Etude des corrélations possibles entre les résultats de cartographie et les données géochimiques

La cartographie régolitique

La cartographie régolitique consiste essentiellement à faire ressortir sur une carte les différents types de régolite. Il s’agit, en effet, des débris de roches sous-jacentes, des roches elles même, des plateaux latéritiques et le produit de leur démantèlement, de la couverture sableuse ou argileuse et enfin du drainage.
On distingue plusieurs types de régolites répartis comme suit :
Le régime latéritique constitué des plateaux latéritiques, des escarpements, des buttes latéritisées et des blocs latéritiques transportés ; Le régime « dépositionnel » constitué des alluvions et des colluvions ; Le régime « érosionnel » constitué des roches affleurantes et des « float » issus de l’érosion mécanique de ces roches ; Le drainage représenté par les cours d’eau intermittents. Le régolite présente un intérêt majeur en prospection dans la mesure où la connaissance de la distribution des différents régimes permet d’orienter les travaux en se basant sur les résultats de la géochimie sol.

Description lithostructurale 

Les andésites : Les andésites se retrouvent au Nord du secteur en contact avec les gabbros sous forme de collines d’extension moyenne. Leur description minéralogique donne de l’amphibole, des plagioclases sous formes de porphyres, de la biotite et du quartz en petits cristaux et parfois vitreux. A l’affleurement, la roche est massive et présente une coloration plus ou moins sombre à grisâtre ou verdâtre avec parfois des phénocristaux de plagioclases .
Les basaltes : Ce sont des roches magmatiques mélanocrates constitués de minéraux de pyroxènes, de plagioclases et de l’olivine .
Généralement massifs dans ce secteur et parfois altérés en chlorite (métamorphisme SV), les basaltes se rencontrent sous forme de petits affleurements de faible Phénocristal de plagioclase étiré extension. Ces affleurements sont éparpillés. On y observe parfois de la pyrite et des altérations en carbonate sous forme d’amygdales, témoins d’un hydrothermalisme. Les structures que l’on rencontre sont notamment constituées par des fractures orientées NE-SW et NW-SE avec un pendage subvertical (plus de 70°). Les dolérites : C’est une roche magmatique à texture intermédiaire entre les gabbros et les basaltes et dont les minéraux sont visibles à la loupe. Elles se caractérisent par des minéraux de plagioclases plus ou moins étirés sous forme de lattes leur conférant une texture particulière (texture doléritique). On y rencontre également des pyroxènes et, comme pour les basaltes parfois de l’olivine .
Les dolérites forment des affleurements débités en boules et d’orientation différente nque l’on rencontre au centre du secteur dans la partie septentrionale. Elles sont rarement affectées par les structures.

Géochimie roche

La teneur en or des roches est obtenue lorsque des échantillons, prélevés sur le terrain dans des affleurements ou éboulis (de quartz notamment), sont amenés au laboratoire pour une détermination de leur teneur en or.
Le prélèvement se fait dans les parties altérées des affleurements ; les coordonnées des points de prélèvement et les mesures structurales sont également prises pour une meilleure interprétation. Des contrôles qualité sont également effectués grâce aux « blanks » et « standards » comme pour la géochimie sol.
C’est une étape très importante dans la mesure où elle complète la géochimie sol en actualisant les interprétations sur la minéralisation.
Nous remarquons les valeurs de teneur en or les plus prometteuses sont situées au Nord-Est du prospect. Cette zone présente également des résultats prometteurs de géochimie sol. Même si la partie NE présente une zone à forte anomalie géochimique avec des teneurs en or des veines de quartz, plus ou moins, acceptables, il serait difficile de confirmer les anomalies rencontrées dans cette zone sans des travaux de profondeur. Ces teneurs en or sont surtout rencontrées dans des veines de quartz sous forme de sub-affleurements ou d’affleurements de très faible extension.

