cancris subconicus, Valvulineria filiaeprincipis, Loxostomoides applinae et de rares Elphidium flexuosum.

Les ostracodes

Les espèces sont très rares et comprennent Loxoconcha kafountinensis Carbonnel et Cytherelloidea sp sensu Carbonnel trouvés dans l’échantillon 160 m.

L’unité lithologique B (132 à 40 m)

. Lithologie Elle comprend une succession d’argiles, de sable argileux et de sable. Les argiles du sommet de l’unité sont très riches en glauconie. Le sable argileux est relativement consolidé et présente les mêmes caractères lithologiques que ceux du sondage d’Adéane. Le sable présente une épaisseur d’environ 40 m et renferme des passés latéritiques relativement indurées. A la base on trouve des argiles verdâtres. 

Inventaire micropaléontologique 

Les foraminifères planctoniques Les échantillons analysés n’ont pas livré de foraminifères planctoniques. b) Les foraminifères benthiques Les foraminifères benthiques sont peu diversifiés et localisés principalement dans les sables. On y a trouvé des espèces rares comme Amphistegina lessonii et Elphidium rugosum associés à de rares Cibicides bouenanum var crassus, Spiroplectamina plummerae et Triloculina cf. dichotoma. On a trouvé également quelques Operculines. c) Ostracodes Un seul individu de Dahomeya sp. a été trouvé à 55 m.

Biozonation à partir des foraminifères planctoniques

La biozonation du sondage est rendue difficile d’une part à cause du petit nombre d’échantillons analysés, d’autre part par la rareté en foraminifères planctoniques qui ne sont présents que dans l’intervalle 160 à 171 m. La présence de Parasubbotina inaequispira indique la présence de la biozone E7 (Berggren et Miller, 1988 ; Berggren et al., 1995). Elle est associée avec Morozovella subbotinae dont la HO marque la biozone E6. Cette association permet de situer l’intervalle dans les biozones E6 à E7 de Berggren & Pearson (2005). 

Stratigraphie du sondage 

Position stratigraphique des biozones planctoniques L’intervalle 171 à 160 m du sondage peut être attribué au sommet de l’Eocène inférieur (Yprésien sommital) à cause de la présence des biozones E6 à E7. L’absence de marqueurs ne permet pas de dater l’unité supérieure. 

Apport des ostracodes

La présence de Loxoconcha kafountinensis à 160 m indique l’écozone Post-Z4 du Miocène. Compte tenu de l’âge Yprésien supérieur obtenu à partir des foraminifères planctoniques, la présence de ces ostracodes dans ce seul échantillon est certainement due à une contamination du matériel. 3. 3. Conclusions Seuls les foraminifères planctoniques ont permis de dater l’intervalle 160 à 171 m dans l’Yprésien supérieur