Idéologie et écriture dans l’œuvre romanesque d’Emmanuel DONGALA

Idéologie et écriture dans l’œuvre romanesque d’Emmanuel DONGALA

 Le traditionalisme et le progressisme

Le traditionalisme renvoie ici à la notion du conservatisme, à l’ancien, au figé, tandis que le progressisme au changement, au nouveau. Ce qui inspire naturellement l’idée d’une cassure, d’une rupture intrinsèque. En réalité si rupture il y a cette rupture n’est pas aussi totale, pour autant que les deux idéologies ont pour limon la tradition au sens entendu (considérations liées à la tradition). 

Le traditionalisme : respect de l’équilibre des anciens et retour à l’authenticité africaine

Le traditionalisme relevé dans Le Feu des Origines et Jazz et vin de palme particulièrement dans la nouvelle « Le procès du père Likibi » se traduit par le respect de l’équilibre des anciens, alors que dans Un Fusil dans la main, un poème dans la poche il se manifeste par la politique de retour à l’authenticité africaine. 48 Dans Le Feu des Origines, le traditionalisme sous-tend la morale et l’action des membres d’une société africaine précoloniale, société très fermée autour d’elle-même. Elle est bien équilibrée. Et cet équilibre tient aux lois fixées par les ancêtres, qui selon le vieux Nimi A Lukéni, servent d’intermédiaires entre le Tout Puissant et eux, contrôlant tout, la pluie, le vent, les saisons, les forces de la nature (LFO : 65). L’idéal des anciens, c’est la perpétuation de la société par elle-même. Cela suppose le respect des lois établies, la conservation de ces lois. Nimi A Lukéni le fait si bien remarquer quand il dit à Mankunku : J’ai vécu jusqu’ici dans une société dont l’idéal était sa propre perpétuation. Nos ancêtres et nous l’avons tellement bien construite qu’on avait peur de tout individu qui s’écartait des normes admises, car le moindre faux mouvement, le moindre élément retranché ou ajouté risquait de faire écrouler tout l’édifice (LFO : 69). L’organisation sociale se bâtit autour du clan dont Nimi A Lukéni est le patriarche. Il en est aussi le chef. Mais il n’est pas pour autant le chef du village Lubituku, la terre clanique. Qu’à cela ne tienne, il fait office de guide, de conseiller suprême. Il est donc un repère sûr, un repère stable sur lequel toute la communauté a ses yeux tournés. Mais lui-même, à l’instar des autres villageois, a besoin de l’aide des aïeux dont il ne peut bénéficier que par le biais d’un « nganga » qui révèle la science qu’il détient d’eux. Une des règles communautaires recommande le respect des vieux , des anciens. A ce sujet Bizenga signifie à Mankunku que le jour où cette règle sera enfreinte, le clan serait détruit, les ancêtres les abandonneraient et ce serait la fin du monde (LFO : 49). Respecter les anciens, c’est aussi une façon d’honorer les aïeux, pour autant que cela participe du respect de l’ordre établi. Les ancêtres sont également honorés par le biais des offrandes qui leur sont faites, telles les libations, etc. C’est ainsi que le vieux Nimi A Lukéni par 49 exemple ne manque pas de demander à Mandala Mankunku de porter du vin de palme sur les tombes du village afin de les remercier, après qu’il a été guéri par sa science. Pour lui, rien ne pouvait se faire sans eux, Mandala ne pouvait pas le guérir s’ils ne sont pas intervenus. Les croyances traditionnelles ne doivent souffrir d’aucune contestation, car elles unissent et renforcent les liens de la communauté (LFO : 65-66). Cette conception léguée par les aïeux prône la formation d’une personnalité africaine monolithique. Et chaque membre de la société devait connaître sa place tout en remplissant une seule fonction bien précise. C’est ce que souligne le vieux Nimi A Lukéni dans ces propos adressés à Mankunku : (…) te souviens-tu quand vous étiez enfants et que vous alliez par bandes piéger les animaux sauvage (…).Il vous arrivait parfois d’abattre ces géantes fourmies qu’on trouve dans la forêt. Qu’y voyez-vous ? Il y avait une reine, des soldats, des ouvrières, des esclaves…chaque fourmi connaissait sa place, sa fonction, ainsi la société tournait équilibrée, et chacune se sentait indispensable car la défaillance de l’une brisait la chaîne de solidarité (LFO : 38) C’est ainsi que Mandala Mankunku, à l’instar de son père et de tous les mâles de sa lignée, ne devrait qu’être forgeron. Dans « Le procès du père Likibi », le traditionalisme sous-tend la morale et l’action du vieux Likibi. Ce dernier rejette, résiste à l’idéologie socialiste que le chef Mouko relaie au village Madzala dont il est le véritable père spirituel : (…) le chef Mouko avait, dès son retour, et selon les ordres reçus, convoqué une réunion de tout le village pour rendre compte de son séjour dans la capitale. La réunion avait d’ailleurs été très houleuse .Il avait ordonné aux villageois de ne plus rendre hommage aux ancêtres, de détruire les fétiches car ceux-ci témoignaient d’une mentalité arriérée, de ne plus exiger la dot lorsqu’on mariait sa fille ou de refuser de la payer lorsqu’on vous la demandait, et, pour ce qui étaient croyants, de ne plus prier : c’était à cause de tout cela que le 50 pays n’avançait pas sur la voie de la libération économique, c’est pour cela qu’il y avait des récoltes aux rendements médiocres, des mauvaises routes, du paludisme, de la drépanocytose ,des femmes stériles, etc. Likibi le premier l’avait interrompu : -Mouko, tu nous prends pour des imbéciles ou quoi ?