Qu’est ce le SARS COV2 ?
D’après le site de l’Institut Pasteur, il s’agit d’un nouveau coronavirus arrivé en Chine, à Wuhan en décembre 2019 , et officiellement annoncé par les autorités sanitaires chinoises et l’OMS le 9 janvier 2020. Nommé SARS-CoV-2, il est responsable d’une maladie désormais nommée le COVID-19. Il appartient à une importante famille de virus à ARN infectant principalement les animaux et provoque des infections chez l’Homme, le plus souvent associées à des rhumes et des symptômes grippaux bénins. Toutefois, deux coronavirus ont entrainé des épidémies graves chez l’Homme. Il s’agit du SRAS-CoV (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère-Coronavirus) en 2002-2003 et du MERS-CoV (Middle East Respiratory Syndrome-Coronavirus) depuis 2012 . Comme le SRAS-CoV et le MERS-CoV, le COVID-19 a probablement une origine animale. Le COVID-19 est très contagieux et peut se transmettre de personnes à personnes, sans que celles-ci ne ressentent les symptômes de la maladie .
La gravité estimée en 2020: La gravité du Covid 19 est difficile à estimer tant le dépistage est varié en terme de technique, de couverture et d’indication entre les différents pays . Selon l’OMS, en avril 2020, chez les personnes contaminées par le coronavirus, environ 40 % des personnes infectées présenteront une forme légère de la maladie, 40 % une forme modérée, avec notamment le développement d’une pneumonie, 15 % une forme grave et 5 % une forme critique. D’après un article d’Elsevier Public Health Emergency, une modélisation réalisée à partir de 44 672 cas confirmés à travers le monde dont 1 023 décès estimait un taux de létalité ajusté de 1,4 %, atteignant 6,4 % dans la population âgée de plus de soixante ans. A titre de comparaison, la létalité de la grippe en France est estimée au maximum à 0.0075% par l’Institut Pasteur .
Les critères définissant la population à risque
Être âgé de 65 ans et plus ;Avoir des antécédents (ATCD) cardio-vasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ; Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ; Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale: (broncho-pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment) ; Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ; Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ; Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kgm²) ; Être atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise : médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ; infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ; consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ; liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ; Être atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ; Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie ; Être au troisième trimestre de la grossesse ; Être atteint d’une maladie du motoneurone, d’une myasthénie grave, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, de paralysie cérébrale, de quadriplégie ou hémiplégie, d’une tumeur maligne primitive cérébrale, d’une maladie cérébelleuse progressive ou d’une maladie rare.
Le confinement, sa définition et le cas particulier de mars 2020
Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), “le confinement est le fait d’être retiré, représente l’action d’enfermer ou le fait d’être enfermé, dans des limites étroites” . Selon Le Petit Robert, le confinement est, d’un point de vue médical, l’interdiction à un malade de quitter la chambre. Or, dans la situation imposée par le Covid 19 en mars 2020, il s’agissait d’isoler des individus sains pour éviter toute forme de contagion.
Selon Le Larousse, la confinement représente l’“ensemble de mesures prises par les autorités publiques dans un contexte épidémique et destinées à réduire au maximum les risques de contagion par le maintien à domicile de la population, avec une limitation stricte des déplacements ; période pendant laquelle ces mesures sont appliquées”.
En mars 2020, le confinement est régulé grâce à la mise à disposition d’attestations de déplacements dérogatoires (voir Annexe 9) et à l’apparition de sanctions en cas de non respect des limites comme des amendes de 135 euros en cas d’infraction pouvant être majorées en cas de récidives. Un premier modèle d’attestation est mis à disposition le 17 mars 2020, très vite enrichi de certains items le 23 mars 2020.
Le confinement est annoncé officiellement le 16 mars 2020, à 20h, par le Président de La République, Emmanuel Macron, en poste à cette date. Selon le média Le Parisien « 35,3 millions de téléspectateurs ont suivi l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron consacrée au coronavirus », ce qui représente plus de 50% de la population française, sans compter l’usage d’autres biais d’informations tels que les réseaux sociaux ou les émissions de radios.
Rôle de la médecine générale
La médecine générale est par définition une médecine de soins primaires. La notion de soins primaires définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors de la conférence d’Alma Ata, en 1978, est précisée en 1996 par l’American Institute of Medicine : « Les soins primaires sont des prestations de santé accessibles et intégrées assurées par des médecins qui ont la responsabilité de satisfaire une grande majorité des besoins individuels de santé, d’entretenir une relation prolongée avec leurs patients et d’exercer dans le cadre de la famille et de la communauté » . La WONCA Europe définit en 2002 la discipline de médecine générale médecine de famille par 11 caractéristiques. Les caractéristiques 8 à 10 concernent des actes de prévention, indispensables vis à vis de la santé publique: «Intervention au stade précoce et non différenciée du développement des maladies, pouvant requérir une intervention rapide. Développement de la promotion et de l’éducation de la santé. Responsabilité spécifique en termes de santé publique ».
La définition WONCA de la médecine générale décrit de manière explicite que «L’activité professionnelle des médecins généralistes comprend la promotion de la santé, la prévention des maladies et la prestation de soins à visée curative et palliative».
En 2019, Medaviz (plateforme de téléconsultation), déclare dans une analyse «qu’en général, les Français prennent rendez-vous avec leur médecin traitant pour établir un diagnostic médical (32%), obtenir un traitement médicamenteux (30%) ou pour se soumettre à une visite de contrôle (28%). Seuls 14 % se rendent en cabinet pour obtenir un certificat médical comme un arrêt maladie ou un certificat d’aptitude au sport.»
