Etude de faisabilité de la mise en place d’un atelier communautaire de transformation laitière

Etude de faisabilité de la mise en place d’un
atelier communautaire de transformation
laitière

Le lait

Selon le décret N°2011-588 du ministère de l’élevage à Madagascar, réglementant la production primaire de lait destinée à la consommation humaine, le lait est le liquide blanc sécrété par les glandes mammaires normales des femelles, obtenu par une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction. (Chapitre 2, paragraphe 2, section 3, article 16), Le lait « cru » est le produit de la sécrétion de la glande mammaire d’animaux d’élevage et non chauffé à plus de 40° C, ni soumis à un traitement d’effet équivalent. (GEM RCN, 2009) La dénomination « lait » et les dénominations utilisées pour désigner les produits laitiers peuvent également être employées conjointement avec un ou plusieurs termes pour désigner des produits composés dont aucun élément ne remplace ou est destiné à remplacer un constituant quelconque du lait et dont le lait ou un produit laitier est une partie essentielle, soit par sa quantité, soit par son effet caractérisant le produit. (GEM RCN, 2009).

Situation laitière dans le monde 

Cheptel laitier et Production laitière

Le troupeau mondial s’élevait à 1,32 Milliards de têtes en 1996, dont la part des pays tropicaux était de 70% de ce troupeau avec 15 % dans les pays Africains. (FAO, 1997) La production mondiale de lait ne cesse de s’augmenter grâce à des différentes extensions telles que des politiques laitières bien étudiées, les meilleurs résultats dans la recherche d’amélioration génétique des bovins laitiers, une technique d’élevage bien élaborée et un éleveur très efficace. Elle provient essentiellement des vaches, bufflonnes, chèvres, brebis et chamelles. Les statistiques en 2013 avait donné que la production mondiale en lait était de 782 millions de tonnes dont 83% constitué par le lait de vache; avec un accroissement allant de 12 à 16 millions de tonnes par ans. La contribution des pays africains dans cette production était de 34,1 millions de tonne. (Ricardo V., 2015). Pendant les 20 dernières années, la consommation totale de lait a augmenté dans les pays en voie de développement (en raison à la fois de la croissance démographique et de l’augmentation des revenus), 1.2.2. Commerce et prix du lait dans le monde Le lait est une denrée mondiale. En effet, le lait et les produits laitiers représentent environ 14% du commerce agricole mondial. Le lait en poudre reste le type de produit laitier le plus échangé.  Le prix d’un litre de lait est très variable en fonction d’un pays à un autre. Dans les pays membres de l’Union Européenne, le prix d’un litre de lait est de 0,39 (US $) et pour les USA, 0,30 $ alors que pour la Nouvelle Zélande, 1 litre de lait est vendu à 0,16 $. (FIL-FAO-US Dép Agri, 2001). 

Consommation de lait et produit laitier

La consommation de produit laitier est vouée à un développement promoteur, plusieurs marchés sont en phase de maturité tels que l’Europe, l’Amérique du Nord la région d’Asie et Pacifique. D’ailleurs, l’estimation de la consommation annuelle de lait et produit laitier par habitant est très élevé dans les pays d’occidentaux en l’occurrence l’Europe (290 Kg/ hab/an) et Amérique du Nord (235 kg/hab/an). Le PMA ou les pays moins avancé représente la plus faible consommation de produit laitier par habitant par an à raison de 45 kg/hab/an. (OECD-FAO, 2011).