(…)Si les prêtres et tous les Blancs qui étaient ici avec leurs « mbouloumbouloul » n’ont pas réussi à nous faire abandonner nos coutumes qui viennent des ancêtres fondateurs, ce n’est pas toi, ni les petits militaires au pouvoir qui y arriveront. (…) -Je représente le parti et le gouvernement, je peux vous faire arrêter, je peux te mettre en prison. -Je vais marier ma fille, je toucherai la dot et je verrai qui m’en empêchera, hurla Likibi (LFO : 71-72). Le père Likibi souligne évidemment la ténacité de la culture négro africaine et manifeste son attachement à celle-ci. De la sorte il défend l’authenticité de la culture africaine, ce que prétend également faire Bokabar Mabouta dans Un Fusil dans la main, un poème dans la poche. L’action de ce dernier est tant soit peu influencée par le traditionalisme. En effet il vante un retour aux sources de l’authenticité africaine. Donnant lui-même l’exemple, il « troque » son prénom de Barnabé-Saint-Hilaire qui avait des relents de la colonisation contre celui de Bokabar plus authentique. Bien plus, il aime à se coiffer d’un chapeau en peau de léopard. Il arbore cette toque, pour être en phase avec l’idéologie. Il faut souligner que la panthère est un animal très agile et très redouté au même titre que le lion. Voilà pourquoi dans la société traditionnelle africaine et particulièrement sur le plan mystique, le totem de la panthère est très prisé en sorcellerie. Mais dans « le monde des cinq sens », la peau de léopard symbolise le pouvoir traditionnel, l’autorité suprême en même temps qu’il la légitime. Avec le chapeau, Mabouta dénote qu’il tient son pouvoir des ancêtres, ce qui le légitime et l’emmène à croire qu’il ne peut souffrir d’aucune contestation. Bien qu’inspiré par le traditionalisme, le général Mabouta n’est pas un véritable conservateur comme le vieux Likibi ainsi que certains membres de sa 51 communauté et celle de Mankunku. Mais à la différence de ces conservateurs, Mandala prône le progressisme. 2. Le progressisme : réforme du système traditionnel Pour Mandala Mankunku, le progressisme est l’unique alternative pour un monde en perte de vitesse, un monde très vieillissant, ainsi qu’il le stipule au vieux Nimi A Lukéni : « Il n’ y a rien de nouveau à apprendre dans le monde, (…) Ce monde est trop vieux, il est à bout de course. »(LFO : 68).C’est pourquoi il n’hésite pas à lui confier : « Ta Lukéni, (…) j’ai envie de tout bousculer, de réinventer le monde afin de trouver une place qui puisse me donner la joie et la paix. »(LFO : 67). A cet effet, il rejette les croyances et pratiques traditionnelles rétrogrades : « J’en ai marre de tous ces symboles mille fois utilisés, de ce vin de palme qu’on crache au vent et à chaque occasion, de ce respect dû à mon oncle indigne. »(68). Malgré leur différence idéologique, le vieux Lukéni finit par partager l’impression avec lui. Il ne s’en cache pas : « Maintenant j’ai la même impression que toi, les effets pervers sont partout, les oncles deviennent indignes, les guérisseurs cupides, les rites des symboles vides »( 69). Mandala estime qu’il est certain que les anciens doivent être respectés, mais pas n’importe qui. Ne méritent ce respect que ceux qui se montrent dignes. Mais il n’en est pas le cas de son oncle Bizenga qui se sert de son métier de nganga pour abuser de la « peuplade » de Lubituku et l’exploiter : « Ce dernier contrairement à ses prédécesseurs, gardant jalousement et monnayant sans vergogne ses connaissances, avait fait croire au peuple que le savoir était un don réservé à quelques hommes »( LFO :57). Mis à part cet aspect, l’excessive vénération des ancêtres à travers les dons qui leur sont faits, leur invocation dans tout ce que les villageois font ne relèvent que de l’ignorance. D’ailleurs il ne se targue pas d’avoir seul guéri Lukéni de sa maladie. Le narrateur évoquant la joie de Mankunku à la suite de son exploit : 52 Mankunku triomphait, pas une seule fois il n’avait fait appel à l’esprit des ancêtres pour obtenir la guérison du Vieux Lukéni. Il était maintenant persuadé que seul importait