Interdépendance de la biodiversité malagasy et de l’apiculture

 Interdépendance de la biodiversité malagasy et de l’apiculture

Les interdépendances de la biodiversité et de l‟apiculture malagasy sont indéniables

La biodiversité et l‟agriculture sont indissociables en raison de l’emprise territoriale de l’agriculture (Le Roux et al., 2008). Sous-hypothèse 21 : « Les éléments biotiques et abiotiques de la biodiversité favorisent l‟apiculture » Les éléments constituant la biodiversité malagasy favorisent la pratique de l‟apiculture. Les apiculteurs malagasy profitent des opportunités offertes par l‟existence des zonages agro-écologiques diversifiés spécifiques et des organisations de leurs paysages pour pratiquer l‟apiculture. Les localisations géographiques de toutes les zones étudiées permettent aux exploitations apicoles de disposer d‟environnements d‟emplacement de ruchers appropriés à la pratique apicole ainsi que de multitudes d‟écosystèmes spontanées et cultivées riches et utiles aux abeilles. Les résultats obtenus renforcent les études antérieures effectuées sur les structures des paysages apicoles qui favorisent l‟apiculture. Les plantes mellifères identifiées dans les zones étudiées correspondent à celles identifiées par Razafinjatovo (2003), Razafiarisera (2005) et Razafindrazaka (2010) en termes concernant les inventaires des plantes mellifères et celles identifiées par Ralalaharisoa par analyse pollinique par dans les zones études. D‟une part, les plantes mellifères sont d‟abondances, de caractéristiques et de destinations variables par zone apicole. Les apiculteurs malagasy n‟investissent presque pas du tout en plantes mellifères, ils n‟effectuent ni jachère apicole, ni jachère fleurie, ni investissement en plantes mellifères. Cette situation traduit la fragilité des activités de production des apiculteurs malagasy et remet en cause leurs professionnalismes. En outre, certaines plantes mellifères comme le litchi sont vétustes. D‟autre part, avec les plantes originelles et les plantes secondaires, les plantes mellifères des zones d‟études sont en quasi-totalité utilisées à d‟autres fins. Pour les zones de Manjakandriana et de Rantolava la majorité des plantes est destinée pour l‟alimentation et les usages médicaux. A Marofandilia, les plantes appréciées par les abeilles sont également utilisées pour leurs bois. Certaines espèces à potentiel mellifère sont également considérées comme étant des espèces invasives. Ces techniques, modes de traitements et autres modes de valorisation des ressources à potentiel mellifères menacent la pratique apicole des explitations qui n‟investissent pas en plantes mellifères. Les comportements des apiculteurs en termes d‟investissement en plantes mellifères pourraient être dus à la place accordée à l‟apiculture dans le système de production justifiant le degré d‟investissement dans l‟activité apicole (Andriamanalina, 2009) dont dans l‟investissement en plantes mellifère. Ainsi, les apiculteurs minimisent leurs investissements devant l‟abondance des plantes 

Interdépendance de la biodiversité malagasy et de l’apiculture

mellifères permettant de subvenir aux besoins en nourriture de leurs colonies actuelles ; de non maitrise de techniques, d‟aversion de risques, d‟objectif économique comme la production de miel standard non spécifique ne nécessitant pas de choix de plante mellifère spéciale…Entre autre, il se peut qu‟ils manquent/minimisent leurs connaissances sur les plantes. Sous-hypothèse 22 : « L‟apiculture affecte positivement la biodiversité et l‟agriculture ». Il existe un lien étroit entre l‟apiculture et la biodiversité agricole. L‟externalité de l‟apiculture et de la biodiversité peut être négative ou positive selon les dimensions de raisonnement. Les résultats de modélisation d‟externalités ont confirmé que la combinaison du système « apiculture-arboriculture », le cas de l‟apiculture et de verger de litchi sur la côte Est, améliore en qualité et en quantité les productions agricoles et génère des sources de valeurs ajoutées considérables. En considérant le système « apiculture-production horticole », l‟étude de cas d‟externalités concernant le déclin de l‟apiculture par la varroase justifie l‟influence importante de la perte en production agricole suite à la perte en apiculture. Le déclin des abeilles par la varroase a entrainé des baisses de productions horticoles jusqu‟à entrainer des changements dans la conduite des systèmes de production des apiculteurs de la zone de Manjakandriana. Ces résultats sont soutenus par les études antérieures de Freitas, (2004) ; Ramananarivo et al., (2010) ; Meral, (2012); Dounia & Tchuenguem, (2013) sur les externalités de l‟apiculture et de la biodiversité agricole. 

Dynamique des exploitations des zones apicoles dans la valorisation de leurs territoires

