ETUDE DES TERMITES (ISOPTERA) DANS LA RESERVE DE FAUNE

GENERALITES SUR LES TERMITES

Les Insectes constituent une Classe de l’Embranchement des Arthropodes qu’ils partagent avec les Arachnides, les Myriapodes et les Crustacés. Ils possèdent trois paires de pattes (hexapodes), une paire d’antennes. La Classe des Insectes comporte deux grands groupes: celui des Insectes non ailés (aptérygotes) et les Insectes ailés (ptérygotes). Les Insectes aptérygotes sont dépourvus d’ailes. Les Insectes ailés, les ptérygotes, ont une ou deux paires d’ailes. Leur corps comprend trois parties ou tagmes: la tête, le thorax et l’abdomen. Leur respiration est trachéenne. Certains Insectes vivent en société (Abeilles, Fourmis, Guêpes et Termites). L’armature buccale peut être principalement du type broyeur, lécheur, piqueur ou suceur. Certains Insectes ont un développement direct (développement amétabole) alors que d’autres ont un développement qui se fait avec des métamorphoses (métaboles). Les régimes alimentaires sont très variés: xylophages, carnivores, nectarivore, hématophage, phytophage, etc. La classification des ptérygotes est basée principalement sur le type d’ailes. Pour le cas des Termites, les ailes des sexués imaginaux sont sensiblement égaux d’où leur nom d’Isoptères. 

Historique

Les Termites sont apparus au Trias (début de l’ère secondaire, 250-199 ma) et n’ont plus guère évolué depuis l’ère tertiaire. Les Termites fossiles conservés dans l’ambre ressemblent en effet beaucoup aux espèces actuelles (GRASSE, 1986). Les Termites sont des Insectes sociaux obligatoires avec une filiation phylogénétique plus étroite avec les Blattes que tous les autres Insectes sociaux (WOOD et JOHNSON, 1986). Pour KLASS et al., (2008) les Termites sont des Blattes hautement spécialisées.

Définition

Les Termites sont des Insectes amétaboles. Les sexués imaginaux possèdent deux paires d’ailes membraneuses, presque semblables et sensiblement égales en longueur (GRASSE, 1986). Ils ont un appareil buccal de type broyeur .Ce sont des insectes sociaux présentant un polymorphisme accentué: reproducteurs (imaginaux, néoténiques) et des neutres aptères (soldats et ouvriers). Les sexués imaginaux sont des reproducteurs issus des essaimants ailés. Les sexués néoténiques sont des sexués de remplacement qui apparaissent dans la colonie lorsque les imaginaux sont éliminés. Les soldats assurent la défense de la colonie. Les ouvriers s’occupent du couvain, construisent le nid, récoltent la nourriture, nourrissent les autres membres de la colonie.

Biologie

L’essaimage et le bouturage sont les modes de dispersion des Termites. Ils consistent en la fondation de nouvelles colonies. Les essaimages sont, dans la région du Ferlo septentrional, uniquement groupés durant la saison des pluies (LEPAGE, 1972). Une même colonie peut essaimer plusieurs dates au cours d’une saison (RUELLE, 1964a; LEPAGE, 1974). Ce qui, selon RUELLE (1964a), contribue à la formation de plusieurs colonies au cours de la saison des pluies. L’alimentation des Termites se compose d’aliments bruts pris directement dans la nature par les ouvriers et d’aliments élaborés produits par les ouvriers seuls. L’aliment élaboré se compose du contenu du jabot ou contenu de l’intestin postérieur. L’utilisation d’aliment élaboré a pour conséquence l’établissement d’échanges alimentaires entre les ouvriers et les autres castes de la société (GRASSE, 1986). C’est la trophallaxie. Les régimes des Termites sont variés: fourrageur, lignivore, champignonniste et humivore. On qualifie de fourrageurs, les Termites dont les ouvriers, hors et loin du nid, récoltent des chaumes de graminées et des tiges d’autres plantes herbacées sectionnées en courts tronçons. Ils les ingèrent sur place ou plus souvent les portent au nid (GRASSE, 1986). Les Termites xylophages utilisent soit le bois sec soit le bois humide pourri. Le bois sec est l’aliment de la majorité des Kalotermitidae. Le bois humide relativement pourri est consommé par certains Kalotermitidae des forêts pluvieuses des régions équatoriales (GRASSE, 1986). Les Termites champignonnistes favorisent le développement des champignons dans leur nid et en tirent de la cellulose (GRASSE, 1986). Les Termites humivores se nourrissent de l’humus. Ce dernier est un complexe ou le bois et la cellulose se trouvent sous divers états de dégradations. L’humus, le milieu où vivent en grand nombre bactéries, champignons et protozoaires, apporte de quoi couvrir largement leurs besoins alimentaires tant qualitatifs que qualificatifs des espèces dites humivores (GRASSE, 1986). Cette consomation de matière organiques est, selon GRASSE ( 1986), facilitée par un assortiment complexe d’enzymes assurée par les symbiotes (bactéries , champignons et zooflagellés). 

