EVALUATION TECHNICO- ECONOMIQUE DES ELEVAGES DE PORC

Caractérisation socio-économique des éleveurs de porcs

 Les caractéristiques socio-professionnelles des éleveurs sont présentées dans le tableau II. Tableau II : Caractéristiques socioprofessionnelles des éleveurs de porcs de la MEP VARIABLES MODALITES NOMBRE FREQUENCE(%) SEXE Masculin 9 90 Féminin 1 10 ETHNIE Mossi 2 20 Bambara 1 10 Bobodioula 1 10 Gourounsi 2 20 Dafine 1 10 Bwaba 2 20 Dagara 1 10 RELIGION Catholique 8 80 Protestante 2 20 MOTIVATION Autrui 1 10 Héritage familial 2 20 Propre initiative 7 70 ACTIVITES PRINCIPALE Eleveur en plein temps 2 20 Fonctionnaire 5 50 Employés du secteur privé 1 10 Agro-Eleveur 1 10 Autres 1 10 De ce tableau, il ressort que l’élevage porcin est pratiqué majoritairement par les hommes (9/10). Les éleveurs de porc suivis sont pour la plupart des chrétiens catholique (9/10). Ils sont fonctionnaires et pratiquent l’élevage comme une activité secondaire. La grande partie des éleveurs enquêtés ont pris le soin de faire cette activité sur leur propre initiative (7/10) et la considèrent comme une source importante de revenu. 

  Données techniques sur les performances de production et de reproduction des porcs

Races exploitées. La principale race exploitée est la race Large White qui est présente dans 7/10 des exploitations. Le tableau III indique les principales races exploitées.ces dernières sont montrées sur les figures3, 4 et 5. Tableau III : Races exploitées RACES EXPLOITEES Nombre de Citation Pourcentage(%) Race locale 2 11,1 Les métis 9 38,9 Large White 7 50 

Taille et composition des élevages 

La taille moyenne des exploitations porcines visitées est de 86±45. La taille minimale étant de 35 animaux et la maximale de 164. La structure générale du troupeau est représentée par le tableau IV. Figure 3 : Porc Large White Figure 4 : Porcs métis : Figure 5 : Porc métis (Duroc) 

Types, mode et systèmes de production Les élevages porcins de la MEP sont des élevages dit améliorés ou en claustration permanente. 6 sur 10 de ces élevages sont de type engraisseur, et 4 sur 10 sont de type mixte, c’est-à-dire naisseur-engraisseur. Il y a aucun élevage type naisseur. En fonction du système d’alimentation et de la taille des élevages, ceux-ci ont été classés en deux catégories :  le système semi-intensif qui représenté la moitié des exploitations visitées (5/10). L’alimentation est à base de sous-produits agricoles, de déchets de cuisine et peu de sous produits agro-industriels avec un troupeau en général de 35-60 têtes.  Les systèmes intensifs représentent l’autre moitié des exploitations visitées (5/10) et ils caractérisent l’élevage dans lesquels le troupeau est de taille moyenne à élevée (supérieur à 60 têtes) avec une alimentation à base de sous-produits agroalimentaires plus ou moins équilibrée. Aucun système traditionnel n’a été observé dans les élevages de la MEP. 

Infrastructures et matériel d’élevage 4.1. Type de porcherie En fonction de la nature de la toiture (tôle, paille, etc.), des parois latérales (banco, ciment, brique, etc.), du sol (bétonné ou non, etc.) et autres, les porcheries ont été classées en deux catégories qui sont :  Les porcheries semi-modernes (6/10) à toiture en tôle (pas en très bon état) quelques unes de ces porcheries ont une toiture en paille. Les parois latérales sont en banco, le sol est souvent abimé, en pierre ou en gravier. 18  Les porcheries modernes (4/10) sont construites en matériaux définitifs et bien compartimentées, des parois latérales en ciment et bien crépies, sol bien bétonné et la toiture en tôle. Les matériaux de construction de ce genre de porcheries est souvent en très bon état. Les figures 6 et 7 représentent ces différents types de porcheries. 

