ETUDE DE LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SID

ETUDE DE LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SID

STRATEGIE DE LUTTE DU CNLS

Objectifs du plan stratégique national de lutte contre le sida horizon 2030 Le monde dispose d’une « fenêtre d’opportunités » de cinq ans, très courte, pour briser la trajectoire des nouvelles infections et espérer un contrôle de l’épidémie d’ici à 2030. L’ONUSIDA a récemment appelé la communauté internationale à adopter l’objectif « 90-90-90 » d’ici à 2030 : 90 % des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique, 90 % des personnes séropositives reçoivent des traitements antirétroviraux et 90 % des personnes sous traitements antirétroviraux ont une suppression virale durable. En s’appuyant sur les avancées scientifiques dont le Sénégal est un acteur prospectif, sur les acquis de l’expérience sénégalaise, la réalisation des objectifs définis s’accompagnera de l’accélération de la mise en œuvre des approches intégrées de prévention et de traitement du VIH permettant de contenir l’épidémie, d’influencer la courbe afin de progresser vers la phase de l’élimination. Le Sénégal à l’instar de la communauté internationale s’est engagé à mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030. Pour atteindre cet ambitieux objectif, il s’est approprié la stratégie TATARSEN [75] : – TA : tester toutes les personnes séropositives – TA : mettre sous traitement toutes les personnes dépistées séropositives – R : Retenir dans le circuit des soins les personnes vivant avec le VIH – SEN : au Sénégal Ainsi, les objectifs 90–90–90 sont devenus un pilier central de la quête mondiale pour mettre fin à l’épidémie du sida. 24 Ces objectifs constituent un changement fondamental dans l’approche mondiale du traitement du VIH. Figure 5 : Situation globale des indicateurs de l’approche 90-90-90[82] Le traitement ARV protège non seulement les personnes vivant avec le VIH des maladies liées au sida, évite les décès mais aussi réduit considérablement le risque de transmission du virus. 2.Premier 90 À l’échelle mondiale, les progrès réalisés dans l’amélioration de la connaissance du statut sérologique en 2016 étaient faibles comparées aux progrès réalisés dans d’autres parties de la cascade VIH, les lacunes dans les connaissances du statut sérologique étant souvent les plus importantes parmi les jeunes et les hommes. La connaissance du statut sérologique est la première étape de la cascade VIH. Quand elle est faible, les efforts successifs visant à assurer le lien avec les services de prise en charge, de soins et d’observance seront touchés et amoindris. 25 Pour combler ces lacunes, il faut entre autre [76] : – Dépistage ciblé des populations clé et des zones de forte vulnérabilité – Vulgarisation du dépistage intégré aux autres pathologies (tuberculose, hépatite, IST et VIH) – Dépistage actif des enfants malnutris/ hospitalisés – Dépistage des couples et dépistage prénuptial – Diagnostic précoce des enfants (DBS) – Dépistage communautaire et Self testing. 3. Deuxième 90 Il s’agit de renforcer la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les PVVIH .La couverture des sites de prise en charge médicale, des PVVIH adultes et enfants est organisée dans les principales régions du pays à travers l’élargissement de l’offre de soins. L’extension, la décentralisation et la délégation des tâches est mise en œuvre pour assurer une couverture optimale, permettant ainsi que 90% des personnes séropositives connaissant leur statut reçoivent un traitement antirétroviral. [76] 4. Troisième 90 Bien que la plupart des personnes ayant accès au traitement antirétroviral obtiennent d’excellents résultats cliniques, d’importantes possibilités existent pour améliorer les taux de suppression de la charge virale. Il est essentiel que les programmes de traitement établissent des stratégies communautaires pour renforcer l’adhésion du patient au traitement et réduire le nombre de perdus de vue. Actuellement au Senegal 81% des PVVIH connaissent leur statut, 71% des PVVIH recoivent un TARV, et 57% recevant un TARV ont une suppression durable de la charge virale. 26 Et pour cela il faut entre autres [76] : – Evaluation des gaps en équipements de charge virale fonctionnels – Dotation des structures de santé d’appareils de charge virale fonctionnels – Mise en place d’un dispositif d’acheminement des prélèvements et de retour des résultats – Mise en place d’un dispositif pérenne de maintenance des équipements – Mise en place d’un système de gestion des approvisionnements et des stockages performant de proximité à travers les équipes régionales – Renforcement de capacités des biologistes – Utilisation de groupes de soutien par les pairs, des agents de santé communautaires Rappels par messages texte SMS et réductions du temps d’attente dans les établissements. Pour atteindre ces trois 90 d’autres stratégies sont élaborées à savoir : -La délégation de tâche : La survie des enfants infectés dépend de la précocité du dépistage et du délai d’initiation de la prise en charge et de sa qualité, d’où l’importance de rendre plus accessibles et fonctionnels pour les enfants les services de dépistage et de prise en charge. Une des solutions pour améliorer cette accessibilité consiste à procéder à une délégation des tâches du personnel médical spécialisé vers d’autres prestataires, notamment en zone rurale. [88] -Mother mentor : Dans le cadre des efforts visant à prévenir la transmission du VIH de nouvelles mères à leur nourrisson, l’ONUSIDA a mis en place un programme appelé ‘Mothers to Mothers’ (m2m). Dans ce programme, des femmes sont formées pour conseiller d’autres femmes enceintes et de nouvelles mères vivant avec le VIH. Les femmes peuvent aussi contacter un centre d’appel téléphonique d’urgence, ce qui s’est avéré être un moyen important d’éducation et de soutien. [89] 27 -Le tutorat : cette stratégie consiste en l’accompagnement des formations sanitaires de niveau inférieur dans la mise en place des services de prise en charge globale des PVVIH afin qu’ils acquièrent leur autonomie. De ce fait, les performances des Unités de Prise En Charge (UPEC) et même des Centres de Traitements (CTA) « tuteurs » ont dû être améliorées dans les divers domaines de la prise en charge globale des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) adultes, enfants, et femmes enceintes. 