Habitat Certains

Termites se contentent de miner le bois qui leur offre à la fois le vivre et le couvert. D’autres, hors du bois, construisent, avec des matériaux bruts humectés de salive ou avec le contenu de leur intestin postérieur, des édifices où la population se concentre GRASSE (1984).Cet édifice, appelé termitière, peut être creusé dans la terre (nid hypogé). Il peut également s’élever à six ou sept mètres au dessus du sol (nid épigé) comme chez certains types supérieurs par exemple Macrotermes subhyalinus. Cet édifice se compose d’un ciment très dur, mélange de terre et de salive, (GRASSE, 1986). Cette composition du matériau de la termitière varie d’un groupe à un autre et même au sein d’une famille (GRASSE, 1984) Elle peut, pour certaines espèces, être enrichie en argile quand le sol ne contient que 3 à 4% d’argiles, il y a alors un léger enrichissement, sans doute indispensable à la cohésion de l’édifice (RUELLE, 1964b). I. 5. REPARTITION Les Termites sont l’un des groupes d’invertébrés les plus abondants dans les Tropiques (WOOD, 1975). Parmi eux, les Termites fourrageurs sont les plus abondants et les plus largement distribués à travers les savanes tropicales, subtropicales et semi-arides bornant les régions désertiques du monde (WOOD & OHIAGU, 1977). Certains Termites présentent un maximum d’abondance vers l’endroit où la pluviométrie est entre 100 et 200 mm. Ces Termites diminuent ensuite, à mesure que d’autres Termites (les champignonnistes) prennent de l’importance. Ces derniers sont en effet pratiquement absents des milieux désertiques (au dessous de 200 mm) mais dominent vers 500 mm, grâce à l’avantage compétitif que leur confèrent leur symbiose et leur constitution de réserve dans ces milieux très productifs mais aussi très saisonnier (LEPAGE, 1983). I.6. Actions des Termites sur les écosystèmes terrestres Les Termites ont un rôle considérable dans les processus de décomposition (WOOD, 1975). D’ailleurs selon NDIAYE et al., (2004) l’augmentation de l’activité métabolique des microorganismes semble être une caractéristique générale des nids des Termites avec leur comportement alimentaire. Parallèlement l’augmentation de la densité des microorganismes du sol est notée suite à la qualité et à la quantité de la matière organique des nids des Termites (FALL, 2001; SALL, 2002). Mais selon VELDERRAIN (1991), là où les Termites peuvent s’installer, ils exercent de terribles ravages. C’est ainsi que le genre Microtermes a été considéré comme responsable des dégâts constatés sur les jeunes plantes lors des campagnes de reboisement dans la presqu’île du Cap-Vert (AGBOGBA & ROY-NOEL, 1982). Cet effet néfaste des Termites s’amplifie dans les écosystèmes perturbés. D’ailleurs selon (WOOD & OHIAGU, 1976), bien que les Termites 6 fourrageurs (Trinervitermes) à Mokwa n’aient aucune signification pour le pâturage, ils peuvent avoir un grand impact dans certains cas, spécialement dans les régions sèches du Nord du Nigeria où la production d’herbes est faible, la pression de pâturage élevée et la sécheresse un fait potentiel. Dans les agrosystèmes également certains dégâts sont imputables aux Termites Champignonnistes (NDIAYE & HAN, 2000), aux Champignonnistes et Xylophages (AKPESSE, 2008). I.7. Systématique D’après GRASSE (1986), les Termites peuvent être répartis en 6 familles : Mastotermitidae Desneux, 1904 Termopsidae Grassé, 1949 Hodotermitidae Snyder, 1925 Kalotermitidae Banks, 1919 Rhinotermitidae Light, 1921 Serritermitidae Emerson, 1965 Termitidae Light, 1921 Les familles rencontrées au Sénégal sont les Kalotermitidae, les Rhinotermitidae et les Termitidae. Les Kalotermitidae, les Hodotermitidae, les Rhinotermitidae et les Termitidae sont des Termites africains, les Mastotermitidae des Termites australiens