Etude expérimentale du syndrome de mortalité des oiseaux lié aux tiques

ETUDE EXPERIMENTALE DU SYNDROME DE MORTALITE DES OISEAUX LIE AUX TIQUES

Détail des cas d’ATRS rencontrés au zoo de La Palmyre

Année 2006

Suspicion chez une perruche omnicolore (Platycercus eximius) :
Au mois d‟avril, une perruche femelle âgée de 5 ans est retrouvée morte.
A l‟autopsie, l‟oiseau est considéré comme en bon état général. Une tique gorgée est fixée au milieu du cou à gauche. Un important hématome sous-cutané allant de la mandibule à l‟entrée du thorax et réparti des deux cotés du cou est observé après incision de la peau, comme l‟illustre la photographie 2. Foie et reins sont pâles.
Une analyse histologique est demandée à partir d‟échantillons de muscle maxillaire, de foie, de rein, de cœur et de peau du cou. Le laboratoire conclut à la présence d‟une myosite fibrino-nécrotique et hémorragique, hétérophilique et granulomateuse et confirme l‟hématome collecté en région cutanée cervicale. Aucune lésion n‟est mise en évidence sur les autres organes fournis.
Macroscopiquement, la tique est identifiée comme une tique dure.
Photographie 2. Hématome sous-cutané cervical et tique associée chez une perruche omnicolore (Platycercus eximius) (T. Petit)

Année 2008

Suspicion chez une poule d’eau (Gallinula chloropus):
Au mois d‟avril, une poule d‟eau adulte est attrapée à la main.
L‟oiseau est en bon état général mais très abattu. Il présente une tique sur la tête ainsi qu‟un hématome sous-cutané associé. La poule d‟eau est euthanasiée quelques heures plus tard.
A l‟autopsie, aucune lésion ne nous permet de conclure quant à l‟origine de l‟abattement.
La tique est analysée par le laboratoire de parasitologie de l‟Ecole Vétérinaire de Nantes et identifiée comme une femelle appartenant à l‟espèce Ixodes frontalis.
Suspicion chez deux Tourterelles turques (Streptopelia decaocto):
La première tourterelle est retrouvée morte au mois d‟avril.
Elle présente un hématome sous-cutané au niveau d‟un œil. Aucune tique n‟est retrouvée dans le plumage mais une petite lésion cutanée qui pourrait correspondre à une morsure d‟ectoparasite est visible à proximité de l‟hématome.
L‟autopsie ne révèle aucune lésion significative.
La seconde tourterelle est retrouvée morte au mois de septembre.
On observe une tique gorgée fixée en arrière et à gauche de la tête comme l‟indique la photographie 3.
A l‟autopsie, on note un épaississement de la peau en regard du point d‟attache du parasite. Une blépharite et un œdème sous-cutané sont rapportés sur le côté droit de la tête sans explication évidente.
Photographie 3. Attache de la tique au niveau de la tête de la tourterelle (Streptopelia decaocto) (T. Petit)
Suspicion chez un Moineau domestique (Passer domesticus):
Ce cas est celui d‟un individu retrouvé mort dans un enclos au mois de juin.
La présence de 2 tiques autour de l‟œil (photographie 4) a été constatée avec un hématome sous-cutané associé au point d‟attache des parasites (photographie 5). Par ailleurs, le moineau était en bon état général.
L‟examen nécropsique n‟a révèlé aucune autre lésion.
Photographie 4. Présence des 2 tiques autour de l’œil gauche du moineau (Passer domesticus)
(T. Petit)
Photographie 5. Hémorragies sous-cutanées péri-oculaire du moineau (Passer domesticus) (T. Petit)
Suspicion chez deux perruches omnicolores (Platycercus eximius):
Le premier cas concerne une jeune femelle de 9 mois, retrouvée morte dans la volière au mois
d‟avril.
L‟individu était en très bon état général et présentait une tique au niveau du crâne. Un hématome sous-cutané a été observé au site d‟attache du parasite.
L‟autopsie ainsi que l‟analyse histo-pathologique associée n‟ont mis en évidence aucune cause de mortalité évidente.
La tique a été identifiée comme étant une femelle adulte appartenant à l‟espèce Ixodes frontalis après envoi au laboratoire de parasitologie de l‟Ecole Vétérinaire de Nantes.
Un autre cas concernait un mâle d‟un an retrouvé mort au mois de mai.
L‟oiseau était également en bon état général et présentait un important hématome sous-cutané au niveau du cou. Aucune tique n‟a été observée mais une petite lésion cutanée était visible sous l‟oreille gauche avec quelques plumes manquantes.
Cette fois encore ni le rapport d‟autopsie, ni l‟analyse histo-pathologique n‟ont permis d‟identifier la cause de la mort.

