Génération de Cartographie de processus

Génération de Cartographie de processus

Processus spécifiques : les règles internes

On estime que les organisations ayant une bonne maturité BPM ont consacré plus de 40 % du temps total du projet à la modélisation de leur premier processus opérationnel (Harmon et Wolf 2016). En effet, les outils dédiés à la modélisation de processus ne sont pas encore des générateurs de modèles, à l’exception des outils de Process Mining dédiés aux utilisateurs ayant une trace informatisée du séquencement de leurs actions (Van der Aalst, Mylopoulos, et al. 2009). Par conséquent, les entreprises qui investissent dans un outil de modélisation, espérant que cela les aidera à mettre en œuvre leur approche BPM, devront encore faire face à une étape longue et complexe de modélisation des processus avant d’obtenir leur cartographie (Claes et al. 2015; Meidan et al. 2017). Les progrès technologiques du XXIe siècle ouvrent de grandes possibilités pour accompagner la modélisation (Indulska et al. 2009). Il est, par exemple, envisageable d’informatiser l’interview d’une entreprise servant à collecter la description de règles internes qu’elle souhaite appliquer, puis de se servir de ces informations pour générer une cartographie de processus spécifique à l’entreprise, en utilisant par exemple des concepts comme le Natural Language Processing (Khurana et al. 2017).

Conformité des processus : les règles externe

À une époque où les certifications sont un gage de qualité pour les parties prenantes (Baker 2006), les industries se dirigent de plus en plus vers l’intégration des exigences de ces règles externes directement dans leur cartographie de processus. Le fait de rester compétitif et d’obtenir des certifications a principalement amené les processus des entreprises à atteindre un certain niveau de complexité, rendant l’étape de modélisation trop complexe (Governatori et al. 2011; Vernadat 1996) pour être réalisée par quiconque, comme elle le fut autrefois. Les industries ont besoin de conseils d’experts, pour intégrer ses règles externes à leurs processus existants. Avec les progrès technologiques du début du 21e siècle, dans le domaine de l’intelligence artificielle, notamment dans le domaine du traitement de la vérification de la conformité, il est concevable d’accompagner les utilisateurs dans l’obtention de leur cartographie de processus pour qu’elle soit conforme à ces règles externes (Koschmider et al. 2014).

Cartographie

 Les contraintes d’une entreprise sont donc à la fois internes et externes à l’organisation. Une cartographie satisfaisante est une cartographie simultanément conforme à toutes ses contraintes. La cartographie de processus d’une organisation doit être capable de les concilier, ou a minima de relever les incompatibilités entre les différentes règles (internes et/ou externes).   

Ambition des travaux 

Ce chapitre présente l’accompagnement des utilisateurs dans l’obtention de leur cartographie de processus respectant des règles internes et externes. La section III.2 identifie tout d’abord les solutions outillées existantes pour accompagner la modélisation, en mettant en avant leurs limites et introduisant la nécessité d’employer des méthodes d’ingénierie dirigée par les modèles (IDM) pour accompagner l’utilisateur. La section III.3 revient sur la théorie de l’IDM. La section III.4 détaille notre propre enchaînement de transformations de modèles pour obtenir une cartographie de processus spécifique et conforme. 

TRAVAUX TRAITANTS DE L’ACCOMPAGNEMENT LORS DE LA MODELISATION 

Avec le nombre croissant d’entreprises ayant une stratégie BPM complète depuis les années 1990, la conception de processus est rapidement devenue un sujet de recherche central (Hashmi et al. 2018). Il existe plusieurs catégories de recherches se penchant sur la problématique de la conformité des processus dont les approches de conception (dès les premiers stades de la conception du processus), et les approches d’exécution (lorsque les processus sont en cours d’exécution). Étant donnée l’approche étudiée au Chapitre II, notre proposition s’intéresse uniquement aux problématiques de conformité au moment de la conception. Cette section identifie les différents outils d’accompagnement à la modélisation présents dans la littérature. SemTech BPM (Semantic Technology in Business Process Modeling) a été créé pour servir de base de discussion commune sur la conception de processus métier. (Kluza et al. 2013) identifient deux composantes d’un processus : syntaxique (la structure) et sémantique (le sens). Il est important d’accompagner le concepteur de processus le long de ces deux composantes. 

Outils de contrôle d’exactitude et de conformité

 (Fellmann et al. 2015) décrivent différents courants de recherche pour aider à la modélisation. Parmi ceux-ci, les outils de contrôle d’exactitude et de conformité consistent à valider les propriétés techniques des modèles, telles que l’absence de blocages. Cette méthode n’assiste pas la modélisation puisqu’elle intervient à la fin du temps de modélisation. Néanmoins, elle évite de faire des erreurs de syntaxe. 

Autocomplétion syntaxique 

En 2007, supporter la conception de diagrammes médicaux est devenu possible avec DiaGen, grâce à sa fonction d’autocomplétion de modèles. (Mazanek et Minas 2009) décrivent comment cette approche peut être appliquée au langage BPMN. Une telle fonctionnalité permettrait de compléter progressivement un processus à l’aide de structures à sélectionner parmi une bibliothèque. (Van der Aalst, Hofstede, et al. 2009) fournissent la description de 20 fragments de workflow qui pourraient former cette bibliothèque : du séquencement linéaire à la parallélisation complexe. Bien que (Börger 2012) explique que ces structures ne peuvent suffire pour formaliser des processus métier, cette méthode a prouvé son applicabilité puisqu’elle a déjà été intégrée aux éditeurs comme présenté par (Koschmider, Hornung, et Oberweis 2011). 

Réutilisation de processus partiels 

Depuis les débuts de l’approche processus, de nombreux modèles ont été conçus, répondant chacun à des problématiques bien spécifiques. Le monde de la recherche cherche donc à les réutiliser partiellement pour en concevoir de nouveaux ayant des problématiques similaires (Fellmann et al. 2014). (Lau et al. 2009) proposent un premier algorithme pour découvrir et analyser les occurrences de structures dans les processus métiers. (Koschmider et Reijers 2013) et (Thom 2006) démontrent l’applicabilité de l’extraction de structures en présentant les résultats obtenus à partir de près de 200 modèles de processus métiers. Ces parties du modèle peuvent être stockées dans un référentiel et ensuite être trouvées à l’aide de balises décrivant le but du processus tel que proposé par (Hornung, Koschmider, et Lausen 2008).

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