Contrôle lithostructural

Le contrôle lithostructural est une corrélation des données structurales et lithologiques obtenues grâce à la campagne de cartographie avec les données géochimiques disponibles et les linéaments interprétés. Il permet, dans ce cas, de conjecturer un modèle structural de minéralisation suite à une interprétation adéquate.
La corrélation de la carte des anomalies géochimiques sol à la carte structurale montre que la minéralisation pourrait être portée par les structures :
NNE-SSW qui représenteraient le plan axial du pli à vergence NE et N-S qui remobiliseraient l’or au niveau du flanc.
Ces structures encadrent les contours géochimiques et sont décalées par des failles d’ordre secondaire (E-W, NW-SE et NE-SW).
La géochimie sol a aussi été corrélée à la carte lithostructurale du prospect afin d’associer la minéralisation aux différentes lithologies rencontrées . Les anomalies géochimiques de surface se localisent essentiellement dans un contexte alluvionnaire à colluvionnaire ; ce qui rend difficile leur corrélation avec la lithologie. Cependant, nous remarquons que la teneur en or de certaines veines de quartz est particulièrement élevée. Ce qui pourrait être perçue comme une accumulation tardive de l’or dans les derniers jus représentés par ces veines.

Proposition d’un modèle de minéralisation

Le modèle de minéralisation que nous proposons ici  s’appuie sur les résultats de la cartographie et des données géochimiques et structurales disponibles.
L’analyse structurale a permis notamment de mettre en évidence les NNE-SSW qui semblent, principalement, porter la minéralisation.
En effet, le prospect de Torosita semble présenter un modèle de minéralisation résultant d’un plissement à une échelle plus grande. Les structures N-S et NNE-SSW mettent en exergue un mouvement décro-chevauchant. Ce dernier favoriserait ainsi :
le drainage des fluides hydrothermaux grâce à la réactivation d’anciennes structures représentées par les axes de plis que sont les structures précoces NNE-SSW et la remobilisation secondaire par la surpression des fluides au niveau des couloirs N-S.
Dans tous les cas, on assiste à un changement majeur dans le style tectonique avec notamment une circulation des fluides de l’horizontale à la verticale entrainant la remobilisation de l’or sous forme de veines vers la surface.
Des structures secondaires telles que les fractures E-W, NW-SE cisaillent, en plusieurs endroits, les accidents NNE-SSW suivant des mouvements, le plus souvent, dextres. Ce qui a pour conséquence un déplacement partiel de la minéralisation.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : Présentation générale de la zone d’étude
I- Géographie du secteur d’étude 
II- Géologie et géomorphologie 
Introduction
2.1- Le craton Ouest Africain
2.1-1. Les principaux ensembles litho-structuraux
2.1-2. Contexte structural
2.1-3. Les principales périodes métallogéniques du Craton Ouest Africain
2.2- Boutonnière de Kédougou-Kéniéba
Introduction
2.2-1. Supergroupe de Mako
2.2-2. Supergroupe de la Dialé-Daléma
2.3- Permis de Somigol
2.3.1- Cadre géographique
2.3.2- Cadre géologique
Conclusion partielle
Deuxième chapitre : Etude régolitique et lithostructurale du prospect de Torosita 
III- Objectif, matériel, méthode
3.1- Objectif
3.2- Matériel
3.3- Méthode
IV- Cartographies régolitique et lithostructurale du prospect de Torosita
4.1- La cartographie régolitique
4.1.1- Le régime latéritique
4.1.2- Le régime « dépositionnel »
4.1.4- Le drainage
4.1.5- La carte régolitique
4.2- La cartographie lithologique
4.2.1- Description lithostructurale
4.2.2- Synthèse lithologique
4.2.3- Etude structurale
4.3- Conclusion partielle
Troisième chapitre : Etude des corrélations possibles entre les résultats de cartographie et les données géochimiques
V- Prospection aurifère du prospect de Torosita
5.1- Travaux de prospection
5.1.1- La géochimie sol
5.1.2- Géochimie roche
5.1.3- Synthèse des travaux de surface
5.2- Contrôle lithostructural et proposition d’un modèle
5.2.1- Contrôle lithostructural
5.2.2- Proposition d’un modèle de minéralisation
5.3- Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE

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