Sous-hypothèse 31 : « Les logiques des exploitations apicoles dans la valorisation de leurs territoires à potentiel apicole dépendent de l‟état de leur environnement spatial » Les exploitations des zones apicoles minimisent les valorisations de leurs productions apicoles devant les autres productions de leurs territoires. Cette situation est dûe au fait que : (i) les conditions agro-écologiques des localités permettent également la pratique de ces autres activités de production ; (ii) la filière apicole est peu développée par rapport aux autres filières ; (iii) le dynamisme collectif des acteurs dans la valorisation de la production de miel est faible par rapport à la valorisation des autres productions ; (iv) bon nombre des apiculteurs sont des ravitailleurs des opérateurs économiques sans soucis de l‟aspect de valorisation de leurs produits finaux et (v) la gouvernance de la filière apicole des zones étudiées est plutôt faible. Alors, les exploitations agricoles s‟adaptent en fonction des contextes de leurs environnements internes et externes pour décider de leurs choix technico-économiques. Ces constatations confirment les points de vue de Pecqueur (2006), Prevost & Lallemand (2010), Tafani (2011) concernant Discussions générales 186 les logiques de valorisation des productions des territoires ; d‟Allaire, Sylvander, Esnouf (2011) et Adane (2013) concernant la dynamique des exploitations dont les exploitations agricoles/apicoles et des populations des localités dans leurs valorisations de leurs productions/miels. En outre, les acteurs ont tendance à considérer le miel comme un produit standard et le comparer avec d‟autres productions de leurs territoires par rapport au simple critère « spécificité ». Pourtant, d‟autres critères peuvent différencier les productions dont les miels. Sous-hypothèse 32 : « Les productions de miels issus des terroirs sont très peu mises en valeur » Les productions de miels issus des terroirs sont très peu mises en valeur. En effet, il y a déséquilibre des valeurs ajoutées issues de la commercialisation des produits apicoles à cause de la faible capacité des structures de regroupement d‟apiculteurs6 , de la faiblesse ou l‟absence des coopératives pour certaines localités, du manque de cohésion des acteurs surtout des producteurs, de la faible capabilité des structures d‟apiculteurs de la filière apicole en générale et de la sous-évaluation des miels produits dans les localités. D‟où le monopole des opérateurs économiques dans l‟achat des miels à prix faibles et les faibles valorisations des produits des apiculteurs ansi que la faible gouvernance de la filière apicole Pourtant, les attaches territoriales des miels existent. Les miels issus des zones d‟études peuvent être valorisés autrement que le « miel standard ». L‟existence de réseaux de promotion des produits locaux constitue un moyen pour la valorisation des produits terroir. La valorisation des attaches territoriales permet l‟obtention de plus de valeurs ajoutées et favorise la compétitivité au niveau des marchés local, national et même international. Les différentes options déterminées en 4.2.2.2.b devraient être considérées et pratiquées pour répondre aux différentes attentes des catégories de consommateurs. Cependant, ces valorisations de produits de terroirs n‟empêchent pas les commercialisations des autres catégories types de miels au niveau de marchés différenciés

Logique des exploitations dans la conquête de marchés

Sous-hypothèse 41 : « Les exploitations apicoles ont leurs logiques d‟action par rapport aux marchés existants » Les exploitations apicoles ont leurs logiques par rapport à la conquête de marché et la maitrise des risques. Ils priorisent la vente locale car celle-ci leur génère plus de revenus (Andriamanalina, 2011). En outre, leurs offres en miel ne répondent pas aux normes de commercialisation attendues par les marchés extérieurs notamment ceux de l‟Union Européenne. D‟où, malgré les nombreuses directives institutionnelles imposées par l‟Etat, le développement de la filière apicole dans les zones étudiées laisse à désirer. A ces contextes s‟ajoute l‟infestation de la varroase pour certaines zones d‟études à laquelle les méthodes de lutte laissent à désirer et les traitements biologiques ne sont pas fiables. Ces contextes traduisent des manques de capacités de l‟Etat, voire une minimisation des besoins des apiculteurs devant les besoins internationaux. En effet, les actions de l‟Etat sont dues à l‟existence de « Projets de mise à niveau en termes d‟exportation vers l‟Union Européenne », le Programme « EDES » et des mesures prises en vue de la levée de l‟embargo du miel malagasy vers l‟UE. La mise à niveau de la filière miel figure parmi les filières à appuyer. Ainsi, l‟Etat n‟a fait qu‟instaurer le projet en dépit des contextes nationaux de la filière. D‟autres marchés sont potentiels selon les résultats du BCG. Madagascar devrait donc déterminer ses capacités en termes de commercialisation de ces miels vers ces autres pays. Sous-hypothèse 42 : « Les exploitations apicoles minimisent les risques liées à leurs activités » Les résultats montrent que les apiculteurs peuvent subir des risques liés au climat, à leur localisation géographique et les pratiques qui se déroulent dans leurs localités. Les résultats montrent que les dangers influençant négativement le repeuplement des colonies proviennent de nombreuses sources. Tous les sous-systèmes agissent sur le sous-système rucher. Ainsi, l‟apiculture joue un rôle important dans le développement d‟un écosystème complexe, elle assure de nombreux services écosystémiques (Costanza et al., 2004 et FAO, 2004). Les apiculteurs raisonnent en fonction de l‟état de leurs écosystèmes. Pour le Discussions générales 188 cas de Rantolava, la dominance des pratiques agro-écologiques et de l‟agriculture respectueuse de l‟environnement justifient un environnement physique favorable à la pratique apicole. Mais avec les contextes internes comme la varroase et ceux externes à la filière, les comportements des apiculteurs dans la minimisation des investissements en apiculture se comprennent. La varroase constitue un fléau pour les apiculteurs. Pourtant, les actions de maitrise de la varroase sont moins avantageuses. Les réalités actuelles montrent qu‟il y a ambiguité dans la gouvernance de la maitrise de la maladie à Madagascar. Les traitements existants causent des désertions car les recommandations d‟évaluation de la performance et de l‟adapatabilité des produits dans les zones infestées n‟ont pas été retenues. Cette situation est le résultat de non prise en compte des recommandations lors des tests d‟efficacité. Entre autres, des stratagèmes en termes de monopole de distribution et de vente de traitements de lutte sont à vérifier.

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