CADRE D’ETUDE : DISTRICT SANITAIRE DE LINGUERE 

Aspect géographique Figure 6 : Carte du district sanitaire de Linguère, MSAS 2019 Le district de Linguère est très vaste, situé dans le département du même nom qu’il partage avec le district de Dahra. Il fait partie des huit districts que compte la région de Louga. Il couvre une superficie de 8311 km².Il fait 4 fois le district de Darou Mousty, 3 fois le district de Kébémer, 1,5 fois le district de Louga et couvre 35% de la région de Louga (cartes en annexe) Il est situé au cœur de la zone sylvo-pastorale et est limité:  A l’Ouest par le district de Dahra  Au Sud-ouest par le district de Mbacké  Au Sud par les districts de Malem Hodar et Koungheul  A l’Est par le district de Ranérou  Au Nord par le district de Podor et Pété 30 2. Aspect démographique Le district de Linguère est peuplé d’environ 130037 habitants en 2019 pour une superficie de 8311 km² soit une densité d’environ 15 habitants au km². Cette population est inégalement répartie au sein du district avec une nette prédominance eu milieu rural. Les Peulhs constituent la composante ethnique majoritaire. Ils représentent environ 54 % de la population totale du district et habitent généralement à proximité des points d’eau. En seconde position viennent les Wolofs avec 33 % de la population. Les maures font 4 % tandis que les sérères constituent 6 %. Les autres ethnies et étrangers résidant dans la région représentent les 3 % restant de la population. 3. Aspect sanitaire Le district de Linguère comprend :  Deux arrondissements : Barkédji et Dodji  Huit communes : Linguère, Barkédji, Gassane, Thiargny, Thiel, Dodji, Labgar et Warkhokh. Tous les secteurs de l’administration sont représentés dans le district de Linguère. Le district de Linguère compte : 01 Etablissement Public de Sante Niveau 1 (EPS 1). 01 centre de santé 13 postes de santé 38 cases de santé fonctionnelles 01 sous brigade d’hygiène 03 infirmeries de garnison dont 02 dans la commune de Linguère et 01 dans la commune de Dodji 01 cabinet paramédical privé (Gassane) 31 Le district a été renforcé en ressource humaine au niveau des postes de santé (infirmier et sage-femme) avec le projet d’appui à la couverture maladie universelle (JICA). Les ratio par catégorie socio-professionnelle sont les suivantes : Ratio médecin/habitant : 1 médecin pour 31620 habitants Ratio infirmier/habitant : 1 infirmier pour 7236 habitants Ratio sage-femme/ FAR : 1 sage-femme pour 2176 femmes en âge de reproduction (FAR) Au district sanitaire de Linguère, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH est assurée par les services de médecine interne au niveau de l’EPS1 Magate Lo. Avec une file active actuellement estimée à 150 patients. La sérologie rétrovirale, le taux de lymphocytes T CD4+, la numération et formule sanguine, la recherche de l’Ag HBs, les crachats BAAR et le bilan de pré inclusion sont gratuits. Cependant, le dosage du taux de lymphocytes T CD4+ est fréquemment entravé pour des raisons techniques et la charge virale n’y est pas disponible. Le bilan de suivi est à la charge du patient. Un assistant social intervient également dans la prise en charge notamment dans ses composantes éducationnelle et psychosociale de la prise en charge. Elle assure, entre autres, les séances de counseling, d’éducation thérapeutique et de dispensation des ARV.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I.GENERALITE