le médicament que l’on donnait au malade ; les ancêtres et les cadeaux qu’on leur faisait jouaient un rôle beaucoup moins important qu’on ne le croyait. En cela, il allait à l’encontre de son maître Bizenga, pour qui le succès d’un traitement était proportionnel aux cadeaux qu’on lui donnait et qu’il promettait d’offrir aux aïeux (64-65). Mandala Mankunku ne conteste pas l’importance des ancêtres : « Qu’ils soient notre inspiration, d’accord, mais le monde change, tout change ! »(67), avoue t-il. Du fait de son ouverture d’esprit et de sa volonté de changer les choses, Mandala Mankunku se veut être un homme de type nouveau : l’homme savant. Aussi devient-il chasseur, nganga, forgeron. Dans cette perspective, il fait de nombreuses découvertes salvatrices. Il découvre en effet le kimbiolongo, une racine qui redonne la virilité et la vitalité aux hommes, le jus amer du quinquéliba contre le paludisme, les feuilles de mansunsu contre la fièvre et la fatigue musculaire, le kazu contre le sommeil et la fatigue de l’esprit et bien d’autres choses (46-48). Bien plus il vulgarise la science la « pharmacopée » pour aider les villageois à se soigner facilement, s’épargnant ainsi de la cupidité de nganga Bizenga. Aux découvertes « médicinales » s’ajoutent celles d’ordre scientifique. Effectivement il découvre que la terre est une boule comme le sont le soleil et la lune. Il résout le problème des saisons de l’année : sa société matriarcale fonctionnait sur la base d’un calendrier comportant une semaine de quatre jours, une année de treize mois qu’il réduit à douze mois. Cela facilite la fixation d’un calendrier agricole raisonnable et d’améliorer significativement les récoltes( 54-55). Mandala est donc un véritable « scientifique traditionnel » : Grâce à ces activités incessantes, Mankunku fit plusieurs découvertes qui sont maintenant tombées dans le domaine public car son peuple les attribue toutes aux révélations des ancêtres. Certaines furent de peu d’importance, d’autres par contre bouleversèrent sa société (55). 53 Malgré ses prouesses, notre protagoniste mal compris des autres se trouve seul embarqué dans la lutte pour la réforme du système traditionnel. C’est ainsi que lorsqu’il décide d’ « épouser » Milète, femme originaire d’une autre région, il se heurte à une farouche opposition du clan. Son obstination à réaliser un tel mariage jugé ancillaire lui coûte son exclusion clanique. Et face à la puissance mystique organisée du groupe, il fera avec elle un « enfant-rupture du clan », « un enfantaccident-génétique », « un monstre difforme », « un enfant-esprit-matérialisé ». Il se produit donc une véritable rupture de clan qui est aussi synonyme de l’impossibilité de concilier deux visions du monde tant soit peu différentes. Avec Le Feu des Origines, DONGALA paraît évidemment progressiste, à l’instar de son congénère Jean MALONGA dans La légende de M’Pfoumou Ma Mazono. Il y a en effet une rupture idéologique voire sociétale avec d’une part les traditionalistes et les progressistes notamment Ma Mazono et sa mère d’autre part. Ceux-ci se démarquent des conservateurs attachés à la perpétuation de leur monde esclavagiste enclin à la violence et à l’injustice en créant une cité nouvelle, N’tsangou, où règnent la justice et l’égalité. Somme toute, le traditionalisme et le progressisme s’inscrivent dans l’univers précolonial et post-colonial. En évoquant les deux idéologies relativement à deux groupes sociaux, celui de Lubituku et celui de Madzala, DONGALA montre qu’avant l’ère coloniale l’Afrique n’était pas une tabula rasa. Bien au contraire, c’était une société bien organisée qui, en soi, a connu tant soit peu de révolutions avec des gens comme Mankunku, ce que confirment les propos de Léo Frobenius et de Maurice Delafosse : A la lumière se dissipaient les tares injustement attribuées à la race noire : peuple sans histoire, mentalité primitive…A ces préjugés Frobenius répondait qu’à la fin du Moyen Age, les premiers navigateurs européens découvrirent dans l’ancien royaume du Congo « une foule grouillante habillée de soi et de velours, des grands Etats ordonnés et cela dans les moindres détails, des 54 puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moëlle des os » 1 . Mais au-delà de ce qui précède, DONGALA dénote que malgré la remise en cause de certaines d’entre elles, les valeurs africaines sont, pour reprendre les propos d’un personnage de Daniel BIYAOULA dans L’Impasse, impérissables : elles ont traversé le temps, les guerres, les générations, les périodes sombres périodes sombres, les gens. Même la colonisation, une des pires tragédies de l’histoire africaine dont nous allons mettre en lumière quelques aspects dans le chapitre suivant, n’aura eu raison d’elles .