. Infrastructure et matériel d’élevage

Les figures 8,9 et 10 présentent la fréquence des infrastructures des élevages de la MEP. Les porcheries sont essentiellement en banco (7/10) avec une toiture en tôle (9/10) et un sol bétonné (6/10), en pierre (1/13) ou en gravier (4/13). Le tableau V, quant à lui, montre les matériels d’élevage. Les abreuvoirs sont présents dans toutes les exploitations alors que les mangeoires ne sont présentes que dans cinq exploitations sur 10 visitées. Figure 8 : Matériaux de construction du mur 1/10 7/10 2/10 Matériaux de construction du mur Béton Brique de sable Banco Figure 9 : Matériaux de construction du sol 

Alimentation des porcs 

Les systèmes d’alimentation et les rations de base utilisés par les éleveurs de porcs de la MEP sont presque identiques. La ration alimentaire est distribuée chez la plupart des éleveurs visités deux fois par jour (8/10) matin et soir, alors que l’abreuvement des animaux est continu. Les aliments utilisés, comme le montre la figure 11, sont essentiellement la drêche de dolo et le son de maïs qui sont utilisés par la totalité des éleveurs et ils représentent l’aliment de base. La farine de poisson est utilisée par 80% des éleveurs visités et la drêche de brasserie par 70%. L’approvisionnement de la drêche de dolo et de brasserie se fait respectivement auprès des dolotières et de la BRAKINA. Le son de maïs est acheté auprès des meuniers. L’approvisionnement en d’autres types d’aliments se fait dans les provenderies et marchés locaux. Figure 11 : Différents types d’aliments utilisés en élevage porcin 0% 20% 40% 60% 80% 100% 100% 70,0% 100% 80% 40% 10%10%10% 30%30% 10% 30% ALIMENTS UTILISES Drêche de dolo Drêche de bierre industrielle(brackina) Son de maïs Farine de poissons Coquillage Tourteau d’arachide Tourteau de côton Aliment complet Sel Figure 10 : Matériaux de construction du toit 9/10 1/10 Tôle Tôle et Paille 

Conduite et productivité des élevages porcins 

Conduite de l’élevage

La conduite de l’élevage est généralement assurée par des éleveurs ayant reçu tous une formation professionnelle. La plupart des exploitations porcines engagent des ouvriers (92%) et les activités d’élevage sont effectuées pour la majorité par ces ouvriers (80%).

Age au sevrage et à la castration

Tableau V: Age au sevrage et à la castration AGE moyenne(Jours) Ecart- Type Minimum Maximum CASTRATION 24,1 16,75 8 60 SEVRAGE 66,5 13,95 45 90 

 Reproduction des animaux Dans les élevages de la MEP, la mise à la reproduction de truies se fait par saillie naturelle. Comme l’indique le tableau VII, les nombres de mise bas par femelle par an, la taille moyenne de la portée à la naissance et le taux de sevrage sont respectivement de 2, 10 et de 84% avec un âge moyen de 12,66 mois à la première mise bas. 

Santé des animaux Pathologies dominantes

 Les pathologies les plus fréquentes dans les exploitations porcines de la MEP sont les parasitoses externes et les maladies digestives à l’origine de la diarrhée. Ces pathologies sont présentes dans toutes les exploitations visitées. Les cas des parasitoses internes sont rares car beaucoup d’éleveurs font un déparasitage régulier. Aussi, la quasi-totalité des éleveurs ont reconnu l’état d’endémicité actuel de la PPA. On observe également des cas des malformations congénitales. Ces dernières sont le plus souvent l’absence d’anus observé dans 60% des exploitations et les aveugles rencontrés dans 50% des élevages. 