Situation laitière à Madagascar 

Généralités sur l’élevage laitier à Madagascar 

Cheptel bovin de Madagascar Par sa condition climatique et par sa situation environnementale, Madagascar dispose d’une bonne espace de pâturage permettant au type d’élevage extensif et semi intensif de se développer. En 2005, le cheptel bovin malgache est composé par 9.687.342 têtes dont le 51,34 % sont des femelles. (RANDRIATSARAFARA, 2008). Les races existantes à Madagascar et ses performances Le cheptel malgache est composé de plusieurs races suite à la succession d’importation de nombreuses races surtout laitière à fin d’améliorer la productivité au niveau des éleveurs. Les principales races structurantes du troupeau malgache sont : – Le zébu : importé de l’inde, en étant la race la plus ancienne, le zébu est bien adapté à l’environnement écologique et socio-économique malgaches. Il est réputé par sa rusticité à travers une grande faculté de résistance aux maladies et d’adaptation aux aléas climatiques. La moyenne de performance par vache varie entre 1,5 litre à 3,5 litres par jour dont le nombre de jours de traite ne dépasse pas 150 jours. (RANDRIANARISON E., 1996). – Rana : la race est le fruit d’une longue série de croisement entre le zébu et les races laitières introduites par Jean Laborde en 1840 telles que la race Garonnaise, Bordelaise et Bretonnes (MAEP/UPDR, 2014). Sa productivité est de 2 à 4 litres de lait par jour (ANONYME, 2001) – Zafindraony : cette race est le résultat de croisement entre une couple dont le mâle ou la femelle s’agit uniquement d’un zébu malagasy. Plus précisément, c’est le fruit d’un croisement soit 15 entre un taureau demi-sang et une vache zébu malgache, soit entre un mâle zébu et une vache faiblement améliorée. Une vache zafindraony peut produire de 300 à 400 litres de lait au cours d’une période de lactation de 5 à 7 mois (ANONYME, 2001). C’est aussi un type génétique parmi les animaux métissés ci-dessous. – Les animaux métissés : Elle est produite par un croisement entre deux couples de race différente sans considéré le sens du croisement. Comme le zébu x zafindraony, zébu x rana, rana x zafindraony, zafindraony x PRN,… (VAHISOSA, 2011). Sa performance varie selon le degré de sang qui est alentour de 3,4 à 5,7 litres / jour pendant la saison sèche et de 3,9 à 7,8 litres:/jour pendant la saison humide (ANONYME, 2012). – Le PRN ou Pie Rouge Norvégienne : C’est une race pure laitière provenant de Norvège et arrivée à Madagascar en 1965 par l’intermédiaire de la ferme Tombontsoa puis vulgarisée par FIFAMANOR. Elle produit jusqu’à 5000 à 6000 kg de lait 305 jours de lactation. – La race Holstein: c’est une race introduite à Madagascar en 2005 par l’intermédiaire de la société TIKO. C’est la race la plus performante introduite à Madagascar, Elle a un problème d’adaptation au climat et au mode d’élevage malgache d’où une manque de rusticité. Sa performance moyenne est 9100 kg de lait par lactation. Cependant, la race Holstein est moins performante que la race PRN à Madagascar. (VAHISOA, 2011) 1.3.1.2. Production laitière nationale En 1978, la production nationale de lait a été estimée entre 6 à 7 millions de litre par an. (RAFOMANANA G., 1978). Grace à des nombreuses projets de développement dans le secteur laitier, la production a atteint 56 millions de litre en 2006 et à 60,5 millions de litre en 2007. (MADAGASCAR-PRESIDENCY, 2008) 

Généralités sur la consommation de lait

D’après l’étude effectuée par la COI ou la Commission de l’Océan Indien en 2011, Madagascar figure sur la dernière liste à raison de 0,7 Kg/hab/an et dont la consommation plus élevée était celle de la Réunion (89,6 kg/hab/an). Cette situation a été aussi observée sur le rendement de production de lait par habitant en raison de 2,5 tonnes par habitant par an tandis que le maximum était tenu par la Réunion à 6 tonnes de lait par habitant par an

Production de lait : cas d’Antananarivo

Les 4 axes tels que le CUA ou Commune Urbaine d’Antananarivo, l’Antananarivo sud, l’Antaanarivo Nord et le district d’Ambohidratsimo produisent au total 12 670 380 litres / an dont 16,6% sont déterminées à l’autoconsommation, 13,8% livrées à une fromagerie et 67 % de la 16 production est destinée pour la vente. La production du district d’Antananarivo Avaradrano constitue 28,24% de cette production totale (RANDRIATSARAFARA, 2008). De par son climat et sa position charnière entre les autres Régions, la Région d’Antananarivo est, à tous points de vue, favorable à l’élevage de vache laitière. Cependant, la production de lait locale avait reconnu une ascension de 7,8% de l’année 2006 en 2009 grâces à une amélioration du système d’élevage de bovin laitier surtout par le recours aux cultures des pâturages artificielles suscitées par les différents acteurs de cette filière tels que le FIFAMANOR, le projet de développement ‘land ’O Lakes, l’interprofessionnel laitier (MDB), la Direction de la production animale du Ministère de l’élevage.

Commercialisation de lait

Le circuit général de la commercialisation de lait suit une trajectoire bien définie mais souvent informelle. A Antananarivo, le lait est collecté par les spéculateurs chez les éleveurs puis transporté vers une grossiste qui va vendre le produit pour les consommateurs composés par les détaillants, transformateurs artisanaux et les consommateurs directs. (RANDRIATSARAFARA, 2008). La production laitière n’arrive pas non plus à satisfaire le marché local. Pour ce fait, l’importation des produits laitiers était adaptée pour pouvoir rassasier cette demande. En 2009, la quantité importée était de 5,007 tonnes de dérivées de lait tels que les UHT, des fromages, beurres…. 