Table des matières

Introduction
Première partie : l’idéologie créatrice d’Emmanuel DONGALA
chapitre I : les fonctions de la littérature :décrypter le réel et conscientiser les hommes
1. Décrypter le réel
2. Conscientiser les hommes
chapitreII : l’humanisme,l’universalisme et le socialisme scientifique
1. L’humanisme et l’universalisme
2. Le socialisme scientifique
Chapitre III : le réformisme pour le bien-être universel
1.Le multilatéralisme
2.Le renouveau social
Deuxième partie : Emmanuel DONGALA: la vision critique des idéologies et des hommes du pouvoir
Chapitre I : le traditionalisme et le progressisme
1.Le traditionalisme : respect de l’équilibre des Anciens et retour à l’authencité africaine
2.Le progressisme : réforme du système traditionnel
chapitre II : les prétextes à la colonisation et la dynamique
de la décolonisation
1.Les prétextes à la colonisation : la mission civilisatrice et la religion chrétienne pour le salut des âmes
2.La religion messianique et la montée du nationalisme
Chapitre III : les idéologies politiques
1.Le socialisme scientifique
1.1.Pouvoir populaire et rejet des systèmes d’exploitation.
1.2.Développement social et libération de l’homme de l’obscurantisme
2. Le socialisme africain
2.1. Primat des valeurs religieuses et morales
2.2. Pouvoir populaire et bonne gouvernance
2.3. Lutte contre les dangers
2.3.1. L’impérialisme et le néocolonialisme, dangers venant de l’extérieur.
2.3.2. Les dangers internes : Le tribalisme, la gabegie financière, l’ineptie et la violation des droits de l’homme
3. La « démocratie tout court » : liberté d’association, multipartisme,liberté d’expression
4. La démocratie africaine
4.1. Respect des traditions africaines
4.2.Pluralisme et libéralisme
Chapitre IV : la classe politique et l’absence d’éthique88
1.Les tares de l’élite au pouvoir
1.1.L’arrivisme, le carriérisme et le détournement de deniers publics
1.2.La corruption et le trafic d’influence
1.3.Le snobisme et la mégalomanie
1.4.Le fétichisme
2.Les pratiques électorales
2.1-Le dilettantisme
2.2.La démagogie
2.3.Le tribalisme
6.La fraude et les violences
Troisième partie : une écriture au service du combat idéologique
Chapitre I : les techniques narratives
1.La narration à la première personne
2.La narration à la troisième personne
3.L’adoption du héros picaresque
4.Le prisme narratif
5. Le temps du récit
Chapitre II : la langue
1.Le lexique
1.1. Les mots et expressions de la langue espagnole, anglaise
1.2.Les mots et expressions de la langue française
1.2.1.Le petit nègre ou forofifon naspa
1.2.2.Le français classique
1.3.Les mots et expressions des langues maternelles
1.4.Les néologismes
2.Les tonalités textuelles
2.1. La tonalité comique ou le badinage expressif
2.2.La tonalité pathétique
2.3.La tonalité tragique
2.4.La tonalité épique
3.Les énoncés phrastiques
3.1.Les phrases explicatives
3.2.Les phrases interrogatives
3.3.Les phrases exclamatives
4.Les registres de langue
4.1.Le registre familier/relâché
4.2.Le registre médian ou standard
4.3.Le registre soutenu/oratoire
5.Les temps verbaux
5.1.Les temps du groupe I
5.1.1.Le présent de l’indicatif
5.1.2.Le futur- simple
5.1.3.Le passé composé
5.2.Les temps du groupe II
5.2.1. L’imparfait
5.2.2. Le passé simple
5.2.3.Le plus que parfait
Chapitre III : les techniques de mythification et de création de mythes
1.Le dialogue
2.La composition en abyme
3.L’énumération
4.L’exagération
5.La caricature
6.Le discours et l’allusion
7.Les mythes
7.1.Le mythe psychologique : mythe de la supériorité du Blanc et de l’infériorité du Noir
7.2.Les mythes religieux
7.2.1.Le mythe messianique
7.2.2.Le mythe eschatologique
7.3.Le mythe symbolique : mythe sacral du feu
Chapitre IV : les techniques de démystification et de démythification
1.La modalité actantielle
1.1.Les forces du mal
1.2.Les forces du progrès
2.L’analogie et la dérision
3.La mise au point
4.La description
5.La répétition
Conclusion

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