Année 2009

Suspicion chez trois perruches omnicolores (Platycercus eximius) :
Le premier cas était une femelle retrouvée très abattue au mois de février.
Une fois isolée et placée sous lampe infra-rouge, elle a été réhydratée à l‟aide d‟un soluté glucosé (D-Hydrat®) par voies sous-cutanée et per os. Elle a reçu également un traitement antibiotique à base d‟enrofloxacine (Baytril 5%®). L‟oiseau était alors plus alerte et réactif. Le lendemain son état général s‟est fortement dégradé et il est mort pendant la manipulation.
A l‟autopsie, la perruche était en très bon état général. Une tique gorgée, visible sur la photographie 6, était fixée en arrière de la tête. Un important hématome sous-cutané, allant du bec au pourtour des yeux et en arrière du cou, entourait le site d‟attache du parasite comme le montre la photographie 7.
L‟analyse histo-pathologique de la peau au site d‟attache de la tique a conclu à la présence d‟hémorragies sous-cutanées cervicales extensives aiguës à subaiguës.
Photographie 6. Emplacement de la fixation de la Photographie 7. Présence d’un important tique sur la tête d’une perruche omnicolore hématome sur le dessus et en arrière du crâne, en (Platycercus eximius) (T. Petit) regard du point de fixation de la tique (T. Petit)
Le second cas était une perruche mâle de 3 ans retrouvée morte au mois de mars.
L‟oiseau, en très bon état général, présentait plusieurs sites hémorragiques, au niveau de la base du cou, de la tête et de la gorge. Un hématome intra-osseux sur la gauche du crâne était également présent. Aucune tique n‟a été observée.
Les analyses histologiques ont conclu à la présence d‟hémorragies aiguës à subaiguës.
Le troisième cas est une perruche de 15 mois décédée brutalement au mois de septembre.
Une tique gorgée était accrochée au dessus de l‟œil droit de l‟oiseau (photographies 8 et 9). Un large hématome sous-cutané couvrait la totalité du cou, depuis le bec jusqu‟à l‟entrée du thorax (photographies 10 et 11).
Une surinfection bactérienne au niveau des hémorragies a été mise en évidence après analyse histologique de la peau du cou de l‟oiseau.
Photographie 8. Tique visible sur le dessus du Photographie 9. Tique fixée sur le dessus du crâne crâne d’une perruche omnicolore (Platycercus d’une perruche omnicolore (Platycercus eximius) eximius) avant plumage (T. Petit) après plumage (T. Petit)
Suspicion chez un ibis rouge (Eudocimus ruber) :
Il s‟agissait d‟un jeune ibis d‟un an retrouvé mort au mois de mars.
L‟oiseau fut jugé en très bon état général. A l‟examen, plusieurs (≥ 10) petits parasites libres, d‟environ 1 millimètre de long ont été retrouvés dans le plumage. Visuellement, ces parasites étaient très semblables à des tiques.
L‟autopsie a révèlé la présence d‟une importante hémorragie sous-cutanée sur la tête et toute la longueur du cou, du bec à l‟entrée de la poitrine. Le foie, les poumons et le cœur étaient pâles.
L‟analyse histologique a confirmé la sévérité de l‟anémie liée à l‟importante hémorragie. L‟organisation de l‟hématome indiquait par ailleurs que l‟hémorragie s‟était produite plusieurs jours auparavant. La cause de cette perte de sang n‟a pas été identifiée.

Année 2010

Suspicion chez un merle (Turdus merula):
Il s‟agit d‟un merle juvénile retrouvé mort près d‟un enclos au mois de juin.
Plusieurs tiques étaient accrochées sur la tête de l‟oiseau, dont une gorgée au dessus de l‟œil droit comme le montre la photographie 12.
Photographie 12. Tique fixée sur le dessus de la tête d’un jeune merle (Turdus merula) (T. Petit)
A l‟autopsie, un œdème et un hématome sous-cutané étaient visibles au niveau du point d‟attache de la tique gorgée mais restaient très modérés comme le montre la photographie 12. Les autres lésions observables étaient des congestions pulmonaire et rénale, peu significatives.
L‟analyse histologique révèle une cellulite hémorragique et hétérophilique au site d‟attachement des parasites. Une hyperplasie des cellules réticuloendothéliales spléniques est notée et suggère une stimulation antigénique chronique. Ces conclusions sont en faveur d‟une mort due à l‟ATRS.
Les tiques ont été adressées au laboratoire de parasitologie de l‟Ecole Nationale Vétérinaire de d‟Alfort pour être identifiées.
Photographie 13. Œdème et hématome sous-cutanés modérés au point de fixation de la tique (T. Petit)

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