Qualité de lait commercialisé dans le centre-ville

Les principaux marchés de lait cru d’Antananarivo sont le marché d’Anosy et d’Ambodin’Isotry. 17 % du lait vendu dans ces marchés présentent un pH inférieur à la normale (inférieur à 6,4).et 100% des laits montrent un taux élevé de charge bactérienne par rapport au lait frais. (ANDRIANOELISOA, 2014). 4 % des produits vendus sur les 2 marchés ont une densité égale à la référence (1,029) et 93% sont soupçonnés d’être falsifié par mouillage (l’extrait sec est inférieur à 13,5 %. (ANDRIAMANDROSO, 2014). 

Justification du projet

Ce projet d’installation d’atelier de transformation de lait se justifie par plusieurs domaines : – Le technique utilisé dans un atelier de transformation artisanale est simplifiée et adapté à la situation de la zone étudié. Il est flexible et le rythme de traitement réduit à seulement de 100 à 450 litres donc moins facile à gérer pour la coopérative (ERIC P., 2012). De plus l’atelier crée un nouvel débouché pour les éleveurs locaux.  – Le développement rural se traduit par la création d’une micro entreprise rurale (MER) qui génère une valeur ajoutée donc plus de bénéfice pour les acteurs basés dans l’Agriculture. – L’installation d’une entreprise ou un atelier artisanal augmente le fond d’abord du Fokontany, de la commune, du district et en fin de l’Etats à travers l’impôt versé. – La création d’emplois pour la population locale et l’augmentation du PIB, par l’achat des produits locaux par l’atelier, sont aussi occasionnées par la création de l’atelier. 