1. Définition
2. Historique
II.EPIDEMIOLOGIE
1.EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
1.1. Prévalence dans la population générale
1.2. Prévalence selon la région
1.3. Prévalence selon le sexe et l’âge
1.4. Prévalence chez les populations clés
1.5. La prévalence chez les populations en contexte de vulnérabilité
2. Epidémiologie analytique
2.1. Déterminants biologiques
2.2. Déterminants liés aux modes de vie
2.3. Déterminants liés aux systèmes de soins
2.4. Déterminants environnementaux
2.5. Cadre conceptuel de Lalonde
III.PREVENTION
1. Prévention primaire
2. Prévention secondaire
3. Prévention tertiaire
IV STRATEGIE DE LUTTE DU CNLS
1. Objectifs du plan stratégique national de lutte contre le sida horizon 2030
2.Premier 90
3.Deuxième 90
4.Troisième 90 .
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.CADRE D’ETUDE : DISTRICT SANITAIRE DE LINGUERE
1. Aspect géographique
2. Aspect démographique
3. Aspect sanitaire
4. Aspect socioéconomique
II. METHODOLOGIE
1. Période d’étude
2. Type d’étude
3. Population d’étude
4. Protocole d’échantillonnage
5. Méthode de collecte
6. Saisie et analyse des données
III. RESULTATS
1. Etude descriptive
1.1. Aspect épidémiologique
1.1.1. Répartition des patients en fonction de l’année d’inclusion
1.1.2. Répartition des patients selon le sexe
1.1.3. Répartition des patients selon les tranches d’âge
1.1.4. Répartition des patients selon le statut matrimonial
1.1.5. Répartition des patients selon les circonstances du diagnostic
1.2. Aspect cliniques
1.2.1. Répartition des patients selon le type d’infection opportuniste
1.2.2. Répartition des patients selon la classification OMS
1.3. Aspects paracliniques
1.3.1. Répartition des patients selon le profil sérologique
1.3.2. Répartition des patients selon les classes de CD4 à l’inclusion
1.4. Aspects thérapeutiques
1.4.1. Répartition des patients en fonction du schéma thérapeutique
1.4.2. Répartition des patients selon le régime de traitement
1.4.3. Répartition des patients selon l’issue
2. Etude analytique
2.1. Facteurs associés à la perte de vue
2.1.1. Facteurs épidémiologiques associés à la perte de vue
2.1.2. Facteurs cliniques et biologiques associés à la perte de vue
2.2. Facteurs associés au décès
2.2.1. Facteurs épidémiologiques associés au décès
2.2.2. Facteurs cliniques et biologiques associés au décès
IV.DISCUSSION
1. Aspects épidémiologique
1.1. Caractéristiques de l’infection à VIH
1.2. Caractéristiques de l’hospitalisation
2. Aspects cliniques
3. Aspects para cliniques
4. Causes d’hospitalisation
5. Aspect thérapeutiques
6. Aspects évolutifs
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

 

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