Prophylaxie sanitaire dans l’élevage porcin

La prophylaxie sanitaire dans tous des élevages porcins de la MEP se résume au déparasitage des animaux, à la désinfection des locaux et aux nettoyages réguliers des porcheries. Les nettoyages sont assurés deux fois par jours dans 8/10 des exploitations et se limitent au balayage simple et ramassage des déchets dans 9/10 des élevages. Les éleveurs désinfectent en général une fois par trimestre ou une fois par semestre leurs porcheries et utilisent pour la plupart une solution de virkon ou d’eau de javel. D’autres mesures prophylactiques entreprises par certains éleveurs sont la mise en place d’un pédiluve. En effet, 6/10 des exploitations visitées présentent un pédiluve à l’entrée de la porcherie. Aucune vaccination spécifique n’est faite dans les exploitations visitées. 

Soins pour les porcelets

Dans tous les élevages visités, les porcelets reçoivent des soins particuliers qui sont résumés dans le tableau VIII. Tableau VII : Soins des porcelets Au 3 ème jour Au 8 ème jour Au sevrage  Stress-vitam  Stress- vitam Déparasitage  Fercobsang  Fercobsang 

RESULTATS ECONOMIQUES Les élevages de la MEP sont des élevages dit améliorés en claustration permanente dont la principale activité commerciale est la vente des animaux. L’utilisation et la vente du fumier constituent des revenus minimes en termes de recettes monétaires. 

1. Vente des animaux par les éleveurs La vente concerne des porcs engraissés, des porcelets et des porcs reproducteurs. Les animaux engraissés sont vendus soit au poids vif et le prix du kg varie entre 650 et 700 FCFA, soit par kg d’animal abattu et là le prix d’un kg de viande est de 1 000FCFA. Le coût d’abattage est de 1 100 par animal. La clientèle de porcs engraissés est représentée par les charcutiers-bouchers. La vente des porcelets et des porcs reproducteurs se fait auprès d’autres éleveurs à raison respectivement de 15 000 FCFA par porcelet sevré de 3 mois et de 1 200FCFA par kg d’un porc reproducteur. Les animaux sont soit vendus à la ferme soit livrés aux commerçants. Le coût de transport varie entre 300 et 500 FCFA par animal. 

 2. Calcul des couts de production et rentabilité des élevages porcins de la MEP. Devant les difficultés à estimer le coût de l’alimentation, les quantités distribuées et le manque d’autres données économiques, nous avons d’abord calculé de façon générale la rentabilité annuelle des exploitations porcines. Ensuite, de façon spécifique, nous avons choisi une ferme disposant de quelques documents sur la gestion de son élevage pour calculer le bénéfice brut d’un porc charcutier.

Calcul de la rentabilité des exploitations de la MEP 

Le déficit de certaines informations a conduit à utiliser une comptabilité simplifiée basée sur les charges et les produits pour dégager les marges issues des élevages de porcs de la MEP. Pour faire cette étude, les paramètres suivants ont été utilisés:  Nombre de portée/truie/an: Sujets sevrés/portée: leur nombre varie en fonction des exploitations  Age de vente des porcs engraissés qui a été considéré est de 7mois, le poids pris en compte à cet âge varie selon les élevages. Sur la base de tous ces éléments le compte suivant les recettes et dépenses moyennes et annuelles par élevage a été établi. Ce dernier a été fait sur la base des truies présentes dans l’exploitation et a permis de dégager l’excédent, de recettes sur les dépenses, considéré comme la marge annuelle. Le tableau IX montre les dépenses, les recettes ainsi que les bénéfices annuels pour les élevages de la MEP. Il ressort de ce tableau IX, que les fermes de la MEP affichent en moyenne un bénéfice brut de 2 008 213 FCFA par an soit un bénéfice minimal de 695 250 FCFA et maximal de 4 795 800 FCFA. Quand à la figure 6, elle montre la variation de ce bénéfice au sein de ces exploitations.