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : GENERALITES
1.1. Le lait
1.2. Situation laitière dans le monde
1.2.1. Cheptel laitier et Production laitière
1.2.2. Commerce et prix du lait dans le monde
1.2.3. Consommation de lait et produit laitier
1.3. Situation laitière à Madagascar
1.3.1. Généralités sur l’élevage laitier à Madagascar
1.3.1.1. Cheptel bovin de Madagascar
1.3.1.2. Production laitière nationale
1.3.1.3. Généralités sur la consommation de lait
1.3.2. Production de lait : cas d’Antananarivo
1.3.2.1. Commercialisation de lait
1.3.2.2. Qualité de lait commercialisé dans le centre-ville
1.4. Justification du projet
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
2.1. Délimitation globale de l’étude
2.1.1. Choix du thème
2.1.2. Zone d’étude
2.1.2.1. Géographie physique
a. Localisation
b. Relief et l’hydrographie
c. Climat et la végétation
d. Pédologie et la ressource minière
2.1.2.2. Géographie humaine et économique
a. Division administrative
b. Population
c. Industrie, artisanat et commerce
d. Agriculture
e. Elevage
f. Pêche
2.1.3. Acteurs de la mise en place de l’atelier
2.1.3.1. Programme PROSPERER
a. Objectif
b. Activité
2.1.3.2. Coopérative ERF
a. Historique
b. Objectifs
c. Activités de la coopérative
2.2. Matériels
2.3. Méthodes
2.3.1. Etude préliminaire
2.3.1.1. Recherche bibliographique et webographique
2.3.1.2. Travail de reconnaissance
2.3.1.3. Etablissement des questionnaires
2.3.2. Collecte de données
2.3.2.1. Personnes ressources
2.3.2.2. Méthode d’échantillonnage
2.3.2.3. Enquêtes formelles
a. Enquêtes auprès des éleveurs
b. Enquête au niveau des collecteurs
c. Enquête sur la commercialisation
2.3.2.4. Interviews auprès des autorités locales et notable
2.3.3. Traitement des données
2.4. Limite de l’étude
Troisième partie : RESULTATS
3.1. Système de production des éleveurs
3.1.1. Les éleveurs
3.1.2. Pratique de l’élevage laitière
3.1.2.1. Le cheptel
a. Composition du troupeau
e. Races structurantes du troupeau de la vache
f. Nombre de vache détenue par ménage
3.1.2.2. Logement des vaches
3.1.2.3. Santé animale
3.1.2.4. Hygiène
3.1.2.5. Alimentation du cheptel
a. Mode d’alimentation
b. Type de ration donnée à l’élevage
3.1.2.6. Reproduction
a- Mode de reproduction
b- Remise en reproduction après vêlage
3.1.3. Production de lait
a. Production du lait des 51 éleveurs
b. Production propre à l’ERF
c. Duré de tarissement
3.2. Situation des collecteurs
3.2.1. Matériel et outil de collecte
3.2.2. Test de la qualité de lait
3.2.3. Quantité de lait ramassé par collecteur par jour
3.2.4. Circuit de distribution de lait
3.2.4.1. De l’éleveur au collecteur
3.2.4.2. Du collecteur aux consommateurs finaux
3.3. Avis sur le projet
3.3.1. Les éleveurs et le projet
3.3.2. Les collecteurs et le projet
3.4. Situation du marché de lait et produits laitiers
3.4.1. Variation du prix de lait à chaque niveau
3.4.1.1. Prix du lait au niveau des éleveurs
3.4.1.2. Prix du lait à la livraison des collecteurs
3.4.2. Mode de payement des éleveurs et des collecteurs
3.4.3. Commerçants
3.4.3.1. Présentation des produits laitiers sur le marché
3.4.3.2. Part de marche du produit laitier
3.4.3.3. Vente annuelle des produits laitiers
3.4.3.4. Le produit laitier générant le plus de bénéfice
3.4.4. Consommateurs
3.4.4.1. Préférence des consommateurs sur les produits laitiers existants sur le marché
3.4.4.2. Raison de la consommation du produit laitier
3.5. Information sur le site d’implantation de l’atelier
3.6. Analyse du système de production des éleveurs
3.7. Analyse de l’offre et de la demande
3.7.1. Offre
3.7.1.1. Analyse du cheptel de la zone d’étude
a. Structure générale du troupeau de la zone
b. Structure du troupeau de vache de la zone
3.7.1.2. Production de lait
a. Intervalle entre vêlage
b. Production laitière de la zone d’étude
c. La projection de la production laitière dans 5 ans
3.7.2. Demande .
3.8. Analyse du circuit de commercialisation du lait de la zone
3.8.1. Situation de la commercialisation du lait de la zone
3.8.2. Circuit de distribution de lait après la mise en place du projet
3.8.3. Comparaison entre les deux types de circuit de commercialisation
3.9. Atelier à mettre en place
3.9.1. Type d’atelier
3.9.2. Type de produit
3.9.2.1. Stratégie commerciale de l’atelier
a- Politique d’approvisionnement en matière première
b- Politique du produit
c- Politique de prix
d- Politique de communication
3.9.2.2. Organigramme simplifié
3.9.3. Technologie de transformation d’yaourt ferme artisanal de l’atelier
3.10. Investissements
3.10.1. Infrastructure
a. Bâtiment
b. Château d’eau
3.10.2. Immobilisations
3.10.3. Amortissements
3.11. Aspects financier
3.11.1. Fonds de roulement initial
3.11.1.1. Approvisionnement en lait
3.11.1.2. Charge directe à la transformation
3.11.1.3. Charge du personnels
3.11.1.4. Charge administrative
3.11.1.5. Cout de transport de produit finis
a. Trajet quotidien de la motocyclette
b. Type de la motocyclette
c. Charge de transport de produit finis
3.11.1.6. Entretien et maintenance
3.12. Comptes de gestion
3.12.1. Comptes des charges
3.12.2. Comptes des produits
3.12.2.1. Analyse du prix d’écoulement des produits de l’atelier sur le marché
a. Yaourt
b. Crème fraiche
3.12.2.2. Vente de produit de l’exploitation
3.12.3. Situation du projet avant financement
3.12.3.1. Solde intermédiaire de gestion prévisionnelle avant financement
3.12.3.2. Trésorerie prévisionnelle pendant 5 ans avant financement
3.12.4. Situation du projet après financement
3.12.4.1. Plan de financement
3.12.4.2. Bilan d’ouverture
3.12.4.3. Solde intermédiaire de gestion prévisionnelle après financement
3.12.4.4. Plan de trésorerie prévisionnelle après financement
3.12.4.5. Bilans prévisionnels
Quatrième partie : DISCUSSION
4.1. Evaluation du projet
4.1.1. Evaluation financière
a- Seuil de rentabilité
b- Marge brute d’autofinancement
c- Délais de récupération de capital investi (DRCI)
4.1.2. Rentabilité des investissements
4.1.2.1. Valeur Actuelle Nette
4.1.2.2. Indice de profitabilité
4.1.2.3. Taux de Rentabilité Interne
4.2. Sensibilité financière
4.3. Evaluation Economique du projet
4.3.1. Développement de l’élevage
4.3.2. Développement de l’agriculture
4.3.3. Développement des localités
4.4. Recommandation
Conclusion
Référence bibliographique
Webographie
ANNEXES

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