Définition de la santé
Selon l’OMS, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale » .
Selon le CNRTL, « la santé est un état physiologique normal de l’organisme d’un être vivant, en particulier d’un être humain qui fonctionne harmonieusement, régulièrement, dont aucune fonction vitale n’est atteinte, indépendamment d’anomalies ou d’infirmités dont le sujet peut être affecté ». En enrichissant le débat, Janine Pierret, sociologue et directrice de recherche au CNRS écrit, en 2008 que « la place de la médecine dans la société et les rapports entre maladie et santé ont connu de profonds changements dans les dernières décennies. Le droit à la maladie et aux soins a été remplacé par le devoir de santé et il ne s’agit plus de lutter contre la maladie, mais de se maintenir en santé. Avec l’émergence de la médecine du risque, un glissement s’effectue de l’évitement à l’anticipation des risques pour aller vers le toujours mieux, et bouleverse les repères entre santé et maladie. »
Enfin la santé n’est pas perçue de la même manière suivant le milieu social d’où l’on arrive. Ainsi, une étude du CREDOC sur les « technosciences » montre que « plus les individus sont aisés, diplômés, plus ils voient la médecine comme une opportunité d’améliorer les capacités de chacun et pas seulement un moyen de soigner les maladies ».
Table des matières
1 Introduction
2 Définitions, contexte
2.1 Focus sur le SARS Cov2 et la pandémie de COVID19
2.2 Le confinement, sa définition et le cas particulier de mars 2020
2.3 Définition de la santé
2.4 Rôle de la médecine générale
2.5 Définition d’une épidémie et autres exemples dans l’histoire
2.6 Situation épidémique lors de la pandémie de Covid19 en France et en Loire Atlantique de mars à mai 2020
2.7 Les études déjà réalisées
2.8 Etudier les comportements en santé durant cette période : un moyen d’adapter nos pratiques pour poursuivre notre action préventive et de suivi en médecine générale
3 Méthode
3.1 Pourquoi une analyse qualitative?
3.2 Ethique (confidentialité, conflits d’intérêt)
3.3 Recrutement de la population
3.4 Elaboration du canevas d’entretien
3.5 Déroulement des entretiens
3.6 Retranscription et analyse des données
3.7 Recherche bibliographique, mots clés et matériel utilisé
4 Résultats
4.1 Caractéristiques des participant.e.s et principaux résultats de l’étude
4.2 Bouleversement de la vie quotidienne
4.2.1 Réorganisation du travail
4.2.2 Modification des rapports aux autres
4.2.3 Redistribution des temps de loisirs
4.3 Hygiène de vie durant le confinement
4.3.1 Modification des habitudes alimentaires
4.3.2 Modification de la pratique sportive
4.3.3 Qualité du sommeil
4.3.4 Consommation de toxiques
4.3.5 Profiter d’un espace extérieur
4.3.6 Mise en place d’une routine
4.3.7 Perturbation de l’hygiène de vie par manque de temps
4.4 Rupture avec l’état émotionnel antérieur
4.4.1 Vivre des épisodes de stress, un état émotionnel commun, aux origines diverses
4.4.2 Le Covid comme révélateur de vieillesse
4.4.3 Le Covid comme exacerbateur d’un état anxieux sous jacent
4.4.4 Un stress évoluant selon l’âge et l’état de santé perçu
4.4.5 Sentiment de solitude, d’isolement
4.4.6 Un imaginaire sur la réalité de la pandémie construit par les médias
4.4.7 Situation favorisant un repli sur soi
4.4.8 Le confinement comme soulagement psychologique
4.4.9 Situation propice aux prises de conscience
4.5 Rapport aux soignant.e.s et à sa propre santé
4.5.1 Des sujets volontaires à poursuivre les soins comme à l’habitude
4.5.2 Redéfinition des priorités pour certain.e.s
4.5.3 Rapport aux soignant.e.s
4.5.4 Le confinement, un risque pour la santé également
4.5.5 Nouvelles modalités d’accès aux soins
4.5.6 Qualité de santé perçue
4.5.7 Accès aux soins: exacerbation des inégalités
5 Résumé des résultats
6 Discussion
6.1 Forces et faiblesses de l’étude
6.1.1 Les forces de l’étude
6.1.2 Les faiblesses de l’étude
6.2 Analyse des résultats et comparaison à la littérature
6.2.1 Les points communs entre les enquêté.e.s
6.2.2 Volonté d’accéder aux soins, les différentes limites
6.2.3 Les modalités d’accès aux soins à l’ère du Covid: pas toujours adaptées
6.2.4 Des populations plus à risque que d’autres
6.2.5 Modification de l’hygiène de vie pouvant impacter l’état de santé
6.2.6 L’émergence de nouvelles problématiques de santé
6.3 Perspectives et ouvertures
7 Conclusion
8 Références bibliographique
9 Annexes
9.1 L’enquêtrice
9.1.1 Annexe 1 : Vécu du confinement
9.1.2 Annexe 2 : Journal de bord
9.2 Les entretiens
9.2.1 Annexe 3 : Affichette permettant le recrutement des participant.e.s
9.2.2 Annexe 4 : Le canevas d’entretien
9.2.3 Annexe 5 : Les verbatims
9.2.4 Annexe 6 : Exemple d’étiquetage des résumés d’entretien
9.2.5 Annexe 7 : Tableaux des Propriétés – Exemple
9.2.6 Annexe 8 : Tableaux: croisement des Propriétés, émergence des catégories – Exemple
9.3 Autres
9.3.1 Annexe 9 : attestation de déplacement dérogatoire
10 English abstract
